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« Le truc, avec la perfection, c’est que ça n’existe pas. »
« Plaisir partagé ! J’ai également hâte qu’on travaille ensemble sur un nouveau sujet d’étude ! Attends, quoi ?? »
« Moi Apsu, fils du grand Bahamut, Héritier du dragon créateur, Futur souverains des Carchacrok de l'ancien Hisui, avatar de la Sainte baie Nanana, sauveur légendaire d'oeuf draconique, et libérateur des opprimés de la prison de cristal, je ne laisserai personne faire du mal à l’humaine qui m’aidera à monter aux sommets. »
parApsu
« Je ne suis pas toi. Je ne suis pas fainéante au point de ne pas vouloir faire d’effort. Je ne suis pas de mauvaise foi au point de refuser changer. Et je ne pense pas qu’abandonner quelqu’un soit une solution à ses problèmes. »
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année 11, semestre 2
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Bienvenue sur Leiar ! Une île hébergeant la Pokémon Community, campus universitaire accueillant de tous les profils, humains comme Pokémon. Élève ou adulte, vous vivrez au jour le jour une vie trépidante au sein du campus, votre quotidien ponctué de mille et unes folles histoires typiques de la Pokémon Community. Cette île couverte de cristaux vous réserve quelques surprises, tout ça entre deux cours ou mission pour devenir le meilleur dans vos spécialités respectives ! En savoir plus ?
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Prédéfinis

Anonymous
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Fuck Off la grippe !


Ne pas avoir pu aller affronter Ondine à cause d'une satané grippe, quoi de plus humiliant ? Je me retournais, entre colère et rage impuissante, cuisante. J'avais chaud, la fièvre me faisant trembler de froid par moment, et les médicaments n'atténuaient absolument pas la douleur de mes muscles tétanisés et de ma pauvre tête. Je repoussais les draps couverts de sueur, avec l'envie de me lever, d'aller faire un peu d'exercice. A la place, j'approchais du broc d'eau claire et tiède, et y lavais mon visage. Le contact aqueux me fit du bien, quelques secondes. Puis l'instant de félicité stoppa, alors que mes tempes semblaient voler en éclats. J'avais la nausée, l'estomac retourné. Aucune force. Quoi de mieux pour draguer, hein ? Mais ça ne semblait pas faire fuir les filles - depuis le début de semaines, quelques unes étaient venues, armées de leurs masques pour ne pas attraper ma maladie. Toutes semblaient sincèrement peinées de ne pas me voir en cours. Et, histoire de continuer à avoir leurs cours, leurs exercices, je souriais, illusion éphèmère. Mais depuis que ma grippe avait atteint son pic le plus dur, l'infirmerie et ses visites étaient fermées. Je n'avais aucune idée de si les visites étaient réouvertes.

Je retournais m'asseoir. Quelques livres ornaient ma table de chevet. Tous finis. J'adorais lire, depuis tout petit, mais ce qui me manquait le plus cruellement, c'était l'archerie. Ne pas pouvoir me lever à l'aube, aller courir, tirer, m'entraîner, tout simplement. Ca me manquait au point que ça me pesait, comme un poids sur les épaules. Je fermais les yeux, cherchant un certain apaisement qui ne viendrait pas. Je n'avais pas envie de compagnie. J'avais envie d'aller tirer dans la forêt. Comme la dernière fois. Avec ... Avec Cleve. J'avais envie de la rejoinre aux aurores, et qu'elle m'apprenne comment elle avait appris à tirer comme ça. J'avais imaginé me servir d'elle, mais au fil des jours, en parlant avec elle au détour d'un couloir, ou dans la classe, j'avais eu plutôt envie de faire un échange de bons procédés. Elle m'apprendrait quelques petits trucs, et je ferais de même. Rien à voir avec de l'amitié, hein ! Elle me faisait juste pitié, à ignorer tellement de choses sur les pokémons, voilà tout !


    « Jor, amène moi un nouveau gant, s'il te plaît. »


L'hypotrempe trompeta, et sauta du bac d'eau où il avait élu domicile pour aller chercher un nouveau tissu. Je l'imprégnais d'eau fraîche, et le passais sur mon front. Je me sentais mal, faible, et je détestais ça. Quoi de plus horrible que de sentir son corps faible physiquement, incapable de répondre à ce que l'on voulait ? Je ne voulais pas être aussi ridicule que ça. Je soupirais, et appuyais ma tête contre le chambranle du lit. Je voulais partir d'ici, sain de corps et d'esprit. Je pris le dernier livre sur la pile, et l'ouvrit. Le marque page fin, en argent, long comme un doigt et plat, montrait une scène où un héron s'envolait d'un lac. C'était délicat, et c'était un souvenir de ma mère. Quelque chose de précieux pour moi. Avant de commencer ma lecture, un sourire baigna mes lèvres, et je le caressais du bout des doigts, cet objet si tendreà mes yeux. Puis, je le posais sur le meuble à mes côtés, et me mis à lire. Les Fleurs du Mal de Baudelaire. Poèmes, mais aussi façon de penser étrangère à mon état d'esprit. C'était pourtant un bouquin que j'aimais lire et relire, car à chaque fois, j'y puisais de nouvelles choses, une nouvelle compréhension. Néanmoins, la fièvre avait dû me fatiguer, car je finis par m'endormir, et ce fût un rêve de fièvre qui me prit.

J'étais dans la forêt, sur le dos de ma ponyta. L'atmosphère était claire, jusqu'à ce que je traverse une clairière. Les arbres se couvraient de ronces, le ciel s'assombrissaient, et le vent se levait, froid, glacial même, cinglant mon visage. Je sautais à bas de ma monture, et autour de moi, des rires soufflaient comme autant de piques blessantes. Fronçant les sourcils, je me mettais à crier, à courir, jusqu'à ce que je tombe. Et là, j'entendais distinctement : Tu as les yeux du démon. Les yeux du démon ! Tu es un démon. Que fais-tu là ? Tu es un démon, un démon ! Et ils riaient, ces êtres invisibles, ils riaient ! Si fort ! Je me bouchais les oreilles, hurlais, mais j'entendais toujours ces voix dans ma tête. Au point que je me retrouvais pantelant, la gorge arrachée par mes crics, toussant, pleurant, le nez qui coulait. Pourquoi mes yeux ? Pourquoi moi ? Je criais, encore et encore, alors qu'on me rouait de coups.

Et je me réveillais, en sursaut, faisant tomber le livre qui s'était installé sur mes genoux. Je grelottais de froid, tenu par la fièvre comme entre des tenailles. Je laissais le livre à terre, et me roulais en boule sous la couverture. Froid. Et pourtant, il y avait du chauffage. Je ramenais d'un bras mon écharpe et l'enroulais autour de mon cou. J'étais dans cet espèce de pyjama uniforme, que l'infirmière m'avait donné. Blanc, serré. Trempé de sueur, à présent. Je grognais, et me levais pour le changer. J'avançais en chancelant vers les armoires sur ma droite, et en retirais un pyjama de rechange. J'ouvris ma chemise et l'enlevais, avec l'impression d'enlever ma peau. Froid, si froid ! L'air semblait comme autant de piques de glace qui s'insinuait sur ma peau couverte de sueur. Je mis rapidement le pyjama propre, et me glissais dans les draps, avec l'intention de dormir. Mais je n'y arrivais pas. Jor s'était assoupi dans son petit aquarium improvisé, et je jalousais sa passivité. Je m'assis sur mon séant de nouveau, et, pensif, posais mon regard vairon sur mes mains.

Mes yeux. Encore maintenant, alors que j'étais devenu populaire, plutôt beau garçon, que j'avais de bonnes notes ... Encore maintenant, ils me hantaient. Je passais mes mains sur mon visage, les dents serrées. N'aurais-je pas pu naître avec deux yeux de la même couleur ? Moi qui me vantais si souvent de mon regard hétérochrome, il était également ma plus grande faiblesse et mon plus grand atout. Je ne savais pas comment m'installer, dans ce lit où j'étais resté trop longtemps. J'en avais marre de tousser mes poumons, d'avoir froid, de grelotter comme un pendu, de prendre ces fichus médicaments ! J'avais raté tellement de choses, à cause de cette fichue maladie ! Je me sentais ridicule, ridiculement faible ! Un bruit me fit reprendre pied dans la réalité, et d'une voix sèche, je m'écriais :  


    « Qui est là ?»


