La main plaquée sur sa bouche, Calliope n’a plus d’autre choix que d’observer d’un œil inquiet celui qui lui privait de parole. Après tout, s’il l’avait fait, c’était pour une bonne raison… Et pourtant, cela ne la calmait absolument pas, son cœur ne cessant de battre à tout rompre dans sa poitrine. C’était un jeune homme, bien plus grand qu’elle et à la chevelure d’or. En levant son regard, elle constatait qu’il portait des lunettes et qu’il lui était impossible de voir ses yeux. Pour qu’elle raison ? Elle ne savait pas et n’avait pas tellement le temps d’y réfléchir, bien trop préoccupée par la situation. Son « agresseur » observait le pion que la rouquine ne pouvait plus voir avant de se concentrer de nouveau sur elle et de faire glisser son doigt sur sa bouche. La mine encore terrorisée, elle tentait de lui faire comprendre qu’elle garderait le silence comme il le lui demandait. Et quel soulagement de savoir qu’il s’agissait aussi d’un élève. Toute tension s’évaporait et Callie se sentait bien mieux. C’était un poids en moins, certaine à présent de ne pas subir les conséquences de ce nouveau règlement. La bouche entre-ouverte, elle essaie de parler, de lui répondre mais il continue sur sa lancée tout en nettoyant sa paire de lunette… Et là, au lieu de lui répondre, elle lui demande tout autre chose.
_ Des lunettes de soleil la nuit… ? Pourquoi ?
C’était peut-être stupide comme question mais pour Calliope, en avoir à cet instant n’était pas très logique. Le soleil était couché depuis bien longtemps, il n’y avait plus aucun raison d’en porter. Et comment il pouvait faire pour voir ? C’était totalement impossible, à moins qu’elles soient infrarouge… Se rendant compte de sa précipitation, elle se frappait légèrement le front avec la paume de sa main. C’était une idiote… Ce Leonidas avait pris le temps de se présenter. Et elle, tout ce qu’elle trouvait à rétorquer, c’était une pauvre réflexion sur une banalité qui ne la regardait absolument pas. C’est pour cela qu’elle se rattrapait très vite.
_ Oh, pardon… Continuait-elle à chuchoter. C’est que… C’est assez troublant. Je suis Calliope. Et euh… Bah si tu veux, tu peux aussi utiliser le diminutif de mon prénom : Callie.
Puisqu’il lui accordait cette possibilité, autant en faire de même, non ? De toute façon, tout le monde l’appelait ainsi, il n’y avait pas de raison à faire des exceptions. Lentement, la jeune Givrali se retournait pour constater que le vigile n’était plus très proche par rapport à tout à l’heure et qu’elle pouvait se permettre elle et son nouvel interlocuteur de parler un peu plus librement. Cependant, la demoiselle était inquiète à propos de son Voltali qu’à présent elle cherchait tout en continuant sur sa lancée.
_ En effet, je ne trouve pas facilement le sommeil… Enfin, disons qu’à cette heure-ci, je n’ai pas l’habitude de me retrouver sous ma couette. Je voulais profiter un peu de la nuit mais avec ce satané règlement c’est…. Euh… Mais ce qu’elle recherchait n’était pas bien loin, juste à quelques mètres en train de renifler un de ses congénères. Surprise, Callie arquait un sourcil. J’ai la berlue là… Enfin, non. Enfin, peut-être, je n’en sais rien ! Tu as aussi un Voltali ? Questionnait-elle au garçon, intriguée de voir qu’elle n’était pas la seule dans l’école à posséder ce genre de Pokemon.
Finalement, un large sourire se dessinait sur ses lèvres. Ce Voltali était vraiment magnifique ! Légèrement moins haute, ses airs affinés lui faisaient penser à une femelle. Après une meilleure observation, la rouquine n’avait plus de doute… Son Voltali tenterait-il de la séduire ? Mystère, pour le moment, ils se regardaient juste, comme s’ils s’analysaient. La jeune fille décidait alors de s’avancer pour les rejoindre et surtout saluer cette nouvelle arrivante aussi. Malheureusement, en effectuant un pas dans leur direction, la Givrali se mettait à découvert. Et forcément, n’ayant pas prêté plus d’attention que cela, elle se faisait repérer directement.
_ HEY, TOI !
Sous le coup de l’émotion, Callie se jetait dans un premier temps à plat ventre. (autant dire qu'elle s'était pris les pieds dans une racine !) Bien entendu, c’était trop tard et tellement ridicule ! Elle se relevait presque aussitôt et faisait volte en face. Dans un élan d’adrénaline, elle prenait ses jambes à son cou, ne cherchant qu’à fuir dans l’unique but de semer ce poursuivant. Elle entrainait avec elle Léo, sa nouvelle connaissance en agrippant son poignet et en le forçant à l’accompagner. Mais très vite, la demoiselle s’essoufflait, peinant à respirer… Décidément, le sport n’était pas son fort, encore moins la course. Elle tentait de trouver une solution ses yeux regardant un peu partout pendant qu’elle ralentissait le rythme.