Physiquement, Eddy est un garçon très normal. Ayant commencé sa poussée de croissance deux ans plus tôt, il a maintenant dépassé ses deux parents et mesure 175 cm, ce qui n’en fait pas non plus un géant. Ses cheveux foncés n’ont aucune coupe et lui tombent mollement par-dessus les oreilles, tandis que ses yeux, bien que presque noirs, n’ont aucune malice. Sa peau imberbe est légèrement rosée sur ses joues. Son nez est petit et pointu, tout comme ses oreilles. Ses lèvres dessinent un sourire naturel sur son visage, même lorsqu’il est sérieux. Mince, voire frêle, Eddy se tient légèrement courbé et porte son regard sans cesse sur le sol. Sa démarche est rapide, comme s’il fuyait toujours le lieu dans lequel il se trouvait.

La première chose à savoir d’Eddy est qu’il a peur de tout. S’il craint les pokémons par-dessus tout, il a également une phobie des orages, de la mort, d’être empoisonné, d’être poignardé, etc. Son côté superstitieux ne l’aide pas dans tout ça : il a tendance à croire tout ce qu’on lui raconte (au grand plaisir de ses camarades) et il pense toujours être la cible d’un complot meurtrier. Ses craintes le rendent peu sociable et il s’ouvre véritablement qu’avec des gens qu’il connaît depuis longtemps ou qui ont su lui démontrer leur innocence.

Le jeune homme est sensible. Il aime beaucoup aider les autres (ceux qu’il ne craint pas). Doux, il aime faire le bien autour de lui et rendre les autres heureux. Ses professeurs ont remarqué sa grande intelligence, surtout dans les cours théoriques. Par contre, ses phobies l’empêchent de bien performer lors de tout exercice physique.

Eddy est conscient de ses lacunes et de la stupidité de ses peurs. Celles-ci semblent être plus physiques que mentales et le jeune homme espère un jour apprendre à se contrôler. Bien qu’il soit très angoissé à l’idée de fréquenter l’académie, il tente de voir le positif en se disant qu’il parviendra peut-être à changer et à devenir un peu plus courageux.  

Eddy Lars a toujours été entouré de pokémons. Non, ses parents n’étaient ni dresseurs, ni éleveurs, ni champions d’arène. En fait, Georges (son père) et Maureen (sa mère) étaient tous les deux commis à la boutique pokémon de Jadielle. Par contre, ils étaient les plus fans pokémon de tous les fans pokémon de la ville de Jadielle. Chez eux, toute la décoration était à l’effigie des pokémons : des tapisseries de Nidorinas et de Nidorinos, des coussins en Mimitos, des rideaux avec des motifs de Negapis et de Posipis. Chaque année, ils prenaient congé durant la période de la ligue pokémon pour regarder tous les matchs à la télévision. Ils connaissaient le nom des gagnants des cinquante dernières ligues. Pourtant, pour une raison qu’Eddy ignore, ils n’ont jamais possédé de pokémons.

Le gamin est donc né dans la modeste ville de Jadielle. Enfant unique, il a toujours eu tout l’amour dont un petit garçon peut rêver. Lors de vacances en famille à Carmin-sur-mer, une mésaventure a changé le reste de sa vie. Alors que ses parents lisaient sur la plage, un Krabboss s’est approché du bambin et, sans doute dans le but de devenir son ami, lui a pincé amicalement le bout du nez. Ce fut suffisant pour déclencher une crise de larmes et de cris, faisant fuir le pokémon crabe. Eddy était dans un tel état de frayeur qu’il a fallu des heures et des heures à ses parents pour le calmer. Depuis cet épisode, Eddy est devenu craintif. Chaque fois qu’il croisait un pokémon, aussi inoffensif soit-il, le garçon tremblait de tous les membres de son corps de façon totalement incontrôlable.

Georges Lars, le père d’Eddy, a tout essayé pour que son fils vainque ses peurs. Le pauvre homme ne pouvait pas accepter que son seul et unique fils ne devienne pas un célèbre dresseur pokémon. À plusieurs reprises, il l’a amené dans la forêt de Jade pour lui prouver que les Chenipans ne lui voulaient aucun mal. Malgré tous les efforts, Eddy n’a jamais appris à aimer les pokémons. D’ailleurs, en plus d’avoir peur de ces monstres de poche, le garçon avait peur de tout : des tornades, des voleurs, des kidnappeurs d’enfants, des orages, etc. Il ne faisait pas de vélo parce qu’il avait peur de se blesser, il ne faisait pas de sports parce qu’il avait peur de recevoir la balle sur la tête. Il se contentait donc de jeux calmes, jeux vidéos et, surtout, de lecture!

Lorsque l’académie a ouvert ses portes, les parents d’Eddy ont vu une occasion en or de soigner la phobie de leur fils. Sans sonder son intérêt, ils l’ont donc inscrit. En forçant son contact avec les pokémons, le jeune allait sans doute apprendre à vivre avec eux, non? Aux grands maux, les grands moyens! Vous n’imaginez pas les centaines de crises d’angoisse dont a souffert Eddy depuis qu’il a appris qu’il allait quitter sa Jadielle natale pour aller vivre dans un monde complètement inconnu, avec des gens inconnus et, surtout, avec des pokémons partout!