« On raconte qu’un jour, un lutin bienheureux blanc et jaune était descendu sur la Terre pour maraver sa gueule à un autre lutin bienheureux. Le second lutin était quelque peu poilu, vert comme une mousse avariée, et ses yeux étaient grands et globuleux. On disait également qu’il habitait une minuscule cabane à Roucool dans la forêt, et qu’il avait dû se battre farouchement pour obtenir ce territoire, quitte à précipiter les bébés Roucool encore dans leurs œufs du haut de leur nid, créant ainsi le plat gastronomique connu sous le nom d’Omelette Forestière. Le lutin jaune et blanc vint alors dans le Bois aux Chênes d’Ecorcia rencontrer son rival lutin, et il le défia au cours de ce qui devint ensuite le plus grand tournoi d’Omelette Forestière jamais organisé à ce jour. Ils précipitèrent des œufs de Roucool pendant près d’un siècle, jusqu’à ce qu’un Canarticho les déloge à coup de Coupe bien placé. Depuis ce jour, le lutin bienheureux jaune et blanc, connu sous le nom de Jirachi, vogue de continents en continents pour répandre l’antique recette de l’Omelette Forestière, et, accessoirement, exaucer les vœux de ceux qui ont le bon goût de le trouver meilleur que son concurrent Celebi. » acheva Cleve en reposant le livre qu’elle était en train de lire à son équipe de Pokémon sur la table de la Bibliothèque. Madame Pervenche, la Bibliothécaire, était endormie sur son bureau depuis qu’un petit malin avait décidé d’utiliser l’attaque Berceuse sur elle et son horrible Chacripan dans le but de ne pas les avoir sur le dos lorsqu’il travaillait. Tous les membres de la team de la Pokémécanicienne étaient donc assis en cercle sur la table, écoutant avec une attention toute particulière les lectures de contes de leur dresseuse. Ritsu commençait à s’endormir et ne fut réveillé que par un léger coup de coude d'Applepie, l'Evoli de Cleve. Cherryl était en train de confectionner une poupée Jirachi avec des cheveux prélevés à Pervenche, et il y plantait des aiguilles avec un entrain inquiétant. Pep’ était aussi captivé que lorsqu’il regardait « Les Feuj de l’Amour », chaque dimanche dans la salle commune des Givralis. Curly était assis et ronronnait fortement, ses grands yeux fascinés par la couverture du livre de contes. Et enfin, Lem était dans la chevelure de Cleve, et il lisait par-dessus son épaule avec un air satisfait sur le visage. La rousse était quant à elle ravie. Elle regarda une nouvelle fois le conte de « La Bataille de l’Omelette Forestière », et elle leva les yeux en l’air, pensive.
« Eh les gars », dit-elle à ses Pokémon, les pupilles brillantes d’excitation. « Vous comprenez ce que signifie ce conte ? » Les six membres de son équipe la regardèrent avec un air interdit, attendant la suite. « Ça veut dire que si je TROUVE un Jirachi, je pourrai manger une Omelette Forestière antique ! » conclut-elle en se levant en en écartant les bras dans un geste théâtral. Ritsu et Cherryl soupirèrent en échangeant un regard blasé. Selon eux, ce n’était pas vraiment la chose à retenir du conte ; et certainement pas ce qui devait motiver une personne saine d’esprit à trouver un Jirachi. Pep’ semblait cependant partager les mêmes motivations que sa dresseuse, et il hocha vigoureusement la tête de haut en bas. C’était décidé, dès aujourd’hui, la Pokémécanicienne allait trouver un Jirachi ! Mais par où commencer ses recherches ? La jeune fille balaya la bibliothèque du regard et tomba sur un Phyllali qui avait la réputation d’êtreun lèche cul en coursparticulièrement intelligent.
« Eh Tomas ! » l’interpela-t-elle d’un air impérieux –finie la timidité, elle avait un BUT et elle n’allait pas s’encombrer de sentiments bizarres comme la gêne-
« Hm ? » marmonna le garçon sans lever les yeux de son travail de thèse.
« Sais-tu où je peux trouver un Jirachi ? »
« Si tu tournes trois fois autour de sa fontaine dans les Ruines avec une coiffe d’indien et que tu cherches ensuite ses crottes fossilisées avec du matériel adéquat, il pourrait apparaître devant toi. » répondit le Phyllali sans aucune hésitation, toujours plongé dans ses réflexions.
