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Mikato Sozuy
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Taille de l'équipe : 10 amours... et 1 pervers
Région d'origine : Kalos
Âge : 16
Niveau : 31
Jetons : 4532
Points d'Expériences : 756
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Mikato Sozuy
est un Coordinateur Éleveur


   
L'encre de tes larmes

   
Avec Lucas & Idaliénor

   
Tu ouvres les yeux difficilement, un bruit t'a réveillé mais il est si tôt que tu as du mal à sortir complètement de ton sommeil, le bruit revient, plus insistant cette fois. Ton regard se tourne vers la fenêtre et tu en vois la source, un Goélise tape doucement son bec sur la fenêtre juste au dessus de toi et tu comprends facilement qu'il ne va pas partir, le sol est chaud donc tu ne mets pas de chaussures et te diriges vers l'extérieur pour ne pas réveiller les autres occupants de la hutte. Ton passage réveille cependant ton starter qui se lève pour te suivre mais les autres étant dans leurs pokéballs à cause de la chaleur tu ne risques pas de les réveiller, Tim sur tes pas tu vas à la rencontre du Goélise et celui-ci te tend un tas de lettres pou les autres occupants avant de t'en donner une à toi, tu es un peu surprise, c'est un courrier recommandé. Tandis que le Goélise s'envole tu regardes le nom du destinataire et ton regard se fait sombre, tu ne l'ouvres pas et poses le tas de lettres des autres sur la table, tu hésites un instant promenant ton regard sur la pièce puis tu écris un mot que tu poses sur le tas :

''Je pars me promener avec Tim, ne m'attendez pas pour le repas. Ah et Lucas je suis désolée de te demander ça mais est-ce que tu pourrais essayer de garder un œil sur les plus petits ? J'ai peur que Shira ne s'en sorte pas seule...''

Tu prépares des affaires de randonnées et te fais une tresse, alors que tu t'apprêtes à sortir avec Tim l'une des pokéballs dans la pièce s'ouvre, ton Tarsal te regarde semblant hésiter à te laisser partir mais tu ne lui laisses pas le choix et ouvres la porte.

( Est-ce que je peux faire quelque chose ? )

Il a l'air triste, il connaît déjà la réponse mais a tout de même essayé, ça te fait sourire mais tu secoues négativement la tête.

( Essaies juste de ne pas tuer Lucas d'accord ? Je sais que malgré ta passivité face à lui tu te retiens, tu devrais lui faire plus confiance, il n'est pas aussi méchant que tu sembles le penser... J'ai juste besoin de réfléchir un peu ne t'inquiètes pas. )

   C'est vrai, tu as besoin de réfléchir, tu as besoin d'un peu de calme et de temps entre toi et ton starter. Cette fois tu vas tout lui raconter, il n'y aura aucune omission, tu lui diras tout, absolument tout. Tu refermes la porte sans attendre sa réponse, tu commences à marcher en direction du désert Tim à tes côtés, il n'y a pas de destination à la fin de cette marche et ton starter le sait très bien, il regarde la lettre que tu tiens fermement et se demande pourquoi elle t'a mise dans cette état alors même que tu ne l'as pas encore lu... Tu avances en faisant attention à ce que ton petit évoli puisse te suivre, enfin ''petit'' évoli ce n'est plus vraiment vrai, certes sa taille n'a pas changé mais il a beaucoup mûrit et ne s'efface plus dans l'équipe, il arrive à dire ce qu'il pense aux autres membres de l'équipe et son calme a l'avantage de mettre tout le monde d'accord... mais tu t'éloignes du sujet principal, tu ferais tout pour ne pas y penser n'est-ce pas Mika ? Et pourtant tu sens tes jambes trembler, tes yeux l'éviter et ton cœur se fermer peu à peu.

« ...évoli ? »

Tu sursautes surprise, c'est la première fois que Tim parle, peu importe la situation il avait toujours réussit à se faire comprendre sans avoir besoin de parler à tel point que tu en avais conclus qu'il était peut-être muet. Tu te tournes vers lui et lui donnes une caresse, il a l'air triste de ton silence mais tu n'arrives pas à parler, une barre bloque ta gorge et tout ce que tu peux faire c'est le caresser de ta main tremblante.

« Evo... »

Il a une voix assuré et étrangement assez grave, il frotte sa truffe contre ton visage puis se dérobe et avance de quelques pas avant de se retourner vers toi, tu le suis sans vraiment savoir où il t'amène mais tu lui fais confiance, tu trébuches plus que d'habitude à cause de tes jambes tremblantes mais tu te relèves à chaque fois encouragée par le regard de ton évoli. Vous passez du désert à la forêt sans vous arrêtez et Tempest ne semble toujours pas vouloir s'arrêter, tu te rends compte que contrairement à toi il sait exactement où aller et t'y mène sans hésiter une seule fois, tu savais que ton évoli avait une perception... aiguisé des choses mais tu ne pensais pas qu'il pouvait trouver un endroit d'aussi loin. Tu commences à reconnaître les lieux, vous êtes déjà passés par là mais tu n'arrives pas à te rappeler pour qu'elle situation, une balade, une cueillette ? Non. Tu l'entends maintenant, ce bruit tu le reconnais, il est doux et pourtant inquiétant. Tu écartes une branche et tu la vois, la cascade où il a voulut t'emmener et devant laquelle il se tient maintenant, tu ne comprends pas pourquoi il t'a emmené ici...

« Tim ? Pourquoi est-ce que tu m'a emmené à cet endroit ? »

   Tu t’assois à ses côtés et regardes l'eau, il t'a regardé mais n'a plus rien dit ce qui veut dire que tu dois trouver la réponse toute seule, tu soupires, la patience te manque aujourd'hui pour comprendre ce qu'il veut dire. Il attend encore quelques secondes puis entre doucement dans l'eau, il nage jusqu'à un petit rocher et s'y hisse puis s'ébroue avant de te regarder, tu es resté sur le rivage à le regarder nager mais tu n'as pas envie d'aller dans l'eau...

   « Evo. »

   Tu te lèves à contrecœur et commences à avancer dans l'eau, plus tu avances et plus tu te calmes, tu prends une grande inspiration et plonges sous l'eau. Ça te revient maintenant, cette scène tu l'as déjà vécu avec ton starter, c'était au début de l'année juste après l'épisode des ruines Jirachis, tu t'étais effondré et tu n'avais trouvé de mieux à faire pour te calmer que de plonger ta tête dans un lavabo remplit d'eau et de retenir ta respiration... et le pire c'est que ça avait marché, tu t'étais calmé sitôt après, Tim devait s'en souvenir et t'avait amené ici pour ça, parce qu'il voyait que tu étais stressée et qu'il voulait que tu te calmes. Les yeux fermés tu retiens ta respiration et souris, ton starter est vraiment celui qui te connaît le mieux et tu es heureuse d'avoir pu le rencontrer... ton sourire s'évanouit à cette pensée, si tu n'étais pas venu tu ne l'aurais jamais rencontré, tu n'aurais jamais pu devenir celle que tu es maintenant si il n'avait pas été là.
C'est le moment. Tu remontes à la surface et reprends calmement ta respiration, tu tournes sur toi même et vois que Tim est revenu sur la berge à côté de vos affaires, tu le rejoins et l'ébouriffe en riant puis tu le regardes dans les yeux légèrement triste. Que va-t-il penser ? Votre relation sera-t-elle la même après ça ? Comme si il lisait dans tes pensées ton évoli hoche la tête et vient se lover contre toi, ta main se promène sur son pelage mouillé et tu t'amuses à y faire des spirales en attendant que la barre qui t'empêches de parler s'en aille, tu ouvres les lèvres et les mots en sortent sans émotions, comme si tu lisais une histoire sans rebondissements.

« Je ne t'ai jamais parlé de mon père n'est-ce pas ? C'est un sujet un peu sensible dans ma famille c'est pour ça que je n'aime pas trop en parler... Quand ma mère et mon père se sont rencontrés il était en voyage pour défier les champions mais ma mère a tout de suite vu qu'il n'était pas du tout doué pour les combats, elle était amusée et en même temps elle l'admirait de ne jamais abandonner malgré ses nombreux échecs, elle a décidé de l’entraîner aux combats pokémon. Mmh ? Je ne te l'ai pas dit ?  Ma mère avant de travailler au ranch des cabriolaines a gagné de nombreux combats et a même gagné contre pas mal de champions, elle a cependant arrêté de combattre pour mieux se concentrer sur son travail. Et donc elle a commencé à l’entraîner, comme mon père n'était pas très doué ils se voyaient souvent et finalement ( en gros ) à un moment ils ont décidés de vivre ensemble parce que mon père n'avait nulle part où aller et ils sont tombés amoureux l'un de l'autre. Enfin ça c'est ce qu'elle dit  mais moi je pense plutôt qu'ils se sont habitués l'un à l'autre et que ce n'était pas vraiment de l'amour, sinon elle ne l'aurait pas laisser partir tu ne crois pas ? »

Ton évoli te regarde sans comprendre et tu stoppes tes caresses, tu es allée un peu vite dans l'histoire évidemment qu'il ne peut pas comprendre...

« Désolée, je reprends. Donc après plusieurs mois en couples ils ont décidés de se marier car maman était enceinte de Kaitsu, mon frère était déjà un bébé agité et mon père qui n'était visiblement pas près pour être père a commencé à s'éloigner de plus en plus loin et de plus en plus longtemps de l'appartement. …parce qu'avant ils vivaient dans un appartement mais quand je suis arrivée on est allés vivre dans une maison. D'après mon frère j'étais un bébé plutôt calme mais je n'arrivais pas à m'endormir sans qu'on me lise une histoire, c' est mon père qui s'occupait de me lire une histoire à chaque fois que j'allais au lit mais il avait l'air de moins en moins heureux de la lire. Moi je ne remarquais rien grâce à Kaitsu qui m'éloignait mes nos parents se disputaient souvent, ma mère reprochait à mon père de ne pas être assez présent et lui rétorquait qu'elle ne lui laissait pas assez d'espace, plus je grandissais et plus les disputes étaient difficiles à ne pas voir, je faisais semblant mais en réalité je voyais bien que mes parents ne s'entendaient plus. »

Tu t'arrêtes en repensant à cette époque, on aurait dit que pour votre père vous n'existiez pas Kaitsu et toi, ta mère avait beau faire tout ce qu'elle pouvait pour faire illusion c'était flagrant qu'il n'avait que les combats de pokémons en tête...

« Les enfants du village se moquaient un peu de nous en disant que notre père avait beau n'être jamais là il ne gagnait quand même aucun de ses combats et nous montraient fièrement les badges gagnés par leur père. Kaitsu ne supportait pas ça mais moi je m'en fichait un peu, tant que mon frère était là tout allait bien... Et puis un jour mon père n'est pas rentré, il écrivait des lettres toujours très courte à notre intention et aucun de mes deux parents ne demanda le divorce malgré la rupture qu'il s'était créée entre eux. Kaitsu a commencé à se bagarrer à l'école ne supportant plus les remarques des autres élèves et c'est là que j'ai commencé à me couper du monde, je n'avais pas d'amis et je ne faisais que suivre mon frère partout, on aurait dit un pokémon cherchant son dresseur... Je ne supportais plus d'être loin de lui et c'est comme si le destin le savait car lorsque mon frère redoubla sa classe moi j'en sauté une et étant donné le peu d'enfants dans le village les enseignants n'eurent pas d'autre choix que de nous mettre dans la même classe. »

Sûrement l'époque la plus heureuse de ton enfance, être dans la même classe que ton frère te faisais te sentir bien et tu oubliais peu à peu le silence de ton père, mais Kaitsu n'oublia pas lui, il ne le supportait pas.

« Mon frère s'est alors mis en tête de devenir lui aussi un dresseur pour pouvoir combattre mon père, ma mère refusa d'abord ayant peur que Kaitsu devienne lui aussi obsédé par les combats mais face à la ténacité de mon frère elle craqua et lui offrit un évoli pour son anniversaire. Oui c'est une belle coïncidence que le Collectionneur m'ait donné un évoli en starter n'est-ce pas ?... Après que mon père soit partie ma mère s'était beaucoup rapproché de nous et nous étouffer un peu alors ça m'avait surpris qu'elle laisse Kaitsu s'entraîner avec un pokémon en sachant que c'était pour partir de la maison. »


C'est là que venait la partie difficile, tu déglutit et prends de longues respirations, tu dois continuer sinon raconter tout ça n'aurait servit à rien...

« Après que Hellen, l'évoli de mon frère, ai évolué en Noctali Kaitsu a décidé qu'il était temps pour lui de partir à l'aventure, il voulait combattre pour pouvoir se venger de notre père et d'un côté... je dois avouer que j'en avais envie aussi. »


Tu guettes une réaction mais Tim ne bouge pas et t'écoute attentivement sans montrer aucun jugement, tu continues donc à parler mais tu te détaches du récit, tu te fais croire que cette histoire ne te concerne pas pour ne pas craquer quand tu l'as racontes.

« Mon frère est partit avec un bateau qu'il avait loué mais il était tellement excité qu'il n'a pas regardé la météo... cette nuit là... il y a eu une tempête... Quelques jours après on est venu annoncé à ma mère que le bateau avait été retrouvé en pleine mer, éventré. Ils n'ont ni retrouvé son corps ni celui d'Hellen, je me suis complètement effondrée... »

Ton regard devient sombre et ta voix n'est plus qu'un souffle que seul ton pokémon peut entendre, tu détestes lui parler de ça mais c'est indispensable, parce que tu veux qu'il sache que tu lui fais confiance.

« J'-J'ai commencé à ne plus vouloir manger et à ne plus sortir de ma chambre, je ne faisais que pleurer toute la journée, je devenais une vraie loque... Et ma mère tentait de m'aider, elle tenait bon et se raccrocher à un espoir, elle n'arrêtait pas de me répéter qu'ils allaient le retrouver mais je ne voulais rien entendre. Puis j'ai commencé à en vouloir à mon père, je rejetais toute la faute sur lui, mon père qui était je ne sais où et qui n'ai pas venu nous voir de toute cette période, maintenant que je te dis ça je me rends compte que même si d'un côté j'avais de bonnes raisons de lui en vouloir je n'aurais pas du tout mettre sur son dos pour me soulager. Il y a eu une période où j'en ai même voulut à mon frère, je n'arrêtais pas de me dire qu'il m'avait laissé toute seule ici exprès, je lui en voulais de ne pas avoir tenu sa promesse de toujours être là... »

C'était idiot cette colère envers le monde entier, je rejetais tous ceux qui voulaient m'aider et je ne supportais plus ma mère, ça me soulageais un moment de maudire le monde entier puis je me morfondais de nouveau, une spirale infernale...

