Comment était-il arrivé là déjà ? Même Rick ne le savait pas. Lui qui ne s’intéressait pas un tant soit peu à ce genre de compétition, il se retrouvait ici à devoir participer à un stupide concours de talents pour savoir qui serait élu Miss et Mister Pokémon. Quel intérêt franchement ? C’était d’une parfaite inutilité. Et l’ennui profond qu’évoquait ce genre de concours n’apportait pas plus de motivation au garçon. Même Arcko qui le suivait dans les vestiaires ne semblait pas ravi. En plus de son manque de motivation, Rick savait que devoir se représenter devant un public n’était pas une bonne chose. Il avait beaucoup de mal à s’exprimer face à un petit groupe alors qu’est-ce que ce serait devant une salle de spectacle pleine à ras-bord dont les échos provenaient jusque dans les coulisses et témoignaient de la foule qui s’y agglutinait ? Le massacre était couru d’avance. Un soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’il prit place sur un banc vide.
Tous autour de lui s’affairaient à leur préparation. Lui pour sa part n’attendait qu’une chose : que ça se termine. Qu’il puisse retourner à ses livres ou d’autres occupations plus saines et plus intelligentes. Les plus impatients l’étaient pour pouvoir briller sur scène. Pour Rick, c’était histoire d’en terminer. Déjà avait-il décidé de ne pas prononcer un mot sur scène. C’était une mauvaise idée étant donné certains incidents d’un passé encore proche. Une autre histoire tristement connue de tous maintenant. Il secoua la tête pour chasser le souvenir de la pré-rentrée. Il se concentra plutôt sur sa propre préparation pour l’évènement. Il ne l’avait pas réellement préparé. Un simple petit tour histoire de faire preuve de sa participation. Il se saisit donc de ses affaires et tandis son costume à Arcko. Là-dessus au moins, ils étaient choisis avec soin. Chacun s’accordait à celui qui le portait. Rick et son compagnon s’éclipsèrent donc à l’écart pour pouvoir se changer respectivement.
En ressortant de la cabine, Rick était vêtu d’un bel habit à queue de pie et Arcko portait une combinaison noire qui laissait seulement transparaître ses yeux. Une tenue de ninja. Elle lui allait à ravir. Rick était satisfait de son choix. Il émit un petit rire en voyant son Pokémon accoutré de la sorte et ce dernier lui rendit la réaction en donnant un coup dans la pièce de tissu qui frottait le sol. La queue de pie se balança de droite à gauche alors que le gecko émit à son tour une sorte de ricanement ponctué par une syllabe de son prénom. Le sourire de Rick resta un instant puis revint à un simple trait fin lorsqu’il regarda les autres participants commençant déjà à se produire sur scène.
Celui qui passa avant Rick entama un chant et une danse en compagnie de son Embrylex. Rick et Arcko se contentèrent de se regarder et d’étouffer un éclat de rire. La scène était d’un ridicule. Le type s’enflammait comme s’il était un roi de la scène ou qu’il avait un véritable talent. Les paroles en elle-même faisaient déjà rire. Et la prestation du duo l’était encore plus. Mais en même temps, le scientifique novice n’attendait qu’une chose : qu’il termine. Car ce serait enfin à son tour et il pourrait s’en aller d’ici. Le numéro prit fin et ce fut à Rick de se mettre en place. Il y eut un petit laps de temps où la scène fut préparée pour son passage. Le micro placé au milieu fut ramené vers le fond de la scène où un piano attendait. Le dispositif était placé de manière à bien percevoir les notes qui s’en échapperaient.
Rick était en effet un musicien. Il ne possédait pas de compétences hors pair dans le domaine mais il avait certaines notions qui lui permettaient de jouer convenablement sans être ridicule. Et à côté de l’instrument imposant, un simple panneau. Lorsque la régie appela Rick, le garçon déglutit avec difficulté et Arcko le poussa délicatement de la patte. Ils traversèrent en harmonie la scène et le Pokémon se plaça derrière le panneau alors que Rick continua vers le piano. Assis à sa place, Rick ramena la queue de pie derrière lui pour tomber en cascade derrière son siège. Il régla l’instrument et avant d’entamer son numéro, un dernier regard avec son compagnon histoire de se souhaiter mutuellement bonne chance.
La scène fut alors plongée dans le noir le plus total. Avec l’obscurité régnant dans la salle, Rick était à l’abri des regards et le piano lui permettait de ne regarder que les touches noires et blanches. Un bon moyen de ne pas paniquer et de ne pas perdre ses moyens. Puis un unique spot derrière le panneau vint éclairer et refléter la silhouette d’Arcko sur le panneau. Pour le public, il ne devait voir qu’un écran avec un Arcko totalement noir. Et Rick entama la mélodie au piano. Les notes fusèrent et instaurèrent une ambiance très mélodieuse. La musique se fit calme et apaisante au départ. puis de temps à autre, une touche plus forte, plus aiguë qui correspondait avec un mouvement vif de Arcko derrière son écran. Entamant ainsi un enchaînement de mouvement de combat, le Pokémon Plante entama un spectacle d’ombres où la musique apportait un petit plus particulier. En coulisses, les régisseurs se mirent à faire passer des panneaux en formes de personnes et de Pokémons. Ce qui permit à Arcko de faire intervenir dans ce récit silencieux d’autres personnages qu’il devait battre au fil de l’histoire. La musique s’alliait à merveille avec les mouvements et les évènements. Une histoire simple racontée simplement mais qui avait son petit charme pour qui savait l’apprécier.