Cleve Carter
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t253-cleve-carter-givrali
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t278-cleve-carter-givrali
Région d'origine : Johto
Âge : 15 ans
Niveau : 24
Jetons : 13113
Points d'Expériences : 770
Johto
15 ans
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pokemon
Johto
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Cleve Carter
est un Scientifique Mécano
Jt'ai pas pris en grippe, promis. [ CLEVE ] Isn1o

Ses grands yeux mordorés coururent le long du dortoir des Givralis et s’arrêtèrent sur la silhouette bleue roy de l’immense Pokémon allongé sur le tapis. Un programme était diffusé à la télévision, et une bonne demi-douzaine de filles étaient fascinées par les déboires amoureux entre les deux protagonistes, s’exclamant avec théâtralité lorsqu’ils s’embrassaient, essuyant une petite larme lorsqu’ils connaissaient des moments difficiles. Cleve leva les yeux au ciel, en se demandant ce qu’il pouvait bien y avoir d’intéressant là-dedans –le jeu d’acteurs était mielleux à souhait, et la qualité des répliques était d’un goût plus que discutable-, et décida de quitter la chaleur de son dortoir pour aller faire dérouiller son cerveau et éviter de perdre encore plus de neurones. Peppéroni semblait cependant hypnotisé par le feuilleton, et la mécanicienne en profita pour s’échapper discrètement de l’emprise maternelle du Pokémon transport. Pour une fois qu’il ne la collerait pas comme un emplâtre à une verrue, elle n’allait pas vraiment s’en plaindre ! Attrapant quelques outils de bricolages pour les fixer autour de sa ceinture, Cleve sortit à pas de loups en prenant bien soin de choisir la scène où les spectateurs étaient les plus captivés –et en se retenant de vomir par la même occasion-.

Elle n’avait pas vraiment de buts particuliers, mais passer voir le Concierge dans sa remise pour lui emprunter quelques boulons ne semblait pas être une si mauvaise option. Depuis qu’elle avait choisi le Parcours Mécaniciens, Cleve avait en effet eu un regain d’inspiration pour ses bricolages, et y passait le plus clair de son temps. Essayant de chasser de son esprit le visage des deux personnages principaux du feuilleton, la rouquine tourna à l’angle du couloir et une personne la percuta violemment. Tombant à la renverse, la mécanicienne mis quelques temps à reprendre ses esprits, avant de reconnaître Needle, l’infirmière, elle aussi complètement déboussolée. Le carton de médicaments qu’elle transportait gisait sur le sol, mais par chance, aucun des flacons ne s’était brisé –ce qui aurait révélé de catastrophe pure et simple. Dieu seul savait ce que Needle donnait à ses patients !-. Se penchant pour aider la femme à se relever, Cleve lui adressa un sourire d’excuse et s’inclina plusieurs fois pour se faire pardonner.

« Désolée, Infirmière Needle… » murmura-t-elle en multipliant les courbettes.

« Ah ça ne tombe vraiment pas bien, déjà que j’étais en retard ! Comment faire, comment faire ? Oh je sais, que dirais-tu de me rendre service ? Je t’offrirai une consultation gratuite si tu veux. »

« Heu… les consultations sont déjà gratuites. » ne put s’empêcher de faire remarquer Cleve, avant que l’infirmière ne dépose le carton qu’elle transportait dans les bras de la rousse.

« Ahaha c’était une blague. Enfin je dois partir en urgence. Peux-tu apporter ça à l’infirmerie ? Je sais que les visites sont interdites pour le moment, mais il suffit que tu ailles donner ça à Masamune. Tu sais, le petit Voltali avec des yeux de couleurs différentes. Il saura comment les prendre, tu n’as qu’à les poser sur sa table de chevet. »

Avant qu’elle n’ait pu émettre la moindre protestation, l’infirmière était déjà repartie en courant, la laissant seule dans le couloir. Cleve soupira, en regardant le gros carton de médicaments, dont la moitié avait des noms plus que douteux. Ce n’était pas vraiment qu’elle n’avait pas envie de voir et d’aider le Voltali. A dire vrai, elle avait déjà envisagé d’aller lui rendre visite au début de la semaine. Mais les regards haineux que lui avaient lancé ses camarades féminines l’en avait dissuadée. La rousse n’accordait pas grande importance à ce que les autres pensaient d’elle –même si elle pouvait en être blessée, comme toute jeune fille de son âge-. Cependant, elle n’avait pas envie que les gens se mettent des idées en tête et finissent par faire des suppositions stupides concernant Amaoka. Depuis leur discussion dans la forêt, elle savait combien le topdresseur faisait d’efforts pour être bien vu, pour ne montrer aucune de ses faiblesses et pour être adulé de tous. Si elle trainait avec lui plus que de nécessité, il en subirait forcément les conséquences. Elle avait pensé que lui parler de temps à autres dans les couloirs ne se verrait pas vraiment, mais vraisemblablement, les groupies du Roi avaient les yeux partout. Serait-ce de l’égoïste que de vouloir le croiser, sans se soucier des conséquences ? Cleve n’avait pas particulièrement une grande affection pour le jeune homme ; mais il attisait inévitablement sa curiosité. Finalement, elle était bien une Givrali ; vouloir tout savoir et tout découvrir… Elle ne savait toujours pas si elle le considérait comme un ami, mais peut-être vaudrait-il mieux qu’elle prenne un peu ses distances, histoire que les bruits de couleurs s’éteignent petit à petit ?

Avant qu’elle ne s’en rende compte, elle était déjà devant les portes de l’infirmerie avec le carton de médicaments. Elle hésitait encore à rentrer, mais à présent qu’elle y était, il aurait été stupide de rebrousser chemin, n’est-ce pas ? Ses longs doigts pâles coururent le long de la poignée, et la porte s’ouvrit à la volée. L’intérieur de la pièce semblait propre, calme et froid même si l’air était légèrement chauffé. Il n’y avait aucune trace d’Amaoka, mais Cleve se fit la réflexion que le jeune homme était sûrement en train de dormir dans un des lits dont les baldaquins étaient tirés. Avec curiosité, elle s’engouffra doucement dans l’infirmerie, avant de sentir une main se poser sur son épaule.

« Q-q-q-q-quoi ? » bredouilla-t-elle en se retournant dans un sursaut, surprise par cette soudaine apparition.

Un groupe de quatre jeunes filles qu’elle ne connaissait pas se tenait derrière elle, les bras croisés. Vue l’expression sur leurs visages courroucés, sa présence dans les alentours de l’infirmerie n’était pas vraiment la bienvenue. Enfin, pour ce qu’elle voyait de leurs visages, parce qu’elles portaient toutes un masque en papier. Probablement pour éviter de tomber malade comme Amaoka. Que faisaient-elles là cependant ? Les visites à l’infirmerie étaient interdites, d’après ce que Cleve avait entendu dans le milieu de la semaine. Avaient-elles profité de l’absence de l’infirmière pour venir ici discrètement et rendre visite au Roi ?

« Eh Carter, qu’est-ce que tu fiches ici ? »
demanda celle qui semblait être la meneuse, en posant sa main contre l’encadrement de la porte, bloquant toute possibilité de retraite stratégique de la part de la rouquine. « Les visites sont interdites. Ton petit cerveau l’a pas assimilé, ça ? »

Les trois autres filles s’esclaffèrent, tandis que Cleve fixait la demoiselle sans trop comprendre.

* C’est Needle qui se fout de Joëlle ou quoi ? *

Mais ce n’était probablement pas la meilleure chose à répondre. Aussi se contenta-t-elle d’une réponse neutre.

« L’infirmière m’a chargée de déposer un carton de médicaments ici… »
murmura-t-elle en baissant les yeux, comme elle avait l’habitude de le faire lorsqu’elle se sentait acculée.

Etait-elle si faiblarde que ça ? Incapable de se défendre d’elle-même ? Non. Elle préférait penser qu’elle était plus intelligente pour passer outre ce genre de choses. Mais n’était-ce pas parce qu’elle était lâche qu’elle raisonnait de cette façon ?