« Woh vraiment ?! Je suis sûre que le matériel adéquat doit être des cuillères ou des trucs du genre… Après tout, on parle d’Omelette Forestière, il faut du matériel de cuisine… » réfléchit Cleve à voix haute, avant de tapoter sur l’épaule du Scientifique avec un air de profonde gratitude. « Merci, je me souviendrai de toi quand je mangerai l’Omelette. »
« Eh Carter attend ! Je me foutais de ta g-. Mince elle est déjà partie. »
Et c’était vrai. La tornade Carter avait déjà levé les voiles sans demander son reste. Tomas se fit la réflexion que cette fille bizarre pouvait quand même être sacrément naïve, mais grand bien lui fasse ; pour sa part, il allait continuer à bosser sans se préoccuper un peu plus des fantaisies de sa camarade.
***
Au bout d’un quart d’heure seulement, Cleve avait revêtu une coiffe d’indienne demandez pas comment elle se l’était procuréeet avait réussi à emprunter deux cuillères, deux fourchettes, un couteau à beurre et une poêle à frire dans la cuisine de Mama Odie. Ainsi affublée, la rousse se prenait pour la Reine du Monde, et tous les regards qui se tournaient vers elle ne pouvaient être QUE des regards d’admiration. Voyons, elle allait chercher l’Omelette Forestière, après tout ! Complètement fêlée la pauvre petite…
Peppéroni semblait cependant partager le même enthousiasme que sa dresseuse, et après de nombreuses réclamations, il put enfin avoir trois plumes rouges plantées dans sa carapace, juste au-dessus de sa queue. La Givrali le qualifia de Pepperroquet, ce qui le plongea dans la plus grande félicité. Ils prirent alors le chemin des Ruines Jirachi comme les conquérants qu’ils étaient. A peine avaient-ils fait un pas à l’intérieur du lieu mystique qu’une personne rentra dans Cleve, la faisant tomber à la renverse et lâcher tout le barda qu’elle avait sous le bras. Etonnée, la rousse en perdit même sa coiffe d’indienne, tandis que Lem dans sa chevelure était pris d’une véritable crise de panique.
« J’AI TROUVE LE LUTIN BIENHEU-heeeeeu oh ! Salut Dje, comment ça va ? »
La jeune fille qui venait de la percuter était une Pyroli que Cleve connaissait bien pour l’avoir enrôlée dans ses missions d’espionnes l’année précédente. La brune aux grandes lunettes était connue pour être particulièrement maladroite et pour avoir la fâcheuse tendance de bousculer les gens sans le faire exprès ; enfin, quand les dits gens ne le faisait pas avant elle. Cette nouvelle rencontre n’échappait pas à la règle, et la rousse esquissa un sourire. « Aha, t’inquiète pas. Mais j’ai l’impression qu’on pourra jamais se croiser de façon… normale. » commenta-t-elle en se relevant grâce à l’aide de sa camarade. Cette dernière lui expliqua alors le pourquoi du comment et Cleve regarda autour d’elle pour essayer de repérer le Miaouss, sans succès. Ce petit filou avait forcément dû disparaître dans un arbre ou autre, emportant le dû de la pauvre Djelly ! « Il finira bien par revenir, non ? » demanda la rousse à son amie, sans pour autant souhaiter qu’ils aillent à la recherche de la pauvre bête. Après tout, elle devait déterrer tout plein de crottes fossilisées avant de pouvoir faire apparaître le Jirachi ! Et avec une cuillère et une fourchette, la tâche risquait d’être plutôt longue…
« C’est si important que ça ? C’est quoi ce souhait ? » demanda-t-elle finalement en s’asseyant sur une colonne rongée par le temps.
Elle pouvait bien lui accorder cinq minutes avant de se lancer dans ses fouilles, après tout.
