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« Le truc, avec la perfection, c’est que ça n’existe pas. »
« Plaisir partagé ! J’ai également hâte qu’on travaille ensemble sur un nouveau sujet d’étude ! Attends, quoi ?? »
« Moi Apsu, fils du grand Bahamut, Héritier du dragon créateur, Futur souverains des Carchacrok de l'ancien Hisui, avatar de la Sainte baie Nanana, sauveur légendaire d'oeuf draconique, et libérateur des opprimés de la prison de cristal, je ne laisserai personne faire du mal à l’humaine qui m’aidera à monter aux sommets. »
parApsu
« Je ne suis pas toi. Je ne suis pas fainéante au point de ne pas vouloir faire d’effort. Je ne suis pas de mauvaise foi au point de refuser changer. Et je ne pense pas qu’abandonner quelqu’un soit une solution à ses problèmes. »
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année 11, semestre 2
promotion 22
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Bienvenue sur Leiar ! Une île hébergeant la Pokémon Community, campus universitaire accueillant de tous les profils, humains comme Pokémon. Élève ou adulte, vous vivrez au jour le jour une vie trépidante au sein du campus, votre quotidien ponctué de mille et unes folles histoires typiques de la Pokémon Community. Cette île couverte de cristaux vous réserve quelques surprises, tout ça entre deux cours ou mission pour devenir le meilleur dans vos spécialités respectives ! En savoir plus ?
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Cleve Carter
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t253-cleve-carter-givrali
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t278-cleve-carter-givrali
Région d'origine : Johto
Âge : 15 ans
Niveau : 24
Jetons : 13113
Points d'Expériences : 770
Johto
15 ans
24
13113
770
pokemon
Johto
15 ans
24
13113
770
Cleve Carter
est un Scientifique Mécano
« A bientôt Clevie ! Rétablis-toi bien ! »

« Merci les filles. » répondit Cleve en adressant des signes de la main à ses camarades de chambrée. Les deux jeunes filles –l’une brune, l’autre blonde- partirent en refermant doucement la porte de l’infirmerie, et la Pokémécanicienne se laissa tomber sur son lit. Elle tendit une main devant elle et regarda la lumière qui filtrait au travers de ses doigts écartés. La petite table de chevet à côté de son lit croulait sous les boîtes de chocolat et les cartes de rétablissement. La plupart des gens qui avaient eu vent de sa mission désastreuse et qui étaient un tant soit proche d’elle étaient passés la voir pour lui apporter quelques cadeaux histoire de lui remonter le moral. Elle était là depuis quatre jours déjà. Elle avait passé trois jours à l’hôpital avant d’être reconduite à l’infirmerie de la Pokémon Community, où elle avait occupé un lit pendant tout ce temps. Par chance, Pep’ était parti lui chercher son matériel de bricoleuse dans son dortoir, et elle avait pu continuer à monter et démonter des Pokéballs ou autres objets électroniques. Mais elle s’ennuyait. On avait tiré les rideaux autour de son lit pour qu’elle puisse avoir un peu d’intimité, mais passer autant de temps sans aller en cours et en ne voyant les gens que dix minutes quand ils venaient vous apporter du chocolat, ce n’était pas follement intéressant. Elle avait l’habitude de vivre à un rythme un peu plus soutenu lorsqu’elle n’était pas en convalescence, et elle se retourna sur son lit, le visage triste. Peppéroni leva la tête du matelas et regarda sa dresseuse pour savoir ce qui n’allait pas, mais elle se contenta de lui caresser le crâne et de se lever pour aller se regarder dans le miroir.

Depuis la semaine passée, elle avait perdu un peu de poids et son visage était encore plus pâle que d’habitude. Elle était vêtue d’un pyjama réglementaire de l’infirmerie (un pantalon et un t-shirt manches longues blanc qui n’avait rien de soyeux), et un bandage était noué autour de sa tête. Un grand pansement occupait une bonne partie de sa joue, et elle le décolla doucement pour le changer. Elle se regarda un instant dans la glace, et vit le gros bleu qui était apparu à l’endroit où le Métalosse l’avait frappée. Elle avait également quelques points de suture car elle s’était pris les espèces de griffes ou de pointes sur le poing du Pokémon, ce qui l’avait fait saigner et avait sûrement inquiété les gens autour plus que de nécessité. Car ce n’était pas vraiment cette blessure qui l’avait fait tomber dans les pommes, mais plutôt le traumatisme qui avait résulté du choc violent avec le poing de métal. Elle soupira et remplaça son pansement, avant d’aller se glisser sous les couvertures.