« Pfff, regardez-moi comment elle est sapée. Tu crois que Masamune accepterait de te voir comme ça ? Pauvre fille. »

Les rires redoublèrent, et Cleve serra son carton plus fort contre elle. Contrairement aux tenues de ses interlocutrices qui devaient probablement coûter un rein, elle était seulement vêtue d’une chemise blanche et d’une jupe plissée noire d’écolière. Mais au moins, elle ne portait pas ce petit masque ridicule. C’était stupide de rendre visite à quelqu’un, en lui démontrant qu’on ne voulait pas chopper ses microbes. Cela ne faisait-il pas que renforcer la frustration du malade ?

« Trouver des excuses pour voir Masamune en douce. Franchement Carter, tu me donne envie de vomir. »

Un talon aiguille s’abattit sur l’encadrement de la porte, juste à côté de la jambe de Cleve, et celle-ci sursauta. Ses joues devinrent de plus en plus rouges tandis que les filles riaient à gorge déployée. Elle n’avait pas envie de se laisser faire. Elle voulait leur envoyer les pires immondices à la figure –à commencer par ce flacon à l’odeur douteuse remis par l’infirmière-, mais se retint. Après tout, que pouvait-elle faire ? Elles étaient trois, et elle était toute seule. Et puis, elle avait toujours été une faible et une lâche. Ses mains se mirent à trembler et elle repoussa le bras qui l’empêchait de rebrousser chemin. Elle ne voulait pas s’enfuir, mais elle détestait cette impression d’être prisonnière comme un oisillon en cage.

« V…vous ne valez pas mieux. Venir le voir avec ce masque vissé sur vos ignobles faciès. N’est-ce pas une façon de lui dire que vous ne tenez pas assez à lui pour vous présenter de façon décente ? Tu es malade mais surtout ne me refile pas ce que t’as ? Franchement, qu’est-ce que vous essayez de- »
 

« Qui est là ? »


Cleve s’arrêta net, coupée dans son élan. Cette voix dure et sèche ne pouvait appartenir qu’à Amaoka –et à un Amaoka particulièrement énervé, d’ailleurs-. Oh mon dieu. Ne me dites pas qu’il avait tout entendu ? Les filles lancèrent un regard haineux à Cleve, et se tournèrent à l’unisson vers le Voltali. Sans doute lui adressèrent-elles un sourire, mais la rouquine ne put le discerner derrière les masques. Elle sentit que des griffes acérées se refermaient autour du carton qu’elle portait pour le lui arracher.

« Masamune ! » s’exclama une des filles en lui adressant un regard mielleux. « Je t’ai apporté des médicaments, tu ne devrais retourner te coucher… »

Le regard de Cleve croisa celui du garçon, mais elle le détourna bien rapidement. Elle n’avait plus rien à faire là, n’est-ce pas ?
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Fuck Off la grippe !


Je m'étais finalement tourné, et j'avais remarqué un groupe de filles. Comment aurais-je pu louper l'éclatante chevelure rousse de Cleve ? Et comment pouvaient-elles croire, toutes, que je n'entendrais pas ce qu'elles disaient ? Que ces trois idiotes parlent ainsi à l'archère fit courir un frisson sur ma peau - à moins que ce ne soit la fièvre. Mes yeux vairons observaient avec froideur les gamines menacer d'un air sûr et déterminé mon ... Ma quoi ? Mon amie ? Je ne savais pas si le mot était utilisable. Ma collègue d'archerie ? Pfeuh. En tout cas, elles embêtaient Cleve. Et la rouquine semblait bien lasse. Elle ne se défendait même pas ! Je lui aurais volontiers mis des tartes. Jor, dans son baquet, s'était réveillé et observait la scène, ses paupières lui donnant un air triste. Il appréciait la demoiselle. Et moi aussi, par certains égards. Alors, je laissais ma voix claquer, sèche, loin du ton doucereux que je prenais habituellement. Je m'étais redressé, essuyant mon front du dos de ma main. Je voulais qu'elles s'en aillent. Je remaniais les paroles de Cleve dans ma tête : ça n'avait pas de sens. Elle était venue sans masque, elle pouvait attraper mes microbes. Mais elle ... Elle prenait en compte ce que je pouvais ressentir ? Que je pouvais me sentir exclu par ce port de masque ? Je retins un soupir et m'avançais vers le groupe des filles, toussant dans mes mains et cahin-caha, trottinais vers elle. Je n'étais pas au mieux de ma forme, mes traits pâles et tirés par la maladie, mais je n'avais pas l'air faible. J'avais l'air en colère.

Je me tenais près d'elle, droit comme un i malgré mes douleurs partout. Je glissais un coup d'oeil à Cleve et retins un soupir. Pourquoi est-ce que la voir avec un tel air me donnait envie de frapper ces gamines ? Préférant ne pas m'attarder là-dessus, je fis un sourire carnassier, qui fût rapidement gâché par une quinte de toux déchirante. La fille qui m'avait dit être venue de la part de l'infirmière posa sa main sur moi, et je faillis me reculer violemment. Au lieu de cela, je pris de moi-même le carton et m'éloignais doucement. Puis, comme si j'avais oublié quelque chose, je m'arrêtais à mi-chemin et, grommelant par-dessus mon épaule :


    « C'est Cleve qui a amené le carton. Partez. Toutes les trois. Toi, tu restes.»


Les trois filles émirent un hoquet, comme si je les avais frappé. Mon ton était sec, nerveux, en colère aussi. C'était comme la menace d'un prédateur. C'est un ordre que j'avais donné à l'archère, mais ce n'était pas contre elle. Je voulais montrer à ces idiotes que je voulais qu'elle soit avec moi. Je ne voulais pas, non plus, la laisser seule avec elles. Qui savait de quoi elles étaient capables ? Je posais le carton sur ma table, poussant les livres sans faire attention, laissant au sol mon recueil de poèmes de baudelaire, et retournais me blottir dans les couettes, frissonnant. Ce simple interlude m'avait laissé la gorge sèche et douloureuse, le front brûlant, le corps tremblant. Quel Roi je faisais ! Du coin de l'oeil, je fis les trois filles chuchoter, et j'entendis dire que ma fièvre devait me posséder, qu'il n'y avait que comme ça que je pouvais préférer la compagnie de Cleve à la leur. Autant pour ma réputation.


    « Faut pas te laisser faire. C'est ... C'est des idiotes.»


Que dire de plus ? Que je préférais encore sa tenue simple à leurs jolies atours ? Que je préférais sa compagnie à elle ? Que j'étais touché qu'elle fût venue me voir ? Foutaises. Foutaises inutiles. Elle n'avait pas besoin de savoir cela, et j'étais déjà bien assez gêné de ressentir de telles inepties. Je relevais mes manches, et fis le tri dans les médicaments. Sirop, antibiotique et diverses autres pilules, que j'avalais avec une grimace grâce à un verre d'eau. Je soupirais, mal à l'aise, et essuyais encore mon visage couvert de sueur. Finalement, j'aurais peut-être préféré qu'elle ne vienne pas me voir ; j'étais faible, j'étais malade, et j'étais loin d'être aussi beau que d'habitude.


    « Si tu portes pas de masque, tu vas être malade ... Ca me dérange pas si t'en portes un. Je ne penserais pas que tu ne tiens pas à moi » fis-je avec un petit sourire taquin, mais une autre quinte de toux me prit, et je me retrouvais plié, la respiration sifflante, cherchant à aspirer de l'air. Un vrai poisson hors de l'eau. Jor, dans sa bassine, trompeta pour faire diversion, et je lui en fus gré. Ma gorge était en feu, comme à vif, à cause de ma maladie, et des larmes picotaient mes paupières, larmes futiles, bêtes. Je laissais mon pokémon dire bonjour à la demoiselle et, l'air de rien, passais mes mains sur mon visage et en profitais pour essuyer mes yeux discrètement. Personne ne pourra dire que je pleurais à cause d'un grippe, non de nom !