Puis la musique se fit plus rapide. Les doigts pianotaient à toute vitesse sur le clavier bichromatique et Rick se prêtait au jeu. Il était emporté par sa musique et ne faisait plus attention à rien. Arcko accélérait ses mouvements sans difficulté. Il enchaîna les gestes et brisaient les figurines de bois plates qui permettaient au spectateur d’assister à un combat en ombre chinoise d’une pure violence et qui dégageait une tension que la musique inquiétante appuyait. Et alors que les ombres semblaient se refermer sur un Arcko complètement dépassé par les évènements, le Pokémon se figea et fut avalé par l’ombre. Puis le Pokémon usa de son Vive-Attaque en ligne droite. Le panneau fut déchiré et Arcko se retrouva sur le devant de la scène. Entouré d’un halo vert provoqué par l’attaque Vol-Vie, il avait une posture fixe d’un véritable ninja ayant terminé sa course. Le projecteur s’éteignit alors. Noir total encore une fois puis de nouveau la lumière qi dévoila un devant de la scène vide. Jusqu’à ce que le projecteur ne se dirige vers le rideau en hauteur où Arcko se mouvait avec grâce. Il fit ainsi un tour de la salle en ponctuant ses sauts et acrobaties par des petits cris pour au final atterrir de nouveau sur le devant de la scène et effectuer un dernier salut. Puis noir final.
Rick venait d’achever sa symphonie et il profita de l’obscurité pour s’éclipser avec Arcko. Mais la lumière revint pour obliger le jeune dresseur à se présenter également et à saluer. Son compagnon ne manqua pas de le tirer par la manche pour qu’il s’avance un peu et salue à son tour. Encore heureux qu’on ne lui avait pas demandé de prononcer un petit discours parce qu’il en aurait été incapable. Il salua donc malgré sa raideur qui le bloquait un peu. Puis il quitta finalement la scène. A peine arrivé en coulisses qu’il se changea en compagnie de son acolyte. Lorsqu’ils récupérèrent tous deux leur tenue habituelle, le duo disparut de l’endroit. Rick ne tenait pas à rester plus longtemps. Il s’était retrouvé là par il ne sait quel coup du sort et il ne comptait pas rester. Il ne gagnerait pas de toute façon alors il ne servait à rien de pourrir ici. Il partit donc, laissant derrière lui le simple résultat de sa prestation qui n’avait pas dû marquer les esprits à ce point. Peu lui importait de toute façon tant qu’il pouvait retourner à ses lectures et son travail plus… « scientifique ».
Si vous l’interrogez sur les raisons qui la bousculent à s’inscrire à ce piètre concours, elle vous répondra tout simplement qu’elle n’en sait rien. Peut-être est-ce seulement pour assister aux nombreuses prestations qui y auront lieu ou bien est-ce pour mettre en valeur son talent inné dans un certain domaine en particulier et montrer au monde qu’elle est d’un tout autre niveau, pour son propre amusement personnel donc. Oui, il s’agit d’une soirée de prestations. Un peu dans le même style de ceux que nous contemplons à la télévision. Les participants de cet événement doivent démontrer une aptitude au grand public et ce dernier doit ensuite voter pour élire le meilleur de chaque sexe qui a offert la plus fabuleuse des performances. Le garçon et la fille désignés seront nommés réciproquement Miss et Mister du campus. Pour rajouter un brin d’originalité, les organisateurs de cette cérémonie ont décidé d’ajouter une condition plutôt cocasse à la participation : le compagnon des élèves doit également contribuer à la réussite du numéro. Ce qui résultera dans certains cas à de drôle de scénario, la coordination entre un Pokémon et son dresseur variant de duo en duo. Cela ne manquera certainement pas à faire rire les spectateurs lors de cette soirée, c’est bien quelque chose auquel on peut bien tarder d’observer.
Dans le vestiaire féminin, les jeunes filles couvertes de maquillage se ruèrent tous tels des fauves dans les cabines ou bien face aux miroirs, voulant inspecter une dernière fois le reflet de leur beauté – évidemment, avec les tronches qu’elles affichent, la définition de beauté prend bel et bien une toute nouvelle tournure. Ces énergumènes arboraient un surplus évident de barbouillage inutile sur leurs visages, leur donnait des airs de monstre. Encore heureux que la glace ne s’est pas craquée d’elle-même à la vue de ces bêtes sauvages, comme le veut la croyance populaire.
Adossée sur un mur peint d’un blanc cassé au fond de la salle, le dos légèrement courbé vers l’avant et les bras croisés sous sa poitrine en phase de développement, Ellie observait en retrait celles qui seront ces futurs opposantes pour l’aventure de ce soir – encore faut-il qu’il soit possible qu’elle leur fasse l’honneur de les qualifier d’adversaire. Malgré qu’elle affichait une mine concrètement absente de ressentis, ce masque cachait une énorme répugnance à la vue de ces sottes jouvencelles. Même Pikachu, qui connaissait l’utilité du maquillage, ne dissimulait point son faciès exprimant son écœurement en épiant chacune de ces filles de son point d’observation, c’est-à-dire de l’épaule de sa maîtresse.