« Et un jour ma mère m'a obligée à sortir de la maison et j'étais tellement fatiguée que je n'ai rien répliqué, c'est là que j'ai trouvé une brochure de la Pokémon Community, je ne supportais plus d'être seule dans les endroits où j'allais avec Kitsu. Je ne supportais plus d'être dans ma propre maison, il y avait trop de souvenirs et de larmes dans cette village, trop de personnes me regardant avec pitié ou compassion, j'ai décidé que j'irais ici. Ce ne fut pas facile avec ma mère, j'étais le dernier enfant qu'elle avait auprès d'elle et je voyais bien que ça lui faisait de la peine... mais je n'en pouvais plus de rester dans tout ce malheur et d'un certains côté... je sais bien que c'est horrible mais... je n'en pouvais plus de son malheur à elle non plus... »

Tu sens tes yeux te piquer mais les larmes ne sortent pas, elles ne sortent plus quand tu parles de cette époque, tu l'as sûrement trop pleuré pour que les larmes puissent encore couler. Tu t'allonges aux côtés de ton starter les bras croisés derrière ta tête, vous regardez les nuages passer au dessus de vous, tu te sens plus calme mais vous savez tout les deux que ça n'est pas finit, tu n'as pas encore dit le rôle que joue la lettre dans tout ça...

« Cette lettre... l'écriture est de mon père mais la lettre vient de ma maison. Il ne serait pas revenu si il n'y avait pas été obligé... C'est sûrement par rapport à mon frère. »

Il faut croire que l'espoir est comme un virus, il se propage à une très grande vitesse et vous ne vous rendez pas tout de suite compte que vous êtes infectés... Ta mère t'a transmis ce virus et il ne t'a plus quitté, tu commences tout juste à en sortir les effets néfastes après qu'il t'ai mis dans un état de torpeur, l'espoir brisé peut soit faire avancer soit vous briser vous aussi, tant que le doute est là et que ton espoir est encore là tu ne sais pas de qu'elle façon tu vas réagir, vas-tu enfin pouvoir avancer ou t'arrêter devant l'obstacle ?

Tu es complètement figée, tu es bien dans cette position finalement, pourquoi voudrais-tu en sortir ?  Du coin de l’œil tu vois la lettre qui semble te narguer, ton cœur bat de plus en plus vite mais tu sais que Tim ne te forcera pas, tu sais que si tu veux t'enfuir en laissant la lettre derrière il te laissera faire, il l'emportera avec lui en pensant que peut-être un jour tu voudras la lire mais il ne te la fera pas lire. Cette décision tu dois la prendre seule et tu le sais, c'est pour ça que tu n'a pas pris tes autres pokémons, parce qu'ils auraient voulus savoir ou t'aurais dis de le faire, Tim lui est plus calme qu'il ne l'a jamais été et se contente d'être là pour toi, si tu craques il sera là. Tu le prends dans tes bras et respires longuement son odeur, tu as peur de ce qu'il y a dans cette lettre mais tu sais qu'il sera là, tu tends ta main tremblante vers la lettre et l'ouvres d'un coup. Tes yeux parcourent la lettre puis les articles qui ont été glissés dans l'enveloppe, ta main tremble... de tristesse ? Non, c'est de la colère, juste de la colère et rien d'autres. Des larmes coulent et tes yeux sont plus vides qu'ils ne l'ont jamais étaient, tu pleures sur cette lettre et tes larmes ne s'arrêtent plus, et puis un murmure, sans émotions.

« Je vois. »

Et c'est tout, qu'y a t-il dans cette lettre ? Pourquoi es-tu dans un tel état Mika ? Ton starter lit puis comprend, et lui aussi est en colère, le si sage et compréhensif évoli se met en colère. Mais vous n'avez pas le temps de faire éclater cette colère car un craquement de brindilles vous fait comprendre que vous n'êtes plus seuls, c'est seulement à ce moment que tu remarques qu'il fait nuit... tu ranges la lettre dans ton sac et essaies d'essuyer tes larmes, sans succès. Quelque chose arrive, ''quelqu'un'' te fait comprendre Tim. Tu te relèves et tant pis pour les larmes, après tout ça n'a pas d'importance, plus rien n'a d'importance maintenant...

Spoiler :

   
© BBDragon


L'encre de tes larmes-ft Lucas & Idaliénor 117446MikaparMaxSigna
Lucas Emerillon
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Région d'origine : Johto
Âge : 24 ans
Niveau : 61
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Lucas Emerillon
est un Adulte Meneur d'Étage
Silence.
Silence dans les plaines.
Silence dans les arbres.
Silence le monde.

Personne aux alentours. Sauf toi. Tu es là, seul, à la lueur du croissant de lune régnant sur les cieux obscurs et propageant sa lumière sur la petite Terre avec une force si grande que tu t'en sentais presque écrasé, presque happé par celle-ci. Mais tu restais là, continuant de viser dans le noir total les arbres. Cela faisait maintenant quatre jours précisément que tu avais retrouvé un semblant de ta vie habituelle. Le sport. Le sport avait  fini par revenir. Tu avais du réconfort dans le sport, un moyen de décompresser, de délier cette boule qui te tordait constamment le ventre, de ne pas te sentir inutile, de continuer à avancer et de progresser, mais surtout de réfléchir posément, de transpirer et de laisser sortir toutes les idées mauvaises qui t'avaient si facilement attiré vers la chute lors de l'appel de ta mère. Cela te faisait du bien, et tu t'en sentais énormément soulagé. Toujours, de nouveau, un sourire satisfait se dessinait sur ton visage trempé par les gouttes de sueurs, comblé par les efforts accomplis. Mais ton plus grand bonheur restait de voir tes compagnons dans le même état, transpirant mais souriant. Sans doute le meilleur bonheur que tu puisses jamais avoir dans les mauvais moments où tu essayes de tourner tranquillement la page, de te remettre sur les bons rails et de continuer ta longue route vers ce sommet qui t'appelle chaque jour un peu plus. Toujours, tu le revoyais dans ton esprit ce sommet, scandant ton nom à tout va avec une joie si forte que c'en était presque jouissif. Tu étais continuellement attiré par ce sommet, cette destination dorée qui n'attendait que toi … C'était en tout cas ce que tu pensais jusqu'à ce que ton monde ne s'effondre avec la perte de ton père. Avec les jours, tu avais compris que le chemin n'était pas qu'une ligne droite, et qu'il fallait parfois en venir à prendre des dérivations. C'est ainsi que tu avais commencé un nouveau sport auquel tu avais pensé jeune mais que ton immaturité t'avait poussé à oublier petit à petit : le tir à l'arc. Quatre jours une nouvelle fois. Quatre jours que tu t'y étais mis. Avec un léger pincement au cœur, tu avais demandé à ta mère de récupérer la guitare que ton père t'avait offert pour lui envoyer à la place cet arc. Pas forcément très athlétique. Pas forcément très puissant. Mais un arc, simple mais parfait. Le lancement de la machine que tu étais. Tu avais trouvé une fille du nom d'Idalienor Edelwen, qui en pratiquait apparemment régulièrement, et avait commencé à apprendre à ses côtés, à découvrir les joies du tir à l'arc avec elle. Tu n'étais pas spécialement talentueux, pas spécialement fort, mais tu t'éclatais bien, et cela te permettait de te détacher de tout le reste, de profiter de l'instant présent. Et toujours ce sourire. Toujours.

Ce sourire.
Ce sourire infini.
Ce sourire comblé.
Celui qu'on espère tous avoir.

Il était là, tandis que tu t'en revenais de l'entraînement du jour, serviette sur la tête, les vêtements trempant dans ta propre sueur, ta peau dégoulinant comme s'il avait plu. Ton souffle, court, mais puissant, et surtout vivant et frais. Annonciateur d'une bonne journée. Si toute la journée avait pu durer ainsi, si ta vie pouvait devenir aussi bonne, tu serais déjà le plus heureux des hommes. Mais comme tu l'avais si bien compris dernièrement, le destin n'aime pas que tout se passe comme prévu. Il avait déjà commencé à agir, déjà commencé à resserrer son étreinte sur toi, sur les autres, à faire tout basculer d'un seul coup d'un seul. Là, devant toi, alors que la hutte paraissait dans l'approche de l'aurore, une ombre aux formes familières se détacha subitement de celle-ci pour s'engager en direction du désert. Mikato. Elle n'était pas seule, suivi très probablement par son starter. Le doute s'installa un court instant sur ton visage, les questions commencèrent à se poser. Puis tu chassas rapidement cela, te disant qu'elle ne devait que vouloir profiter du lever de soleil avec son plus proche compagnon. En une seconde, ton air souriant revint s'afficher magnifiquement sur tes lèvres, et tu rallias sans tarder la hutte, achevant de t'essuyer les cheveux pour ne pas salir l'intérieur. L'entrée, et même le reste des lieux étaient d'un calme plus assourdissant que jamais. C'en était lourd, contrairement à l'ambiance posé qui régnait dans la nuit. Un gloussement non voulu se fit durement entendre, et te poussa à avancer vers la cuisine. Tu avançais lentement mais tranquillement vers la pièce, et pourtant, tu ressentais un certain malaise. Tu avais l'impression que ce que tu faisais n'allait pas te plaire au bout du compte, mais tu continuais d'avancer, tiré par une curiosité insatiable. Bientôt, la cuisine parut devant toi, plongé à moitié dans l'obscurité, seulement éclairé par la lumière de la lune qui traversait par les fenêtres grandes ouvertes. Le petit vent frais nocturne qui soufflait, soulevant les choses les plus légères, les papiers. Ton regard n'attendit pas pour s'accommoder aux formes, et tes yeux repérèrent immédiatement le tas de lettres quelque peu éparpillé, mais heureusement encore sur la table, par ce petit souffle doux mais froid. Le facteur était passé tôt, en cette matinée. Tu fixas quelques minutes ces lettres. L'envie de les lire ne te venait pas même un instant, mais elles attiraient tout de même ton attention. Ils auraient dû se trouver dans la boîte aux lettres improvisé après tout.

C'est sûrement Mikato. chuchotas-tu tout haut.

Mais cela n'arrangeait pas ton affaire ? Pourquoi avoir fait cela ? Les questions commencèrent à fuser dans ta tête, mais très vite, tu les chassèrent, te disant que tu étais un peu trop curieux pour le coup. Un peu fatigué aussi. Il n'y avait absolument pas de quoi s'inquiéter, ou simplement douter. Tu en avais la conviction. Ton esprit se mit donc à vagabonder un peu partout dans la pièce pour voir ce que tu pouvais faire, et l'envie de boire te vint subitement. Chopant dans le frigo commun une canette d'Ice Tea, tu commenças à la boire gorgé par gorgé tandis que tu te dirigeas dans ta chambre, légèrement en bazar. C'était bizarre de se rendre compte à quel point tu avais été bordélique depuis le début du mois, ne réfléchissant même pas à ce qui t'entourait sinon au ciel et ton père qui s'y trouvait peut-être. Un soupir, une nouvelle gorgé de fraîcheur, et toute ta masse vint s'effondrer sur ton lit, tandis que ton regard dériva parmi les étoiles qui décoraient encore le ciel noir. Ta respiration devint alors silencieuse, lente … Et tu te perdis parmi ces étoiles, parmi cette multitude de petites lumières, ce paysage clair-obscur aux sensations si froides, mais qui réchauffaient si bien ton cœur, ton esprit. Cela faisait bien longtemps que tu n'avais plus ressenti un tel sentiment d'apaisement, de plaisir. Ton sourire de satisfaction, qui ne t'avait pas quitté, avait laissé la place à un sourire de complaisance, d'appréciation de l'instant présent. Et soudain, le silence laissa place aux bruits. Le vent. La nature. Les Pokémon, les feuilles. Tout sembla prendre vie en même temps. Tout semblait s'être engagé dans une mélodie coordonnée, chacun y allant de sa note, de son ton. Un concert symphonique pour les oreilles. Ton cœur commença à battre de plus en plus fort, de plus en plus vite, poussé par l'émotion de ce moment. Bientôt, ce fut comme si tu n'entendais plus que ce dernier, prêt à exploser dans ta poitrine avec tant de violence que c'en devenait presque insupportable. Mais tu restais là, calme, quittant tout de même le toit céleste pour tourner le regard vers la cuisine accessible directement par ta chambre. Le tas de lettres était là, encore, attendant qu'on s'occupe de lui. Ton esprit était vide de réflexion, mais ton sourire avait finalement disparu pour laisser place à un air impassible, peut-être interrogé. Ton regard devint plus pensif, à nouveau curieux. Tu te rendais bien compte que cette pile n'était pas là pour rien. Mais tu n'arrivais pas à comprendre la raison de sa présence. Jusqu'alors.

(Lucas.)

Le ton était condescendant, limite dur. Tu n'eus même pas besoin de le voir pour comprendre : Kitsu venait de se connecter à ton esprit, et parut progressivement à travers la porte, se dirigeant vers toi pas après pas, prenant le temps d'allumer la lumière au passage. Que faisait-il là ? Pourquoi venait-il te parler, lui qui semblait te vouer une haine immense à cause de l'autre jour ? Les questions se succédèrent les unes les autres, et ton visage devint inquiet. Tu n'arrivais pas à comprendre pourquoi il venait te parler.

(Qu'y … Qu'y a-t-il ?) répondis-tu, toujours perplexe.
(Lis cela.) dit-il simplement, te tendant un post-it.

Tu n'attendis pas pour attraper le petit papier vert fluo. Quelque y était écrit. Tu compris bien vite qu'il s'agissait d'un mot de Mikato. Pris d'un mouvement instinctif, tu approchas au plus près le message et en lut chaque partie avec une patience presque exemplaire. « Je pars me promener avec Tim, ne m'attendez pas pour le repas. Ah et Lucas je suis désolée de te demander ça mais est-ce que tu pourrais essayer de garder un œil sur les plus petits ? J'ai peur que Shira ne s'en sorte pas seule ... » disait-elle. Cette fois, ton visage laissa place à de l'angoisse. Quelque chose n'allait vraiment pas.