Rapidement, je sentis que les médicaments faisaient effet, et je sentis le feu de ma gorge et de ma fièvre s'apaiser un peu. J'eus un petit soupir d'aise, et m'adossais au lit, plus calme. J'espérais ne pas avoir effrayé la demoiselle avec mes airs de petite terreur, tout à l'heure. Je repoussais mes cheveux, regrettant de ne pouvoir prendre un bon bain chaud. Je fronçais le nez, et passais ma langue sur mes lèvres. Je n'avais pas envie que le silence s'appesantisse, alors je prononçais la première chose qui me vint à l'esprit :


    « C'est gentil d'être venu me voir. Toi, au moins, je sais que ce n'est pas par intérêt. »


Etait-ce parce que cela me touchait vraiment, ou à cause de la fièvre ? Je m'étais promis de ne pas dire ce genre de choses. Qui sait, elle n'était peut-être là que pour me donner mes médicaments, et j'aurais l'air bête. Mais, dans le fond, ça me faisait vraiment plaisir de la voir. Bizarrement, elle me manquait. Pas tout le temps. Pas toujours. Mais parfois, en levant les yeux vers le ciel des fenêtres, et que je me mettais à penser, mes esprits battant la campagne, je pensais à elle. A ses talents. A son caractère. A ses bizarreries, qui faisaient qu'elle était elle et personne d'autre. Je grognais, et secouais la tête. Voilà que les médicaments me mettaient la tête en vrac ! J'allais devoir faire attention à ce que je disais ; je ne voulais pas, comme la dernière fois, me mettre à déballer pleins de choses personnelles. Je m'étais senti bien bête, quand elle était partie, tiens !


    « J'en ai marre d'avoir les fesses vissées ici. Je ne peux pas sortir ni bouger comme je le souhaites. Même respirer est un calvaire. Mes entraînements matinaux me manquent. M'entraîner à l'arc me manque. Et puis, j'ai raté des cours, et le match contre Ondine ... » A cette idée, je me tus, les yeux baissés sur mes mains, et les serrais convulsivement. J'avais maigri, au point que mes tendons se firent saillants sous ma peau. Tss. Je me rendis compte à quel point j'étais amer, mais aussi que je me plaignais. Allons bon, ce n'était pas si difficile que cela, tout ça. Je restais le Roi, non ? Ma cour était encore là, à piétiner dans les couloirs, attendant la levée de l'interdit des visites. Et pourtant, alors que bien des filles n'attendaient que cela ... Qui avais-je à mes côtés ? Clevie. Cleve, la mécano. Cleve la rouquine givrali. Silencieux, je posais mon regard sur elle, brillant de fièvre, un vague sourire aux lèvres. Oui, je ne pouvais pas dire le contraire, j'étais content qu'elle soit là.



    « Tu as affronté la championne, toi ?» demandais-je, mais plus pour la forme. Là où je n'avais pas pu avoir le badge, il aurait été cruel qu'elle l'ait eu, non ? Et puis, elle était mécano. Dans mon for intérieur, dans mon égo de mâle qui se sentait supérieur, je me disais qu'il était impossible qu'elle ait pu l'avoir. Et que, ainsi, de pouvoir partager sa déception ou sa peine me ferait du bien. Je ne serais pas le seul, au moins. Un frisson me parcourut, et je réfrénais mon envie de me rouler en boule sous la couverture. J'aurais eu l'air d'un gamin. Je la remontais donc posément, en essayant de ne pas trembler. Peine perdue. Au moins réussissais-je à ne pas observer trop fixement la demoiselle.

Cleve Carter
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Cleve Carter
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La situation semblait plutôt critique pour Cleve, dont les opposantes masquées Batman is that you ? paraissaient plus agressives encore qu’une horde de Mangriffs confrontés à des Sevipers. La jeune fille ne dut d’ailleurs son salut qu’à l’intervention d’Amaoka, qui attira l’attention des groupies sur lui et permis donc à la rouquine de se fondre dans la tapisserie. Le carton qu’elle portait avait cependant été subtilisé par les pestes, et la Givrali ne voyait là plus aucune raison de rester plus longtemps. Ses yeux ambrés fuyant le regard perçant du Roi, Cleve amorça un mouvement pour sortir de l’infirmerie et laisser le garçon en compagnie de sa cour, lorsqu’elle sentit un courant d’air tout près d’elle. Le Voltali venait de récupérer le carton des bras de l’horrible harpie n°1, ses yeux brûlant d’une étrange rage qui ne lui était pas habituelle ; malgré tout, la demoiselle sembla sur le point de défaillir tant son expression était distordue par une totale félicité. Cleve arrêta de contempler Amaoka, intimidée par son visage qui semblait à la fois faible mais contrarié. Elle ne l’avait jamais vu dans cet état-là. D’ordinaire, le jeune homme arborait toujours ce masque doux et séduisant qui faisait piailler les filles. Etait-il en colère à cause de ce qu’elle avait dit ? Elle avait tout de même insinué que ces gens ne tenaient pas à lui… il en avait certainement vu des tonnes venir lui rendre visite avec ce stupide masque sur leurs visages. Venait-elle de le blesser dans son égo ?

La voix qui résonna contre les parois de l’infirmerie la fit frissonner un instant. D’ordinaire caressante, elle était cette fois-ci froide et tranchante. Cleve arrêta de regarder ses pieds pour porter de nouveau ses yeux vers Amaoka. Venait-il de sauver son honneur, ou souhaitait-il simplement qu’elle reste pour lui reprocher ce qu’elle venait juste de dire ? Le groupe de filles paru plutôt vexé de la tournure des évènements, mais elles sortirent sans essayer de discuter plus longtemps, bras dessus bras dessous, murmurant à voix basses des choses que Cleve ne parvenait à saisir mais qui ne chantaient sûrement pas ses louanges. La porte se referma doucement à moitié, et Amaoka retourna à pas lents vers son lit, suivi par la petite rouquine dont la démarche était hésitante. Ses jambes tremblaient toujours à cause de l’altercation avec les groupies du Voltali, même si elle essayait de ne pas le montrer. Etait-ce de la rage ? Ou bien de la peur ? Cleve avait toujours eu du mal à faire la part des émotions qu’elle ressentait, mais tout ça se mélangeait comme un très mauvais cocktail de fin de soirée. Elle entraperçu les filles qui lui lancèrent un dernier regard acide, avant de disparaître avec des mines courroucées. Soupirant, la rousse se demanda si elle aurait droit à des représailles le soir même. Et dire que cela faisait un bon bout de temps qu’elle n’avait pas eu à vérifier si personne n’avait glissé de trucs immondes sous ses couvertures. Retour à zéro, hein ?

S’approchant du chevet d’Amaoka, elle ramassa l’ouvrage qui était tombé de la table et passa sa main dessus pour en chasser la poussière. Le jeune dresseur était retourné sous ses couvertures, son beau visage déformé par la douleur et la fièvre. Comme elle l’avait prévu, il lui fit un reproche sur sa faiblesse mais son ton semblait moins agressif que précédemment. Etait-il donc simplement énervé qu’elle se soit laissé marcher sur les pieds ainsi ? D’un côté, cela ne signifiait-il pas qu’il s’était inquiété pour elle ? Cleve chassa rapidement cette option de ses pensées. Amaoka était le Roi. Le petit Empereur de l’académie. Il n’y avait aucune raison pour qu’il lui accorde son attention ainsi.

« Ce genre de choses ne m’atteignent pas. » répondit-elle calmement en se forçant à sourire. « Si je ne réponds pas, elles finiront par se lasser… »

Elle passa une longue mèche de ses cheveux derrière son oreille, et se pencha vers la bassine dans laquelle trempait Jör pour le saluer. Le petit Pokémon trompeta joyeusement dans sa direction et se laissa docilement caresser le haut du crâne, tandis qu’Amaoka lui conseillait de mettre un masque. Sa respiration fut cependant saccadée par une nouvelle quinte de toux, et Cleve évita soigneusement de regarder le jeune homme, son attention de toute façon totalement captée par le petit Hypotrempe. Un masque. Ça aurait été stupide d’en porter un alors qu’elle venait juste de le reprocher aux groupies du Voltali. Têtue de nature, il était à prévoir que la mécanicienne resterait campée sur sa position. Ses joues se mirent cependant à rougir lorsqu’il reprit exactement ses termes. Tenir à lui ? Bizarrement, cette pensée la mettait assez mal à l’aise. Elle ne savait pas vraiment si elle tenait à lui. Evidemment, elle s’était inquiétée de ne pas l’avoir vu en cours, mais elle l’aurait fait pour n’importe laquelle de ses autres connaissances. Si un jour Chypre, Ikiala, ou Rick se mettaient à faire l’école buissonnière, elle aurait réagi de la même façon, non ?