Vint finalement le début du concours, le vestiaire se vida à un rythme particulièrement lent. La pièce à présent quasi désertique devint le foyer précieux d’un silence de cathédrale que l’opulente dresseuse brisa d’un soupir après avoir sombrée quelques moments dans cet océan de mutisme. Elle passa sa main droite dans sa longue et épaisse crinière céleste tout en se relevant et empoignant de sa senestre la housse de vêtement à ses côtés avant de déposer l’enveloppe protecteur avec une délicatesse infinie sur l’un des nombreux bancs peuplant la salle. Perplexe, le rongeur bipède descendit de son nid et prit l’amabilité d’ouvrir la fermeture éclair qui scellait le vêtement qui y reposait à l’intérieur en toute sécurité.
L’énorme entrebâillement entre les pans de l’emballage dévoilait une magnifique et luxueuse robe fourreau. Le vêtement est un peu spécial niveau esthétique : d’un noir des abysses au niveau du décolleté, la couleur dégradait peu à peu en descendant vers le bas, rejoignant son extrême opposé. Un contraste commun mais fort intéressant lorsqu’il est affiché sur une unique pièce, surtout de la manière qu’il l’est sur cet accoutrement. Sur la partie des abdominaux, plus précisément sur les obliques gauche, un large ruban en forme de papillon ornait le vêtement. Aux côtés de la robe moulante reposaient deux longs gants de mariée en soi, teint d’un blanc nacre qui reflétait la lumière. Pour achever ce délicieux cocktail de fortune, les chaussures utilisées par notre héroïne en cette fabuleuse soirée sont des pieds à petit talons argenté. Effectivement, pour la prestation qu’elle envisageait depuis un certain moment déjà – soit depuis ce matin plus spécifiquement – elle ne pouvait se permettre perdre l’équilibre et flancher face à un tel rassemblement. Ses lèvres s’étirèrent pour former un petit rictus alors que la partisane du dortoir des flammes se déshabilla pour enfiler ses habits. Pour finir, elle rattacha ses cheveux de la même manière qu’elle le fait quotidiennement, c’est-à-dire en deux couettes sur chaque côté de sa boîte crânienne. Néanmoins, Ellie les ligota cette fois-ci avec deux longs rubans d’ébène. Regardant le résultat via son reflet sur l’une des nombreuses grandes glaces, elle était plutôt satisfaite du résultat, sa fine silhouette n’ayant point changé. Elle ajusta quelques franges au passage. Peut-être que ses épaules dénudées, dévoilant sa peau claire et vierge, allait lui attirer quelques regards, mais qu’importe.
- Tu en penses quoi, Pika ? C’est le même accoutrement que j’ai utilisé pour un mariage l’an passé, sur une croisière en mer.
- Pikachu !
Le rongeur jaune-orange muni d’un poil lumineux complimenta sa dresseuse – c’est un bien grand mot pour un animal qui ne peut dire que son nom, j’en suis parfaitement conscient – en applaudissant des pattes. Ellie poussa un gloussement en voyant la réaction de son compagnon avant de se diriger de nouveau vers la housse avant d’en extraire un habit. Pika cessa immédiatement tout geste, inclinant sa petite caboche sur le côté tant qu’à l’utilité de ce déguisement ridiculement minuscule pour son amie. L’incompréhension de son comparse provoqua un fou rire chez la jouvencelle aux prunelles célestes.
- Petit sot, c’est pour toi !
Il s’agissait d’un ensemble assorti, composé d’un veston de couleur ténèbres ainsi qu’une chemise de soie opaline et d’une cravate de la même nature que le veston, plus communément connu sous le nom de « Tuxedo » dans le domaine de la mode. En apprenant que cet accoutrement lui était destiné, ses petites perles de charbon s’illuminèrent de mille étoiles. Levant ses bras dans les airs tout en progressant vers Ellie, le Pikachu sautilla presque sur place pour inciter à sa maîtresse de se dépêcher pour le lui enfiler. Ce qu’elle fit sans attendre. Une fois habillé, Ellie ajouta le dernier élément du costume : des lunettes de soleil standard. La souris de type foudre avait tout simplement la classe d’un gentleman. Désormais, le duo était prêt à accomplir une véritable prestation d’enfer. Avant de sortir du vestiaire, la Drystan empoigna un bouquet de roses noires, un parapluie céruléen et un foulard d’argent et quitta les lieux.****
Déambulant dans les corridors de l’arrière-salle, fixant son bouquet, Ellie se demanda si c’était un élément de trop dans son déguisement. Effectivement, elle s’attirait des regards de jalousie et de haine de la part des femmes partout où elle pointait le bout de son nez. En fait, la véritable raison de cette bataille interne était due à l’encombrement de porter à elle-même trois objets. Et puis, ce bosquet n’était que pur esthétisme à sa tenue. Son tour étant proche de débuter, elle se dirigea vers l’arrière-scène alors que des acclamations retentirent dans la salle de spectacle. Moins d’une minute plus tard, la dresseuse perçut la partisane du dortoir Psy : Lynn Smith. Une bonne amie. Cette dernière se dirigeait vers notre protagoniste avec un sourire radieux, suivit de près par son Riolu. Avant même qu’elle puisse lui adresser la parole, Ellie lui offrit les roses obscurs avec délicatesse.
- Pour te féliciter de ta performance, accepte ce bouquet de fleurs. Sa senestre vint voler néanmoins une seule et unique rose, déposant la tige derrière le pavillon de son oreille gauche sous ses cheveux sarcelle. Approchant sa tête de la sienne, elle susurra quelques mots l’intention de la Pokéathlète. Un conseil, ma chère : si tu ne veux pas ruiner ta belle robe – et Dieu sait que tu es magnifique ce soir – tu ferais mieux vite de déguerpir à l’extérieur avant de te retrouver prisonnière entre les griffes d’une pluie torrentielle et ceux d’un violent tonnerre.
