La porte était fermée. Je soufflai un bon coup avant de regarder autour de moi. Non, vraiment, la pièce avait fini dans un état lamentable. Si ce n'était que quelques déchets et des verres ou des bouteilles, passe encore. Mais avec du popcorn écrasé sur le parquet ou encore collé sur le tapis, voir carrément certains flocons cramés qui avaient réussi par je-ne-sais-quel moyen se coller au plafond... Ça craignait. Mais genre, vraiment. Comme une cambrioleuse en pleine infiltration, je jetai des œillades fugaces tout autour de moi avant de bondir en direction de la chambre à coucher. Ranger ? No way, je ne risquerai pas ma vie à ça. Ceci dit, ce n'était pas pour autant que j'allais me laisser tuer par les filles. Donc je filaaais.
Mon sac, à cause de « l'expédition » de ce matin était déjà prêt. Il ne me restait plus qu'à y rajouter quelques suppléments, si je pouvais le dire. Mais quoi donc ? D'ailleurs, où je me barrais ? Je pensai à Ruby, mais d'après les dires de Gum', l'autre imbécile de préfète Mentalienne se trouvait dans la même maisonnette. Et n'ayant aucune envie de me prendre la tête avec cette dernière, j'optai pour un second choix.
Ouais Gum', celle à l'ouest, c'ça ? Ah nan, plutôt à l'est ? Okay.Vous savez, l'importance de la solidarité au sein d'une famille, tout ça, tout ça, c'est teeeellement beau et-... Ok, je suis pas crédible, c'est ça ? Oui, je vais me taire. N'empêche que je me ramènerai chez Yuki puis basta. Ce n'était pas comme si j'avais envie de crever de froid à l'extérieur ou dans la cantine non plus. J'observai la chambre, puis me mit finalement à fouiller la commode sous la fenêtre. Mmmh, je devrais bien trouver quelque chose, non ? Et là, comme par miracle, un jeu de carte me tomba sous la main. J'esquissai un sourire avant de l'ouvrir juste pour voir de quoi il s'agissait. Je haussai un sourcil en découvrant des billets de loto. Euh, je commençais à me poser des questions sur la nature du précédent locataire de ce chalet. En fouillant encore quelques minutes, je tombai sur une boîte de chocolat rectangulaire. Bordel, ça devrait pas être périmé ? Cependant, lorsque je la pris dans les mains, du bruit résonna à l'intérieur. Pas le genre de bruit qui te dit qu'il y a du chocolat à moitié entamé à l'intérieur, mais un autre. Genre, comme s'il y avait plusieurs objets à l'intérieur. Curieuse, j'ouvris le parallélépipède, me demandant ce qu'il pourrait contenir. La réponse ne tarda pas à venir à moi lorsque je me retrouvai face à plusieurs bâtonnets aux extrémités pointues. Hum ? Des brochettes ? Du bout des doigts, j'en sortis une. Il y avait des bande colorés, sur ces dernières. Ah, mais c'était un jeu de mikados en bois ! D'ailleurs, je ne m'en étais pas rendue compte, à l'époque quand j'en avais joué, mais ça ferait un excellent ustensile de torture quand même. C'est pas pour rien que les bâtonnets de brochettes on presque la même forme.
Bref, ça fera l'affaire. Je fourrai la boîte de chocolat dans mon sac, qui rejoignit le paquet de bonbon et le paquet de marshmallow qui s'y trouvait déjà. Oui, des marshmallow. Achetés dans l'autre supérette, un peu plus paumée, mais ressemblant moins à un enfer sur terre. Remarque, cet enfer sur terre avait au moins le mérite de posséder la plus grande collection de légumes en boîte du monde. Non, mais sérieusement, quoi, comment ils pouvaient en avoir autant ? Là n'était plus la question, car je n'avais plus de temps. Déjà, j'entendais une clés s'enfoncer dans la serrure de la porte d'entrée. Oups, zut. Aussitôt, je me parai de mon sac et enfilai mon ciré avant de sauter dans mes baskets qui traînaient dans un coin.
Gum', ouvre-moi la fenêtre. Chose qu'il fit. Après avoir emporté, avec moi, Mochi, qui somnolait sur mon lit, je sautai par l'ouverture pour me rendre à l'extérieur. Ni vu ni connue ! Enfin, je l'espérais. Parce qu'on ne sait jamais avec le Zarbdomaire. Remarque, d'un côté, je ne faisais rien d'intéressant, doonc... Enfin bon, il valait mieux que je me barre, car déjà, j'entendais une de mes colocataire crier s'il y avait quelqu'un dans la baraque.
Après avoir couru plusieurs mètres, le Spectrum m'indiqua qu'on se trouvait devant la bonne. Booon, espérons que ce soit le cas. Je pressai sur la sonnette et commençai à attendre. Quand enfin la porte s'ouvrit sur un gars à la chevelure longue et foncé, je lui demandai, avec un grand sourire absolument exgéré :
« Hey, salut ! On joue au mikado ? »
Je clignai des yeux quelques fois. Et la réponse semblait parvenir trop lentement. Alors sans me faire prier, je rentrai à l'intérieur du bâtiment.
« T'as pas l'choix de toute manière. »