« Ce n’est pas un problème. » préféra-t-elle donc répondre pour cacher sa gêne. « Je n’aime pas porter de masques, ça me donne l’impression de dresser un mur entre mon interlocuteur et moi. »

Eh oui, comment donc les gens faisaient-ils pour communiquer de cette façon ? C’était stupide. Des masques, Cleve n’en portait que lorsqu’elle était elle-même malade. Mais en général, elle se sentait tellement mal qu’elle ne souhaitait parler à personne. Etait-ce le cas d’Amaoka ? Avait-il demandé lui-même à l’infirmière d’interdire les visites pour le laisser respirer un peu ? Sa présence ici n’était-elle pas une nuisance, ainsi ? La phrase que prononça ensuite le Voltali balaya d’un geste négligeant de la main toutes ses interrogations. Il trouvait cela gentil ? Soudainement, la rousse se sentit quelque peu coupable de n’avoir pas voulu lui rendre visite de toute la semaine, juste parce qu’elle ne voulait pas ternir la réputation du Roi. Et puis actuellement, elle était dans l’infirmerie parce qu’on le lui avait demandé, et non pas parce qu’elle souhaitait ardemment le voir et lui parler. Elle se garda cependant bien de le lui faire remarquer ; après tout, ce n’étaient pas des choses qu’on disait à un malade.

Amaoka passa cependant à un autre sujet, lui permettant d’arrêter un instant de culpabiliser. Il en avait marre d’être coincé dans l’infirmerie, et Cleve ne le comprenait que trop bien. Bon certes, elle aurait sans doute trouvé le moyen de continuer ses bricolages même en étant ici, tout en profitant du fait de pouvoir manquer les cours sans en être inquiétée, mais tout de même. Il se passait toujours un tas d’évènements à l’académie, et il était en effet dommage de les rater. Manquer Ondine semblait d’ailleurs chagriner le Voltali, et la rousse se sentit légèrement mal à l’aise. Elle avait eu l’opportunité de l’affronter, elle, alors qu’au final, elle se fichait bien d’obtenir ce badge ou pas. Pour les élèves topdresseurs, ce n’était cependant pas le cas ; Amaoka devait se maudire pour être tombé malade pile au moment où il aurait eu l’occasion de briller encore plus. Cleve ne savait d’ailleurs pas quand est-ce que la championne d’Azuria reviendrait, et si l’académie prévoyait de faire venir un autre champion bientôt. Voilà qui rendait la discussion un peu plus délicate. Cette dernière devint d’ailleurs encore plus gênante lorsqu’Amaoka lui demanda si elle avait pu affronter Ondine.

Hm. Que devait-elle répondre ? Cleve avait été une des rares personnes à avoir eu le badge, malgré la foule d’élèves qui avaient fait la queue pour affronter la Championne. Et pourtant, elle n’était qu’une Scientifique dont les combats Pokémon n’étaient clairement pas la priorité. Certes, elle avait eu de la chance, mais elle s’était toujours sentie coupable d’avoir vaincu Ondine alors que d’autres s’y étaient cassés les dents. Elle n’était pas meilleure qu’eux. Elle s’était juste trouvée au bon endroit au bon moment, et elle avait su tirer avantage du terrain qui était probablement un des meilleurs lieux possibles pour son Marill. Si elle s’était trouvée dans une arène normale ou dans un autre environnement, elle aurait perdu avec une probabilité de 100%.

Tirant un tabouret vers elle pour s’assoir au chevet d’Amaoka, elle continua de caresser distraitement Jör, qui s’amusait à faire la ventouse avec sa trompe.

« Oui, j’ai pu rencontrer Ondine. »
répondit doucement Cleve, en évitant de regarder Amaoka.

Elle n’était pas vantarde au point de lui dire de but en blanc qu’elle avait gagné et remporté un badge, même si la véritable question du Voltali avait justement été posée pour obtenir cette réponse. Elle se contenta donc réajuster sa position sur le siège, mal à l’aise.
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Je me sentais plus tranquille, maintenant que nous étions juste nous deux. Peut-être parce que comme ça, si je disais ou faisais quelque chose de bizarre, il n'y aurait que Cleve qui le verrait ou l'entendrait. Je garderais ma réputation saine, si l'on pouvait dire. J'avais espéré qu'elle serait reconnaissante de me voir voler à son secours, mais ça semblait plutôt la mettre mal à l'aise. Enfin, elle n'était pas obligée de rester ! Je me sentais un peu vexé, mais ma toux et ma fièvre balayèrent ce sentiment pour ne laisser qu'une douleur lancinante dans la gorge et le corps. Pas le temps de me sentir blessé par cette fille. Mais je ne pouvais pas m'empêcher d'être curieux ; Cleve était donc embêtée par les filles de son dortoir ? Se lasser, hein ? Une braise de colère s'alluma en moi, attisée par ma fièvre. Je savais ce que cela faisait que de se sentir rejeté. Cleve ne se battait pas, elle laissait faire en attendant que ça passe. Hélas, la plupart des gens continuent de profiter tant qu'une personne ne réagit pas. Pourquoi laisser passer des proies faciles ? C'est quand j'avais commencé à ne plus me laisser faire que j'avais réussi à monter et à devenir le roi.


    « Je ne suis pas aussi sûr que toi qu'elles se lasseront ...» fis-je tout bas, à cause de ma gorge en feu. Je réfléchissais tout doucement, lentement, comme au ralenti. Y avait-il un moyen pour que ces filles n'ennuient plus Cleve ? Peut-être que me savoir avec elle les faisaient encore plus rager. Etais-je un ennui pour elle ? Je ne le voulais pas. Je me mordillais la lèvre, et me promis de songer à cette situation plus tard, quand je serais remis.


Quand elle s'expliqua sur le masque, je la laissais donc ne pas en porter. Si elle souhaitait attraper ma grippe, grand bien lui fasse. Je me sentais comme un énorme virus, et je lui en voulais, à elle, d'être assez idiote pour croire qu'à cause d'un masque, je penserais qu'elle ne m'aimais pas. Je m'en voulais à moi d'être malade, d'être capable de la contaminer. Mais en vouloir à quiconque ne changerait rien, et j'abandonnais cette idée aussi. J'essayais de faire la conversation, laborieusement, et j'avais l'impression désagréable que la demoiselle était gênée en ma présence. Parce que je parlais de sujets dérangeants ou parce qu'elle n'avait pas envie d'être là ? Dure interrogation, que je n'avais pas la force de lui imposer. Préférais-je lui imposer ma compagnie ? Alors, quand elle répondit à mon questionnement par une réponse gênée, je devinais avec une froide certitude qu'elle avait eu son badge. Elle, la mécanicienne qui n'y connaissait rien aux pokémons, elle avait eu ce badge que je désirais ? L'injustice flagrante me fit l'effet d'une claque. Je ne pouvais empêcher la colère et un sentiment proche de la tristesse de me parcourir et, plissant les paupières, je préférais baisser les yeux sur mes mains pour ne pas avoir l'air de lui faire de reproche. Au fond, j'étais un peu content qu'elle l'ait eu. Non, c'était faux ; j'aurais dû être content pour elle. Mais la jalousie me rongeait comme un mauvais poison. Je ne fus capable que de croasser un :


    « Je vois ...»


Le malaise de la demoiselle était palpable de là où j'étais. Je frottais mes mains l'une contre l'autre. Je ne savais pas quoi lui dire ; je ne savais même pas si j'avais envie de continuer à lui parler. Il était évident qu'elle préférait être ailleurs, et la savoir détentrice d'un badge, alors que je n'avais même pas eu la possibilité de combattre ... De plus, sa gêne me contaminait et je ne savais pas quoi dire de plus. Les visites étaient interdites, et la situation me semblait étrange, presque irréelle. Je dois avouer, également, qu'au fond de moi, j'étais chagriné que nos retrouvailles, si je puis dire, se passent ainsi. J'avais espéré revenir en classe, fort de toute ma vitalité, et la retrouver pour tirer à l'arc. La surprendre. Piquer sa curiosité avec des sujets intéressants. Et pas rester là, avachi dans un lit, à tousser comme un pendu, et à attendre qu'elle daigne me dire quelque chose. Je refusais tout cela ; je refusais d'être faible à ce point.