Une expression teint par le malice décorant le visage aux fins traits de la native du Kanto devait bien engendrer un sentiment d’inquiétude chez la Mentali. Toutefois, elle n’eut guère le temps de poursuivre sa métaphore alors que son nom tonna dans les haut-parleurs de la scène. Effectuant un clin d’œil à la blondinette aux iris safre, la Drystan passa à ses côtés et escalada les escaliers, toujours sur cette même démarche assurée et la tête bien élevée, illustrant clairement son sentiment de supériorité envers tous les miséreux qui croisent son chemin.****
Enfin, elle est sur scène.
Sur le tapis rouge, face au micro au-devant de la scène, les rais de lumière aveuglant étaient concentrés uniquement sur elle. La Pyroli prit un instant pour regarder les estrades en hauteur bondées par les élèves ainsi que quelques personnages importants au premier rang : le directeur ainsi que le vice-directeur de l’académie respectivement, ainsi que deux autres membres du personnel qu’elle connaissait peu. Foulard reposant sur son bras et parapluie sous sa dextre, tout était prêt. La prestation pouvait dorénavant débutée en faisant tout d’abord entendre la voix enchanteresse de notre idole à la foule.
- Bonsoir à vous, mesdemoiselles et messieurs. Je me nomme Ellie Drystan, du dortoir Pyroli et à mes côtés, mon coéquipier Pika. Je suis ravie de surprendre les estrades comblées par les élèves, cela me fait vraiment plaisir car, pour ma prestation de ce soir, vous serez les participants.
Quelques murmures parcoururent la scène de spectacle à l’entente de ce petit monologue, qui furent tut par un bref mouvement de la main de la part de la TopDresseuse avant de reprendre son discours d’introduction.
- Ce soir, je vais vous divertir dans l’originalité : nous allons tous jouer à un jeu ! Les règles sont affreusement simples : je pose une question, vous devez y répliquer en me déclinant la bonne réponse. Or, si l’un de vous dans l’assemblée offre une mauvaise réponse, il y aura une punition qui touchera tout le monde ici. Ceci peut être donc vu comme étant un travail d’équipe à grande échelle. Gare à vous si vous échouez, vous ne voulez certainement pas attirer les foudres de vos camarades, je me trompe ? Et les châtiments ne sont pas divertissantes pour vous non plus – d’ailleurs, il y aura un maximum de deux conséquences. Vous n’avez donc pas le droit à l’erreur. Relevez-vous le défi, mes braves ?
Étonnamment, le discours de la Drystan se fit incitant et motivant. Le peuple répondit à ses attentes par un applaudissement et quelques cris d’approbation. Un rictus narquois en coin apparu sur les lippes gracieuses de notre héroïne. Enjouée par la motivation de son public, elle échangea un regard complice avec la souris électrique au niveau de ses chevilles. Ce dernier fit un mouvement vertical de la tête pour lui signaler qu’il était prêt. Ellie savait le Pikachu non favorable à cette histoire, mais fidèles comme il est, il ne refuserait rien à sa dresseuse. Non, ce n’est aucunement de l’abus voyons !
- Bien, alors débutons !
Et c’est ainsi qu’elle lança plusieurs questions à la foule, portant tous sur des sujets vue en classe : Géographie, Botanique, Histoire, Biologie etcetera. Cependant, toute bonne chose connait une fin. Et comme le dit si bien le proverbe : tout est bien qui finit mal. Non, ce n’est pas comme ça ? Dans le monde qu’entoure Ellie pourtant, les règles changent pourtant comme elle le souhaite. À la septième interrogation exactement, une question qui portait sur les origines du monde selon le mythe le plus populaire – remercions l’enseignant Percy Yade – un misérable eut le loisir d’offrir une mauvaise réponse. Un brouhaha parcourut le théâtre, la majorité lança un regard noir sur le malheureux, le public ne sachant pas trop à quoi devait-il s’attendre également. Les lèvres de la native de la région du Kanto s’étirèrent, un sourire bridé par l’espièglerie décorait son majestueux visage.
- Comme c’est dommage. Et dire que nous étions proches de la fin ! Bien, laissez-moi vous expliquez la première punition. Présentant le foulard qu’elle tenait depuis le début de sa performance à la foule, elle reprit son explication sans tarder. Ceci est une écharpe comme les autres – à l’exception qu’elle a certainement plus de valeur que vous l’imaginiez. Avant mon arrivée à la cérémonie, je l’ai légèrement imbibée d’un produit extrêmement inflammable. Rajoutons à cela que le matériel utilisé pour confectionner ce foulard produit une énorme quantité de gaz à la combustion. Où veux-je en venir, questionnez-vous… ?
