Nous y étions. Le jour tant attendu ! Le test de courage ! Et oui. C'est aujourd'hui que Tony devait participer à cette épreuve facultative. Oui oui, vous avez bien lu "Facultative". Etonnant ? Non. Plus depuis qu'il avait sa farceuse de Doudouvette. En effet, grâce à l'intermédiaire de cette dernière, le dresseur avait été sélectionné pour passer cet exercice qui lui déplaisait fortement. Courage ? Ce mot n'avait jamais fait partit de son vocabulaire et ce n'était pas ce soir qu'il aurait le courage de porter ses ballz... Oui, oui. C'était une perte de temps. Il n'allait clairement pas changer suite à cette épreuve. Je n'étais même pas sûr qu'il pose un pied dans cette forêt, c'est vous dire... Mais malheureusement pour le flemmard, tout ne dépendait pas que de lui. En effet, le test se déroulait à deux. Il devait donc faire équipe avec un autre étudiant de l'Académie. Encore là, ça lui poserait pas de problème de l'abandonner lâchement dans la forêt. Cependant un détail empêchait le Noctalien d’exécuter son plan : Son compagnon était une fille ! En tout cas c'était ce que son prénom suggérait : Ikiala.
C'est donc animé par une envie de plaire à la gente féminine que notre héros se dirigea à l'orée des bois de la Brume. Notre protagoniste arriva au point de rendez vous en deuxième. Sa collègue se trouvait être là depuis déjà un moment. Elle portait dans ses bras un petit Pokémon. Bleu ce dernier semblait assez carnassier au vu de sa petite gueule acérée... Sa dresseuse lui adressa un sourire amical et se présenta, confirmant bien son identité. Elle se trouvait être, tout comme -brrrrr- Ambre, une Givrali. La courtoisie étant quand même une doctrine connue du Noctalien, ce dernier n'hésita pas à faire même :
— Et oui ! C'est bien moi ! Le seul et l'unique ! Tony Sweet, toujours prêt à affronter le danger !
Il s'apprêtait à lui demander si elle désirait un autographe lorsque cette dernière lui demanda d'ouvrir la voie. S'étant réfugiée derrière le pervers, Ikiala ne vit pas les gros yeux du Dresseur de Lola lorsque son regard se dirigea vers la sinistre forêt. Une goutte coula le long de sa tempe. Il avait les chocottes. Il pensa alors à la fille qui s'était cachée derrière lui. Bombant le torse de manière absurde et ravalant sa bile il annonça :
— Allez en avant...
Il sortit alors une Pokéball de sa poche et la lança d'un geste assuré.
— ...Lola !
En un éclair rouge, la petite boule cotonneuse se matérialisa. Ne connaissant pas cet endroit, le Pokémon plante tourna la tête un peu partout, curieuse.
— Ouvre la voie !
Il s'approcha alors de son amie en coton et lui murmura afin qu'elle seule puisse entendre :
— C'est ta faute si j'en suis là... Tu me dois bien ça...
Riant de sa petite voix aiguë, la farceuse sauta sur la tête de son dresseur et attendit que la troupe se mette en mouvement. Bref, va te faire, Tony. Chuchotant de nombreuses atrocités futures à la Doudouvette, le Noctalien se mit finalement en marche.
Un frisson parcourut alors Tony lorsqu'il pénétra dans les bois. L'endroit semblait encore plus obscur qu'à l'extérieur. Il avait la sale impression que chaque arbres l'épiaient et n'hésitait pas à sursauter au moindre petit bruit faisant trembler la maigre bougie qu'il tenait dans sa main. La flamme vacillait. Leur seule source de lumière semblait proche de l'extinction à chaque pas ce qui stressait encore plus notre protagoniste. Sans compter cette brume épaisse qui lui donnait l'impression d'étouffer. Chose étonnante, même Lola, d'ordinaire si insouciante, avait peur. Elle regardait partout, alerte. Les minutes passèrent et ils progressaient. C'est alors que Tony aperçut à travers la brume une forme mouvante. Elle disparut aussi vite qu'elle était apparue. Le résultat ne se fit pas attendre : Tony gueula comme une fillette, tandis que Lola gonfla son coton prête à bastonner. Le jeune Sweet se tourna alors vers Ikiala et lui dis d'un ton paniqué :
— T'as vu ça ?!