(Que … Que dois-je en déduire ?) demandas-tu.
(*soupire* … Je te pensais que tu serais plus intelligent que cela. Bon, écoute. Je ne t'aime pas, mais je sais qu'elle t'écoutera, au moins un peu. Elle …) il sembla retenir un gloussement. (Elle n'avait pas l'air bien, et je n'ai absolument rien pu faire … Je ...) il se retint de nouveau un instant. (Elle a reçu une lettre, ce matin. Je l'ai vu. Elle semble extrêmement importante pour elle, mais je n'en sais pas plus. Je sens … Qu'elle était angoissé. Qu'elle avait peur de quelque chose. Il lui faut un soutien, quelque chose, quelqu'un. Tim, son Evoli ne pourra pas l'aider tout seul, je le sens. Moi je ne peux rien faire, mais toi, peut-être …) continua, avec une espèce de rage incontrôlable dans sa voix.
(Tu as raison. Il faut tenter.) dis-tu, répondant avec un ton déterminé.
(Je ne continuerai pas à te faire confiance pour autant, ni même à te pardonner, mais je ne peux pas nier ton existence, ni ton lien avec Mikato. Alors maintenant, cours la rattraper, sinon je me chargerai de ton cas immédiatement.) dit-il, achevant la achevant la conversation.

Tu ne te fis pas prier pour sauter de ton lit, perdant de tout le reste pour ne laisser qu'une certaine angoisse sur ton visage, sur tes agissements. Attrapant les Pokéballs de Freed, Zéro et Piou, bien que ce dernier n'avait toujours pas pris le temps d'y retourner et se retrouvait donc actuellement à te suivre calmement, semblant dire quelque chose à Kitsu qui devait probablement être qu'il te surveillerait et agirait au moindre problème pour t'empêcher de faire une nouvelle connerie, et chopant au passage deux-trois affaires randoms piégés dans ton sac à dos, tu t'élanças au dehors, se dirigeant vers la première destination qui te venait en tête : le terrain de tir d'entraînement où se trouvait encore très certainement Idalienor. Car même si tu savais qu'il y avait une chose que tu puisses agir sur les événements, tu savais aussi très bien que seul, même aux côtés du starter de Mikato, tu ne pourrais très certainement pas changer grand-chose. Il te fallait donc quelqu'un pour te suivre et t'aider à réconforter la Mentali, ou la raisonner, au choix de la situation. Et tu n'avais trouvé que la Pyroli pour t'aider, sûrement la seule en dehors de toi et Mikato de réveillée à cette heure-ci. Tu courais donc à travers les arbres de la forêt tropicale, fouillant chaque arbre pour te souvenir du chemin. Bientôt, tu reconnus les lieux, mais n'y trouvas rien. Tristesse. Tu te sentais prêt à faire demi-tour, dépité, et se préparant à courir partout pour retrouver la trace de la Mentali. Lorsque qu'un mouvement dans l'air te fit rappeler une chose : Idalienor avait installé une illusion autour du « terrain de jeu » pour permettre une immersion complète dans l'entraînement. Son Zoroark, qui en était l'origine, devait t'avoir repéré et était en train de la défaire. Bonne réponse, puisque sa dresseuse finit par apparaître devant toi, arc toujours en main et une flèche prête à être décochée. C'était passé de peu que tu en prennes une entre les deux yeux.

Désolé de revenir te déranger, mais j'ai absolument besoin de toi. Déjà, je voudrais savoir : connais-tu une Mikato Suzoy ? demandas-tu sans laisser le temps à Idalienor de répondre.
Tu ne me déranges pas, t'inquiètes. Oui je la connais c'est une amie pourquoi ? répondit-elle.
Bien. Alors-suis-moi ! lanças-tu alors sans plus de précisions.

Tu ne savais rien précisément de la situation, et de ce que tu connaissais, le ton quelque peu apeuré s'était chargé de tout transmettre à la Pyroli … Tu l'espérais. En tout cas, elle semblait te suivre. Maintenant, le plus important était de retrouver Mikato. Mais où pouvait-elle être allé ? Le choix était malheureusement assez vaste, et le temps réduit. Il allait falloir courir. Tournant rapidement le regard vers Idalienor et surtout Piou, tu indiquas d'un mouvement de tête que tu allais accélérer et n'attendit pas de réponse pour t'élancer, espérant te faire suivre de près. Tu ne faisais pas vraiment attention si tu étais vraiment suivi, bien trop occupé par la raison de ta course, mais sans doute que le Brasegali avait fini par attraper Idalienor dans ses bras pour éviter qu'elle ne s'épuise, et effectuait de toute façon, maintenant, des sauts énormes comme il en avait la possibilité de le faire, te suivant de très près. Toi, tu courais, encore et encore, soufflant, soufflant encore, soufflant continuellement, sans t'arrêter. Tes yeux passaient de la droite à la gauche en une seconde, scrutant chaque détail, chaque forme étrange ou familière, mais rien. Rien ne semblait vouloir apparaître. Cela faisait déjà dix minutes que tu avais commencé à courir, et ta course folle commençait à faire son effet sur ton corps désormais engourdi par la douleur. Tu en faisais total abstraction, te contentant de serrer les dents pour supporter et continuer d'avancer. La forêt, il fallait faire une croix dessus. Bien trop vaste et sombre sur ce que tu n'avais pas exploré pour que Mikato s'y soit rendu. Restait le désert, la grotte luminescente et les cascades alentours. Tu éliminais déjà l'idée du désert, celui-ci étant bien trop à découvert et bien trop froid pour avoir attiré la Mentali. La grotte alors, sans doute. Vous n'étiez vraiment pas loin, ce qui était bon pour vous. Indiquant de te suivre de nouveau, tu repris ta course, te dirigeant vers l'entrée des galeries souterraines.

Mais il n'y avait rien.
Rien que le silence.
Rien que la mort.
Rien que l'obscurité.

Pas la moindre trace d'un éventuel passage, et ce n'était pourtant pas difficile de savoir si quelqu'un était passé par ici en raison du sol légèrement boueux provoqué par la cascade qui tombait non loin de là. Où pouvait-elle être allé ? Que pouvait-elle penser en cet instant ? Les questions revinrent en tête, un peu différentes mais toujours aussi interrogés, mêlés cette fois à de l'inquiétude. « On repart. » dis-tu alors, au moins à Piou, après deux minutes de pause pour vérifier si tu ne trouvais rien. Il ne restait que les cascades. Le meilleur trajet se situait en bordure de la forêt, qui passait à travers certains ruisseaux parfois assez larges. Tu t'empressas donc de trouver le chemin tracé par l'Homme et commença à le suivre sur tout son long, fixant ces cascades et ces étangs, ces lacs situés en contre-bas. Mais rien. Rien de rien. Petit à petit, tu commenças à désespérer, à perdre toute forme de calme, à vouloir crier. Mais tu te contins. Aucune raison de réagir ainsi. Mais tu ne la trouvais toujours pas, et ça t'agaçait passablement. Tu aurais dû prendre Aegis avec toi. Il t'aurait largement aidé. Tu te sentais si bête de l'avoir oublié. Tu en serrais même les poings, tandis que tu revenais sur tes pas pour poursuivre la recherche de l'autre côté du chemin praticable. Mais là encore, rien. Vraiment rien. C'était très étrange. Rien du tout. C'était comme si elle s'était volatilisé. Rah ! Finalement, tu finis par stopper ta course, complètement épuisé, enfin forcé de reprendre un semblant de souffle. Haletant à coups de grandes bouffées d'air, tu t'étais appuyé sur un arbre, regardant Piou et probablement Idalienor avec lui.

Je ne la retrouve pas. Je sens que ça va mal finir ... dis-tu entre deux halètements.
Cette lettre... lança subitement une voix dans la nuit.

Les mots étaient faibles, presque silencieux, seulement transmis par le vent, mais tu reconnus immédiatement son origine. Elle était là, non loin d'ici. Oui, elle était là, tu en faisais la certitude. Cherchant alors sa position dans tous les sens, tu t'aperçus d'un petit passage parmi les arbres que ces derniers cachaient d'une certaine façon ; bien que le passage était extrêmement facile à passer ; et qui donnait sur une nouvelle cascade. Elle … Elle était là, assis au sol, contemplant ce qui devait être une lettre aux côtés de son Evoli, même si la nuit, couplé aux gouttes de sueurs qui perlaient encore ton corps endolori t'empêchait de voir correctement. Mais c'était elle, tu en étais certaine. Tu aurais reconnu ses formes entre mille … Sûrement. En tout cas, elle était là, et semblait discuter avec son compagnon.

l'écriture est de mon père mais la lettre vient de ma maison. Il ne serait pas revenu si il n'y avait pas été obligé... C'est sûrement par rapport à mon frère. reprit-elle.

Son père ? Sa maison ? Obligation ? Frère ? Les informations s'enchaînèrent si vite que tu avais l'impression d'avoir entendu un TGV te passer dans les oreilles en quelques secondes. Ton cerveau mit du temps à engranger totalement tout ce qui venait d'être dit, le temps pour Mikato de déchirer dans le silence sa lettre pour en découvrir son contenu. Ton regard tourna vers Piou et sans doute Idalienor, puis de nouveau sur Mikato. Elle semble figé désormais, dans le silence et dans le vide nocturne, puis lentement, mais sûrement, des gémissements silencieux commencèrent à se faire entendre. Elle s'était mise à pleurer. Tu serras les dents. Tu voulais aller la voir maintenant, l'entourer de ton corps encore chaud de ta course folle, la réconforter comme elle l'avait fait pour toi, la sauver de ses tourments, mais tu te retins. Tu savais que cela se passerait mal, que tu ne ferais que la rendre encore plus triste. Il fallait attendre encore un peu. Juste un petit peu. Tu te tournas de nouveau vers Idalienor, et fit alors un signe comme si tu te cousais la bouche à l'intention de celle-ci. Puis tu t'affalas légèrement contre le tronc d'arbre derrière lequel tu te trouvais. Les gémissements seuls continuaient d'alimenter la vie de cet instant. Tu les ressentais, ces gémissements. Il n'y avait pas que de la tristesse, tu ne le savais que trop bien pour avoir eu les mêmes, mais aussi de la colère, presque de la haine envers quelque chose, quelqu'un. Était-ce ce fameux père ? A cause de ce fameux frère ? Aucun moyen de le savoir, mais elle continuait de pleurer, et toi aussi, tu avais commencé à pleurer, sûrement moins, mais cela restait des larmes. Des larmes sincères.

Tu te rendais compte de ta bêtise.
D'avoir pleuré et d'avoir cru être le seul à souffrir.
D'avoir manqué de la briser.
D'avoir oublié qu'elle était aussi humaine que toi.

Tu compris alors à quel point avoir été comme tu fus pendant ces deux dernières semaines n'avait été que mauvais pour les autres, pour elle ; quand bien même aucun de vous n'aurait pu s'en apercevoir. Maintenant tu comprenais ton erreur, l'erreur d'avoir été ainsi depuis la mort de ton père. S'il avait été là, il t'aurait mis un sacré pain au visage pour te corriger. Ce rêve que tu avais fait après avoir manqué de frapper Mikato, tu t'en souvenais maintenant. Tu t'en souvenais parfaitement. Maintenant tu savais pourquoi il était apparu, pourquoi il avait agi. Ce que tu avais déjà compris ce jour-là, tu le comprenais d'autant plus désormais. Aller de l'avant. C'était ce qu'il fallait faire désormais. Tu n'avais plus à te lamenter, plus à déprimer, plus à rester seul. Il fallait … Redevenir Lucas. Reprendre ta vie en main, continuer de marcher vers ce sommet tant recherché. Mais tu n'allais pas y aller seul, et aujourd'hui, il était temps pour toi de sauver quelqu'un de la tristesse qui t'avait toi-même consommé. Il était d'agir.

Mikato. appelas-tu, sortant de ta cachette et marchant sur une brindille pour attirer l'attention.




Lucas
« Le brasier qui brûle en moi est éternel. »

Idalienor Edelwen
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Idalienor Edelwen
est un Adulte Médecin Itinérant


L'encre de tes larmes
Avec Mikato Sozuy et Lucas Emerillon
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas sur Touga. On arrive déjà à la fin du mois de juillet. C’est passé si vite que je n’ai pas encore eu le temps de vraiment apprécier ces vacances à mon sens. Demain, je pars pour mon cours d’été à Lavandia. Cette étape est le point final de tous tes démons. Si tu arrives à passer cette épreuve, tu seras capable de faire enfin ton deuil. Sur cette île, il s’est passé énormément de choses. Il y eu les retrouvailles avec Josh qui ne se sont pas du tout passées comme je l’aurais voulu. J’ai rencontré le préfet des phyllalis, fait la connaissance d’un garçon assez atypique, et j’ai fêté l’anniversaire d’Aria en lui offrant mon cadeau. Pleins de choses donc n’est-ce pas ?

Mais il y a aussi eu des nouvelles d’une amie précieuse : Max. Au début de l’été, elle m’a demandé de l’aider par rapport à sa blessure à la main. Le poison se répandait toujours plus et à terme, elle court à la paralysie de sa main. Chose que je n’accepterais évidemment pas. Cela fait presque un mois que mes recherches ont commencées, et pour l’instant c’est pas encore gagné. Il faut que j’arrive à trouver la bonne combinaison pour bloquer le poison et c’est assez compliqué. J’ai travaillé avec l’herboriste pour trouver des pistes mais il me reste des tests à faire avant. Je suis pleine d’espoir, je vais y arriver. Je ne peux pas flancher. J’ai fait une promesse.

L’environnement de Touga m’a donné une autre idée. M’entrainer au tir à l’arc. Si je ne le fais pas assez régulièrement je vais perdre la main. Alors le matin, je viens très tôt pour éviter la chaleur avant de m’installer un parcours. Avec mon arc chasse, je parcours les arbres. Ma condition préférée pour le tir. Je ne pouvais pas rêver mieux. Sur Lansat, je n’ai pas le temps de faire ça à cause des cours mais ici c’est différent. Et j’ai même un apprenti. Un nouveau. Je me serais bien entrainer à nouveau avec Cael mais ici j’ai à faire avec une toute autre personne. C’est le préfet des Noctalis, Lucas Emerillon. Au début, j’ai été impressionné de voir qu’il voulait que je lui apprenne. Il doit avoir deux de plus que moi, et deux têtes de plus au passage. Mais petit à petit je me suis habituée, et je dois dire qu’il est un très bon élève.
Cela fait déjà quelques jours que tous les matins, vers 5 heures, on se retrouve dans la forêt pour tirer. Je viens toujours un peu plus tôt que lui pour installer les cibles.  Puis on tire. Je lui montre les bons gestes et je l’aide à les améliorer. Je lui donne aussi quelques conseils que je tiens de l’expérience et des compétitions que j’ai pu faire par le passé. C’est très enrichissant comme expérience. Transmettre son savoir aux autres est quelque chose de passionnant.

