Je ne dormais pas. D’ailleurs, je ne dormirais sans doute jamais. Enfin si, peut-être un peu. 1 heure ? 1 heure et demie ? Je ne comptais plus les heures, ni les minutes. A 20h, le couvre-feu avait sonné. Je m’étais rendu malgré moi dans mon dortoir, avec les filles des Mentali. Elles m’accueillir convenablement. On a ri et parler jusqu’à 10h du soir. Puis, chacune leur tour, elles se sont endormis. Je me souviens encore des paroles de la dernière. « Tu ne vas pas dormir, Thaïs ? » Mon sang s’était glacé dans mes veines. Que pouvais-je bien lui répondre ? Comme d’habitude, j’allais mentir. De toute manière, je n’avais pas le choix. « T’inquiète pas », lui avais-je dit. Elle s’était couché comme les autres sans pipé mot. Moi, je les ai regardé, impuissante, sans la moindre envie de dormir. Mon regard se posa sur Shimy, ma petite Absol. Elle non plus ne semblait pas très fatiguée. Je l’ai caressé, elle a « ronronné ». Je me suis couché en la regardant, roulé en boule à côté de mon lit. J’ai donc attendu. Au moins jusqu’à minuit. Je me suis allongé sur le matelas duveteux, en soupirant. J’aimerais bien être normale. Etre fatigué, avoir envie de me reposer. Mais ça, jamais je ne pourrais le ressentir. Pourtant je ne comprends pas, pourquoi moi ? Je n’avais pourtant rien fait de mal ! J’ai secoué la tête. Hors de question de me remettre en question. Après tout, je ne l’avais pas choisi. Et je pouvais remercier ma mère : Elle aurait très bien pu m’avorter ! Mais enfin, il me fallait gérer seule ce problème. Après tout, je n’étais pas vraiment différente des autres. Pas physiquement, je veux dire. Et c’est déjà pas mal ! Je peux m’estimer heureuse d’être seulement Hyperactive, et pas estropié, ou ce genre de chose. Je ne me suis pas rendu compte qu’en pensant à tout ça, je me suis assoupi. Quelques heures plus tard, je me suis réveillé. Dehors, il faisait encore noir. Toutes les filles dormaient. Moi, j’étais en pleine forme. Et je ne pouvais rester là plus longtemps. Je devais partir, bouger, aller quelque part. Shimy me vit lever la tête. Elle grogna doucement. A l’évidence, elle voulait rester dormir, elle. Je lui ai fait non de la tête. Se balader lui ferait du bien, tout comme moi. Pourquoi pas en dehors de l’établissement ? Il ne me semble pas que cela soit interdit, enfin d’après moi. Et puis merde, hein, je faisais ce que je souhaitais. Mais pour aller où ? Je verrais bien sur place. J’étais si excité, de partir comme ça, en pleine nuit ! J’ai bondit de mon lit, en silence bien sûr. J’ai ôté ma chemise de nuit, puis m’habillais avec un jeans noir, un sweet Crème avec quelques motifs foncé, des baskets légèrement montante –mais pas trop. Tant pis pour la douche, je me suis lavé hier soir. Et puis je ne pars pas 3 ans, j’aurais largement le temps de me doucher après. Absol ne voulait pas bouger. Quelle paresseuse ! J’ai empoigné ma pokéball, et appuyer sur le petit bouton. La boule rouge et blanche s’est ouverte, et dans un faisceau lumineux, Shimy y pénétra sans rien dire. J’ai rangé l’engin dans une poche de ma ceinture. A moi l’aventure, le danger… Oui, enfin j’espérais tout de même ne pas me faire prendre. Je suis sortie sur la pointe des pieds. J’ai traversé les couloirs, puis franchit la grille pour enfin sortir de l’académie. Ce que l’air pouvait être bon, dehors ! J’ai inspiré longuement, observant l’horizon. Le ciel était encore noir, mais je voyais l’aube se lever, au loin. Il fallait donc que je me dépêche. J’ai couru, dans une direction quelconque. Le choix n’avait plus d’importance. J’ai traversé les chemins, et après une course folle, je suis arrivé à la lisière d’une forêt. Le feuillage des arbres, mêlés de noir et de vert, ainsi que les rayons du soleil qui se déversaient sur le sol, m’offraient un paysage sublime. J’ai empoigné la pokéball, laissant sortir Shimy de cette étreinte. Elle semblait plus reposé, plus excité surtout ! On a avancé, côte à côte, moi qui marchais et elle qui gambadait joyeusement à mes côtés. Soudain, elle se stoppa net. Puis, elle trottina vers un sentier qui menait sans doute à une clairière. Elle avait dû sans doute flairer l’odeur d’un autre pokémon. Je la suivi, oubliant complètement l’académie, ma maladie, mes problèmes. Etre en pleine nature avec Shimy, c’était juste le rêve. Finalement, je vis mon Absol débouché dans une clairière. Je la suivis, et découvrit que je n’étais pas seule. Une fille à la chevelure magnifiquement blonde était proche d’un évoli, sûrement le siens. Shimy s’approcha de la créature au pelage luisant. Elle le regarda d’abord, puis se mit à vouloir jouer avec lui. Elle me faisait tellement rire.
A ses côté, une autre fille grande, avec une longue chevelure noir, me fixait. Elle semblait apeuré, et des petites branches se battaient étrangement avec ses cheveux assez mal coiffé. A l’évidence, je venais de louper quelque chose, une étape importante de l’épisode. Je me suis rapproché, un air étonné avec une lueur de curiosité dans le regard.