Terrifié. C'était sans doute le mot pour qualifier l'expression de Tony en ce moment. Il voyait des trucs pas net derrière la brume épaisse de ces bois. La peur envahissait son esprit au fur et à mesure que les formes devenaient de plus en plus floue. Le pire étant qu'Ikalia ne voyait rien, faisant paniquer encore plus notre protagoniste. C'était tellement réel que le flemmard ne voulait pas croire à des illusions. Et pourtant il allait falloir qu'il se fasse à l'idée que tout ça se passait dans sa tête... Cet idiot était en train de rendre la situation bien plus stressante qu'elle ne l'était déjà. Son dresseur tremblant de tout ses membres, Lola avait l'impression de se trouver sur une auto-tamponneuse. Ne pouvant plus tenir sur le crâne de son ami, cette dernière descendit de son perchoir en plusieurs petits bonds légers. Soudain, le calme de l'endroit fut brisé par une secousse sismique. De manière croissante, le sol commença à trembler de plus en plus violemment.
Une milliseconde plus tard, de nombreuses racines commencèrent à surgir du sol ! (Hentaï !) Tels des monstres fous, les tentacules faites de sève foncèrent sur le petit groupe. La réaction de Tony ne se fit pas attendre : Il prit ses jambes à son cou, Lola tenu dans ses bras. Un cri de fillette traversait ses lèvres alors qu'il était coursé par une armée de liane. Prisonnière des bras de son dresseur, la Doudouvette tentait tant bien que mal de se dégager de son emprise. C'est alors que le Sweet trébucha violemment, libérant Lola. La boule de Coton n'attendit pas les ordres : S'élevant au dessus du sol, le Pokémon Plante commença à tournoyer sur elle même. Une poudre jaune commença à se dégager de son pelage albâtre : Le Para-Spore. Le résultat ne se fit pas attendre, les racines qui les pourchassaient furent ralentis, jusqu'à être stoppés ! Ayant tout le loisir de viser, la Doudouvette exécuta une attaque Tranch'herbe qui coupa les imposante tentacules sans autre forme de procès.
Les yeux cachés par ses mains, Tony ne vit pas le spectacle offert par son amie. La Doudouvette voyant que son dresseur était hors de danger se dirigea vers le deuxième duo : Celui D'Ikalia et de son Kaiminus. Bondissant aussi vite qu'elle le pouvait elle rejoignit ces derniers. Le crocodile luttait vaillamment, mordant à grand coup de mâchoire les monstres surgissant du sol. Malheureusement, malgré toutes ses tentatives, il n'avait pas l'avantage... Les Tentacules allaient achever le héros bleu. Lola ne pouvait rien faire sur ce coup. Le Para-Spore toucherait aussi le Pokémon de la Givrali. C'est alors qu'une voix familière fut interceptée par ses oreilles :
— Lola ! Spore Coton !
La Doudouvette ne se fit pas attendre. Sautant à nouveau, elle éparpilla de nombreux morceaux de son pelage sur le champ de bataille. Telle des sangsues, le coton se colla sur les racines ralentissant les mouvements de ces dernières.
— Maintenant, cassez vous de là !
Retombant au côté du Kaiminus, Lola, à l'aide de ses feuilles-bras, entraîna le Crocodile à l'abri. Ils rejoignirent Ikiala et observaient l'ennemi toujours aussi nombreux. Des bras saisirent alors la Doudouvette. Elle savait à qui ils appartenaient, pas la peine de résister.