Mais avec ça, je tire moins. Ça ne me dérange pas plus que ça mais aujourd’hui j’avais envie de me tester un peu, voir jusqu’où je peux aller. Alors quand il repart, je me replace au début de mon parcours pour le faire d’une nouvelle façon. Je vais essayer de le faire le plus vite possible. Je cours et je tire. Pratique répandu parmi les archers confirmés que je veux absolument essayer puisque l’environnement me le permet. Une grande inspiration et je me lance, la course est folle. Il faut armer, viser et tirer tout en courant. Exercice bien plus difficile qu’il n’y parait. A la fin du parcours, j’ai le souffle court et constate la performance que je viens de faire. Aucune de mes flèches n’est hors cible, mais elle reste en majorité à l’extérieur. Il faut que j’enchaine les actions plus vite. Je me replace au début pour recommencer. Cette fois j’ai mémorisé le parcours alors mes actions s’enchainent mieux. Mes jambes courent toutes seules, je n’ai plus besoin d’y penser. J’arrive à la dernière cible. J’arme mon bras d’arc quand Ruru apparait à mes yeux. Comment ça Lucas est revenu dans la zone ? Ma Zoroark brise alors son illusion, dévoilant le préfet Noctali à quelques mètres de moi. Je ne détourne pas le regard de ma cible et abat ma dernière flèche. Parfaite. Mes épaules se détendent et je me tourne vers Lucas. Pourquoi me parle-t-il de Mikato ?

Tu ne me déranges pas, t'inquiètes. Oui je la connais c'est une amie pourquoi ?

En disant cela, il a l’air assez inquiet et j’en ignore la raison. Il me demande de le suivre.

Très bien j’arrive.

En quelques secondes, Lucas venait de se lancer dans une course folle. Sans trop comprendre, je place mon arc autour de moi et le suit comme je peux. C’est qu’il court sacrément vite. Alors que j’allais accélérer le pas, le Braségali du préfet m’attrape dans ses bras et se met à faire des sauts impressionnants. Alors c’est ça la force de l’évolution finale de Poussifeu ? Je m’accroche à mon coup et regarde autour de moi. La vue que m’offre le pokemon feu est idéale pour les recherches. De toute évidence, c’est Mika qu’il cherche. Ruru aussi court après nous pour chercher. Mais les minutes passent et aucune trace de la Mentali. On enchaine les lieux mais toujours rien. On se dirige maintenant vers les grottes. J’en ai entendu parler mais je n’y suis personnellement pas allée. Mais là-bas il n’y a rien. Une courte pause et on repart déjà. Je n’ai visiblement pas mon mot à dire et pour cette fois je laisse faire. Mais Lucas m’inquiète. A la cadence à laquelle il court, il ne va pas tenir encore longtemps.

Les minutes continuent de défiler. Je ne sais même pas ce qu’il cherche exactement. Est-ce vraiment Mika ? Je ne comprends rien. Nous nous arrêtons et je demande au Brasegali de me redescendre. Je me tiens au côté du préfet, constatant à quel point il avait forcé sur son corps. Il prend de grandes inspirations pour essayer de calmer son cœur probablement. Inquiète, je ne peux que regarder sans rien dire. Mais ce qu’il ajoute me convainc de m’intéresser d’un peu plus près à ce qu’il se passe là.  

Mais qui veux-tu retrouver ? Mikato c’est ça ? Explique toi je ne comprends rien.

S’il y a bien une chose que je déteste c’est être dans l’incompréhension. Mais une voix féminine sort de l’ombre. Une lettre ? Et puis cette voix, c’est celle de Mika. Avec Lucas, nous nous approchons un peu plus de la petite voix pour entendre ce qu’elle dit. Elle est assise sur un rocher, une lettre dans les mains et son Evoli à ses côtés. Absorbés par ce que nous étions en train de voir, le silence règne entre nous deux. Que t’arrive-t-il Mika ? Tu as des soucis ? Le préfet a une affreuse mine en la regardant. Je suis sûre qu’il existe un lien différent entre ces deux-là. Ils doivent bien se connaitre. Elle parle ensuite de son père et de son frères. Des évocations trop vagues pour que je comprenne quoi que ce soit mais ce qui est sûr c’est que ça ne va pas du tout vu le ton de sa voix.

Elle mit un point final à sa lecture. Je ne sais pas ce qu’il y avait à l’intérieur mais une multitude de larme coule sur ses joues. Elle pleure de tout son être. Lucas bouillonne, il en a assez d’écouter sans agir. Alors il sort de notre cachette, interpelant avec douceur mon amie. J’en fais de même, et prise d’une folle inquiétude, je m’avance vers elle au plus vite puis je lui sais les deux mains, en signe de réconfort.

Mika, que ce passe-t-il ? Pourquoi tu pleures ?
© BB Dragon




Dernière édition par Idalienor Edelwen le Jeu 25 Aoû - 16:57, édité 1 fois


L'encre de tes larmes-ft Lucas & Idaliénor Ko4m
Le courage est la première des qualités car elle garantit toutes les autres
Mikato Sozuy
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Mikato Sozuy
est un Coordinateur Éleveur


 
L'encre de tes larmes

 
Avec Lucas & Idaliénor

 
Ton frère est mort. Des mots dures, des mots opposés, comment frère et mort pourraient-t-ils aller ensembles après tout ? Mais ce ne sont pas exactement les mots de ton père, non, cela aurait encore été trop gentil, ses mots, les premiers mots de sa lettre sont : ''Bonjour Mikato. Le corps de ton frère a enfin été retrouvé''. D'une écriture fine et droite, sans la moindre once de tremblement, sans le moindre sentiment... Tu avais oublié, la froideur de ses mots, leur dureté, tu avais oublié comme le peu de mots qu'il donnait étaient lourds de sens, comme ce mot : ''enfin'', comme un soulagement. Soulagement que le corps de son fils ait été retrouvé, mort.

Et puis ces extraits de journaux qu'il a glissé dans l'enveloppe, comme si cela pouvait t'intéresser de savoir que c'était des pêcheurs qui l'avaient retrouvés, comme si cela pouvait te rendre moins triste de savoir que ton frère était mort de faim, comme si cela pouvait te soulager de savoir qu'il avait du rester des jours à attendre du secours. Quel besoin avait-t-il eu de mettre ces extraits de journaux dans la lettre, quel besoin avait bien pu le pousser à toutes les découper soigneusement pour qu'elles fassent exactement la bonne taille pour rentrer dans l'enveloppe ? Tu serres les poings jusqu'à ce qu'ils tremblent, tu voudrais qu'il soit devant toi, tu voudrais le gifler, là, maintenant.

Plongée dans ton désespoir et ta colère tu ne reconnais pas tout de suite la personne sortie de l'ombre, elle n'est qu'une ombre parmi les ombres après tout... Mais voilà que l'ombre parle, qu'elle t'appelle par ton prénom et une autre ombre apparaît, tenant tes mains crispées elle aussi te parle, tu lèves alors les yeux vers cette ombre, cette ombre qui n'en est pas une, cette ombre dont les yeux inquiets te scrutent. Ses mains sont chaudes, aussi chaude que les tiennes sont froides, ses mains te brûlent et tu ne supportes plus cette affection et cette chaleur qu'elles t'apportent, doucement tu repousses ses mains et recules de quelques petits pas. Tu ne veux pas leur faire de mal, tu ne veux pas les blesser aveuglée par la colère qui t'envahit. Le soleil se lève et une légère lumière rouge sang parcourt le ciel, les ombres deviennent alors moins floues, leurs traits se font plus précis et pourtant, pourtant tu ne les reconnais toujours pas, tu ne veux toujours pas les reconnaître...

Car si elles avaient été quelqu'un d'autre, si les ombres n'avaient été que des ombres cela aurait été trop facile n'est-ce pas ? Tu te serais simplement enfuie, tu aurais couru aussi vite que possible sans te retourner et sans donner aucune explication. Mais tu ne peux pas leur faire ça à eux, tu ne peux pas partir sans leur donner d'explication et pourtant tu ne peux pas non plus leur en donner une, en tout cas pas la vraie, parce que tu le sais, ils ont trop soufferts pour que rajoutes ton malheur aux leurs... et puis tu les vois, les larmes qui coulent sur ses joues, et tu la sens, leur inquiétude. Alors tu tentes d'essuyer tes larmes et même si elles continuent de couler tu lances un sourire désolé vers ceux qui veulent t'aider, vers tes amis...

« Je suis désolée... Je suis.. »

Mais tes mots se brisent et tu éclates une nouvelles fois en sanglots, ton starter ravale sa colère et vient te porter secours, il a comprit que tu veux les protéger, il a aussi comprit que tu n'y arriveras pas dans ton état. Tu sens qu'il tente de te rassurer et prends une inspiration, il faut juste que tu tiennes encore un peu, encore un petit peu, pour eux.

« J'ai... enfin je... j'ai juste un peu craqué ce n'est rien... enfin, je veux dire... ce n'est vraiment rien... désolée de vous avoir inquiétés... »

Ta voix est complètement fausse, ce n'est pas toi qui parles avec cette voix grave, brisée. Cette voix ce n'est pas toi. Crois-tu qu'ils vont te croire Mika ? Avec tes yeux rougis par les larmes et cette incapacité que tu as de les arrêter, crois-tu que ne pas les regarder dans les yeux pour qu'ils ne voient pas à quel point tu as peur va les duper ? Évidemment que non. Mais que pourrais-tu faire d'autre ? Que pourrais-tu dire d'autre ? Tu te sens tellement faible, c'est à peine si tu tiens sur tes jambes...

Et tout ça à cause de cette lettre, à cause de tout ce qu'elle contient et de ce qu'elle ne contient pas, tout ça par sa faute. Tu savais au fond de toi que ton frère était mort, après un an d'absence il est difficile d'espérer encore, alors tu t'étais préparée au pire comme au meilleur, mais tu avais sous-estimé le pire... Une soudaine envie de courir te prends, tu voudrais fuir toutes ces responsabilités que tu n'as pas demandé tout ces choix que tu n'as pas envie de faire, tu veux fuir loin d'ici, le plus loin possible.

« Je vais partir... je vais à la hutte...»

Tu n'en peux plus de leurs regards inquiets à tous les trois, de ce sentiment de culpabilité qui t'envahit, alors tu fais quelques pas hésitants vers la forêt. Peut-être bien qu'ils voudront te retenir mais Tempest veille au grain et se placera devant chacun d'eux, tes yeux sont complètement vides, seul les larmes en coulent... Mais tes jambes sont tellement faibles, tu as beau te tenir aux arbres pour ne pas tomber lorsque ton pied se prend dans une racine tu t'étales de tout ton long contre la terre, tu tentes en vain de te relever et finis par t'asseoir contre un arbre en ramenant tes jambes vers toi.

Il ne te faut que quelques secondes pour t'effondrer complètement, tu plonges ta tête dans la sécurité relative de tes bras et recommences à pleurer, encore une fois tu te retiens de crier toute la colère et la tristesse qui finira par te submerger. Tu entends bientôt des pas à côtés de toi mais ne te relèves pas, est-ce parce que tu ne veux pas qu'ils te voient comme ça ou juste parce que tu te sens mieux dans ce noir ? Tu n'en sais rien, des mots, une plainte s'échappe de tes lèvres.

« Je n'en peux plus... »

Un nouveau sanglot. Devrais-tu leur dire ce qui te ronge ? Tout ce dont tu as besoin en ce moment c'est d'un peu de calme pour réfléchir, car tu vas devoir prendre une décision, une décision importante. Mais ne voulais-tu pas les laisser loin de cette affaire ? Ne voulais-tu pas prendre ta décision seule ? Mais même si toi tu hésites ton évoli lui ne compte pas te laisser dans cet état, que tu le veuilles ou non tu as besoin d'eux, et malgré son animosité à l'égard de Lucas il sait qu'il peut tout de même lui faire confiance, et surtout il a confiance en Idaliénor. Alors il va vers ta sacoche et en sort la lettre, tu ne bouges pas et le laisses faire, Tempest hésite quelques secondes puis va déposer l'enveloppe devant Lucas, avant de la lâcher complètement il lance un regard triste vers sa dresseuse, il n'est pas sûr que ce qu'il fait soit une bonne chose mais elle a l'air d'être tellement désespéré que Tim ne sait plus quoi faire...

Alors qu'ils lisent et que ton évoli revient vers toi tu te lèves et repars vers la cascade, le son de l'eau t'a manqué et tu frôles sa surface de tes doigts toujours aussi tremblants, la fatigue, la peur, la tristesse et la colère se calment à son contact. Il reste une petite boule à l’intérieur du ventre, tu ne sais pas ce qu'ils vont en penser, et si ils te voyaient autrement après ça ? Après tout tu ne leur a jamais rien dit sur ton frère, même après qu'Ida t'ai dit pour sa mère, même après que Lucas ait perdu son père, ils se sont confiés à toi mais toi tu n'as rien dis, tu n'as pas réussie à te confier à eux. Jusqu'à ce que cette lettre arrive et que tes larmes se mélangent à son encre, tu ne sais même pas si il arrivent à lire... Mais toi tu l'as en tête, tous ses mots gelés ne cesseront donc jamais de tourner dans tête ?

« Bonjour Mikato. Le corps de ton frère a enfin été retrouvé. Ta mère est tombée malade. On a fait l'enterrement sans toi étant donné son état. Il faut que tu reviennes pour t'en occuper. »

Cela avait toujours été comme ça, en lisant ses lettres tu as toujours eu l'impression que chaque mot était une perte de temps, comme si il était beaucoup trop occupé pour écrire un ou deux mots de plus... Mais là c'est pire car tu sens qu'il s'en contrefiche, tu ressens la charge que vous êtes pour lui autant ta mère que toi, tu sais très bien qu'il a voulut faire l'enterrement le plus vite possible pour pouvoir retourner à sa fichu existence enfermée dans les combats. Il se moque complètement que ta mère soit malade, il veut juste que tu viennes t'en occuper pour être enfin tranquille, tes poings se serrent, la colère revient.