Les deux jeunes filles commençaient à échanger des banalités, et Cleve se dandina sur place. Ce n’était pas qu’elle était pressée mais un petit peu quand même. Elle était cependant une bonne amie malgré tout, et elle fit un effort pour rester sur place avec un sourire vaguement intéressé sur le visage. Elle aimait bien Djecédjelly –comme elle croyait toujours que la Pyroli s’appelait-, et elle lui était somme toute assez reconnaissance d’être restée avec elle le jour de la super mission d’espionnage au Cirque des Boulons ; elle lui devait au moins un peu de son temps pour l’écouter raconter ses malheurs concernant des souhaits et des Miaouss. Mais de quoi s’agissait-il exactement ? Cleve avait à peine écouté la moitié –le reste de sonestomac cerveau étant totalement focalisé sur l’Omelette Forestière-, mais il était question d’un Miaouss qui avait volé un souhait important de la brune. Bon. Cleve n’allait pas revenir sur le fait qu’on pouvait difficilement voler un souhait –après tout, n’était-ce pas quelque chose qu’on ne pouvait saisir ? C’était comme dire qu’on lui avait ouvert la tête à coup de griffes pour lui voler une idée, c’était plutôt bizarre, non ?-, mais elle prit un air douloureux et compatissant. Dje’ était d’ailleurs toute tristounette que le Miaouss lui ait dérobé son souhait de bonne chance aux personnes qu’elle avait rencontré. Cleve se fit la réflexion que si elle avait eu à faire un vœu, elle aurait sans doute beaucoup plus pensé à sa poire qu’à celle des autres, mais on ne pouvait décemment pas faire remarquer à une autre personne que son vœu était un peu trop généreux. « Oh, ah, je vois. » répondit la rouquine avec les larmes aux yeux –plus parce que Peppéroni venait de lui marcher sur le pied de tout son poids que parce que l’histoire était émouvante, mais certes-.
La Pyroli s’inquiéta alors du fait que son vœu ne se réalise pas vu qu’elle venait de le dire à Cleve. La rousse haussa les épaules en se disant que de toute façon, si Jirachi devait réaliser un souhait aujourd’hui, ce serait certainement le sien d’apprendre la recette de l’antique Omelette Forestière. Après tout, il était beaucoup plus cool que celui de Djelly ! Enfin non pas vraiment, mais disons qu’il avait au moins l’avantage de demander quelque chose qui ferait plaisir au petit lutin bienheureux qu’était Jirachi. « Je ne sais pas trop, peut-être qu’il n’accorde pas trop d’importance à ce genre de superstitions. » répondit évasivement Cleve en examinant les lieux autour d’elle pour trouver le meilleur endroit où creuser.
C’était la première fois qu’elle visitait les Ruines, et, après être rentrée dans Djelly, elle n’avait pas eu réellement le temps de faire attention à ce qui se trouvait autour d’elle. Les Ruines Jirachi étaient spacieuses et s’étalaient à pertes de vue. Contrairement au reste de l’académie qui était plutôt verdoyant et fertile, on aurait dit qu’on se trouvait ici dans un désert. Le sol avait une couleur bizarrement beige, et même Timothy Forest aurait été incapable de faire pousser ses précieuses azalées dans le coin. De grandes colonnes style Grèce ancienne étaient disposées un peu n’importe comment, comme si elles formaient autrefois un monument qui s’était cassé la figure suite à un certain cataclysme. Rongés par le temps, les blocs de marbre, de pierre ou de terre étaient en train de s’effriter, et une poussière flottait continuellement dans l’air, comme la Tempêtesable d’un Embrylex. Quelques herbes parvenaient cependant à pousser dans ce paysage aride, émergeant comme des touffes de cheveux au creux des colonnes allongées. Ce panorama offrait un étrange contraste en comparaison des bosquets et des arbres verdoyants qui étaient en bordure des Ruines. Pour le moment, Cleve et Djelly étaient tout juste à l’entrée de cette vallée dévastée, ce qui leur donnait l’impression d’avoir un pied dans l’Oasis, et l’autre dans le Désert.