D’un air absent, elle mangea quelques chocolats. Troublée, elle repensait à cette Mission qui avait tourné à la catastrophe. L’ombre de l’inconnu qui les suivait tout au long de la journée. Le combat en duo qu’Amaoka et elle avaient mené chacun de leur côté. Ce bref instant où elle avait cru avoir l’avantage sur son adversaire. L’avertissement de Linord et le Métalosse qui avait brusquement surgi sur sa gauche. Et puis le trou noir. Elle ferma les yeux et passa ses bras autour de ses jambes recroquevillées. Qu’avait-elle fait ? Elle n’aurait jamais dû accepter cette Mission… A cause de ça, Curly avait… Curly était…

Elle essuya une larme qui perlait au coin de ses yeux ambrés. Elle ne devait pas y repenser. Cela faisait déjà presque une semaine ! Il fallait qu’elle passe à autre chose, qu’elle arrête de s’en vouloir pour ce que son Psystigri ne lui reprochait même pas. Mais elle n’y arrivait pas. Quelque chose l’empêchait d’avancer, et elle prit doucement Pep’ dans ses bras pour profiter de sa chaleur réconfortante. L’immense Lokhlass frotta sa tête contre celle de sa petite humaine, inquiet comme la maman poule qu’il était. Il lui faudrait certainement du temps pour s’en remettre totalement ; on n’effaçait pas une expérience comme celle-ci d’un coup d’éponge.

Cleve ramena ses cheveux roux derrière ses oreilles. Elle avait passé une journée amusante en compagnie d’Amaoka, avait même pu danser avec lui, et avait savouré leurs retrouvailles bien plus encore que lors de la Mission avec les Wattouat. Mais le conte de princesse avait rapidement tourné au cauchemar, et elle remercia intérieurement les dieux qu’il ne soit rien arrivé à l’archer. Comment aurait-elle réagit si Amaoka avait été blessé tout comme elle ? Ou pire, blessé à sa place ? Elle frissonna et chassa cette pensée de son esprit ; les choses s’étaient passées comme ça, et elle ne pouvait plus faire marche arrière. Oui mais et alors ? Cela voulait-il dire qu’elle devait abandonner et se laisser marcher dessus par les aléas de la vie ? Elle posa ses doigts fins sur les Pokéballs de ses compagnons de route. Elle était totalement perdue, et elle enfonça sa tête dans son oreiller moelleux tout en fermant les yeux. Peut-être qu'un sommeil lui viderait l'esprit et la forcerait à penser à autre chose ? Elle fit sortir Curl de sa Pokéball et le glissa sous sa couette avec elle, comme une peluche duveteuse. Le Psystigri qui portait à présent un cache-œil comme ceux des pirates ronronna puissamment et vint se coller contre sa dresseuse, faisant office de bouillotte de fortune. Les choses semblaient être redevenues normales dans la vie de Cleve, mais cette quarantaine à l'infirmerie lui rappelait la réalité ; celle de la cruauté de l'homme qui les avait attaqué à cette soirée mondaine. Parviendrait-elle un jour à oublier tout ça ? Elle sursauta lorsque la porte de l'infirmerie s'ouvrit doucement en grinçant, et elle écarta légèrement les rideaux pour voir qui était entré là.

« Qui est là ? » demanda-t-elle, consciente qu'elle était la seule élève qui était dans l'infirmerie, et que soit il y avait un malade qui cherchait l'infirmière Needle, soit quelqu'un était venu lui rendre visite. En toute franchise, elle préférait que ce soit la seconde solution. Elle n'avait pas envie qu'un inconnu vienne lui poser tout un tas de questions embarrassantes sur le pourquoi de son séjour ici. Les paparazzi, merci bien mais elle s'en passait allègrement... Son cœur bondit dans sa poitrine lorsqu'elle vit une touffe de cheveux rouges apparaître dans son champ de vision. « Ama ? »
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pokemon
Invité
est un Invité

Si c'était à refaire, qu'aurions-nous changé ?  # ft Cleve





Jours de torture mentale. Temps qui passe à une lenteur douloureuse, comme si chaque seconde était une épine enfoncée dans ma peau, dans mon être, et pire encore, dans mon coeur. J'avais eu du mal à suivre les cours ; on m'avait beaucoup soutenu. J'avais été là, lors de cette attaque - et j'avais à chacun répondu d'un sourire faux, que même mes yeux ne pouvaient soutenir. J'étais devenu une ombre, et les mots de pitié me mettaient en rogne. Ce n'était pas de moi qu'il fallait s'occuper, mais de Cleve ! Durant plusieurs jours, elle avait été à l'hôpital. J'étais allé la voir chaque soir, et chaque soir, je repartais sans être entré. Je n'avais pas trouvé le courage de l'affronter. J'avais eu peur - peur, non pas qu'elle me reproche ce qui s'était passé, mais qu'au contraire, elle ne me le reproche pas. Car je me sentais terriblement coupable - je n'avais pas été capable de la protéger. J'avais été pire que rien. Je n'avais même pas pu poursuivre l'homme qui l'avait blessé ... Je me souvenais de son sang, mais aussi celui du chaton ... J'inspirais doucement. Je devais me calmer. Je tremblais comme une feuille, adossé à un mur, près de la porte de l'infirmerie.

