« L'arbre, comme l'homme, s'affine en société. »
Jeudi 1er mai 2014,
Début de soirée.
Dans le parc de l'école.
Assis au pied d'un arbre, les bras en croix, je contemplais ce ciel printanier du premier jour du mois de mai. La nuit tombait bien tôt, bien avant le couvre feu. Il était plus que plaisant de pouvoir contempler la fin du jour en plein air. N'ayant jamais mis les pieds dans une école durant ma jeunesse, j'avais toujours eu le loisir de profiter de la nature entouré d'amis Pokémon. Que ce soit à Céladopole dans la riche demeure de famille de mes grands-parents et son immense jardin, à Parmanie, chez mes grands-parents maternels et leur pension Pokémon ou lorsqu'ils étaient appelés au Parc Safari, ou dans notre somptueuse demeure à Illumis, entouré des Pokémon de ma mère et de ceux de mon père quand il ne voyageait pas, j'avais toujours eu le loisir de jouir des bienfaits de Dame Nature. Depuis mon arrivée ici, les occasions n'étaient plus aussi nombreuses qu'à l'époque mais je ne boudais pas mon plaisir. A chaque fois que la chance se présentait à moi de pouvoir bénéficier d'un moment similaire à celui-ci, je la saisissais, tout comme à cet instant là.
Adossé au même arbre auquel j'étais adossé la semaine dernière, lorsque Asobu et ma troupe de joyeux lurons de Pokémon feu avaient rapporté cet œuf Pokémon, je me remémorais la scène qui s'était jouée ce jour là. Un petit sourire en coin, je pensais à mon héricendre. Il avait un sacré flair, c'était indéniable. Je me demandais vraiment s'il était fait pour le combat. C'était un chien renifleur, pas un combattant. Il fouinait partout et trouvait toute sorte de choses, de la nourriture, à un œuf Pokémon. Il aurait sans doute été mieux avec un ranger ou un chercheur, ou je ne savais quel autre métier. Un petit pincement au cœur. Non, je ne le voulais pas. Il était mon ami à moi. Je l'avais capturé et je l'aimais. C'était impensable que j'accepte de le laisser partir si facilement, lui, le premier Pokémon que je capturais, le premier de type feu, comme un encouragement du destin pour me pousser à me donner à fond sur la route d'accomplissement de mon rêve final. Bien évidement, si tel devait être son choix, je l'accepterais pour son bien, mais je ne voulais pas qu'il parte. Je souhaitais qu'il reste avec moi à jamais et que nous soyons tous unis et soudés comme nous l'étions maintenant, lui, mon starter et Kontan et moi, ainsi que tous les autres Pokémon de mes Teams à venir. Je me secouais la tête. Il fallait que je chasse ces idées de mon esprit. Pourquoi me laissais-je aller à ce genre de pensées sombres ? Ce n'était pas le moment de se tourmenter inutilement.
" Chimpen ? Chimpen, chimpen, chimpen, chimpenfeu, chimpen, chimpenfeu. "Un petit monologue de mon Starter, une caresse sur ma joue. Comme à son habitude, la petite guenon de feu chromatique noire avait compris ma détresse. Elle vint se blottir tout contre moi, posant sa petite tête contre mon cœur. Me voilà apaisé et soulagé. Elle me comprenait mieux que personne, l'inverse étant tout aussi vrai. Nous étions devenu une entité. Nos liens étaient devenus forts et uniques, comme c'était sans doute le cas pour bien d'autres couples dresseurs/pokémon. La caressant et la couvrant de papouille, Hikari semblait être au paradis. Un vrai moment de bonheur pour elle et soyons francs, pour moi aussi. En y repensant, il y avait bien longtemps que nous ne nous étions pas retrouvés tous les deux. Un vrai moment privilégié. Nous en avions conscience aussi bien l'un que l'autre. Après un moment que je ne serai quantifier, elle quitta mes bras et se dressa l'air enjouée devant moi.
" Que t'arrive-t'il Hikari ? "" Chimpen... "" Haha ! Naturellement. Depuis quand me demande-tu ? Fais juste attention, comme d'habitude. "La Chimpenfeu escalada à l'arbre et se perdit dans les feuillages de cet arbre d'âge bien avancé. Presque machinalement, je fermais les yeux. La journée de cours avait été éprouvante au final et la petite séance d'entrainement matinal avec ma petite protégée qui s'affairait au dessus de ma tête, commençait à se faire ressentir. Sans m'en rendre compte, je m'étais endormi. Combien de temps ? Pas très longtemps visiblement, mais je ne m'étais pas réveillé tout seul. Un objet plutôt dur m'étais tombé sur la tête.
" AOUCH ! "Je me frictionnais le sommet du crâne. Levant la tête, je ne tardais pas à voir Hikari réapparaitre pour se laisser finalement tomber à mes côtés, l'air un peu gênée, mais enthousiaste. Elle ramassa ce qui semblait être mon agresseur. Un Poireau ? Elle me le tendait toute triomphante.
" Haha ! Tu te la joues Asobu ? C'est un poireau ma chère partenaire préférée. Je pense que le Héricendre serait heureux de le manger, mais avec ça en main, je peux être un Pokémon tu sais..."Je me redressais alors, retrouvant ma position debout. Je m'écartais alors de l'arbre sous les yeux écarquillés d'Hikari qui se demandait ce que je pouvais bien encore imaginer. Elle n'allait pas tardait à le savoir. Me mettant en position face à elle, je me mis à imiter un Kadabra, un Osselait, un Ossatueur, un Goupelin et quelques autres Pokémon, pour son plus grand plaisir. Elle en redemandait, je consentis à lui en faire un dernier et pas des moindre, le meilleur choix pour l'objet tenu. La faisant un peu mariner, je me mis finalement en position et me mis à imiter ce fameux Pokémon.
" Et là, je suis un Canarticho ! Ca-na, canar-ticho, ca-na, canar-ticho, ca-na, canar-ticho ! ♫"Me voila en train de me déplacer en chantant, en imitant un Canarticho, en faisant tournoyer le poireau. Hikari se mit à lancer de petites attaques Flammèche, simulant une réelle intention de m'attaquer comme si j'étais un pokémon qu'elle devait combattre. Elle me poursuivait alors que je prenais la poudre d'escampette en continuant mon petit chant. J'étais simplement heureux et nous nous amusions comme de petits fous, elle et moi. Le parc semblait nous appartenir, ce moment était à nous et nous seul. Enfin... C'était ce que j'avais cru.