D’un geste brusque, la partisane du dortoir arborant la bannière du feu lança l’écharpe dans les airs. Le vêtement lévita un instant au-dessus du public alors qu’Ellie déploya son parapluie au-dessus de sa tête. Puis entre en scène l’utilité de son Pokémon : ce dernier libéra de ses joues rouge une décharge électrique qui toucha de plein fouet le foulard argenté, un crépitement tonnant dans les tympans de tous. Ce dernier prit feu illico tout en libérant un gigantesque nuage de fumé. Il ne fallut que très peu de temps pour que le système de détection d’incendie agisse, la stridente alarme retentissant dans la totalité de l’infrastructure. La suite logique et naturelle, si l’on suit les plans d’un système à détecteurs à multi-capteurs, est celui de la tombée d’une quantité d’eau froide à partir de divers dispositifs fixés au plafond de la salle. Une multitude de cris retentirent sous la pluie glaciale. Il ne fallut que très peu de temps pour que le système cesse de fonctionner, plus aucun danger en vue. Du côté de la foule, ils étaient tous trempée jusqu’aux os. Prit d’un fou rire, la jeune femme aux iris aqua plia son abri tout en le secouant pour faire évacuer le liquide – car il est impoli de se promener à l’intérieur d’un bâtiment avec un parapluie ouvert, si l’on suit les normes de la société moderne de ce jour.
- Ceci était la première punition. J’espère que vous avez adoré la douche ! La majorité du public avait la gueule décrochée qui touchait le sol. Je vous prie de me laisser expliquer la seconde punition. Enfin, pour celle-ci, je crois que les paroles sont plutôt inutiles. Pika ?
Après son invitation, le rongeur chromatique avança d’un pas. Des décharges électriques s’extirpèrent de ses joues. La foule devint blême et ne dit point mot face à une telle preuve de sadisme de la part d’une jouvencelle possédant l’aspect d’une déesse. Parlant de sadisme, l’énorme sourire d’Ellie affirmait les inquiétudes.
- L’eau étant un excellent conducteur d’électricité, j’espère que vous comprenez dans quel genre de pétrin vous êtes tous actuellement. Ceci est votre dernière chance –et nous en sommes à la dernière question, mes amis ! Courage, vous pouvez y arriver ! Alors, voici l’ultime et huitième question : En cette soirée, qui a offert la meilleure prestation pour ce concours Miss/Mister ?
Un blanc s’installa, un silence religieux prit place dans la salle de spectacle. Personne n’osait s’interroger du regard. L’atmosphère devint lourde en plus d’être humide suite à la précédente précipitation. Un jeune homme osa lever la main. Il hésita un instant avant de répondre, son timbre dégringolant se faisait entendre tel un écho dans les estrades.
- … Vous, mademoiselle ?
Toujours cette même quiétude ébranlée par la frayeur de ce rassemblement de mortels, tous réunis en un seul point, qui planait dans la pièce. L’animatrice du concours inclina la tête vers le bas, ses franges turquoise cachant ses yeux. Peu à peu, ses lèvres s’étirèrent pour former un sourire vicieux. Elle leva sa dextre vers les airs et claqua des doigts. Dès lors, des éclairs s’échappèrent des joues de Pika pour s’abattre un peu partout dans le public. Nul n’échappa au châtiment foudroyant d’Ellie, tous lâchèrent des cris de martyr. Certains se jetèrent même dans tous les sens, ne sachant que faire pour échapper à la souffrance. Une odeur de roussi parcourait désormais la salle. Relevant la tête, la Drystan affichait une mine qui incarnait l'innocence même et réjouie avant corriger celui qui a commis l’erreur d’un ton narquois.
- Non, la bonne réponse est en fait VOUS, cher public ! C’est vous qui avez offert la meilleure performance en participant, vous m’avez très bien amusée. Sur ce, mon numéro touche à sa fin malheureusement. J’espère que vous l’aviez apprécié autant que pour ma part ! Je vous souhaite une excellente fin de soirée. Oh, et pensez à reprendre une douche pour faire évacuer l’odeur de flambé sur votre épiderme, simple conseil !
Et c’est sur ces mots qu’Ellie Drystan quitta la scène, fière de sa connerie, suivit par une centaine de regards meurtriers. Moral de cette histoire : tout est bien qui finit bien – du moins, seulement pour notre héroïne à la longue chevelure bleu-vert. Mais on s’en moque des autres, non ?
Dernière édition par Ellie Drystan le Mar 1 Oct - 17:34, édité 1 fois
Les jeunes filles aux coiffures sophistiquées et aux maquillages impeccables défilaient unes à une devant le miroir afin de contempler une dernière fois la superbe de leur plastique. Des rubans bordés de dentelle dans les cheveux, des robes bouffantes en soie enfilées sur leurs corps sveltes et des chaussures à talons étaient les accoutrements les plus fréquents. Certaines portaient même des bijoux et accessoires, tels que des couronnes ornées de pierreries brillantes, ou des colliers qui semblaient valoir une fortune. Elles étaient toutes magnifiques. Comme si la nature les avait dotées d’un visage de poupées de porcelaines qu’elles parvenaient à sculpter de milles poudres afin de briller encore plus. Cleve, recroquevillée dans son coin, les regardait toutes passer et ne pouvait qu’admirer leur assurance. Bien peu semblaient avoir le trac, et elles pénétraient toutes dans la salle de spectacle avec des visages confiants, fières de représenter leurs dortoirs au cours de la toute première compétition de miss de l’académie.
Des centaines de questions se bousculaient dans la tête de la rouquine. Que faisait-elle là ? Pourquoi ne s’était-elle pas déjà enfuie ? Pourquoi laissait-elle Peppéroni mâchonner le haut de son crâne et ruiner sa queue de cheval, seule coquetterie qu’elle s’était permise ? Avec un soupir, la Givrali reposa son dos contre le mur, et observa d’un regard vide les autres participantes.