    « Tu as réussi à avoir de nouveaux pokémons, aux sorties ? »


Un sujet plutôt neutre ; j'avais eu une idée brillante, ou presque. Je continuais de fixer mes mains. Je ne voulais pas la regarder elle. Quand je posais mes yeux sur elle, il y avait trop d'émotions violentes et contradictoires qui agitaient mon ventre. Je m'efforçais de garder un air neutre, presque amical, mais entre la douleur, la jalousie, la tristesse amère, il était dur de garder des traits figés. Je m'étirais, soupirais doucement. Je n'avais pas le droit d'être faible. Jamais. Surtout pas à cause de quelqu'un. Alors, lentement, je rivais mes yeux aux siens. Je n'avais jamais fait attention aux reflets noisette de ses cheveux roux, comme la robe d'un écureuil. Elle avait de longs cils, aussi.


    « Je voudrais ... Non.» J'avais l'habitude de vouloir. Mais ce n'était pas comme ça que je devais me comporter avec elle. J'en avais conscience, d'une conscience coupante comme un couteau. J'étais maladroit, sans savoir comment prendre cette lame sans manche, de peur de me couper. De peur de me faire mal avec cette espèce d'amitié bizarre que je ressentais pour elle. « J'aimerais ... Oui, j'aimerais, une fois sorti de l'infirmerie ... Que l'on retourne s'entraîner à l'arc. Si tu veux bien.»


C'était extrêmement tendu que j'avais dit tout cela. M'en remettre à sa décision n'était pas dans mes habitudes. Je préférais décider moi même, et les autres me suivaient - ou ne me suivaient pas. Le problème, c'est que d'habitude, je me fichais des gens. Là, ce n'était pas pareil, et même si je commençais à comprendre pourquoi, je ne comprenais pas comment. Je faisais attention à elle, et je ne voulais pas la forcer à me voir si elle ne le voulait pas. Cette déduction fit découler le murmure suivant :

« Si ça te gêne de rester avec moi, tu peux partir. J'avais espéré qu'elles s'en iraient et te laisseraient tranquille. Mais elles doivent t'ennuyer bien plus fort si elles te voient avec moi ... Peut-être que tu préférerais ne plus me voir ? Ca te permettrait d'éviter des représailles. »

Evident, ça l'était tellement ! Peut-être devais-je couper les ponts avec elle, pour sa propre survie ? Après avoir couché mes désirs par mes mots, il était bizarre que je revienne sur cela. Mais maintenant que j'y pensais ... Peut-être pouvais-je interdire aux filles de lui faire du mal. M'interposer, pour la protéger, d'une façon ou une autre. Et peut-être que je la protégerais mieux en étant loin d'elle. Mon coeur se serra, douloureux ; pourquoi est-ce que l'idée de ne plus lui parler me mettait aussi mal ? Ce n'était pas normal. J'avais peur. J'avais mal. Je fermais les yeux, repoussais mes cheveux poisseux de sueur, et soupirais doucement. Je m'en remettais à elle. Finalement, à elle de voir si je valais le coup de me battre, ou si comme d'habitude, elle préférait attendre que tout se passe.


Cleve Carter
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Région d'origine : Johto
Âge : 15 ans
Niveau : 24
Jetons : 13113
Points d'Expériences : 770
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Cleve Carter
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La main reposant sur le rebord de la bassine où baignait le petit Hypotrempe, Cleve souriait par intermittences lorsque Jör ventousait le dos de sa main et glissait volontairement sa tête sous sa paume pour recevoir une caresse. Amoka semblait cependant toujours aussi soucieux et malade, et son regard ne décolérait pas. Etait-il énervé qu’elle l’ait fait paraître sous un mauvais jour, finalement ? Malgré sa grippe, il parvint cependant à murmurer quelque chose et une fois de plus, Cleve s’aperçut que leurs avis étaient bien divergents. La rouquine se retint de hausser les épaules ; après tout, que pouvaient-ils y faire ? Elle n’allait pas se mettre brusquement à se rebeller parce que le Roi pensait que ce serait une meilleure idée. Ces filles ne continueront pas bien longtemps à la persécuter ; devant le clair manque de réaction de Cleve, les gens se lassaient en général. Ça avait toujours été ainsi, de toute façon. Une petite pensée se glissait cependant sournoisement le long de ses membres, et s’enroulait comme des lianes autour de ses poignets. Et si elle avait toujours été protégée ? Et si son frère avait remarqué qu’elle était en difficulté et venait dire de lui-même à ses bourreaux de la laisser tranquille ? La Givrali tenta de chasser cette hypothèse de son esprit. Elle était peut-être faible, mais pas au point de se laisser défendre par son frère et Amaoka. Ce n’était pas vraiment une question de fierté… Mais Cleve détestait impliquer les gens dans ses histoires, surtout si cela n’en valait pas la peine.

La réaction du Voltali suite à la confirmation de sa rencontre avec Ondine acheva de jeter un froid dans l’infirmerie. Si les choses étaient déjà plutôt tendues entre les deux étudiants, il y avait à présent clairement un malaise. Cleve voyait dans les yeux hétérochromatiques du jeune homme comme un air de reproche. Il avait sûrement deviné qu’elle avait eu le badge, alors que lui était coincé dans un lit à cracher ses poumons. Dans un sens, la rousse trouvait cela particulièrement cruel de sa part d’aborder le sujet avec Amaoka. Cependant, c’était le Roi qui avait amorcé cette discussion ; après tout, que pouvait-elle lui répondre d’autre ? Machinalement, elle toucha le badge Cascade qu’elle portait en pendentif et qui était camouflé sous son chemisier. C’était un peu son porte-bonheur ; celui qui lui rappelait qu’elle n’était pas que la frêle et faible Cleve. Malgré tout, ce dernier ne parvenait pas à lui donner le courage nécessaire pour dire quelques mots de réconforts à son ami. De toute façon, il aurait probablement pris cela pour de la pitié et lui en aurait voulu d’avantage. Le silence de la rousse se prolongea donc, tandis que la fièvre d’Amaoka ne s’en allait toujours pas.

Courageusement, il parvint à entamer une nouvelle conversation, et Cleve fut soulagée qu’il s’agisse de quelque chose qui ne les mettraient pas mal à l’aise. Doucement, elle sortit une Pokéball de sa poche et libéra le Psytigri qu’elle avait capturé, et à qui elle n’avait pas encore trouvé de nom. La créature gris foncé apparu dans un éclat de lumière, ses yeux inexpressifs dirigés dans le vide. Le Pokémon se tenait assis sur les jambes de sa dresseuse et semblait totalement détaché du monde extérieur. Au bout de quelques secondes cependant, son regard croisa celui d’Amaoka, et la créature se retourna pour aller se blottir auprès de Cleve. La rousse soupira et tapota doucement dans le dos de son nouveau compagnon qui semblait la prendre pour sa mère –contrairement à Pep’ qui lui, avait plutôt l’impression qu’elle était son bébé Pokémon-.

« Je n’en ai capturé qu’un seul. Et encore, il s’est plutôt accroché à ma jambe et ne voulait plus me lâcher. Il n’est pas très réactif ceci dit, je me demande bien ce que je vais pouvoir en faire. En tout cas, il n’y a rien de plus flippant que de se réveiller en pleine nuit et tomber face à ses grands yeux lumineux qui t’observent. »


Un sourire apparu sur les lèvres de la rouquine, et elle caressa doucement la tête de son Psytigri. Même s’il était effrayant, inexpressif et pas très bavard, ce petit avait quelque chose d’attendrissant qui vous forçait à vous occuper de lui. Même s’il fallait le reconnaître, elle n’était pas une grande admiratrice de ces nuits où elle se réveillait et frôlait la crise cardiaque en tombant nez à nez avec le Pokémon.

« Quel genre de Pokémon as-tu pu capturer ? » demanda Cleve, piquée par la curiosité.

Amaoka avait l’habitude de toujours avoir des Pokémon plus mignons, portatifs et disciplinés que les siens. Il n’y avait qu’à voir Jör, qui était juste adorable. En comparaison, Pep’ et Biske étaient deux gros bourrins sans la moindre once de délicatesse et de politesse. Ce fut donc avec une grande excitation que la rouquine attendit de découvrir ce qu’Amaoka avait à lui montrer.

