« Allez, venez, il fait beau, on va dans le parc un peu ! »
Couinements de joie de la part de sa team. Ouiiii, le parc ! Bondissant du bureau, Achille atterrit sur Yakuru, le Cabriolaine, et grimpa jusqu’à sa tête pour s’enrouler autour d’une corne. Le Cabriolaine n’arrêtait pas de bouger partout, ça ferait son sport un peu ! Ce dernier commençait déjà à sautiller sur place en lâchant des petits piaillements pour que sa dresseuse lui prête un peu d’attention. Tout ce qu’il y gagna, ce fut que la main d’Eryn se posa sur sa truffe pour le pousser gentiment, et il lécha joyeusement la paume de sa main. Pouffant de rire, Eryn l’entoura de ses bras pour le câliner, avant de retourner à ses affaires. Elle n’allait pas sortir dans le parc sans un minimum de matériel, non ? Alors. Evidemment, son thermos et une tasse, de quoi grignoter un peu, des baies pour sa team de goinfres, et bien entendu, son matériel. Elle essayait de tricoter un petit tapis de selle pour Yakuru, qui adorait porter les affaires de sa dresseuse, mais qui se faisait mal au dos à force de sautiller comme un cabri. Avec une petite couverture, il sentirait moins les chocs de tout ce qu’il portait sur lui. D’ailleurs, il venait de s’immobiliser, bien droit, pour qu’elle mette sur son dos ce qu’elle avait dans les mains.
« T’es sûr ? » Hochement frénétique de tête. « Bon d’accord, je vais chercher le harnais. »
Le Cabriolaine sautilla de joie, emportant avec lui le Chenipotte qui se cramponnait avec force. Rodéo sur corne de Cabriolaine, yay ! Yakuru s’immobilisa bien vite pour qu’Eryn puisse sangler le harnais et poser tout son bazar sur son dos. Tout joyeux, il fut le premier à sortir de la chambre, suivi par le reste de la team, et par Eryn qui fermait sa porte à clé. Alors que les Pokémon s’égayaient à la suite du Cabriolaine, Bleuenn resta sagement à côté de sa dresseuse, attendant qu’elle parte pour la suivre en trottinant d’un pas calme et mesuré. Une vraie petite noble sa Bleuenn ! Après avoir enfilé une petite veste, Eryn s’éloigna du dortoir Mentali, fatiguée des ragots et murmures qu’elle entendait en permanence entre les murs du dortoir. Se poser un peu au soleil lui ferait le plus grand bien, et plairait sans nul doute à sa team. Le temps qu’elle les rejoigne, ils s’étaient tous étalés au soleil, lui laissant une place confortable sous un arbre. Après avoir retiré son harnais à Yakuru, qui faisait pendre sa langue après avoir couru, elle s’assit sous l’arbre et sortit ses affaires pour recommencer sa couture, attirant immédiatement le Cabriolaine, qui savait qu’elle faisait ça pour lui.
« Ca te plaît cette couleur ? » Le Cabriolaine fit oui de la tête. « D’accord, alors je continue comme ça. »
La couverture, couleur terre de forêt aux bordures vertes, plaisait beaucoup au Cabriolaine. Calme, pour une fois, il se coucha près de sa dresseuse, la regardant tricoter avec fascination. Les doigts d’Eryn semblaient courir à toute vitesse sur son œuvre, la faisant grandir de plus en plus en quelques minutes. Tel est le pouvoir d’une coordinatrice mode. Cependant, elle finit par poser l’ouvrage quand Bleuenn tira vers elle la boîte de gâteaux, ramenant vers elle le reste de la team. Manger ! Alors qu’elle distribuait la team, elle ne vit pas qu’un petit Posipi semblait attiré par l’ouvrage. Il s’approchait doucement, discrètement, et ses petites pattes se posèrent sur l’aiguille. Amaryllis, qui venait de lever la tête, couina pour prévenir sa dresseuse, faisant immédiatement décamper la petite souris.
« Hey, rends-moi ça toi ! »
Se redressant, elle courut à la suite du Posipi avec Bleuenn, laissant au reste de sa team la surveillance de ses affaires. Non, ça n’allait pas se passer comme ça ! Très vite, elle rattrapa la souris, qui s’était perché dans un arbre et qui tombait maintenant sur les genoux de son dresseur, son larcin toujours entre ses pattes. Intimidée, la Mentali s’arrêta, manquant d’être renversée par sa Germignon, qui couina avec sévérité à l’encontre du Posipi. Pourquoi fallait-il qu’elle tombe sur le préfet des Voltali ? S’il avait été relativement agréable durant leur mission, il n’avait pas été des plus chaleureux durant la fête d’Halloween. Puis il était parti. D’après les rumeurs, à l’infirmerie, jusqu’à ce qu’il revienne comme une fleur au beau milieu du mois de Février. Bien bien bien. Et donc son Posipi lui avait chipé son matos. Heureusement, le préfet semblait être d’une humeur un peu moins massacrante qu’à leur dernière rencontre, durant la fête d’Halloween. Il la salua poliment, avant de s’excuser en comprenant que son Posipi lui avait volé ses affaires.
« Je, euh, bonjour … » Si le Voltali avait à peine rosi, Eryn se sentait rougir jusqu’à la racine des cheveux. « Tu, tu peux lui laisser si tu veux, j’en ai d’autres … »
Trop tard. Le Voltali avait récupéré l’aiguille, non sans batailler un peu avec le Posipi, et il la lui rendit avec le sourire en même temps que son ouvrage, un peu détruit pour le coup. Bah, elle le recommencerait. Après un « merci » des plus timides, la Mentali prit congé, mal à l’aise. Pfouh … Le Voltali ne cesserait jamais de l’intimider. Il était trop sérieux. Un peu rigide aussi. Il avait l’air gentil, mais … Trop imposant, quoi. Filant dans le parc, elle retourna s’asseoir sous son arbre, et porta sa main à sa poche pour en sortir aiguille et ouvrage. Si l’ouvrage sortit, l’aiguille resta invisible. D’accord. Disparition d’aiguille. Original. Alors qu’elle retournait ses poches pour chercher le petit objet, quelque chose s’interposa entre le soleil et elle. Timidement, elle leva la tête, l’enfonçant presque sans y penser dans ses épaules pour se faire petite et inoffensive. Le préfet des Voltali. Il tenait dans une main le Posipi, et dans l’autre l’aiguille, qu’il lui tendait, à la grande frustration du Posipi qui tendait les mains vers l’objet pour le récupérer.
« Hihihihi ~ » Tendant la main, Eryn récupéra à nouveau son aiguille, et se permit un petit sourire gentil au préfet. « Merci, c’est gentil. Tu veux t’asseoir ? »