Quelques jours plus tôt, Cleve avait découvert au détour d’un couloir qu’elle était inscrite à ce concours de miss/mister, et qu’elle devrait représenter son dortoir tout comme la dizaine d’autres filles qui s’étaient empressées d’apposer leurs noms sur le papier*insérer ici des gloussements de pintades, merci*. Le problème ? De mémoire d’homme, elle ne s’était jamais inscrite à cet évènement. Après tout, ce n’était pas son genre ; moins on la remarquait, et mieux elle se portait ! Elle se faisait d’ailleurs souvent la réflexion que dans une prochaine vie, elle aimerait se réincarner en puceron ou en tique. Discrète, minuscule, et pouvant disparaître derrière une mauvaise herbe à la moindre difficulté. Malheureusement, pour le moment elle était plutôt une jeune marginale aux cheveux d’un roux flashy, affublée d’un Lokhlass qui n’aurait pu passer inaperçu, quand bien même on lui aurait amputé la têteet ce n’était pas faute d’y avoir pensé #PAF#
Qui donc avait bien pu écrire son nom ? Cleve n’en savait rien, mais quand elle était partie lire les règles de la compétition, elle avait appris qu’il était impératif de se présenter le jour du concours. Lui avait-on fait une blague ? A elle, Cleve, la fille bizarre qui donnait des coups de tournevis dans une Pokéball et passait la moitié de son temps la tête dans la bouche de Peppéroni ? Vu de l’extérieur, elle devait certainement ressembler à une psychopathe méritant avec brio sa place dans un asile de fou. C’était d’ailleurs peut-être pour ça que des gens mal intentionnés l’avaient forcée à participer à la compétition. Dans le genre « Va y, ridiculise toi devant toute l’école et fait tes valises. A la revoyure ! ». Ou alors « Tu souffres d’hyper anxiété et tu fais des crises de panique devant la foule Carter ? Tiens, et si on t’inscrivait à un concours ? Tu vas voir, ça va être mor-tel. ». Les adolescents pouvaient être horribles les uns avec les autres, de nos jours. Encore heureux qu’aucun n’ait eu vent de son allergie plus que mortelle aux arachides ! Ils auraient alors probablement tenté l’attentat à la cacahuète. Entre nous, Cleve espérait avoir fait assez de bonnes actions dans sa vie pour mériter une mort un tout petit peu glorieuse.Bouffée par Peppéroni, ça avait légèrement plus de style, déjà #PAF#La rousse frissonna un instant à la pensée des stratégies fourbes qu’avaient pu employer ses camarades pour la faire dégager de l’école, et repoussa machinalement Peppéroni qui commençait à grignoter l’élastique qui maintenait ses longs cheveux raides.
Peut-être au final aurait-il mieux valu qu’elle gobe une cacahuète sur le champ pour ne pas avoir à mourir de honte par la suite ? A la pensée de son futur passage, son cœur tambourinait dans sa poitrine et la petite voix dans sa tête lui susurrait qu’elle n’allait pas tarder à se dégobiller dessus. Dans un flash, elle revit le jeune garçon qui avait vomi le jour de la pré-rentrée, et dont la photo s’était ensuite étalée sur tous les numéros de La Gazette du Dresseur d’Ezra Plume. Peut-être que si elle mettait un pied sur scène et vomissait sur le public, on aurait une image d’elle aussi mémorable ? Pas forcément dans le bon sens du terme, mais au moins, le nom de Cleve Carter resterait gravé dans les annales.histoire de rester dans le registre du dégueuPlus elle y pensait, et plus la Givrali se demandait pourquoi elle ne s’était pas faite porter pâle. Cela aurait été tellement simple d’entrer dans l’infirmerie et de s’arranger pour ne pas en ressortir avant la fin de la compétition !
Jetant un coup d’œil sa montre afin de voir si elle avait encore assez de temps pour courir jusqu’au quartier général de l’infirmière Needle, Cleve pesta en remarquant qu’elle n’allait pas tarder à passer. Levant ses yeux mordorés vers le petit couloir qui menait à la salle de spectacle, la rouquine aperçu dans un éclat bleuté, Ellie Drystan des Pyroli se diriger vers l’estrade dans une magnifique robe fourreau. Si on se fiait à l’ordre de passage, un garçon des Voltalis devait encore passer avant le tour de Cleve.OhfuckDoux Jésus.
Comme la larve pitoyable qu’elle était, Cleve s’allongea sur le sol en essayant de se faire passer pour morte. Peut-être qu’une camarade Givrali, dans son immense bonté, allait lui marcher dessus et lui casser un os –rien que ça-. Au moins, elle aurait eu une excuse pour ne pas se présenter, autre que « Au secours Infirmièreeee Needleeee, je me suis entaillé le doigt avec un tournevis j’ai maaaaaal ! Quoi ? Si je veux une piqûre de Mine ? Heu non en fait je vais bien. Si, si, je vous assure, j’ai miraculeusement guéris. Non, ne m’approchez pas. Noooooonnnnnnfsdiofnzedzekldnze *cris censurés pour ne pas choquer la sensibilité des plus jeunes* ! »
La tête de Peppéroni apparu dans son champ de vision, et la bestiole esquissa un de ses grands sourires édentés en lançant son petit cri de phoque asthmatique. Affichant une expression crispéela constipation c’est tabou, on en viendra tous à bout, la rouquine se releva et se dirigea d’un pas timide vers le couloir. Ellie Drystan avait commencé son numéro depuis quelques minutes déjà, et le public semblait apprécier, répondant à ses questions. Même si de là où elle était Cleve n’entendait pratiquement rien –essentiellement parce que son cerveau n’analysait rien d’autre que le message FUITE. FUITE. FUITE. FUITE. en lettres capitales et rouges clignotantes-, la jeune fille remarqua bientôt que quelque chose n’allait pas. Que ce soit dans les murmures anxieux des gens du public, ou dans le ton narquois que prenait la Pyroli, l’ambiance générale était inhabituelle pour un concours de ce genre. Cleve ne tarda pas à comprendre lorsque les douches incendies se déclenchèrent, et que la scène fut inondée par un crachin artificiel.