Néanmoins, à sa grande surprise, le jeune garçon leva ses yeux vers les siens, comme s'il voulait lui dire un truc important. Il était étonnement sérieux. Pas qu’il ne l’était pas d’habitude, entendons-nous bien. Cependant, cette fois-ci, les choses étaient différentes. Cleve en oublia même de respirer tant elle était captivée par les reflets rouges et dorés caractéristiques d’Amaoka. La requête tomba finalement, et la rouquine fut un instant soulagée. Elle s'était attendue à plus farfelu qu'une promesse de s'entraîner au tir à l'arc ensemble ! Elle s'apprêta donc à lui répondre, lorsque le Roi poursuivit son dialogue.

Les mots du Voltali la frappèrent de plein fouet comme les vents violents d’hiver. Sous le choc, la jeune fille resta un moment sans bouger, incapable de réfléchir. Depuis quand Amaoka avait-il ce genre de raisonnements ? Toujours sur ses gardes, elle pensait cependant qu’il n’y avait plus grand-chose qui pouvait l’étonner de la part du dresseur ; et pourtant… Pensait-il à elle plus qu’elle ne l’avait espéré, ou disait-il simplement ça pour se débarrasser de la personne qui pouvait potentiellement ternir sa réputation ? Non. C’était ridicule. Si jamais il voulait vraiment couper les ponts avec elle, il ne l’aurait pas défendue, ne serait pas venu à sa rescousse et n’aurait pas envoyé balader ces filles en sachant très bien que des commérages allaient suivre. Que devait-elle répondre, donc ? Elle avait l’impression que quoi qu’elle fasse, ce serait à double tranchant. D’un côté, Amaoka lui fournissait une excuse toute faite pour qu’ils cessent de se voir, chose à laquelle elle avait pensé dans le but de préserver cette image de Roi qu’il s’était durement forgée depuis qu’il était entré à l’académie. De l’autre, elle n’avait pas vraiment envie que tout se termine de cette façon. Dans quel état serait Amaoka une fois qu’elle aurait piétiné sa fierté en lui disant qu’elle préférait éviter de se faire trucider tous les quatre matins par des groupies en furie ? N’avait-elle d’ailleurs pas déjà dit au Voltali qu’elle se fichait bien de ce qu’on pouvait lui faire subir ? Bon sang, disait-il cela pour la tester ? Qu’attendait-il exactement comme réponse ?

La rousse tenta de mettre de l’ordre dans ses idées. Au final, elle pensait juste avec égoïsme. Ce n’était pas parce qu’elle avait peur de heurter sa fierté qu’elle ne voulait pas mettre un terme à leur amitié… ou quel que soit le nom de leur relation. Elle souhaitait simplement pouvoir continuer de le voir, essayer de gratter pour découvrir un peu plus ce qui se cachait sous ce masque parfait, et pouvoir parler de tir à l’arc avec quelqu’un qui partageait sa passion. C’était tout. Cleve baissa la tête, et ses mains se dirigèrent machinalement vers Amaoka. Doucement, elle attrapa la manche du pyjama blanc du garçon et la serra très fort, comme si elle avait peur qu’il ne s’évapore si elle le laissait filer entre ses doigts.

« Quand tu seras sorti… allons faire du tir à l’arc. » murmura-t-elle, la voix tremblotante.

Elle ne savait pas ce qui lui prenait, ni pourquoi elle continuait de tenir le pan de tissu d’Amaoka. Elle aurait souhaité lui dire qu’elle ne se souciait pas du tout des représailles, mais les mots se coincèrent dans sa gorge. Au final, s’était-elle plus attachée au Voltali qu’elle ne le pensait ?
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Elle avait l'air soulagé que j'ai trouvé un sujet neutre. J'aurais pu en rire si je n'avais pas eu la gorge en feu. Au moins, je n'entendais pas dans sa voix de la gêne ou du malaise. Elle avait l'air presque normale - presque contente d'être là, tiens. Je regardais avec curiosité l'espère de chat aux gros yeux fixes qui s'était blottit contre Cleve. J'aurais trouvé que ce pokémon mignon aurait été à n'importe quelle fille, mais à Cleve ... Disons qu'elle n'était n'importe quelle fille. Alors cette espèce de peluche toute douce, c'était comme essayer de lui enfiler une robe de bal : quelque chose coinçait quelque part. J'eus un petit sourire en coin, imaginant sans mal la peur qu'elle devait avoir face à de tels comportements. La curiosité de Cleve fut vite rassasiée quand, d'une pokéball, jaillit le reptile nouveau venu. Le Galvaran se tourna vers la demoiselle, ses longues oreilles pendantes, et cligna des yeux stupidement, avant d'aller se blottir dans une flaque de lumière de soleil, jaillissant d'une fenêtre.


    « Thor est du genre assez ... Insouciant. Il travaille dur, comme tous mes pokémons. Mais Jor en a une peur bleue - sûrement à cause de son type électrique. Il me fait penser à une pile, ou à un panneau solaire, à toujours rechercher la lumière. J'avoue que je ne connais pas grand chose sur ce pokémon, mais pour le moment, notre duo s'en sort bien.»


Il travaillait dur, et il s'entraînait avec beaucoup d'efforts. Je ne demandais ni câlins ni douceurs de sa part. Je voulais juste qu'il puisse évoluer un jour et devienne fort. Mais en attendant j'avais d'autres soucis en tête. Je n'avais pas imaginé lui en faire part, mais c'était sorti tout seul, et j'évitais son regard, je le fuyais. Je ne voulais pas voir son visage - heureux ou décomposé - et je ne voulais pas la voir, quand elle me dirait que c'était sûrement le mieux à faire. Car, c'était le cas, non ? Il valait mieux qu'ils arrêtent de se voir. De toute façon, ce n'est pas comme si ça avait grande importance : elle avait ses propres amis, et moi, j'avais ma petite cour, ma petite basse-cours. Je faisais mon roi, je me pavanais. C'était ça, mon monde ; pourquoi je voulais d'un petit canard, quand j'avais les cygnes à mes pieds ? Elle ne m'admirait même pas, elle ne me complimentait pas. Elle avait même plus tendance à me rendre humain, ce que je détestais. Et pourtant, je ne cessais de vouloir la protéger, de vouloir sa compagnie, parce que justement elle ne ressemblait à personne d'autre. Mieux valait couper les ponts maintenant, en étant sûr que elle, de son côté, ne subirait pas de représailles. Je ne m'attendais pas à de grands discours. Peut-être qu'elle partirait, une fois qu'elle l'aurait jeté - c'était ce que j'attendais, j'en avais donné l'opportunité.

Je sentis quelque chose me frôler, puis agripper ma manche. Je posais mes yeux sur sa main, et observais sa peau pâle, tendue sur ses os. Ses petits doigts qui ne lâchaient pas le coton de mon pyjama. Ses jointures ressortaient, preuve qu'elle serrait très fort. Très fort, comme si elle ne voulait pas que je disparaisse. Je me sentis rougir vaguement, et les paroles qui parvinrent à mes oreilles achevèrent de me rendre confus : elle ... Elle ne sautait pas sur l'occasion ? Est-ce qu'elle voulait tant que ça que les filles de son dortoir l'embêtent ? Je ... J'avais donné une porte de secours, et elle me choisissait moi ! Je ne comprenais pas pourquoi, mais j'étais à la fois très heureux, et en colère, un peu. Sans m'en rendre compte, je posais ma grande main pâle sur la sienne, et doucement, serra sa main, comme si j'avais peur de la casser. Sa peau semblait chaude, comparée à la mienne, et je me rendis compte que c'était notre premier vrai contact. Peau contre peau. Sans arrière-pensée derrière. J'inspirais, et souris, comme je n'avais plus souris depuis longtemps. Un peu pâlichon le sourire, mais sincère.


    « Je t'apprendrais deux ou trois choses, d'accord ? Et puis, si tu as besoins d'aide, pour les cours, ou pour ton projet de mécano - paraît que tu veux créer un traducteur pokémon ? - hé bien je suis là. »


A présent, je posais mon regard sur elle, comme pour me repaître de sa vue que je m'étais interdit. Son joli petit visage, qui semblait si confus en cet instant. Elle m'avait manqué, bien plus que je ne l'aurais cru, et la voir à mes côtés était un plaisir, d'autant plus fort que nous allions nous revoir après. Pour le tir à l'arc. J'aurais donné tout l'or du monde à mon père, en cet instant, pour le remercier de m'avoir donné cette discipline, qui à présent me liait à cette demoiselle si particulière.