Dix minutes. Puis quinze. Puis vingt. Le temps s'égrenait, grain de sable après miette de poussière, sans que je trouve les tripes d'entrer. De toquer, et de faire face à celle que j'aimais. Je sentis mes doigts étreindre mon tee-shirt, le froissant si fort que mes phalanges en étaient blanchies comme de la craie. Je me mordis les lèvres. La rage me tenaillait - l'être masqué hantait mes nuits. Je le revoyais, devant moi, et j'entendais les cris. Celui de Pep, celui de Cleve, ceux des autres. Encore, et encore. En boucle, véritable cauchemar. Je dormais mal. Mais que dire d'elle ? Dans quel état était-elle, dans quel état étaient ses rêves à elle ? Je sentis un coup de tête dans mes mollets, et souris d'un air penaud à Ymir à mes côtés. Le Nidoran avait été blessé aussi, mais il s'était rapidement remis. Néanmoins son regard sombre m'ordonna de faire ce qui me semblait juste. Il m'encourageait, silencieusement. Tous mes pokémons avaient devinés mon penchant plus que certain pour Cleve ; il avait suffit de me voir, à son chevet, alors qu'elle était inconsciente, pour voir que j'aurai préféré être à sa place. Que j'aurai tout donné, tout, pour que ce soit moi qui soit blessé, et non elle ... Son sang, qui auréolait son visage ...

Je m'interdis d'y penser plus que de raison, et dans un mouvement déraisonnable, j'ouvris la porte sans y avoir réfléchi, alors que sa voix s'élevait, prouvant qu'elle ne dormait pas.

CLEVE ⏏ « Qui est là ? Ama ? »
AMAOKA ⏏ « Bonjour Cleve. »

Ma voix grinçait autant que les gonds de la porte de l'infirmerie. Je fis un effort et levai mon regard ; mes yeux vairon passèrent sur son visage. Un coup dans ma poitrine. Elle semblait pâle, malade. Deux coups. Elle avait l'air fatiguée. Trois coups. Le pansement à sa joue, blanc, qui tranchait si fort avec son air jovial de d'habitude. Que dire, que faire ? Je me sentais défaillir, d'en dedans, comme si je me brisais face à sa fragilité. J'eus envie de la prendre dans mes bras, d'effacer tout, comme si rien ne s'était passé. Mais mon regard passa sur Curl.

C'est à ce moment là que je compris.

Rien ne pourrait jamais effacer ce moment. Rien.

Curl n'avait plus qu'un oeil. Il aurait presque eut l'air cocasse, avec son bandeau, tel un chaton pirate. Mais je me souvenais, de son sang. Pour cacher le tremblement de mes mains, je les fourrais dans les poches de mon jean. Mon allure était moins soignée qu'à l'ordinaire, et j'avais l'air fatigué, mes yeux ternes, cernés de violet. Je dormais mal. Mes pensées ne faisaient qu'une chose : appeler Cleve. A mon côté, Ymir poussa un petit soupir et trottina jusque Cleve, et la salua d'un petit rugissement amical. Cela me donna le temps de me reprendre ; je détournai le regard, et tout en remarquant que nous étions seul, je m'entendis dire :

AMAOKA ⏏ « Je ne te dérange pas ? Ha. Je suis bête. J'aurai dû t'apporter quelque chose ... C'est la moindre des choses ... Arf. Désolé ... »

J'étais gêné, à présent. Comment avais-je pu ne pas y penser ? Je passais ma main droite dans mes cheveux ; chaque respiration m'encourageait à continuer à parler. Peut-être que si je parlais assez longtemps, je n'aurai pas à dire ce que je ressentais. Mon coeur menaçait de déborder, mais je lui tins les rênes serrées. Pas maintenant. Pas maintenant. Tais-toi, mon coeur.