Comme elle ne se trouvait pas très loin de la scène, juste derrière le grand rideau, Cleve fut aspergée généreusement. Ses cheveux détrempés tombèrent sur ses yeux mordorés, et elle remarqua avec un semi soulagement que seul le haut de son habit était humide. Cependant, son visage ruisselait et elle avait la dégaine d’une personne à qui on venait de plonger la tête dans la cuvette des toilettes les plus proches. Sur sa gauche, Peppéroni s’ébroua comme un Ponyta et moucheta la tenue de sa dresseuse de petites gouttelettes aqueuses. Par-fait. Non seulement elle allait faire une crise de panique devant le public, mais en plus elle allait se présenter sur scène comme si elle sortait d’une douche toute habillée.Les sous-vêtements en transparence ça fait gagner des points ? #PAF#Reculant de quelques pas, Cleve retourna contempler rapidement son visage devant le miroir et remarqua qu’au final, rien n’avait vraiment changé. Elle ne s’était pas maquillée, et aucun cosmétique ne dégoulinait pitoyablement sur ses joues. Ses cheveux étaient mouillés, mais elle détacha sa queue de cheval d’un geste fluide et ils retombèrent en cascade sur ses épaules frêles. Au final, cette apparence était peut-être plus adéquate au numéro qu’elle allait faire. Elle ferma les yeux un instant pour faire le point et se concentrer. A présent qu’elle s’était littéralement pris une douche froide, son esprit était un brin plus clair. Alors, une fois que le Voltali eut terminé sa démonstration et fut retourné dans ses vestiaires, Cleve gravit les marches jusqu’à l’estrade, les poings serrés.
Lorsqu’elle fit son premier pas sur la scène, la Givrali remarqua avec soulagement que la pièce était baignée dans le noir. Dans le clair-obscur, elle pouvait distinguer comme une image floue, les visages du jury et ceux des gens venus assister à la compétition. La performance précédente semblait les avoir mis dans de meilleures dispositions, et Cleve s’avança courageusement sur le tapis rouge jusqu’au micro, poussée gentiment dans le dos par Peppéroni. Un spot de lumière crue vint alors l’éclairer, et le public pu alors avoir une meilleure vision d’elle.
Elle était vêtue d’un kimono traditionnel, blanc au-dessus de la taille, et noir en dessous. Ses cheveux roux détachés coulaient sur ses épaules et sa poitrine menue comme des fils de cuivre brillants. Elle ne portait aucun maquillage, mais sa peau d’un blanc nacré faisait ressortir la couleur si particulière de ses yeux. Un gant noir parait sa main droite, mais ce dernier était plus là parce qu’il avait une réelle utilité que par soucis de coquetterie. Peppéroni se tenait quant à lui aux côtés de Cleve, un ruban noir ornant son cou gracile. On pouvait clairement voir sur son visage qu’elle n’était pas à son aise. Et pourtant, les petits coups de Peppéroni sur un coin de son dos, et les visages encourageants de certains spectateurs lui donnèrent une dose de courage supplémentaire. Empoignant le micro sur pied, elle déclara d’une voix plus forte qu’à l’accoutumée.
« B-b-bonsoir. Je suis Cleve Carter du dortoir des Givralis, et je suis accompagnée par P-p-peppéroni, mon Lokhlass. »
Cette déclaration déclencha quelques rires dans la salle de spectacle, et Cleve sentit ses joues s’empourprer. A force de le côtoyer, elle s’était habituée au surnom ridicule de son Pokémon ; ce qui n’était évidemment pas le cas des gens qui le croisaient pour la première fois. Elle décida cependant de faire abstraction de ce petit moment d’embarras, et repris son discours.
« Je vais ce soir vous présenter un de mes talents. Je vous conseille donc de vous vêtir de vos manteaux, car cette prestation sera à l’image de mon dortoir : réfléchie et froide. »
Sur ces mots, elle se recula jusqu’au centre de la scène et ferma les yeux. Cleve n'avait qu'un seul talent. Un seul talent qu'elle pouvait utiliser lors de cette performance. Et malgré toute la peur qu'elle ressentait à l'idée de se donner en spectacle devant toute une salle blindée d'élèves, elle voulait leur montrer. Montrer à ceux qui l'avaient inscrite qu'elle n'était pas "juste" Cleve-la-fille-bizzaroïde. La musique qu’elle avait spécialement sélectionnée pour son passage se déclencha ; douce mélopée de carillons, caressante telle une berceuse. Il n’y avait nul besoin de paroles pour ce qu’elle comptait faire. Rouvrant à demi ses yeux orangés, Cleve eut l’impression que le public disparaissait. Elle n’entendait ni les murmures impatients des curieux qui attendaient que la démonstration commence, ni la respiration régulière des autres. Son champ de vision s’était réduit à la scène, Peppéroni, et elle-même. Dans un geste fluide et gracieux, la rousse détacha l’arc qu’elle avait fixé dans son dos, et sélectionna une première flèche ornée de plumes de Roucarnage. La fine pellicule d’eau qui maculait le sol de la scène lui donnait l’impression d’avoir les pieds dans une rivière, et le tintement régulier des gouttes qui tombaient de ses cheveux affutait ses sens. Alors, tandis que la musique marquait une brusque intonation par un son plus prononcé, Cleve encocha et décocha sa première flèche à toute vitesse vers Peppéroni. Dans un Vibraqua magnifiquement bien exécuté, le Lokhlass atteignit la flèche qui se désintégra dans un nuage de poussières de bois. Maîtresse et Pokémon se contemplèrent alors une fraction de seconde en silence, et la véritable performance commença.
