Les vacances s'étaient déroulées plutôt tranquillement jusqu'à présent. En effet, la cheminée présente dans le chalet permettait à l'intérieur de se retrouver constamment dans une douce chaleur. Quoi de plus confortable. En ce qui concernait l'extérieur, cela devait être une autre histoire. En réalité, je n'avais posé mes pieds dehors que pour me rendre à la cantine, ou une fois pour faire un tour dans la supérette du coin. Ah, non, il y avait eu le réveillon aussi, avec le Cerfrousse bizarre, m'enfin bon. Une fois de plus, alors que mes colocataires étaient sorties je-ne-sais-où, je restai pour ma part, assis à même le sol, devant la cheminée, avec mon ordinateur portable sur les genoux et une tasse de chocolat chaud, préparé avec les soins d'Opale, à côté. Cette dernière s'amusait d'ailleurs à marcher sur le dos des canapés, en équilibre. Dernièrement, sa bonne humeur n'était pas au meilleur de sa forme, et pour cause, j'avais la manie de trop réchauffé la bâtisse justement, rendant le port d'une écharpe en intérieur complètement impossible sans ressembler à une flaque de transpiration dans les minutes qui suivent. Du coup, après avoir tenté de me tirer à l'extérieur durant la première semaine, ce qui fut un échec, c'est le cas de le dire, elle s'était finalement mise à ruminer dans son coin et à inventer des jeux un peu étrange, qu'elle tentait de faire partager à Lazuli et Chell.
De leur côté, ces deux-là, on pouvait régulièrement retrouvé la seconde sur le toit, tandis que la première passait son temps à s'amuser avec mes outils de mécano. Oui, j'avais tout pris avec moi en me disant que je pourrais continuer à travailler sur une de mes boîte à musique, mais pour l'instant, on va dire que ma motivation pour cela était un peu beaucoup proche de zéro.
Et ce fut en ce doux début d'après-midi de fin décembre, que je reçus pour la première fois du mois un texto m'annonçant qu'une mission m'avait été attribuée. Hein, quoi ? Des missions ? Alors qu'on est en vacances ? Je passai plusieurs secondes à relire ces quelques lignes, noires sur blanc, m'assurant que je ne m'étais pas trompée. Finalement, j'en arrivai à la conclusion que c'était bien un ordre de mission qui me demandait pour... Le lendemain matin. À dix heures. ... Vous voyez la barre de vie de ma bonne humeur ? Vous voyez comment elle est tombée lowlife en ces quelques secondes, anéantie par la puissance de cette annonce ? Enfin bon, j'avais pas le choix. Ce fut en soupirant que je retournai à mes activités que je ne pourrai malheureusement pas poursuivre le lendemain. De plus, si cette mission me prend plusieurs jours, je risquais fortement de devoir aller me les geler à l'extérieur quelques temps encore. Super nouvelle pour conclure l'année, vraiment.



Ainsi sonna, pour la première fois depuis plus de deux semaines, mon réveil. J'avais l'horrible envie de le jeter par la fenêtre, mais ça aurait signifié que je devrai ensuite aller le chercher voir m'en acheter un nouveau. Et ça, j'avais la flemme de le faire. C'est donc le plus calmement au monde que j'abattis mes doigts sur l'appareil pour y mettre un terme à son brouhaha insupportable. Comment je faisait pour le supporter durant les périodes de cours ? Aucune idée.
Quelque chose qui m'agaça, le fait que je dus batailler pour la salle de bain. Ça ne m'était plus arrivé depuis que j'étais venue à l'académie, mais soit. En attendant, je me préparai. Quand je tapotai sur l'épaule d'Opale pour la réveiller, les pupilles de cette dernière semblèrent s'illuminer immédiatement. Wow. Ok, j'ai pigé. Fourrant dans ma bandoulière quelques outils que je jugeai peut-être utiles, je monopolisai en vitesse la salle de bain qui se libéra. Challenge clear. Next, ne pas arriver en retard. Je jetai un regard sur mon iPok, fourré dans la poche de mon jean. Merde, il me restait pas moins de trente minutes. Et je ne savais même pas où se trouvait la patinoire en question. D'ailleurs, je connaissais tout simplement pas ce village de deux mètres carrés, mis à part le bar de l'autre Cerfrousse, là. ... Dans quoi m'étais-je encore fourré ?
La toilette faite, je sautai dans mes baskets après avoir rappelé Opale qui se débattait et crié aux deux autres de se dépêcher car on sortait. À peine sortie, je sentis déjà le froid agresser le bout de mon nez. Tentant de ne pas y prêter plus attention, je courrai dans les ruelles, jetant régulièrement des regards à la photo de la carte que j'avais prise un peu plus tôt. Okay, donc, par là, là, et... Nan, j'étais arrivée où ? Soufflant un bon coup, j'expliquai un peu la situation à mon équipe qui était en train de me regarder totalement perplexe. Hum, j'espère qu'ils ne m'en voudront pas trop, car c'est à cet instant-là que je réalisai que j'aurais peut-être dû leur expliquer l'histoire avec cette mission la veille. Quoiqu'il en soit, j'étais déjà en retard, et il fallait que je me dépêche. Finalement, après encore quelques minutes à me perdre sur le trajet et à trouver désespérément les panneaux indiquant les nom des rues, j'arrivai enfin vers une grande surface plane qui était majoritairement occupée par un énorme étang gelé. Arrivant plus près, je constatai qu'effectivement, la glace était criblée de trous. Mais par contre... Où étais-je censée trouver le reste du monde ? Certes, j'avais une petite dizaine de minutes de retard, mais j'espérais qu'ils m'attendaient quand même. C'est là que j'aperçus une petite maisonnette en bois, quelques mètres plus loin. Je m'approchai et fis le tour de celle-ci, lisant les affiches qui le recouvraient. Bon, bah ça devait être ça. Je toquai. Rapidement, la tête d'un jeune homme d'une vingtaine d'année apparut dans l'encadrement de la porte. Euh, je crois pas que c'est ça. Mais avant que je ne puisse m'excuser et dire que c'était une erreur, ce dernier se mit à parler :


Ah, ok. Donc c'est bien ici. Pourquoi c'est pas un vieillard comme dans les places de locations de patins habituels ?