— Pardon Lola. J'ai été trop nul... Affrontons les ensemble !
— Doudou !
L'ennemi avançait, toujours aussi nombreux. Cependant, une vague de courage avait submergé le flemmard qui avait fui sans demander ses restes deux secondes plus tôt. Il était prêt à faire face au danger. Enfin bon, on pouvait noter que le Sweet tremblait par petit soubresaut. La peur était toujours présente mine de rien. Côté Lola, la petite boule cotonneuse reprenait son souffle par de longues inspirations. Toute cette action, bien qu'excitante l'avait bien épuisé. Les Doudouvets n'étaient pas réputés pour être des monstres d'endurance... Et malheureusement pour eux, il y avait encore une foule de lianes qui ne demandaient qu'à être dressées. Si on regardait les forces en présence côté étudiant, on remarquera que leurs états n'étaient pas vraiment adapté à un prochain affrontement. Il allait falloir s'y résoudre, mais la fuite restait leur seule solution. Soudain, comme par magie, les végétaux se rétractèrent pour finalement disparaître du champ de vision de notre groupe. La fin des hostilités. Mais pour combien de temps ? Allez savoir.
Tournant la tête dans tous les sens, notre duo n'en revenait pas. Des yeux arrondis à leurs maximum, il observait l'endroit désormais désert. Dire qu'il y à peine quelques secondes il était blindé d'ennemi... Mais passons, ce qui était sûr c'est que le groupe était, pour le moment, hors de danger. C'est à ce moment précis qu'Ikiala après une scène émouvante en compagnie de son Pokémon fraîchement sauvé, remercia Tony pour son sauvetage. Entendant ça, le duo se sentit fier. Bombant tout les deux le torse, ils regardèrent le ciel nocturne. Ils passaient à l'heure actuelle pour des héros, et ça c'était cool.
— Pas de soucis. J'te l'ai dis non ? Je suis un héros. Ouais parce que bon, Lola, elle ne fait qu'obéir hein. Aïe ! C'était une blague !
D'un saut la Doudouvette avait frappé le crâne de son dresseur. Pas question que cet abruti récolte tous les lauriers. Certes, c'est grâce aux gouvernes de son ami qu'elle avait réussi à sauver le Kaiminus, mais elle avait aussi sauvé le flemmard alors que ce dernier pleurait comme un gosse qui allait bientôt y passer. Heureusement que le gamin c'était rattrapé en disant que c'était une blague... Bref, sur une dernière phrase de la part d'Ikiala, comme quoi elle souhaitait une traversée forestière plus tranquille, le petit groupe se mit en marche. Désormais sur le qui vive, nos deux protagonistes regardaient les alentours avec la plus grande attention. Pas question que ce qu'il venait de se passer tout à l'heure arrive à nouveau ! Malheureusement pour ces jeunes étudiants, le brouillard s'était à nouveau levé. Et alors que leurs traversée se passait dans le plus grand des calmes, une ombre rougeâtre apparut. L'Apparition démoniaque se déplaçait à une vitesse incroyable et ne tarda pas à disparaître de leurs champ de vision. Peu importe ce que c'était, ça n'annonçait rien de bon.
— Putain ! T'as vu ça ?! J'suis pas dingue c'te fois ! Y'avait bien un truc là !
Sa camarade ne tarda pas à confirmer qu'elle avait bien vu quelque chose. Et invita notre protagoniste à se méfier. J'aurai d'ailleurs dû vous parler de l'étrange odeur florale qui envahissait les lieux depuis un petit moment déjà. Ce parfum avait d'ailleurs gagné en intensité à un point tel que le duo avait l'impression de se trouver dans une Parfumerie. Alors que seule l'odeur semblait anormale, les Pokémons des deux étudiants commencèrent à agir bizarrement. Partant chacun dans une direction, ils ressemblaient à des zombies.