Tu n'en peux vraiment plus n'est-ce pas ? Tu t'empêches de pleurer en mordant ta lèvre, tu n'en peux plus d'être aussi faible, de pleurer à longueur de temps, tu n'en peux plus d'être toi. Tempest se met sur tes genoux et essuie celles qui passent tout de même la frontière de tes yeux, elles sont quelques unes à être plus coriaces que les autres. Tu as souvent entendu que pleurer faisait du bien mais c'est complètement faux, en tout cas pour toi. Plus tu pleures et plus tu as envie de pleurer, si tu n'arrivais à t'arrêter tu pourrais sûrement pleurer pendant des jours entiers... Le pire dans cette lettre c'est que ton père a raison, parce que tu ne peux pas laisser ta mère toute seule, tu ne peux pas feindre une seconde fois de ne pas voir son malheur et t'enfuir, tu as déjà eu ta chance et tu en as profité, une année formidable qui t'aura fait grandir.

Tu ne veux pas partir...

Mais c'est impossible pour toi de la laisser seule, et il partira tu le sais très bien, comme il l'a toujours fait. Oui mais...

Tu ne veux pas partir.

Tu veux encore vivre une année de plus ici, tu veux encore rencontrer de nouveaux compagnons, tu veux te faire de nouveaux amis et apprendre à connaître encore plus ceux que tu connais déjà, il y a tellement de choses que tu voudrais faire...

Tu ne veux pas partir !

Mais tu te rétractes soudain, toujours cette foutue boule dans le ventre, toujours cette impression que le verbe ''devoir'' est plus important que ''vouloir'', toujours cette culpabilité qui te rattrape. Derrière toi des pas se font entendre tes deux amis ont sûrement finis leur lecture, sans te lever tu tournes tes yeux vers eux, des yeux remplis de détresse et de peine.

« Vous pensez... »

Tes mots se font hésitants, tu ne sais pas comment formuler ta question et restes un moment dans le doute, puis tu te lances enfin mais ne les regardes toujours pas dans les yeux.

« Je... Je n'ai pas envie de rentrer, ma mère est malade mais... c'est égoïste n'est-ce pas ? »

Tu regardes le fracas que fait la cascade dans le lac mais jettes quelques coups d’œil vers Lucas et Idaliénor, penseront-t-ils que ça l'est ? Il y a toujours ce doute, comme si tout était ta faute et que tu te devais de tout réparer, le soleil est maintenant entièrement levé et tu lèves les yeux vers lui, c'est fou comme c'est beau. Mais tes yeux se voilent, plus jamais un levé de soleil ne sera aussi beau, aussi sauvage que celui-là.

« Je veux rester ici... »

Avec eux, tu ne veux pas encore perdre cette lueur d'enfance dans tes yeux, tu ne veux pas avoir à supporter le malheur de ta mère en plus du tien. Tu veux rester avec eux. Pour toujours si possible...

 
© BBDragon


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Durant ta course, tu n'avais même pas écouté Idalienor. Et ça n'avait pas été faute de l'avoir entendu à chaque fois qu'elle avait parlé. Tu n'avais simplement même plus vraiment fait attention à elle, préoccupé par l'origine de ta course folle. Elle était là, mais c'était surtout parce qu'il fallait bien quelqu'un d'autre car tu avais peur que seul, tu ne puisses rien faire même avec tout le désir du monde. Tu savais Idalienor sympathique et gentille, peut-être avenante, mais tu ne l'avais pas encore vu à l'œuvre pour t'en faire une certitude. Elle était néanmoins très amicale avec toi, et elle pourrait t'être utile pour s'occuper de Mikato. Voilà pourquoi tu avais choisi de l'emmener dans ta petite course. Mais était-ce réellement une bonne idée ? N'était-ce pas exagéré de ramener avec toi d'autres de ses connaissances, de leur faire découvrir, sans doute, une part de Mikato qu'ils ou elles n'auraient jamais soupçonner ? N'était-ce pas … Égoïste ? Tu te posais sérieusement la question, mais il était malheureusement trop tard pour faire marche arrière, pour partir seul, pour aider la Mentali. Pour lui éviter ce que tu avais pu subir ces derniers temps, et ce, pour quelque circonstance qui l'avait poussé à partir se promener si tôt dans la matinée. Et cela te fit réaliser une nouvelle chose : avais-tu fait le bon choix d'obéir à Kitsu en allant retrouver Mikato ? N'était-ce pas là une nouvelle preuve d'un égoïsme profond, un besoin insatiable de découvrir la vérité à n'importe quel prix ? Ton esprit s'embrouillait progressivement dans ce genre de questions rhétoriques, et petit à petit, tu commençais à te prendre … Jusqu'à ce que la voix de la demoiselle Sozuy finisse par transcender dans le silence de la nuit tandis que tu arrivais près de l'arbre où tu t'étais posé en l'écoutant.

C'est là que tu comprends qu'il n'y a aucune question à se poser.
Il te faut simplement agir.
Il te faut simplement réagir.
Il te faut simplement aider.

Alors tu t'es déterré de ta cachette, tu t'es avancé vers cet Mikato qui gémissait en boule, et tu as attiré sa concentration vers toi, te découvrant de tout ton long à son regard attristé et dépité. Malgré la semi obscurité, tu sais, tu sens, tu le ressens jusque dans ta peau : elle pleure. Elle pleure toutes les larmes de son corps, elle pleure ses problèmes, elle pleure sa vie. Elle déverse toute la tristesse qu'elle a su contenir jusqu'à cette fameuse lettre, jusqu'à cet instant où elle a lu les quelques mots qui y étaient inscrits. Elle a craqué. Elle a perdu contre elle-même, contre cette chose qu'elle a pu supporté toute seule. Une attente de réponse ? Une personne disparue ? Toutes les hypothèses étaient viables, et ramenaient toujours à la même conclusion : elle était devenue inconsolable. Tu l'avais parfaitement compris dès le moment où son regard avait croisé le tien. Elle était perdu, perdu au milieu de ce monde. Elle ne semblait même plus te regarder, comme si tu n'étais plus rien pour elle, sinon une forme étrangère, une voix dans la nuit qui a obstrué le silence assourdissant qui l'accablait, un bruit qui l'a coupé dans ce monde où elle s'est enfermé pour pleurer. Elle n'était plus ici, mais bien ailleurs, quelque part entre l'au-delà et la réalité, vagabondant sans but à la recherche de quelque chose pour s'accrocher … En vain. C'est ce que tu avais vécu en perdant ton père, et tu comprenais parfaitement ce qu'elle pouvait ressentir ou même penser actuellement. Rien. Rien de concret. Rien de vivant. Juste des concepts abstraits qui se dessinent dans son esprit pour l'empêcher de perdre la boule. C'était en tout cas ce que tu croyais, jusqu'à voir se former enfin ses traits faciaux si fins, si détruits par la tristesse. Mais elle n'était pas seule : la colère se lisait aussi dans ses yeux. Une colère incontrôlable, une colère contre le monde, le destin, la vie, tout le monde. Mais surtout contre le bonheur. Une rage indestructible pour tout ceux qui vivent sans problèmes, qui ne vivent pas sa tristesse, qui ne la connaissent même pas. Tu avais pensé la même chose il y a quelques temps, à te demander inlassablement pourquoi le destin était-il si injuste ?

Tu te rendais compte de la ressemblance que tu pouvais avoir avec Mikato.
Jamais encore tu n'avais été encore en accord avec quiconque.
Jamais encore tu ne t'étais senti si proche de quelqu'un comme ça.
Jamais encore tu n'avais ressenti un tel sentiment.

Et tu savais surtout qu'elle ne méritait une telle chose. Que personne n'avait à vivre ainsi un tel événement. Alors tu allais l'aider, quoiqu'il advienne, quoiqu'elle pense, quoiqu'elle fasse. Tu l'aiderais comme elle l'a fait pour toi, comme Ginji Labelvi l'a fait pour toi. Tu ne sais comment le faire, mais tu y parviendras. Tu t'en fais la promesse solennelle. En attendant, tu observes Idalienor qui t'est passé devant pour rejoindre Mikato en pleurs, lui prendre ses mains tremblotantes et tenter de comprendre ce qu'il se passe. Mais rien n'y fait. C'est en vain qu'elle s'essaye à l'aider. Elle semble avoir rejeter le monde qui l'entoure, à ne laisser que de rares privilégiés à subsister auprès d'elle, comme son Evoli. Alors la Mentali repousse légèrement sa camarade, puis recule, s'éloigne, s'extrait à sa chaleur amicale. Elle veut être seul, rester seul dans sa colère, dans cette rage qui la consume. Elle doit comprendre qu'elle pourrait mal réagir dans son état. Tu la perçois de plus en plus apeuré, comme cherchant à continuer à supporter seule le poids de sa tristesse. Tu ne lui permettras pas cette erreur fatale. Il faut agir, et le soleil qui pointe le bout de son nez à l'horizon, tranchant parmi les montagnes de sable au loin et les arbres fruitiers et déversant toute sa lumière rougeâtre sur l'oasis et les cascades qui vous entourent … Et sur Mikato, dévoilant un corps meurtri par tout les sentiments mauvais qui l'envahissait en cet instant. Tu la voyais alors comme une bête affaiblie et apeurée … Par elle-même.

Je suis désolée... Je suis... bredouilla-t-elle.

Ses premiers mots. Un rien du tout. Finissant dans une explosion de sanglots, brisés par son état déplorable. Elle semble retenir ses paroles, retenir la vérité. Elle ne veut rien vous dire, rien vous révéler. Elle veut vous protéger, enfin c'est ce que tu penses alors. Vous protéger de ce qui l'a transformé. Aucune chance. Tu ne bouges pas, même d'un cil. Ton égoïsme, couplé à ce désir de la sauver de ce qui la dévore lentement mais sûrement, te pousse même à avancer d'un petit pas en avant en affichant un air intrigué, presque curieux, cachant derrière une mine tout aussi attristé qu'elle peut l'être. Tu veux savoir, pour l'aider, pour la protéger. Tu es trop détruit pour te briser un peu plus en découvrant de nouvelles choses. Tu le sais parfaitement. Alors tu cherches à savoir, pour empêcher les autres de te suivre dans ta chute, et Mikato la première. Ainsi, tu refais un nouveau pas. Tu veux savoir. Tu dois savoir. Et l'Evoli de la Mentali semble d'accord avec toi car il vint auprès de celle-ci pour l'encourager à continuer de parler.

J'ai... enfin je... j'ai juste un peu craqué ce n'est rien... enfin, je veux dire... ce n'est vraiment rien... désolée de vous avoir inquiétés... reprend-t-elle.

Finalement elle n'a rien changé. Elle est seulement parvenu à placer correctement ses mots. Elle semble déterminée à ne rien dire, à ne pas vous faire souffrir avec elle. Sa voix grave et brisée en témoigne. Elle ne pense plus correctement, elle agit par instinct. Un instinct de conservation. Non, elle ne va pas bien, et tu ne te détacheras pas même un instant de cette idée tant que tu n'en auras pas la preuve concrète. Tu continues de rester stoïque, de la regarder sans vraiment la fixer avec ton air curieux, montrant tout de même de l'inquiétude désormais. Rien ne te fera bouger, sauf son propre mouvement. Et ce qu'elle se met soudainement à faire, se dirigeant subitement vers la forêt avec un « Je vais partir … Je vais à la hutte ... » qui donnait presque l'impression qu'elle allait disparaître à jamais. Tu veux faire un pas pour l'arrêter mais l'Evoli de Mikato s'interpose entre toi et elle, avec un air menaçant. Ton visage trahit alors face à son agissement une moue dépité, abandonnant presque la tâche que tu t'étais donné d'aider la demoiselle. Cela ne dure qu'un instant, avant de la voir s'affronter lamentablement au sol après moult tentatives pour se maintenir debout, allant alors se recroqueviller contre un arbre pour y pleurer de nouveau. Tu serres les dents. Pas le choix, tu sautes au-dessus de l'obstacle Pokémon et commence à te diriger vers Mikato quand le cri de son starter t'interpelle. Tu le pensais prêt à te sauter dessus crocs à découverts mais il semble plutôt calme quand il t'appelle, même si son ton trahit tout de même le désespoir qui l'anime. Ton regard bifurque instantanément dans sa direction. Il te veut te montrer quelque chose. Et tu sais exactement quoi.

La lettre.
Il veut que tu vois la lettre.
Il veut que voyiez la lettre.
Il veut que vous compreniez.

Tu entends la petite voix presque morte de Mikato qui perce à travers ses sanglots, mais elle ne prête pas attention à ce qui l'entoure; Tu vois le type normal qui ramène à la force de sa bouche la petite lettre et les brochures découpés qui allaient avec. Tu es hésitant. Pourquoi fait-il cela ? Pourquoi te laisser lire ? C'est la vie de Mikato après tout. Retenant ce dernier détail, tu te prépares à repousser le Pokémon lorsque tu vois qu'il est insistant. Il est désemparé, il ne sait plus quoi faire. Son agissement, il l'a fait malgré son attachement pour sa maîtresse. Pour la première fois ; sans doute ; il a agi contre sa dresseuse. Ou en tout cas, il n'a pas agi comme elle l'aurait souhaité. Tu ne peux pas le laisser ainsi, ignorer ce qu'il tente de faire de son côté. Cette lettre, c'est peut-être le dernier espoir qui lui permet de garder l'esprit avant de fondre dans sa propre tristesse. Alors il n'y a plus d'hésitation. Il faut agir, agir encore et toujours. Tu attrapes à une main la lettre au sol et ramène Idalienor près de toi pour lire la lettre. Seuls quelques mots figurent : Bonjour Mikato. Le corps de ton frère a enfin été retrouvé. Ta mère est tombée malade. On a fait l'enterrement sans toi étant donné son état. Il faut que tu reviennes pour t'en occuper.. Tout s'éclaircit subitement. Tu comprends tout maintenant. Tu imagines en une seconde tout ce qui a pu venir à l'esprit de la Mentali en lisant ces mots, en découvrant une vérité qu'elle aurait sans douté préféré ne jamais apprendre. Son frère est mort. Un frère qu'elle devait aimer de tout son cœur, de toute son âme. Sa mère est tombée malade. Une nouvelle affligeante que tu ne penses qu'il aurait été bien mieux que jamais elle n'arrive. L'enterrement a été fait sans elle. Peut-être pas assez important pour toi mais qui représentait sans doute beaucoup trop pour elle. Et enfin … Revenir s'occuper de sa mère. La touche finale. Sûrement le coup de trop dans la plaie mentale qui s'est ouvert en elle. Tu comprends immédiatement ce que cela veut dire : elle doit partir. D'ici. De la Pokemon Community. De s'éloigner de tout ce qu'elle a vécu depuis son arrivée à l'académie. Tu ne connais rien de sa vie antérieure, mais tu sais une chose : elle ne voudra très certainement pas partir. Jamais. Elle n'aurait pas été dans cet état autrement, tu en avais la conviction.