AMAOKA ⏏ « Tu  ... Tu vas bien ? »

Ce n'était pas juste une interrogation. C'était une supplique. Mon regard croisa le sien. Franc, obstiné. Dis-moi la vérité. Quitte à me faire du mal. Quitte à me montrer la vérité nue, à pleurer. Ne fais pas semblant. J'espérais ne pas lui rappeler. Est-ce que j'allais être à jamais le garçon qui n'avait pas su la protéger, qui avait là alors qu'elle était blessée ? Allais-je être l'ombre, la part de ténèbres ? Je voulais la voir sourire. Je voulais la rendre heureuse. Mais je ne voulais plus l'abandonner. Plus jamais. J'aurais voulu la serrer dans mes bras ; je savais que si elle se mettait à pleurer, à flancher ... Je ne pourrais me retenir.


© Great Thief


Cleve Carter
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Région d'origine : Johto
Âge : 15 ans
Niveau : 24
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Points d'Expériences : 770
Johto
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Cleve Carter
est un Scientifique Mécano
Elle se redressa légèrement pour essayer de voir au travers des rideaux blancs tirés autour de son lit. La fenêtre grande ouverte fit voler les voiles immaculés et elle aperçut la silhouette d’Amaoka. Son Psystigri à ses côtés se mit à ronronner avec plus de force encore, petite peluche chat-pirate duveteuse et aussi chaude qu’une bouillotte. La présence de ce Pokémon à côté lui était réconfortante ; paradoxalement, elle lui était tout autant douloureuse. Parviendrait-elle un jour à se pardonner pour cette désastreuse Mission qui avait coûté un œil à son compagnon ? Le chaton gris vint se lover contre son ventre et elle passa une main sur son abdomen mutilé ; une grande cicatrice en biais, vestige de l’attaque de l’Alakazam, barrait le corps minuscule de Curl. La plaie avait été profonde, et l’hémorragie n’avait pu être contenue que grâce aux bons soins des infirmières de l’hôpital du Village Portuaire. On lui avait assuré que la cicatrice finirait par se résorber d’elle-même au fil du temps, mais pour l’instant aux yeux de Cleve, elle était restée telle qu’au premier jour ; sanglante, fraîche, et incroyablement douloureuse. A chaque fois qu’elle voyait l’état dans lequel était son Psystigri, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir le cœur au bord des lèvres. Etait-ce de sa faute pour autant ? Oui. Elle était probablement fautive. Mais elle s’était complètement laissé dépasser par les événements ; qui aurait cru qu’Amaoka et elle tomberaient sur un type aussi puissant ? Qui était-il d’ailleurs ? La rousse frissonna et elle remonta légèrement ses couvertures sur elle au moment où Amaoka apparaissait dans son champ de vision.

Plus pâle que d’ordinaire, marqué par la fatigue, le Roi n’était plus que l’ombre de lui-même. Tout comme Cleve, il avait perdu des couleurs et visiblement, le sommeil lui manquait cruellement. La rousse savait ce qui n’allait pas ; de même qu’elle, il devait se sentir responsable de leur échec. Responsable de la défaite de leurs Pokémon respectifs. Ymir avait été blessé tout comme Curl –bien que, évidemment, il n’avait pas fini dans un état aussi catastrophique-. Avait-il également fait tous ces cauchemars ? Chaque nuit, la jeune fille se réveillait en tremblant, avant de se souvenir qu’elle était en sécurité, là, dans l’infirmerie. Mais était-ce vraiment la réalité ? Elle était allée au-devant du danger avec cette Mission de garde du corps. On ne pouvait pas dire qu’elle l’avait cherché, mais il aurait fallu être stupide pour penser qu’il y avait là un risque zéro. Pourtant, elle avait cette paranoïa toute nouvelle qui lui faisait se sentir menacée à chaque instant. Et si cet homme masqué apparaissait sur le pas de la porte alors qu’elle dormait paisiblement ? Et si elle se réveillait en pleine nuit alertée par un mauvais pressentiment, et qu’elle voyait ce masque maudit flotter devant sa fenêtre ? Dès que le soleil déclinait et que les ombres s’étiraient, elle était effrayée de ces silhouettes floues qui se mouvaient comme des fantômes au travers de ses rideaux blancs. Alors elle comptait sur ses Pokémon. Curly et Ritsu se blottissaient contre elle pour la réchauffer quand elle avait froid. Peppéroni montait la garde devant son lit, immense colosse de glace rassurant. Lem bourdonnait sagement dans son oreille et avait arrêté de faire le fou pour ne pas perturber son sommeil. Quant à Biske et Cherryl, ils se chargeaient de l’endormir tous les soirs, l’un en la bordant –certes maladroitement- sous ses couvertures, l’autre en lui chantant –certes à contre cœur- des Berceuses fichtrement efficace. Mais aucun de ses amis ne pouvait lui éviter les cauchemars. Cependant, ils étaient là pour elle lorsque ceux-ci la réveillaient en sursaut, la rassurant du mieux qu’ils le pouvaient.