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La fille à la tignasse blonde me regarda en souriant. Elle venait de m’affirmer qu’elle était très matinale. Un peu comme moi. Je réalisais en fait que nous avions assez de points communs. Mon attention retourna vers l’autre fille. Elle avait une chevelure très foncée, presque noir. Un peu comme les miens. La blonde rit en voyant Miss-Brune. Elle se rapprocha d’elle et lui retira une petite brindille coincé dans ses longs cheveux noirs et emmêlés. Ça me choqua un peu. C’était un geste un peu trop « protecteur » à mon gout. J’irais même jusqu’à dire que ce geste était un geste maternelle. Mais enfin, pas besoin de se préoccuper d’une si petite chose. Quant à l’autre, elle semblait complètement paumée, au sens propre comme au sens figuré. Miss-Blonde semblait émerveillé par le pokémon spectre qui accompagnait l’aventurière. Pourquoi tant d’étonnement ? Surtout que son Fantominus, qu’elle avait surnommé Omega, n’était pas l’un des pokémons les plus rares. Ni les plus attrayants. Mais il avait un charme, comme toutes les créatures qui existaient dans ce monde. Enfin, c’était mon avis. Miss-Brune affirmait qu’elle avait passé la nuit ici. Courageuse, comme petite ! Bon, bien sûr, elle ne l’avait pas fait volontairement. Son Omega n’avait pas eu le courage de lui indiquer le chemin. Quel paresseux ! A sa place, je me serais remise en question. Tandis que les deux filles parlaient, mon regard parcouru la clairière, et se posa sur ma petite Shimy. Elle roulait avec l’évoli de Miss-Blonde, sûrement pour jouer. Je ne me sentais pas trop concerné par la conversation, enfin pour le moment. Je me suis donc accroupie, et j’ai approché ma main de la fourrure blanche immaculée d’Absol. Elle s’arrêta de jouer en me regardant. Elle gémissait comme un nouveau née. A l’évidence, elle voulait que je participe à leur jeu. Je me suis emparée d’un bâton, et je l’ai lancé dans les fourrés, pas très loin. Absol s’est lancé à sa poursuite, tandis qu’Evoli restait là. Elle est revenue, le bâton dans la gueule. Elle l’a lancé à Evoli. Il l’a rattrapé facilement, et ils l’ont relancé. J’étais bien, avec eux. Mais quand j’entendis Miss-Brune parlé du dortoir des Mentali, je me suis relevée. Partir, déjà ? L’aube venait seulement de se lever. Je pris la parole pour m’opposer à ce départ si vite.
Je n’avais nullement envie de partir. Ici, la nature, la pureté de cette âme qui en construit tant d’autres chaque jour. Je ne voulais pas quitté cet endroit. Pas maintenant. Je voulais apprécier le bon air avant de retourner en cours. Quoi ? Un peu de poésie ne fait pas de mal. |
Après avoir dit ces mots, mon attention retourna vers les pokémons. Ils semblaient bien s’amuser, tous les deux. Ces créatures si magnifiques restaient un grand mystère pour moi. Je me devais de les étudier. Mon devoir, quelque part, n’était pas de faire combattre ces créatures. Je voulais vraiment utiliser tout leur potentiel. Pour faire quoi, au final ? Je ne savais pas vraiment. J’observais alors Miss-Blonde qui semblait partager mon embarra. Quitter ce beau paysage tout de suite serait vraiment dommage. De plus, j’ai découvert que Miss-Blonde était une Mentali. Intéressant à savoir. Enfin, un peu dommage tout de même. J’étais la seule Givrali, ici. De même, elle commença à me dire que Shimy lui plaisait beaucoup, et qu’elle était vraiment magnifique. C’est vrai que ma petite Absol était unique. Je sentais qu’elle allait faire des jaloux, et des jalouse. La blondinette continua d’enlever les brindilles dans la chevelure de la brune. Je me suis demandé si ces filles allaient être mes futures amies. Et pourquoi pas ? Miss-Blonde aimait beaucoup se lever tôt le matin, ce qui était un bon point. Quant à la brunette, je ne connaissais pas grand-chose sur elle. Mais j’allais apprendre ! La blonde, une fois sa besogne achevée, se présenta. Eléanore, s’appelait-elle. C’était un assez jolie. Mais, et moi alors ? Quelle idiote. J’avais complètement oublié de me présenter aussi. La brune se nommait Keako. C’était un nom jolie est peu commun. Elle était des Mentalis, tout comme Eleanore. Et… Elle semblait croire que j’étais une Mentali aussi. Mais non ! Il fallait que je lui explique. J’allais le faire, quand elle ajouta que son estomac criait famine. D’ailleurs, il se manifesta. Je dois dire que moi aussi, je commençais à avoir un peu faim. Et ma balade matinale m’avait fait oublier beaucoup de chose que j’avais l’habitude de faire. .
J’attendais leur réponse, les observant chacune leur tour. Puis mon regard se tourna vers Shimy. Je lui fis signe de venir. Elle gambada jusqu’à moi, n’ayant pas l’air de comprendre pourquoi je l’avais appelé. « Nous partons en quête de nourriture », lui ai-je soufflé. Pui je me relevais. Il fallait que je tire l’affaire de dortoir avec Kaeko.
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