On dit Ouisticram!
Après un voyage épuisant, John était finalement arrivé en ville. Le soleil baignait les allées d’une vive lumière. Le photographe n’avait qu’une envie : aller s’allonger sur un transat et faire une sieste qui eut pu durer plusieurs années.
Mais il n’était pas venu ici uniquement pour s’amuser. A son grand dam, d’ailleurs. Il aurait bien eu besoin de longues vacances, allongés sur le sable fin, à contempler la mer sans avoir perpétuellement à se demander ce qu’il présenterait à son journal le dimanche venu. Enfin, il devait exister des endroits moins enchanteurs que l’île Touga, pour travailler. En effet, s’il était venu ici, c’est parce que l’on se trouvait au beau milieu de la meilleure période pour visiter l’île, et l’accueillante chaleur du lieu inspirait le photographe.
Il avait passé la matinée assis sur les roches sablonneuses des falaises, à regarder les vagues s’écraser contre la pierre et à jouer avec Huston, son Capumain. Un peu engourdi, il était revenu vers la ville en début d’après-midi, pour déjeuner avant d’enfin se mettre au travail.
Une petite buvette lui avait ouvert l’appétit. Il s’était installé sur une table en terrasse, une barquette de frites dans une main, un soda dans l’autre, contemplant d’un regard distrait la place. Tout d’un coup, au beau milieu de la foule, un dresseur attira son attention. Ce dernier jouait avec son Sabelette à côté de la grande fontaine, dans de grands éclats de rire et une joyeuse humeur qui semblait parfaitement représenter l’esprit festif qui planait sur l’île.
Saisissant en un clin d’œil son appareil photo, il laissa en plan son déjeuner inachevé pour aller se placer sous un angle plus favorable, accroupi au beau milieu des plantes qui surplombaient la place. John retint son souffle une poignée de secondes avant d’appuyer sur le déclencheur. Dans sa précipitation, il avait oublié d’ôter le flash, qui fit sursauter le dresseur en question.
Sabelette tombat dans l’eau.
Oups...
D’un geste souple, il bondit de son perchoir pour aller rejoindre le dresseur, avant de s’accroupir devant la petite créature détrempée et de tapoter sa tête.
-Excuse-moi, mon grand.
Il se redressa, pour aller serrer la main au dresseur.
-Encore désolé de mon interruption. John Kelly, je suis photographe, et en vous voyant jouer ainsi, je n’ai pas pu résister.
Je reviens (un peu) d'entre les morts~