Cleve releva la tête vers le jeune Voltali lorsque celui-ci la salua. S’armant de courage, elle parvint à esquisser un pâle sourire, comme si de rien n’était. Comme si rien ne s’était passé. Comme s’ils n’avaient jamais participé à cette Mission. Comme s’ils n’avaient jamais dansé ensemble. Et comme s’ils n’avaient jamais été attaqués par cet homme mystérieux… Mais le garçon resta figé sur place. Son Nidoran –qui avait bien repris des forces grâce aux soins des infirmières- trottina vers la rouquine et la salua amicalement. « Bonjour Ama, bonjour Ymir. » leur répondit la Pokémécanicienne tandis que Pep’, Lem et Curl regardaient les nouveaux arrivants en leur adressant un geste de bienvenue.
Un silence gênant s’installa alors, rapidement brisé par Amaoka qui se fendit en phrases de politesses. La discussion tournait un peu étrangement ; les deux étudiants ne savaient visiblement pas quoi se dire, et Cleve jeta un coup d’œil vers sa table de chevet qui croulait sous les boîtes de chocolat. « Non ne t’inquiète pas. Oh et puis ne t’en fais pas non plus pour le petit quelque chose, j’ai déjà plein de chocolats à ne plus savoir quoi en faire. D’ailleurs, tu en veux un ? » répondit-elle en tendant son bras bandé vers la table et en attrapant la première boîte qui passait par là.

Elle la posa sur ses genoux et commença à défaire le ruban rose noué autour. Dans ce geste, elle trouvait là une excuse pour ne pas croiser le regard hétérochromatique d’Amaoka. Que devaient-ils se dire après avoir vécu une chose pareille ? Devait-elle s’excuser d’avoir été un boulet dans cette histoire ? Devait-elle s’inquiéter de son état et de celui d’Ymir ? Une phrase de politesse aurait été la bienvenue, mais les mots se coincèrent dans sa gorge ; elle ne savait pas quoi dire à son ami. De même qu’on ne sait pas vraiment comment montrer son soutien à une personne qui vient de perdre un être cher, Cleve n’arrivait pas à trouver les mots justes. Elle tournait et retournait des phrases dans sa tête, mais rien n’y faisait. Alors elle regarda les chocolats rangés dans leur petit étui, et lu rapidement la description des différentes douceurs. « Oh tiens, il y en a un a la baie Pecha. Tu veux y goûter ? » demanda-t-elle en tendant la boîte vers Amaoka.

Puis elle se rappela. Baies Pecha. Leur première Mission ensemble à garder des Wattouat. Mission… Vu comment la seconde s’était terminée, il était vraiment mal avisé d’y faire référence. Elle espérait que l’archer ne remarquerait rien, mais elle se mordilla la lèvre. Quelle idiote elle pouvait faire ! Vraiment… Elle baissa les yeux d’un air gêné et choisi un chocolat au hasard dans la boîte, qu’elle mit dans sa bouche. Le goût sucré et suave de la friandise la réconforta, et elle en distribua également un à Peppéroni et à Curl. « Ymir en veux un ? » ajouta-t-elle pour masquer cet instant de gêne.

Puis la question fatidique tomba. Comment allait-elle ? La rousse sentit le dessus de sa lèvre trembler, mais elle parvint à sourire au dresseur. « Je vais mieux. A ce rythme-là, je pourrai sortir bientôt de l’infirmerie. Mes blessures ne sont plus graves du tout, et l’infirmière Needle s’occupe bien de moi. » répondit-elle l’air de rien, comme si elle parlait de la pluie et du beau temps. Son expression se figea. * Ce n’est pas ça qu’il te demande * siffla une petite voix dans sa tête. Mais Cleve en était bien consciente. Elle savait que cette question était portée sur son état mental plus que physique. Comment vas-tu après avoir laissé ton Pokémon se faire massacrer ainsi ? Comment vas-tu après avoir échoué si lamentablement ? Son cœur se serra. Il ne le pensait sûrement pas, mais c’était les mots qu’elle entendait à chaque fois qu’elle fermait les yeux. Elle baissa les yeux sans cesser de sourire. Sourire factice. Elle n’arrivait juste pas à affronter la réalité. Elle ne voulait pas y penser. Ne voulait pas lui répondre. Car alors, elle était sûre de fondre en larmes ; mais ça, elle ne pouvait pas l’infliger à Amaoka. Quand parviendraient-ils à passer à autre chose ?
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