Peppéroni à ses côtés bailla la gueule grande ouverte, et Cleve reporta son attention sur la Pyroli. Etait-ce son imagination, ou est-ce que la brune la fixait avec insistance ? Sûrement son accoutrement provoquait-il l’admiration de la demoiselle, ce qui fit sourire la Pokémécanicienne de contentement. Le Peppéroquet à ses côtés bomba le torse, comme pour signifier également sa présence, et le terrible duo attendit qu’on les complimente. Djelly ne manqua d’ailleurs pas de faire remarquer à Cleve qu’elle avait une coiffe d’indien, en se demandant pourquoi elle la portait, puis balaya rapidement sa question avec une autre… avant de revenir finalement sur le sujet de la coiffe. Avec un sourire –ENFIN c’est à moi de parler #PAF#-, Cleve brandit sa cuillère devant la Topdresseuse et commença ses explications. « Le meilleur élève de l’école m’a dit que si je déterrais des crottes fossilisées de Jirachi avec une coiffe d’indien, le Pokémon Légendaire m’apprendrait à faire l’antique Omelette Forestière. Du coup je suis venue ici dans le but de chercher ces précieux sésames, mais je ne sais pas vraiment par où commencer. Tu penses que je devrais creuser plus près de la fontaine ? »
Les yeux mordorés de Cleve s’arrêtèrent sur l’immense fontaine dressée en l’honneur du Pokémon Légendaire Jirachi. La construction était belle, bien qu’elle reste d’apparence simple. En pierre –du moins, c’est ce que la rousse pensait-, la fontaine avec une statuette du lutin bienheureux en son sommet crachait paisiblement de l’eau qui était rendue presque dorée grâce au scintillement des pièces d’or et des jetons sur son fond. Ce fut alors à ce moment que Cleve compris ce que Dje’ voulait dire en parlant du vol de son souhait. « Oh. Le Miaouss t’as dérobé le jeton que tu as lancé dans la fontaine ? » demanda-t-elle à son amie en trempant ses doigts dans l’eau dorée, faisant quelques remous pour troubler la surface. « Les Miaouss aiment l’or, ça se tient. Mais j’ai entendu dire qu’ils aimaient les entreposer dans leur foyer. Si tu trouves la cachette, tu trouveras ton vœu, non ? » poursuivit-elle, en insistant bien sur la seconde personne du singulier. Après tout, elle avait son mission à elle, et Djelly avait la sienne. Hors de question qu’elle s’écarte de son but !
Après avoir présenté sa –ô combien génialissime- quête, Cleve pris un air fier et s’arrangea pour prendre une position qui mettrait les plumes de sa coiffe en avant. Elle brandit sa cuillère devant elle en se regardant dedans comme dans une glace. Ouais. Ça en jetait comme ça ! Fière de son accoutrement, la rouquine reporta un instant son attention sur sa camarade Pyroli. Ses révélations lui en bouchaient un coin ! Eh ouais ! Cleve eut un petit sourire et pris un air encore plus important. Comme ceux des gens qui savent des choses que les autres ignorent. Agitant un index mystérieux, elle fit signe à Djelly de s’approcher d’elle, comme pour la mettre dans la confidence. Le Statitik dans ses cheveux crépita lorsque la Topdresseuse s’approcha de sa dresseuse, ce qui eut pour effet de faire dresser ses touffes brunes d’une drôle de manière. « Eh oui ! Il s’agit d’un mythe vieux comme le monde à Ecorcia. » commença-t-elle en prenant une voix mystérieuse. Bon d’accord, elle l’avait appris aujourd’hui même en se perdant dans un livre de la bibliothèque de l’école, mais qu’importent les détails ! « C’est en prenant possession d’une petite cabane à Roucool dans le Bois d’Ecorcia que Celebi parvint à apprendre l’antique recette de l’omelette forestière. Sauf que ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il avait un rival ! Et un rival de taille ! » Oui enfin non, ils étaient tous deux aussi nains l’un que l’autre, mais certes. « Car… Jirachi est aussi maître dans l’art de l’omelette forestière ! Et aujourd’hui, c’est lui que je veux rencontrer. Bon certes, étant native d’Ecorcia, mes origines me susurrent plutôt d’être du côté de Celebi, mais… » -elle s’approcha encore plus près de Djelly pour être sûre qu’on ne l’entende pas- « …disons que pour des soucis de praticité et de proximité, c’est plus simple pour moi de viser sur le bon Légendaire. »
Et voilà ! Dje savait tout. Avec un regard brillant d’excitation, la rouquine se recula et commença à s’accroupir sur le sol pour en gratter la surface avec une fourchette de Mama Odie. La tâche semblait fastidieuse et bien peu intéressante, mais vu la récompense qu’il y aurait à la clé, Cleve n’allait pas se laisser décourager. La Pyroli était cependant encore là, et elle souleva un point auquel la Scientifique n’avait pas pensé. « Un nid ? Hm, je ne me suis pas posé la question, tu dois avoir raison. Il doit avoir une petite cabane à Roucool, comme celle de Celebi, son rival de toujours… » répondit-elle, songeuse. Quant à son camarade. Quel idiot ! Il avait omis la moitié des informations ou quoi ? Cleve pesta intérieurement contre le jeune homme, mais se ressaisit bien rapidement. Il fallait qu’elle trouve les crottes de Jirachi ! Absolument…
Dje repris cependant la parole pour affirmer qu’elle avait déjà enfermé son souhait dans ce jeton. Cleve trouva un peu bizarre que la Pyroli y accorde autant d’importance. Après tout, elle pouvait bien mettre son souhait dans un autre jeton, non ? A moins qu’elle soit complètement fauchée. La rousse avait des jetons à la pelle –à force de se faire entrainer dans des missions commando par Andreas, elle avait fini par accumuler un bon pactole !-, mais elle se doutait bien que ce n’était pas forcément le cas de tout le monde. Ah… Quels chanceux… Et dire qu’ils n’avaient même pas pu expérimenter ce contact doux avec les pétales de roses d’Andreas. Roses qu’ils sortait probablement de son calbut, ou pire encore. Avec un soupir dramatique, Cleve acquiesça lorsque sa camarade lui affirma qu’elle était géniale. Ah ça oui. D’ordinaire, elle aurait rougis et serait restée humble. Mais avec sa coiffe d’indien, forcément qu’elle était géniale ! Gonflée d’importance –comme quoi, l’habit fait bel et bien l’indien-, Cleve se tourna vers son Peppéroquet pour voir s’il avait une idée de la direction qu’ils devraient prendre. Une petite cabane, ça ne devait pas être si difficile que ça à trouver, non ?