— Yo Lola ! Tu t'es cru sur Dead Island ? Amène ta face ici sale petite farceuse !
En effet, notre protagoniste croyait réellement que c'était une blague de la part de sa Doudouvette. Ok, elle n'avait jamais fait une boutade de ce genre là, mais le contexte collait parfaitement pour cette grande première ! Mais non. Ce n'était pas une farce de la part du Pokémon plante. Le parfum avait un effet sur le système neuronal des deux créatures. Commencant à s'énerver, le jeune Sweet sortit alors sa Pokéball, maison de la Doudouvette.
— Alors de un, c'est pas super fun. De deux, si tu continues sur ce délire, tu rentres dans ta Pokéball illico ! Je compte jusqu'à 3. Un... Oh et puis merde !
Le bras tendu en direction de Lola, un filet d'énergie écarlate se dégagea de la petite sphère rouge et blanche. Lola prit alors cette teinte singulière et fut happé par la Ball. Une fois l'opération effectuée, le jeune homme se retourna pour voir comment se débrouillait Ikiala de son côté. Tout comme notre protagoniste, la jeune fille avait rappelé son Kaiminus. A la seule différence que ce dernier était inconscient avant d'entrer dans sa propre ball. Il fallait croire que Zélos était hors jeu. Lola l'était aussi, cependant Tony ne le savait pas...
— Allez, continuons.
Le groupe était dans une position délicate. Comme pour Ikiala et Tony, ils n'auraient plus de renfort au cours de cette expédition. Ils étaient livrés à eux même dans cette forêt toujours aussi lugubre. Alors que Tony invita Ikiala pour qu'ils se bougent, cette dernière répéta la même chose. Peu importait, ils avaient tous les deux raison : Il fallait aller vers l'autel et ce rapidement. Sans compter que la distance qui les séparés de leur objectif était infime, quelques centaines de mètres tout au plus. C'est donc sans attendre que le duo se mit en marche. Chacun ne voulant pas être en tête de file, il s'avérait que le Sweet ainsi que la Rosenbach s'étaient mit côte à côte. Malheureusement pour le pervers, l'atmosphère n'était pas réellement au rendez-vous. Impossible pour lui de draguer. Au pire il pouvait toujours rassurer la mignonne. Mais il était sans doute beaucoup plus terrifié que la Givrali sans Lola à ses côtés.
C'est donc dans un silence des plus froids que le duo progressa dans la forêt obscure. Rien de bizarre n'avait eu lieu depuis déjà une bonne dizaine de minutes. Une bonne chose pour notre protagoniste qui ne demandait qu'à souffler et à garder la tête sur les épaules au sens littéral du terme. Cependant, tout ne pouvait pas aller aussi bien dans ce bas monde. Alors que l'Autel se trouvait juste à une dizaine de mètres devant eux, en l'espace d'un instant, l'ombre rouge réapparut accompagnés des lianes hentaï. En gros c'était la merde pour nos deux héros. Leurs réponses à cette nouvelle attaque fut sans appel et en tout point identique à leurs toutes première réaction : La fuite. Ikiala se positionna alors derrière Tony afin de le pousser à avancer en premier. Il était censé être un héros, il n'avait donc aucun intérêt à protester. C'est donc dans le pur chaos et tout ça sans Pokémon que le groupe tenta à grand coup d'effort de sortir de ce pétrin en vie. Tout ça évidemment sous la pression de la Rosenbach qui voulait qu'ils se dépêchent. Finalement, c'est cette même jeune fille qui prit la chandelle des mains du Noctalien et qui fonça en tête de file. D'un geste, la Givrali posa l'objet sur leur objectif. C'est à ce moment que tout s'arrêta. Leurs problèmes disparurent comme s'ils n'avaient été que le fruit de leurs imaginations.
C'est sous les encourageants "On a réussis" d'Ikiala que le test de courage s'acheva. Il ne restait qu'au duo qu'à refaire l'aller inverse.
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