Je vois. Tout s'explique. dis-tu, pour interpeller Idalienor.

Oui, tout s'explique avec ces seuls mots. Pourquoi elle veut rester, pourquoi elle ne semble pas vouloir être aidé. Sa vie passée … Elle ne veut pas la revivre. Car si tu n'étais pas trop bête, tu te rappelais que la lettre était de son père. Et à la lire, tu pouvais ressentir tout la froideur et la fatigue, dû à l'ennui, qui étaient siennes. Il ne semblait pas vraiment préoccupé par les événement dont il faisait mention, et se contentait visiblement de les énumérer comme une simple liste de courses. Il n'avait aucune lien amical avec Mikato, tu en avais la certitude. Pire encore, ils devaient être en mauvais terme. Bien sûr, les détails n'étaient pas là, mais l'histoire se tissait doucement dans ton esprit, et tu pus sentir à quel point la situation était terriblement dure à supporter pour Mikato.

Vous pensez ... lâcha-t-elle justement, te coupant dans tes pensées et tes réflexions qui s'enchaînaient.

Tes yeux se tournèrent immédiatement vers elle. Elle était revenu vers vous, et s'était posé près de l'eau, se contentant de la toucher des doigts comme pour essayer d'y trouver un autre monde.

Je... Je n'ai pas envie de rentrer, ma mère est malade mais... c'est égoïste n'est-ce pas ? continua-t-elle. Je veux rester ici...

Sa voix tremblante traduit parfaitement sa détresse. Elle ne veut vraiment pas. Elle ne veut pas quitter ce cocon où elle est venu s'envelopper à vos côtés. Elle ne veut pas retrouver cet endroit où elle a vécu sa jeunesse, où elle a sûrement dû apprendre à supporter une vie miséreuse, sinon insupportable. Elle veut vivre. Il n'y arien d'égoïste dans cette envie. Elle est simplement humaine, voilà tout. Mais ces larmes qui continuent de couleur le long de son visage la rend hideuse, mauvaise, monstrueuse. Elle n'est plus Mikato, mais seulement un corps qui y ressemble, une chose l'enfermant au plus profond d'elle-même pour laisser s'y épanouir tout ce qu'elle a cherché à contenir jusqu'à aujourd'hui. Elle est devenu cette princesse qu'il faut sauver des griffes du méchant, ce soldat qu'il faut soutirer à l'ennemi, cet orque qu'il faut libérer de ses chaînes.

Tu seras ce plombier qui la sauvera de tous les périls.
Ces hommes qui se sacrifieraient pour elle.
Ce petit garçon qui lui ouvrira le chemin.
Et tu vas tout faire pour y parvenir.

Tu te mets en marche, te dirigeant sans attendre vers Mikato. Piou est toujours là depuis tout à l'heure, prêt à agir à tout instant. Mais il sait que tu ne feras rien, pas maintenant en tout cas. Il se contente de prier pour ta réussite. Il croise ses griffes, sans s'en apercevoir. Il croit en toi. Il t'observe retirer ton T-shirt, ne laissant que ton jean duquel tu as retiré ta ceinture à Pokéballs, et les quelques papiers qui se cachaient dans tes poches, et t'approcher de la Mentali en silence. Il te voit lui prendre la main et l'attirer dans l'eau avec toi. Il te regarde en train de nager vers le centre de l'eau en fixant Mikato, qui, elle, ne pensait peut-être même pas à ce qui venait de lui arriver, et découvre alors que ton visage curieux à laisser place à un certain calme, un certain apaisement. Il sait où tu veux en venir, et ne bouge plus. Il n'a rien à craindre et il le sait. Il se contente d'écouter calmement, laissant l'aurore colorer ses plumes et apporter sa lumière chaleureuse à la scène qui prenait place. Toi tu avais atteint le centre de l'étang où une cascade se déversait non loin dans un fracas violent mais étrangement tranquille, laissant ta voix se porter sans avoir à forcer. Tu sais qu'elle t'entendra, qu'elle réagit. Tout du moins, tu l'espères. Ainsi tu t'installes sur un rocher plus ou moins stable, après t'être aperçu de la faible profondeur du point d'eau et prend la parole.

Ma chère Mikato ... commenças-tu. Les mots venaient sans vraiment y penser. Tu n'as pas à penser à cela. Pas maintenant. Tu n'en as pas le droit. Pas encore. continua-t-elle, de plus en plus détendu, souriant petit à petit. Reste dans l'eau, apaises-toi. Ne réfléchis plus, ne pense plus. Vis. Vis cet instant de calme et apaises cet esprit torturé qui est le tien. Tu ne dois pas souffrir du destin. Plus personne ne devrait en souffrir, mais toi plus encore. dis-tu. Tu te rends compte que tu commences à partir un peu loin, mais tu n'arrives même pas à retenir les mots. Ce que je veux te dire, c'est que … Tu m'as sauvé de ma propre mort, tu m'as aidé à ne pas sombrer dans vide qui s'ouvrait sous mes pieds quand j'ai perdu mon père. Tu m'as permis de tenir le coup, d'avancer, de me remettre, et de continuer la vie comme je l'ai toujours vécu. Alors tu n'as pas le droit de vivre la même chose. Tu es quelqu'un de magnifique, de très gentil. Tu es ce genre de personnes qui ne mérite pas de souffrir, même un instant. Je ne veux pas que cela t'arrive encore. Le genre de décisions comme celle que cette lettre te demande de prendre, n'aies pas à y penser. Pas quand tu es ainsi. Apaises-toi. Laisses-toi aller à moi. Tu y penseras plus tard, le temps ne presse pas. enchaînas-tu, te rendant compte que tu te perdais légèrement dans tes pensées. Mais les mots continuaient d'affluer sans laisser le temps de souffler, sans même te laisser réfléchir à quoique ce soit. Imagines-toi seule, seule avec moi dans cette eau, à nager, comme si rien d'autre n'existait autour de toi. Laisses-toi aller à cet instant de bonheur, à ce long moment où rien d'autre n'importe plus que nager, que ce bruit sourd mais reposant des cascades qui nous entourent. Imagines-nous ensemble ... lui conseillas-tu, avant de te couvrir la bouche subitement pour arrêter de parler.

Trop tard. Ton regard croisa celui de Piou qui te fixait avec un demi-sourire, et celui d'Idalienor. Oups ...




Lucas
« Le brasier qui brûle en moi est éternel. »

Idalienor Edelwen
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Idalienor Edelwen
est un Adulte Médecin Itinérant


L'encre de tes larmes
Avec Mikato Sozuy et Lucas Emerillon
Mika n’allait pas bien. Ça se voyait dès le premier coup d’œil. Mais c’est plus qu’un simple chagrin. Elle pleure tellement, ses yeux sont noyés dans ses larmes. Alors que je m’étais approchée de mon amie, elle m’a doucement repoussé avant de reculer légèrement, les yeux toujours embrumés. Je ne sais même pas si elle nous a reconnu. Ses yeux sont vides. Je veux la suivre, l’aider, mais Lucas bloque mon poignet pour m’en empêcher. Je lui adresse un regard noir. Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu m’en empêches ? Tu ne veux pas l’aider ? C’est à ça que je pensais.

Mika redressa sa tête vers nous, le visage pleins de larmes. Elle tente de les chasser avec ses mains mais elles reviennent toujours plus fortes. Je m’en mords la lèvre. Elle nous lance un sourire. Je n’avais jamais vu un sourire aussi rempli de tristesse. Ça me fait mal au cœur, surtout que je ne comprends pas ce qu’il lui arrive. Et j’ai la mauvaise impression que Lucas en sait plus que moi mais qu’il ne dit rien. Je voudrais bouger mais je dois me rendre à l’évidence, il est beaucoup plus fort que moi physiquement.

Elle continue de parler mais elle ment. Elle n’a pas juste craqué sinon elle ne serait pas dans cet état-là. Son Evoli se place devant elle, pour la protéger de nous. Alors que Mika semble partir, elle s’écroule sur une racine au sol, peinant à se relever. Je tire une fois de plus pour aller la voir mais il ne me lâche pas. Qu’est-ce que je dois faire pour que tu me laisses tranquille ?! Tu ne vois pas qu’elle a besoin de nous ?! Réagis un peu ! C’est ce que je voulais lui dire mais les mots ne sortaient pas. La situation ne s’y prêtait pas du tout.

La Mentali se redresse légèrement avant de se mettre au pied d’un arbre, les bras ramenant ses jambes vers son visage. « Je n’en peux plus ». Oui Mika, je le vois mais je ne sais pas quoi faire. Tout à coup, Tempest se dirige vers la sacoche de sa dresseuse et en sort une lettre. Il vient ensuite la déposer devant Lucas, qui s’empresse de l’ouvrir pour en découvrir le contenu. Il y a un papier avec des inscriptions dessus. J’en ai le souffle coupé. Comment peut-on dire quelque chose de si grave avec aussi peu de sentiment. Je ne ressens qu’un vent glacial en lisant ces mots, alors qu’il devrait être chargé de réconfort pour le destinataire. En plus, il y a des articles de journaux que je m’empresse de lire. Le corps de Kaitsu Sozuy a été retrouvé après un an de recherche, le jeune homme est mort de faim, il aurait attendu plusieurs jours l’arrivée des secours avant de mourir. Voilà les titres de ces articles de presse, aussi déchirants les uns que les autres. Bon sang qui a envoyé cette lettre à mon amie ? Tous ces détails n’étaient pas nécessaires, elle n’avait pas besoin d’en savoir autant ! C’est horrible.

Oui…venais-je de répondre aux mots du Noctali.

D’après la lettre, la mère de Mika a surement mal digéré la nouvelle et est tombée malade. Même si en général nous avons peu d’espoir quant à ce genre de disparition, en être sûr à 100% est dur à digérer. L’expéditeur lui demande de rentrer, autrement dit de quitter l’académie. Une fois toutes les informations emmagasinées, je relève la tête pour constater que Mika est allée au bord de la cascade. Nous nous approchons d’elle mais elle a une chose à dire, enfin plutôt une chose à demander. La question résonne en moi d’une façon toute particulière.

Non.

Voilà ce que j’aurais voulu répondre mais les choses prirent une tournure assez particulière. Lucas, qui était resté relativement passif jusque-là, s’approche de mon amie en retirant son haut. Puis il l’attrape par les mains avant de l’emmener dans le lac. Ça devient étrange là quand même non ? On dirait qu’il a complètement oublié que j’étais là. Impuissante face à ce qu’il se passe, je décide de lui laisser sa chance et je m’assois en tailleur au bord de l’eau. Alors que, ne sachant quoi faire, j’avais attrapé un petit bout de bois pour tracer des ronds dans le sol, la voix de Lucas brise le silence. Sous la pression de mes doigts, la brindille se brise en deux au moment où je tourne la tête vers eux.

La façon dont il lui parle n’est pas normal. Enfin je veux dire n’est pas la façon dont on s’exprime à quelqu’un d’habitude. Les mots sonnent différemment. Est-ce qu’il l’a drague ? Ce que je vois ressemble un peu à ce que m’expliquait Max il y a quelques jours. En tout cas, le moment serait très malvenu pour. Non ça ne doit pas être ça, je dois faire erreur, j’espère.

Mes soupçons étaient donc fondés, il s’est passé quelque chose de particulier entre eux. J’apprends de façon assez hasardeuse que le père du préfet des Noctalis est mort récemment, et que Mika l’a aidé. A croire qu’ici, nous avons tous perdu un parent. Il continue son discours de la même façon qu’il l’a commencé, sur ce ton très charmeur. Je demanderais à max de m’éclairer parce que ça reste mystérieux pour moi. Je le ferais discrètement bien sûr. Quoi que, avec sa dernière phrase, même moi je finis par saisir. Il serait amoureux d’elle ? Ce n’est pas bien le moment de lui faire comprendre et ses paroles sont un peu maladroites. La Mentali s'extirpe de ses bras pour revenir vers le bord. Elle est peut-être trop gênée par la situation qui s'installait entre les deux ?

Après être sortie de l’eau, elle se jette dans mes bras, comme cherchant une autre source de réconfort. Un léger sourire se dessine sur ma bouche, encore amusée par la situation, puis je passe ma main derrière la tête de Mika pour lui parler à mon tour.

Moi je ne pense pas que tu sois égoïste. Je t’ai dit que ma mère était morte il y a quelques années. Le temps que mon père se remette du choc émotionnel, je me suis occupée de mes 4 frères et sœurs. Mais le fait est que je n’avais plus de temps pour moi. J’étais comme prisonnière dans un cercle vicieux qui n’aurait jamais de fin. Puis, quand mon père m’a inscrite ici, je me suis d’abord inquiétée. Ma tante, qui elle aussi a une vie, allait devoir rester avec eux pour les aider au quotidien et je ne voulais pas lui imposer ça. Mais j’étais si heureuse. Heureuse que quelqu’un fasse tout ce que j’avais fait jusqu’à présent à ma place. J’allais enfin pourvoir être libre. Alors même si parfois ils me manquent, je ne veux plus rentrer, car c’est ici que je pourrais construire mon avenir. Toi aussi tu as ta vie a mené, tes projets, tes histoires, tes aventures, ce que l'expéditeur de la lettre n'a pas l'air de comprendre. Alors non, je ne pense pas que tu sois égoïste.