« Je suppose que je dois aussi trouver la tanière de Jirachi. Je pense qu’il doit s’agir d’une petite cabane dans un arbre, mais je ne pense pas qu’il y en ait dans les ruines… Se pourrait-il qu’il ait érigé ça sur une des colonnes ? » réfléchit-elle à haute voix en regardant les immenses piliers complètement ravagés par le temps.
Certains étaient couchés sur le sol, tandis que d’autres étaient encore bien droit. De loin, ça pouvait ressembler à un arbre. Oh et puis bon, il devait forcément y avoir des différences entre Celebi et Jirachi ! Celebi était vert, ce qui en faisait de base, un écolo. Il était donc normal qu’il loge dans un arbre. Quant à Jirachi, de souvenir, il était blanc et jaune… comme la couleur des colonnes des ruines ! C’était forcément un truc comme ça, l’explication.
Sans qu’elle n’ait eu le temps de faire quoi que ce soit, Cleve remarqua que Dje avait sorti un Pokémon Vol. Ouah ! Elle contempla l’oiseau en admirant ses belles plumes –pas aussi belles que celles sur sa coiffe, mais certes-. Et si… Et s’il pouvait la mener jusqu’à la cabane à Roucool de Jirachi ? Peut-être serait-il judicieux de faire le chemin ensemble, finalement. Haussant les épaules, la rousse fit sortir son Mélofée de sa Pokéball. S’il y en avait bien un qui avait l’habitude des conditions de vie exécrables, c’était bien cette petite horreur rose. Aussi décida-t-elle de miser sur son sens de l’orientation pour trouver le bon chemin. De son côté, Cherryl semblait tout aussi grognon qu’à son habitude, et il lança un regard lourd de reproches à sa dresseuse. « Ne fais pas cette tête, voyons. Aujourd’hui, notre objectif est une petite cabane à Roucool. Si on trouve ça, on saura où creuser. Alors arrête de faire ta tête de Spoink et cherche nous ça ! » demanda Cleve à son acolyte, en lui tendant une plume de sa coiffe pour l’encourager.
De mauvaise humeur, le Mélofée lui tapa sur la main pour faire tomber la plume, ce qui parut autant choquer Cleve que Peppéroni. Mais à présent, la quête pouvait commencer, et Cleve marcha d’un bon pas, suivie par Djelly et son Etourvol. Et si en chemin ils pouvaient trouver la tanière du Miaouss, ce serait tout bénef pour tout le monde ! Enthousiasmée par ce virement de situation, la rousse fit courir ses yeux le long des ruines poussiéreuses. Bien rapidement, elle repéra quelque chose et s’accroupit sur le sol. « Oh ! Oh oh ! On ne dirait pas des traces de pas de Miaouss ? » demanda-t-elle à Djelly en lui montrant la petite marque à coussinets imprimée sur le sol. Etaient-elles sur une piste ? D’ailleurs maintenant qu’elle y pensait, ce Miaouss connaissait certainement les environs mieux qu’eux. Si jamais ils mettaient la main dessus, elle pourrait lui demander de la conduire vers la cabane de Jirachi. Mais OUI ! Cleve avait trouvé le moyen de combiner sa mission avec celle de la Pyroli. Comme quoi avec un peu d’imagination, on pouvait contenter tout le monde ! « On les suit ? » demanda-t-elle à son amie, une pointe d’excitation dans la voix.
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