Tandis que d’un côté, Peppéroni lançait des attaques Eclats Glace afin de former des sphères parfaites suspendues dans les airs, Cleve sélectionnait ses flèches et les expédiait sans fautes en plein centre des boules qui explosaient dans un tourbillon multicolore. Les éclats ainsi générés reflétaient la lumière des spots, et scintillaient comme de fines particules couleurs arc-en-ciel. Une demi-douzaine de sphères furent ainsi créées, et la Givrali les réduisit toutes en poussières, en gardant un mouvement toujours aussi élégant. Ses tirs n’étaient pas dans la puissance ; ils ne cherchaient pas non plus à tout prix à toucher le centre de la cible, même si la précision de Cleve était plutôt impressionnante. Au lieu de ça, la jeune fille favorisait un tir fluide et une stature délicate. Les doigts de sa main droite lâchaient avec douceur la flèche bordée de plume, et le mouvement qu’elle effectuait lorsqu’elle armait de nouveau son arc avait quelque chose de presque surnaturel. Peppéroni, de son côté, avait déclenché une brume trouble et mystérieuse autour de sa maîtresse, et son corps s’était mis à luire d’un léger éclat bleuté grâce à sa capacité Absorb Eau qui s’était déclenchée lorsqu’il avait été en contact avec l’eau de la scène.
Une fois que les six sphères furent détruites, la musique changea de rythme. Les baffles diffusaient à présent une bande son d’un des jeux vidéo que Cleve affectionnait tant, et qui était beaucoup plus cadencée et électro. Tapant deux fois du bout de ses pieds, la rousse croisa de nouveau le regard de Pep’, qui poursuivit le numéro. Les éclats glaces furent cette fois-ci lancés afin de tracer un grand chemin de glace traversant toute la scène en longueur, et qui remontait en hauteur en effectuant une sorte de looping. Grâce à son attaque Plaquage, le Lokhlass sauta sur la piste de glace, détruisant les morceaux pointus qui auraient pu le blesser, et se propulsa avec ses nageoires pour prendre de la vitesse et se laisser glisser. Cleve, suivant le rythme effréné de la musique, courut le long de la scène et décocha une volée de flèches du côté de Peppéroni. Elle exécutait un parcours qui ressemblait à celui d’un ninja, sautillant d’un bout à l’autre de la scène avec une agilité qui lui était rare.Tantôt grâce à une attaque Eclat Glace, tantôt grâce à une attaque Pistolet à O, Pep’ détruisait chaque flèche dont les vestiges tombaient en poussière cristalline comme une fine neige. Une fois qu’il fut arrivé à la fin de la piste, le Lokhlass fut projeté dans les airs et effectua une vrille. Dans sa chute, il lança une puissante attaque Eclat Glace qui forma une sorte d’énorme fleur de cristal entre Cleve et le jury. Encochant sa dernière flèche, la jeune fille visa la fleur qui se pulvérisa en de milliers de fragments arc-en-ciel, se répandant partout dans la salle comme de minuscules paillettes.
Sous les applaudissements de la foule, Cleve et Peppéroni s’inclinèrent longuement, puis purent enfin regagner les vestiaires après avoir livré une spectaculaire performance. Le cœur battant la chamade, la rousse reprit progressivement son caractère très Clevien, et s’effondra le long du mur, un sourire aux lèvres. Avant d’entrer sur scène, elle n’était pas sûre de pouvoir tirer aussi bien que lors de ses nombreuses séances d’entraînement. Pourtant, ses sens lorsqu’elle avait un arc en main avaient repris le dessus, et elle était parvenue à garder son calme. Haussant les épaules lorsque ses camarades Givralis vinrent lui demander comment son passage s’était déroulé, Cleve quitta les vestiaires avec son kimono trempé, soulagée que l’épreuve soit enfin terminée.
BELLE the Victreebel | ||
Tendre et affectueuse, elle traite les élèves comme ses propres enfants, comprenant caresse, léchage et autres douceurs matinales. Elle n'en est pas moins autoritaire et ayant la main-mise sur son dresseur, elle l'a aussi sur le reste de l'école. Si jamais vous souhaitez vous accorder ses faveurs, elle adore les poffins et autres offrandes ! | perso' le plus badass |
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Tendre et affectueuse, elle traite les élèves comme ses propres enfants, comprenant caresse, léchage et autres douceurs matinales. Elle n'en est pas moins autoritaire et ayant la main-mise sur son dresseur, elle l'a aussi sur le reste de l'école. Si jamais vous souhaitez vous accorder ses faveurs, elle adore les poffins et autres offrandes ! | perso' le plus badass |
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