Je comprends parfaitement sa réflexion car je me suis faite exactement la même avant mon arrivée à l’académie. Quelle égoïste je pensais. Tu refiles tout le boulot à ta tante, tu l’as laisses gérer la situation avec ton père alors que tu pourrais rester avec eux. Mais ce n’était que façade, pour essayer de cacher le fait que j’étais vraiment contente de partir. Moi aussi je dois être égoïste au fond…

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Dernière édition par Idalienor Edelwen le Mar 1 Nov - 21:53, édité 1 fois


L'encre de tes larmes-ft Lucas & Idaliénor Ko4m
Le courage est la première des qualités car elle garantit toutes les autres
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L'encre de tes larmes

 
Avec Lucas & Idaliénor

 
Ton regard reste sombre, sombre comme les profondeurs du lac qui s'étend devant toi. Mais aucune cascade ne vient troubler la surface de tes yeux, aucun sentiment ne perce le barrage que tu t'es forgé, plus de peur, plus de crainte, plus de colère... Il reste une question, une question à laquelle tu ne veux pas répondre bien plus que tu ne le peux pas, car cette question te demande de faire un choix que tu n'aurais jamais voulut faire. Ton corps se laisse guider dans cette étendue d'eau dont tu fais maintenant partie, tes yeux vides parcourent sa surface sans comprendre tandis que tu continues d'avancer en t'enfonçant dans ses eaux troubles, dans la froideur de ses ténèbres. Les reflets du soleil sur l'eau et le ciel rosé rendent cette scène encore plus irréaliste qu'elle ne l'est déjà et tu te demandes l'espace d'un instant si tout ceci n'est pas qu'un rêve et si tu ne vas pas te réveiller d'ici quelques secondes.

Mais cette sensation familière, la sensation de chaleur sur ta main te fait peu à peu reprendre tes esprits et un frisson d'inquiétude te parcourt, que fais-tu ici ? Tu serres un peu plus la main qui tient la tienne et regardes la silhouette qui se tient devant toi, pourquoi Lucas t'a t-il guidé au milieu de ce lac ? Ça a au moins eu le mérite de te faire réagir... Te raccrochant à sa main tu écoutes ses premiers mots, un sourire triste apparaît sur ton visage au fur et à mesure que ses mots t'atteignent, tu te rapproches de lui et poses ton front sur son torse sans lâcher sa main un seul instant. Tu es heureuse. Mais pourquoi ton sourire semble t-il alors si torturé ? Tu es heureuse de ce que Lucas te dit mais un sentiment horrible t'oblige à ne pas être sûre de pouvoir croire en ses paroles, pourtant tu voudrais le croire, croire que tu as le droit d'attendre encore un peu avant de prendre cette décision... En as-tu le droit ? Mais il n'a pas finit, tu laisses s'écouler le flot de ses paroles tout en priant pour que ce moment ne s'arrête pas, qu'il ne cesse jamais de parler et que tu ne cesses jamais de l'écouter. Ainsi, il n'y aurait aucune décision à prendre, aucune être à pleurer, aucune naïveté à détruire...

Tu tentes d'appliquer ses conseils, laissant le son de la cascade t'envahir, les yeux fermés et l'air parfaitement calme tandis que les dernières paroles de ton conteur résonnent tu es proche de te laisser complètement emportée. Alors que ton cœur cesse enfin sa course effrénée tu réfléchis, que vas-tu faire maintenant ? Tu te rends compte de ta faiblesse, toi qui avais voulu protéger tes amis de ta peine et surtout de ta peur tu as laissé ces deux sentiments te submerger complètement, tu les as laissé te dévorer jusqu'à ce que l'on vienne encore une fois te sauver, toi la faible et frêle jeune fille en détresse... Et alors que ses derniers mots résonnent encore à tes oreilles tu rouvres tes yeux et le regarde en te rappelant les mots de Piou, n'était-ce pas toi qui avais promis que tu veillerais sur lui ?

Alors tu souris, tu es enfin calme et c'est grâce à Lucas. Pourtant ton cœur s'emballe encore une fois, sa dernière phrase te fait soudain rougir et tu baisses le visage pour masquer ta gêne, tu te rends compte de l'image étrange que vous devez donner à Ida qui est restée sur la rive. N'osant pas le regarder dans les yeux tu hésites encore quelques instants sur la conduite à tenir, ton cœur bat à tout rompre et tu décides finalement après quelques secondes interminables de te rapprocher de Lucas, tu te hisses sur la pointe des pieds pour arriver à hauteur de son visage et passes tes bras autour de son cou, la tête nichée au creux de son épaule tu arrives malgré ta gorge nouée à articuler quelques mots.

« Je suis désolée on dirait que je n'arrive qu'à te donner du soucis. » Un léger sourire s'est formé sur ton visage et tu as dit cette phrase d'un ton léger, tu continues avec malgré tout une légère boule au ventre « Merci Lucas, vraiment merci beaucoup mais... »Tu t'arrêtes quelques instants comme prise d'un doute, tes bras resserrent un peu plus leur étreinte « Tu crois que je pourrais encore te demander quelque chose... ? »

Tu te détaches doucement de Lucas et recules en regardant dans la flamme de ses yeux, y cherchant un signe d'assentiment. Tu ne sais pas dans quoi tu as mis les pieds, tu ne sais même pas si tu vas revenir, ça serait cruel n'est-ce pas ? Oui, horriblement égoïste et cruel mais...

« ...Est-ce que tu pourrais m'attendre ? »

Et voilà, la bombe est lâchée. Ta bouche essaie d'articuler d'autres mots, des semblants d'explication embrouillées et absolument incompréhensibles mais finalement tu te tais et reste figée devant Lucas la peau plus rouge qu'un coquelicot. Finalement n'y tenant plus tu tourne les talons et te dirige vers la rive à pas rapides troublant la surface de l'eau par la même occasion, pourtant le lac est loin d'être le plus troublé et ton cerveau est lui aussi en ébullition, déjà tu regrettes tes paroles et tu voudrais pouvoir remonter le temps. Franchement mais qu'est-ce qui t'a pris de lui dire ça ?

Et voilà que tu doutes encore une fois, tu t'enfonces encore plus loin dans tes pensées sombres... Jusqu'à ce que tu sortes du lac et que tu vois Idaliénor en face de toi, son visage a l'air si compréhensif et elle a l'air d'être si gentille que tu te jettes immédiatement dans ses bras, et cette douceur de mère dans le son de sa voix... Tu te revois de nouveau petite fille dans les bras de ta douce maman, elle te caresse les cheveux tout comme Ida en ce moment et t'entoure elle aussi de ses bras affectueux, tu ne te souviens même plus de la raison de ton chagrin d'enfant pourtant tu te souviens très clairement  de son odeur, de ses mains et de sa voix. Oui, la douceur d'Idaliénor te rappelle celle de ta mère, ou tout du moins celle d'avant... Depuis la disparition de Kaitsu elle n'est plus la même, quelques fois elle te semble presque déséquilibrée et poussée par un espoir dément, dans quel état vas-tu la retrouver alors que son espoir lui a été arraché ?

La vérité n'est pas toujours bonne à apprendre dit-on quelques fois, mais alors ta mère serait resté enfermée dans cette bulle d'illusions, l'espace d'un instant la pensée que ça n'aurait peut-être été pas si mal te traverse l'esprit... mais non, le doute l'aurait rongé complètement, et toi aussi d'ailleurs. Plongée dans tes pensées les mots d'Idaliénor ne manquent cependant pas leur cible et c'est les yeux fermés et le visage enfouie dans les cheveux de la jeune fille que tu écoutes ses paroles, chaque mot te touche en plein cœur, tu te laisses imprégner par chacune de ses phrases pour arriver à te relâcher complètement. Tu t'écroules dans ses bras et tes genoux se heurtent au sol, tu es vidée de toute tes maigres forces et ton corps s'est effondré dès que ton cerveau a laissé tomber ses défenses, tout ce dont tu as envie maintenant c'est de repartir dans votre hutte, de te construire une barrière avec ta couette et de ne plus penser à rien.

« Evoli ? »

Tes paupières te brûlent à force d'avoir pleuré mais tu arrives par un effort qui te semble surhumain à les relever pour tourner ton regard éteint vers ton starter, il a l'air inquiet mais tu te rends vite compte que son attitude n'est pas liée qu'à ton état et tes yeux s'écarquillent soudain face aux perles de sang sur son pelage, malgré ta fatigue extrême tes gestes se vont plus vifs qu'à n'importe quel moment, ton starter est blessé, Tim saigne. Et soudain tes yeux retrouvent leur lumière, tes pensées recommencent à marcher plus ou moins bien à la vue de ton starter blessé.

« Tim qu'est-ce qui t'es arrivé ?! »


Comme une mère retrouvant son enfant blessé en rentrant à la maison tu te précipites sur lui et l'examine sous toutes les coutures avec des gestes rapides mais aussi doux que possibles, après quelques secondes d'analyse profonde c'est finalement un soupir de soulagement qui sort d'entre tes lèvres, soulagement qui fait place à de l'angoisse le temps que l'information monte à ton esprit, le sang n'est pas à Tim tu en es sûre mais alors... à qui est-il ?

« Où ? »

Ton starter te sentant rassurée sur son cas se détache rapidement de tes bras et se dirige les pattes couvertes de sang vers la forêt, tes jambes sont parcourues d'un tremblement lorsque tu te relèves mais tu te forces à avancer malgré ta fatigue et l'horrible pressentiment qui te tord le ventre, suivant ton starter à la trace tu te demandes pourquoi est-ce qu'il serait venu ici sans aucune raison tout à l'heure jusqu'à ce que tu t'arrêtes soudain n'osant plus faire un pas. Tu portes une main sur ta main et ton nez. Cette odeur... Tim qui a un odorat bien plus développé que le tien à du la sentir et la suivre.

Enfuis-toi, vite cours loin d'ici ! Tu laisses les signaux d'alarmes résonner dans ton esprit jusqu'à entendre une nouvelle fois l'appel de ton starter, tu jettes un coup d’œil derrière toi espérant y voir Idaliénor et tu es rassurée par sa présence, essayant de respirer le moins possible cette odeur de putréfaction tu laisses Tim te guider. Arrivée sur les lieux ton cœur rate un battement en voyant le corps inerte d'un Flambusard ensanglanté, tu ne t'approches pas de lui n'ayant aucun espoir de survie vu son état de décomposition et tu continues à fixer Tim et à le suivre, quelques mètres plus loin l'évoli s'arrête enfin au pied d'un arbre et en fixe la cime. Un nid. Ton regard passe successivement du nid à Tim.

« Il y a un œuf là-haut n'est-ce pas ? »

Tu ne peux pas aller le chercher. Ce n'est pas que tu t'en sens incapable loin de là mais le problème c'est que tu es trempée, alors vu l'état du Flambusard qui tu n'en doutes est soit le père soit la mère de cet œuf ou de ces œufs le petit doit être assez frigorifié comme ça pour qu'en plus tu viennes le tremper... Il te faut de l'aide et ton regard se pose sur Ida, mais finalement tu te rétractes : il lui faut de la chaleur, beaucoup de chaleur.

« Piou ! »

Tu as poussé une exclamation en y pensant et tu t'apprêtes à aller chercher le type feu lorsque celui-ci apparaît d'un bond devant toi, sans attendre tu prends sa patte et l'emmène au pied de l'arbre en lui expliquant la situation ou en tout cas ce que tu en as déduit : le nid du Flambusard a été attaqué et celui-ci a sans doute décidé d'éloigner son adversaire du nid, si Tim dit qu'il y a un œuf dans ce nid c'est qu'il est persuadé qu'on peut le sauver, le Flambusard a sûrement suffisamment blessé l'autre pokémon pour protéger son œuf mais...

« Il faudra faire très attention quand tu prendras l’œuf, il doit être gelé et sans aucun doute extrêmement fragile je veux que tu le prennes aussi délicatement que possible. »

Tu coules un regard stressé vers Piou mais il a l'air très calme, le pokémon feu se hisse agilement au niveau du nid mais il est trop loin pour que tu puisses voir quoi que ce soit... ce qui ne t'empêches pas de fixer le haut de l'arbre. Enfin Piou revient vers vous et atterrit avec délicatesse, tu souris en te disant que tu as bien fais de lui faire confiance vu la manière bienveillante avec laquelle il le tient, amis tes sourcils se froncent à la vue de l’œuf.
C'est pire que ce que tu pensais. Une cassure parcourt sa coquille sur près de la moitié de l'oeuf il faut vite le mettre à l'abri de toute secousse ou même de tout contact autre que ceux précautionneux du Braségali, d'ailleurs le regard du type feu s'est planté dans le tien comme si il pensait avoir fait une erreur, tu le rassures d'un mince sourire puis reprend un air concentré.

« Piou est-ce que tu pourrais aller très rapidement mais avec précaution vers la hutte pour confier l’œuf à Shira ? Elle saura exactement quoi faire ne t'inquiètes pas, tout ce que tu as à faire c'est transporté l’œuf et après Shira s'occupera de tout d'accord ? »

C'est une énorme responsabilité et tu le sais mais vous ne pouvez pas faire autrement, tu aurais pu utiliser la téléportation de Kitsu si l’œuf n'avait pas été dans un si mauvais état mais là tu as trop peur qu'il ne se fendille encore plus... Heureusement le Braségali hoche la tête avec un air solennel et commence déjà sa course folle, tu le suis des yeux autant que tu le peux puis t'adosses à un arbre pour rester debout, tu n'as pas le temps de t'assoupir, pas alors qu'une vie est en danger. Toute tes pensées ne sont maintenant plus que tournées vers l'oeuf, tu es enfin redevenue toi et ça fait plaisir à voir, tu reprends peu à peu des couleurs malgré tes traits tirés.

« Ida est-ce que... tu veux bien m'aider à enterrer le Flambusard ? Il s'est battu de toute ses forces pour protéger son petit, je ne veux pas qu'il finisse dévorer par des pokémons... »

La dernier coup de patte de Tim recouvre le corps du pokémon et tu fermes les yeux adressant quelques mots à tu ne sais qui pour que le Flambusard puisse reposer en paix, quand tu rouvres les yeux le soleil s'est enfin levé et la nature verdoyante et paisible a reprit ses droits, ses couleurs explosent devant toi en un magnifique feu d'artifice et son chant emplit tes oreilles. Inspires... tu souris.

Spoiler :

 
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Dernière édition par Mikato Sozuy le Sam 5 Nov - 13:52, édité 1 fois


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Je, je ...