Mais une voix, en moi, continuait de me chuchoter que, tant qu'elle serait vue en ma présence, elle ne serait pas protégée. Même si c'est ce que je voulais croire. Je pouvais la protéger quand elle était avec moi, mais ensuite ? Dans son dortoir, je ne pouvais plus faire écran. Y avait-il une véritable solution, ou ne faisais-je que repousser l'inéluctable, pour son bien ? Etais-je égoïste au point de la vouloir, peu importe si on la blessait ? Je ne savais pas. Je n'avais ni solution ni réponse, juste des questions.



Cleve Carter
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Cleve Carter
est un Scientifique Mécano
Au grand soulagement de Cleve, Amaoka s’était tourné vers un sujet un peu moins gênant que celui des bizutages intensifs ou des affrontements avec une certaine championne qu’il n’avait même pas été en mesure de rencontrer à cause de sa maladie. La rouquine était même parvenue à se servir de la question du Voltali comme d’une excuse pour ne plus être uniquement seule en sa compagnie. Il fallait dire que depuis qu’elle était arrivée à la Pokémon Community, elle avait toujours eu la présence de Peppéroni auprès d’elle. Tant et si bien d’ailleurs, qu’il lui parvenait parfois d’oublier ce que cela faisait de se retrouver entre humains. Dans tous les cas, Cleve n’avait jamais été très douée pour la communication, ce qui expliquait peut-être pourquoi elle se sentait aussi gênée dans cette infirmerie, au chevet d’un garçon duquel elle n’était pas si proche que ça au final. Car même si Amaoka était probablement la personne de sexe opposé avec qui elle avait le plus parlé –exception faite de Rick, avec qui elle travaillait sur un projet scientifique-, la Givrali n’était pas sûre de savoir mettre un nom sur la relation qu’ils entretenaient. La présence de son Psytigri était donc d’un immense soutien dans cette situation un peu étrange, et la demoiselle serra un peu plus ses mains frêles autour de la fourrure moelleuse de la créature. Le contact chaud et doux la rassura et elle sentit son compagnon ronronner de plaisir comme un chat, malgré son expression toujours aussi neutre.

Après avoir eu un aperçu du nouveau Pokémon de la rouquine, le Roi sorti également sa nouvelle acquisition, une espèce de reptile jaune aux grandes oreilles. Cleve cligna des yeux et admira le Galvaran en se demandant de quel type de Pokémon il s’agissait. Il ressemblait certes à un lézard, mais ses longues oreilles tombantes lui donnaient des airs de lapin. En tout cas, comme elle s’en était doutée, le nouveau Pokémon d’Amaoka était mignon et portatif. Et il avait un nom dont la grandeur était bien éloignée de la réalité. En se fiant uniquement à ses connaissances de mythologie nordique, Cleve pu déterminer que le Galvaran était de type plutôt électrique ; chose qui fut bien rapidement confirmée par le Voltali. La jeune fille eut un petit rire lorsqu’elle apprit que Jor était effrayé par cette espèce de peluche écailleuse aux grandes oreilles qui ne semblait avoir d’autres désirs que de lézarder au soleil.

« En tout cas tu as eu des Pokémon de plusieurs types différents, c’est chouette. Pour le moment je n’ai que des types eaux et un type psy, mais j’aurais bien aimé en avoir un qui puisse m’aider dans mes recherches. Pour l’instant ce n’est pas vraiment gagné. » commenta Cleve en se demandant si, un jour, les sorties captures lui seraient favorables. Enfin en même temps il fallait dire qu’elle ne se tuait pas à la tâche pour chercher, et qu’elle capturait plutôt ce qui lui tombait sous la main. Elle avait d’ailleurs remarqué que si le temps était clément, elle préférait se balader dans les forêts et près des flaques, lieux où les Pokémon eaux se prélassaient souvent. Elle devrait peut-être tenter de changer ses habitudes, qui sait. Parce qu’en se promenant uniquement dans les endroits où elle se sentait en sécurité, elle passait à côté de nombreuses autres niches écologiques.

Ses pensées furent rapidement chassées par les sombres suppositions d’Amaoka. Décidément, elle trouvait que le garçon était toujours aussi difficile à cerner. Et quand elle avait l’impression que plus rien ne pourrait l’étonner, voilà qu’il ajoutait une nouvelle barrière entre elle et lui. Plutôt compliqué. Dire qu’elle n’avait aucun mal à parler avec Rick ! Pourquoi est-ce que les choses devaient-elles être aussi difficiles avec le Voltali aux yeux hétérochromatiques ? Ses mains s’étaient dirigées machinalement vers la manche du dresseur, et elle s’était surprise à agir d’une façon insoupçonnée. Amaoka devait d’ailleurs être aussi choqué qu’elle, car il mit un long moment avant de dire autre chose. Sa main se serra cependant autour de celle de Cleve, et la Givrali n’osa pas regarder une nouvelle fois son ami dans les yeux. A son grand soulagement, il ne la repoussa pas, et ne se fâcha pas contre elle. Elle ne savait pas s’il disait uniquement ça pour la rassurer et pour l’enjôler, comme il le faisait avec toutes ces autres filles, mais pour une raison étrange, elle avait envie de croire en ses mots. Croire qu’elle était peut-être « différente » aux yeux d’Amaoka Masamune. Pas une de ces personnes banales qui tournaient autour du Roi pour un sourire ou un mot gentil, se contentant de ce qu’elles voyaient et de ce qu’il voulait bien montrer. Non. Elle avait envie de plus que ça ; savoir réellement qui se cachait derrière ces traits parfaits, et pourtant si vulnérables par moments. Savoir si elle n’était qu’une pièce de plus à sa collection, ou si elle pouvait prétendre à un statut supérieur. Toutes ces pensées n’auraient jamais dû germer dans l’esprit de Cleve. Elle n’était pas et n’avait jamais été comme ça. Alors pourquoi ? Son cœur tambourina dans sa poitrine comme s’il voulait lui souffler la réponse, mais elle était incapable de l’entendre. Ou peut-être qu’elle ne le souhaitait simplement pas...

« D’accord... » finit-elle par répondre dans un souffle, comme si elle craignait de se liquéfier si elle disait autre chose.

Elle ne se posa même pas la question de savoir de quelle façon il était au courant pour son traducteur Pokémon. Elle n’avait d’ailleurs pas envie d’aborder ce sujet, de crainte de devoir parler de Rick Larson à un moment ou à un autre. Une discussion gênante. Voilà ce qu’il en ressortirait, si jamais elle mentionnait le châtain. Curieusement, elle avait déjà établi une liste des choses dont elle pouvait parler et ne pas parler avec Amaoka. Comme si son cerveau s’était mis sur pilote automatique et écrivait lui-même les dangers potentiels qu’il fallait à tout prix éviter. Dans tous les cas, Cleve n’avait pas vraiment envie de remettre la tête sous l’eau, et ne souhaitait pas risquer d’énerver son camarade. Surtout pas maintenant, alors qu’il était si faible et irritable.

Un long silence s’installa, durant lequel on n’entendait plus que le bruit de l’Hypotrempe barbotant dans sa bassine d’eau. Doucement, les mains de Cleve relâchèrent leurs pressions, et elle libéra ses doigts de l’emprise de ceux d’Amaoka. Avec un sourire gêné, elle osa enfin le regarder dans les yeux, et fut surprise de voir à quel point il semblait toujours plus fatigué. Peut-être était-il temps de prendre congé ? D’autant plus qu’elle ne savait pas vraiment quoi dire de plus pour relancer une éventuelle conversation.

« Hm, je vais te laisser te reposer maintenant, d’accord ? J’espère que les médicaments feront bientôt effet et que tu sortiras vite de là. En attendant, je te souhaite un bon rétablissement. » murmura-t-elle. Puis, esquissant un sourire, Cleve se releva et donna une dernière caresse à Jor. Elle sortit ensuite de l’infirmerie en refermant la porte derrière elle, sans oser croiser une nouvelle fois le regard hétérochromatique du Voltali. Car s’il avait été en mesure de lire dans ses yeux, il aurait peut-être été capable de comprendre tout ce à quoi elle pensait. Et ça, elle ne le voulait pas.

[ Terminé pour Cleve ]
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