Les mots ne parvenaient plus à sortir. Tu t'étais toi-même pris au piège, et maintenant tu faisais face à la culpabilité d'avoir laissé agir ta conscience. Tu avais envie de te recroqueviller, t'enterrer six pieds sous terre, simplement pour ne pas avoir à faire subir ta présence dérangeante à Mikato. Tu ne te sentais clairement plus à l'aise, et tout ce que tu voulais à l'instant, c'était fuir pour ne plus avoir à lui faire subir ta personne. Mais voilà, tu étais simplement bloqué, lui tenant la main pour ne pas la faire tomber, la tenant bien trop près de toi pour pouvoir la laisser. Et tu étais désormais tétanisé, ne sachant plus quoi faire ou quoi dire. Tu aurais voulu qu'elle n'ait pas compris pourquoi tu t'étais subitement arrêté de parler, qu'elle ne soit contenté de rester de silencieuse. Mais non. Tu la vois bien, enfouissant profondément son visage empli de gêne, rougissant peut-être. Tu serrais légèrement les dents en la voyant ainsi : quel odieux salopard étais-tu pour lui infliger une telle peine ? Tu ne méritais même plus son amitié. Tu détournais le regard car tu n'avais même plus l'envie de la voir tellement tu avais honte de toi-même. Il te fallait même fermer les yeux pour arriver à te supporter, contenant cette envie irrépressible de te frapper pour te faire comprendre à quel point tu étais qu'un imbécile de première.

Et ce silence.
Ce fichu silence.
Ce silence lourd et étouffant.

Il ne voulait pas s'arrêter, s'échapper, laisser place au seul vide. Il était là, te donnant cette impression étrange de suffoquer à chaque respiration, d'avoir le cou serré au point d'en étouffer, de se sentir oppressé jusqu'à en écraser ton corps de tous les côtés. Ils te donnèrent la sensation de vivre durant ces quelques secondes une éternité. Des éternités même. Comme si en un instant, tu n'étais devenu que poussière, une poussière consciente qui ne peut plus que subir le temps. Mais tu n'avais pas bougé d'un pouce, et tu étais toujours le même, seulement planté dans cet eau à détourner le regard de la réalité des choses. Ton esprit avait choisi de fuir la situation, de te soustraire de nouveau à cette destruction intérieure qui se développait au fond de ton âme. Et en t'en rendant compte inconsciemment, tu serras les dents plus forts encore. Tu étais égoïste de ne pas faire face à tes agissements, à ton destin. D'une certaine façon, tu étais vraiment le pire des enfoirés à avoir agi ainsi. Tu te dégoûtais de plus en plus. Tu commençais même de nouveau à être navré d'être encore en vie, d'être encore quelqu'un, quelque chose, une personne, un simple prénom. Tu ne culpabilisais plus seulement pour ce que tu avais fait, mais désormais pour ce que tu n'avais pas fait. Comment pouvait-on apprécier une personne comme toi ? Qui ne pense qu'à lui et qui vient se réfugier chez les autres dès qu'un problème survient ? Toi qui t'en était sorti de justesse, voilà que tu replongeais tête la première dans une dépression. Mais on ne te laissa cette fois pas le temps de sauter.

Je suis désolée on dirait que je n'arrive qu'à te donner du soucis.

D'un seul coup, tu avais ouvert les yeux comme jamais auparavant. D'où provenaient ces quelques mots ? Il te semblait avoir déjà entendu cette voix ? Bizarre. Tu avais l'impression d'avoir tout oublié après ces éternités à déprimer sur ta condition. Mais cette voix, ton corps l'avait imprégné dans ton esprit. Tu ne pouvais pas l'oublier, jamais. Mais à qui appartenait-elle ? Tout était flou dans ta tête, et tu te décidas à tourner le regard vers son origine. C'est à cet instant qu'une étrange chaleur te traversa le cou à t'en faire frissonner. Puis tu sentis ton épaule s'adoucir, comme touchant quelque chose de si pur qu'elle en changeait cette dernière. Tu te sentais revenir subitement à tes esprits, à ressentir de nouveau la vie à travers ton corps, à revivre de nouveau. Et là, tu la vis, les bras entourant sobrement ton cou, nichant son visage envahi par la tristesse, tentant de contenir ses larmes. Et là, tu compris, comme si un éclair de lucidité venait de te frapper. Mais qu'est-ce qui te prenait ? Pourquoi avais-tu commencé à penser ici ? Tu n'étais pas le seul à te détruire dans cette histoire. Tu la détruisais, elle aussi. Et tu ne t'en rendais pas compte. Qu'est-ce qui t'avait pris de penser ainsi ? C'était elle qui souffrait, pas toi. Tu n'avais nul raison de te recroqueviller sur toi-même. Elle était seul à devoir se sentir mal.

Une larme coula.
Une larme coula le long de ton visage.
Une autre suivit.
Puis une autre encore.

Tu ne les sentais même pas. Elles sortaient sans discontinuité, silencieuses, discrètes, invisibles, coulant comme si une fontaine venait de s'allumer. Tu laisses toute ta tristesse sortir pour la première fois par les larmes. Tu avais déjà pleuré plusieurs fois, mais c'était là l'unique instant où tu sentais qu'une partie de toi-même s'échappait de toi à  travers tes larmes. Tu te sentais de plus en plus léger à mesure qu'elles se déversaient, à mesure qu'elles se mêlaient à l'eau pur du petit lac. Ces mots avaient suffi à régler la situation, à apporter une nouvelle lumière à suivre. Mais ils n'étaient pas les derniers, et très vite, la voix reprit la parole.

Merci Lucas, vraiment merci beaucoup mais ... elle se braqua un instant, hésitante, puis continua. Tu crois que je pourrais encore te demander quelque chose … ?

Tu ne réagis pas. Tu n'assimilais pas vraiment ces quelques mots. Ils étaient là, comme une sorte de puzzle, attendant ta réaction pour te pénétrer de part en part et se faire accepter de ton esprit, pour se rassembler et devenir logique pour toi. Mais tu ne fais rien, et tu te contentes de laisser la chaleur de cette voix quitter ton corps et s'éloigner progressivement. Et puis tu le vois, ce regard planté sur toi, attendant ta réponse avec une certaine impatience. Que pourrais-tu lui répondre en cet instant ? Tu n'arrivais même pas à comprendre ce qu'elle souhaitait de ta part. Et ce ne fut que par instinct que ton corps hocha positivement de la tête, te laissant enfin comprendre ce qu'il en était. Petit à petit, tu retrouvais de plus en plus les sensations de la réalité, et tu commenças à te détendre légèrement. Finalement, tu te retrouvas de nouveau maître de ton corps, et ton regard, enfin revenu à la normale, se tourna vers cette fille qui te faisait face.

... Est-ce que tu pourrais m'attendre ?

Il y a les mots, puis le temps de réaction. Ton calme se change en surprise, et tu ne réagis plus à nouveau. Tu la voix simplement quitter l'eau, se diriger vers Idalienor Edelwen que tu n'entends pas, puis tu les vois attirées par l'Evoli de Mikato, avant de partir sans demander leur reste, légèrement paniqués. Et tu restes planté en silence, au milieu de l'étendue d'eau, sous le regard calme et avisé d'un Piou en position et prêt à te sermonner. Tu ne fais même pas attention à lui, en vérité, et tu te contentes de regarder l'eau plate, ne le voyant même pas partir à l'appel subite des filles. Bientôt, le silence survient, et tu es seul, à réfléchir sur cette question. Que peux-tu répondre à cela ? Tu n'en as sur l'instant aucune idée. Qu'importe la réponse, tu as la sensation de ne pas en avoir le mérite. Même si elle la seule qui souffrait vraiment de la situation, tu ne te pensais pas disposé à agir de quelque façon qu'il soit. Alors que pouvais-tu répondre ? Il fallait bien une réponse. Car si tu n'avais pas le mérite de répondre, tu étais plus égoïste encore à tes yeux de ne pas le faire. Tu faisais face à un dilemme cornélien qui te tiraillait de façon insupportable.

Si tout avait pu s'arrêter.
Si seulement tu n'avais pas agi ainsi.
Mais tu pouvais encore changer la donne.

Instinctivement, ton corps se mit en mouvement et t'infligea deux violentes claques aux joues qui te sortirent en un instant de ta semi-torpeur. Tu appréhendas la chose, et tu te sentis soudain plus léger. Pourquoi te mets-tu à penser ainsi à chaque fois ? Tu ne fais que te détruire plus encore. Ces deux gifles te permirent de comprendre à quel point il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez toi. Mais plus encore, ils te firent comprendre que cela pouvait encore changer. Qu'il y avait de l'espoir dans ton malheur, que tout n'était pas encore perdu. Et alors, tu pris une longue inspiration, et leva la tête vers le ciel encore obscur, yeux fermés, soufflant tout cet air et laissant sortir cette fois toute la déprime qui était tienne. La réponse, tu l'avais en vérité, et tu le savais parfaitement. Fût-ce un an, dix ans, une éternité, à jamais. Qu'il pleuve, qu'il vente, que les pays se fassent la guerre ou que le monde soit proche de l'extinction, tu en avais la conviction.

« J'attendrais. »




Lucas
« Le brasier qui brûle en moi est éternel. »

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L'encre de tes larmes
Avec Mikato Sozuy et Lucas Emerillon
La situation, prise hors de son contexte, peut paraitre extrêmement tendancieuse. Lucas est torse nu au milieu d’un lac tandis que Mika est recroquevillée dans mes bras. Je suis d’accord ça peut paraitre bizarre, enfin maintenant je le sais grâce aux infos de Max sinon je ne m’en serais jamais rendue compte. Mikato cherchait du réconfort, du soutien dans sa peine. Elle se symbolise actuellement par un gouffre mais je ferais tout pour que ce gouffre ne devienne qu’une fissure. Il ne faut pas que ces événements la brise, sinon elle va devenir une coquille vide, inerte. J’ai toujours eu beaucoup de mental, j’ai réussi à me relever des coups que je recevais mais je ne connais pas encore assez la Mentali pour savoir si elle en est capable. Alors je serais derrière, à la pousser, pour m’assurer qu’elle en est capable.

Son problème ne m’est pas du tout étrange, puisque c’était le mien il y a maintenant un an. Mais nous sommes des enfants trop gentilles, généreuses. C’est comme ça, on ne peut rien y faire. Mais on doit apprendre à se pardonner, à être humain finalement, c’est-à-dire penser à soi, au même titre que les autres. Même si aujourd’hui on fait passer notre bonheur avant celui d’autres personnes, demain ça sera le contraire. Une fois ne devient pas une généralité. Et c’est ce que je veux faire comprendre à Mika, que ce soit par le contact physique ou par le vécu, en l’occurrence ici le mien. Raconter mes histoires n’est pas dans mes habitudes mais le cas l’impose, et je suis sûre que ça va lui faire du bien.

Et puis, alors que le calme était revenu, que je sentais Mika reprendre légèrement confiance, son Evoli revient vers nous. Mais celui-ci est inquiet, et moi aussi. Il y a des petites gouttes de sang sur son pelage. À l’aguet, Mika se redresse et inspecte son pokemon et confirme ma première hypothèse. Il n’est pas blessé, c’est le sang de quelqu’un d’autre. Soulagement et à nouveau inquiétude. De qui était ce sang ? La Mentali se relève pour suivre son starter, et j’en fais de même avec Ruru. Après quelques mètres, une forte odeur frôle nos narines. On dirait…l’odeur de la mort. La main devant le nez, je continue d’avancer, craignant ce que nous allions trouver au bout de la piste menée par Tim.

Un cadavre. Evidemment. Ca ne pouvait être autre chose de toute façon. Un Flambusard ensanglanté, surement ici depuis plusieurs jours, était étalé sur le sol, les yeux témoignant de sa détresse avant sa mort. Tandis que Mika esquive le cadavre, au contraire je m’en approche pour lui fermer les yeux. Un geste important pour les croyants. Certains pensent que cela permet à l’être de monter au ciel, et Papa m’a dit qu’à l’hôpital, par coutume quand un patient décède, on lui ferme les yeux. Alors par principe je le fais aussi. Je fixe rapidement le ciel puis repose mon regard sur mon amie. Son Evoli semble lui indiquer le haut d’un arbre. Un petit œuf s’y trouvait.

Mais cette fois-ci, je n’ai rien eu à faire. Mika a pris les choses en main, à ma grande surprise. D’habitude elle est plus timide mais là elle gère tous d’une main de maitre. Elle est éleveuse, elle doit se sentir le devoir de s’occuper correctement de cet œuf. Alors je ne fais que de l’observer, Ruru à mes côtés. Elle donne diverses consignes à Tim et Piou pour s’occuper de l’œuf. Vu la situation, l’œuf est certainement un Passrouge, l’enfant du Flambusard. Je suis sûre que la Mentali sera une dresseuse fantastique pour le petit oiseau.

Une fois Piou repartit et le calme revenu dans la parcelle de jungle, Mika se tourne vers moi pour me demander un service que bien sur j’accepte. Il faut enterrer le pokemon maintenant. Le voir ici attendre que la mort vienne le chercher de façon plus concrète ne me fait pas envie du tout. Alors il faut le faire, même si ça peut paraitre rebutant. Mais je n’ai pas envie que Mika le fasse. Elle en a assez vu pour aujourd’hui, ça pourrait être la goutte d’eau de trop pour elle. Je ne vais pas qu’elle fasse une crise ou autre chose de lus grave.

Mika, je vais le faire seule, toi retourne avec Lucas ça serait mieux pour toi…

Trop tard, la Mentali ne semblait pas disposée à m’écouter et commence déjà à creuser un trou pour y enterrer le pokemon. Je m’accroupis à mon tour au côté du pokemon pour creuser. Ruru nous aide bien dans notre tâche et nous permet d’aller plus vite. Finalement, je saisis le corps de l’oiseau de feu puis le dépose au fond du trou. Puis doucement, nous recouvrons sa tombe de la terre fraichement soulevée.

On s’est mises dans un sale état mais je crois que c’était nécessaire. Doucement, Mika se relève et repart en direction des huttes. Elle a surement envie de se laver, et de se reposer. Moi aussi d’ailleurs mais il me reste une chose à faire. Alors que mon amie part, je m’adresse à elle rapidement.

Mika part devant je te rattrape, j’ai encore un petit truc à faire.


Je file en courant en direction du lac de tout à l’heure. Il reste toujours Lucas là-bas. Si personne ne le prévient il ne risque pas de bouger. Je ne peux pas le laisser là-bas tout seul. C’est mon élève maintenant, et un maitre doit prendre soin de ses élèves. Oui on dirait une phrase sortie d’un film de ninja mais c’est pas grave, on comprend l’idée. J’arrive au bord du lac essoufflée où le Noctali se trouve toujours.

Lucas !

Il tourne la tête vers moi.

Retourne à ta hutte, ta bien-aimée t’attend

© BB Dragon




L'encre de tes larmes-ft Lucas & Idaliénor Ko4m
Le courage est la première des qualités car elle garantit toutes les autres
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