Bellamy Wallace
Nom. Darwin Wallace
Prénom. Bellamy
Âge. 15 ans.
Région d'origine. Kalos
Ambitions futures. Bellamy veut découvrir le monde et en percer les mystères, elle se rêve déjà scientifique archéologue
J'ai survécu quinze ans, j'ai bien le droit d'en profiter un peu, non ?
Bruits de couloirs et rumeurs sur la nouvelle aux cheveux roses
Tu vois pas qui c’est Bellamy ? Mais si, c’est une fille un peu bizarre qui vient de débarquer ! On la voit souvent voit courir nus pieds dans l’herbe, se mettre nue pour se baigner dans le lac et se rouler dans la boue. Tu la remets toujours pas ? Elle a quinze ans, je crois. Mais elle fait beaucoup plus jeune, elle est toute petite Bellamy max 1m50, tu vois ? Elle a de longs cheveux roses et filamenteux, qui quand ils ne sont pas détachés et en pagaille se perdent toujours dans des coiffures horriblement complexes. Il y a ses yeux hyper allongés, presque bridés qui sont très clairs. Quand elle te regarde, t’a presque l’impression de voir ton image se reflétait dedans. Elle a aussi deux gros et épais sourcils qu’ont l’impressionnante faculté de parcourir son front en quelques secondes seulement. T’a forcément croisé son regard à un moment ou à un autre, il est cerné par ses sourcils bruns et en dessous, il y a des taches de rousseur et des rougeurs qui recouvrent ses pommettes. Elle rougit souvent, Bellamy. Non pas qu’elle soit timide mais elle a la peau blanche. Et fragile. Tu verrais tous les bleus, les rougeurs et les sparadraps qui parcourent son corps. Bellamy c’est le genre de fille qui sourit tout le temps, mais vraiment, tout le temps. Elle a un beau sourire, des dents bien alignés et hyper blanches qu’elle met en valeur avec un gros trait de rouge à lèvres bien brillant. Si t’as de la chance et qu’elle s’intéresse à toi, elle te fixera en entrouvrant légèrement ses lèvres. Si ça arrive, estime toi chanceux d’un, et de deux t’auras le temps d’apercevoir ses dents du bonheur qui lui donne tout son charme. C’est ça Bellamy : Le charme. Elle est pas spécialement belle mais elle a du charme, du chien. Faut dire qu’elle rentre pas spécialement dans les critères de beauté traditionnelle. Déjà elle est petite et puis elle a du ventre et des grosses cuisses de galifeu. Et enfin il y a son nez. Quoi, je t’ai pas encore parlé de son nez ? Il est assez disgracieux, tout aplati mais c’est comme s’il était en même temps en trompette. Un gros truc hybride, je te dis ! Et toujours rouge, comme si elle avait un rhume. Mais elle complexe pas Bellamy, pas son genre. Et je te l’ai déjà dit, non ? Mais ça lui donne tout son charme.
C’est un beau brin de fille, Bellamy. Et puis il a son style aussi. Tu vois elle est pas du genre à s’habiller comme tout le monde. Elle c’est plus du néo-hippie punk new wave de la street. Tu vois ? On la verra souvent avec des converses un peu montantes et leurs lacets défaits, des hautes chaussettes qui montent jusqu’au genoux colorées et souvent dépareillées. La règles des trois couleurs max, Bellamy, elle la connait pas : elle peut enfiler du violet avec du jaune, du vert kaki et et du bleu s’en se poser la question si ça fait bien. On la voit souvent en short - ou des pantalons déchirés, tout dépend du contexte- avec des gros pulls d’hiver, mais il lui arrive d’enfiler des tops ou des t-shirts à motifs, slogans ou imprimés. Mais ça reste un humain comme les autres, Bellamy, elle aussi a ses petites coquetteries : Elle porte de bretelles mais je sais pas pourquoi elle les laisse toujours tomber sur ses cuisses, un truc à la mode il parait. Un autre truc que je comprends pas dans sa garde-robe : des sortes de fils qu’attachent ses shorts avec ses bas, comme si ils ne tenaient pas touts seuls ! Et puis elle met souvent des trucs dans les cheveux.. Quand je dis trucs je parle aussi bien de barrettes, de bonnets, de casquettes, de serres-têtes que de fleurs qu’elle aura cueilli au détour d’un chemin ou de bâtons arrachés à un arbuste. Tu la verra souvent se promener pieds nus aussi voir carrément en culotte, elle est pas pudique Bellamy. Et puis si tu vois un éclair rose passer devant toi, c’est elle. C’est qu’elle fait du roller. Une fois je l’ai vu patiner hyper fort, elle allait super vite.
Pourtant une autre fois je l’ai vue en sport et c’était pas une flèche. Faut dire ce qui est, elle est pas hyper sportive. En fait elle a assez peu d’endurance, elle a pas de souffle tu vois et je te parle même pas de sa force.. Bellamy faut pas lui demander de porter des trucs. Si encore elle était agile ou adroite mais c’est pas le cas non plus… Un vrai boulet, je te dis ! Un conseil si un jour tu dois composer des équipes en sport, la prend pas elle. Et puis faut dire aussi qu’avec la générale Jackie ça passe pas trop… Tu sais Bellamy, elle aime pas trop l’autorité. C’est le genre de fille qu’aime bien désobéir et faire des conneries mais elle est aussi assez peureuse du coup quand Jackie hausse le ton c’est une des premières qui se met au garde à vous. C’est bizarre qu’elle soit pas sportive, parce-que je te le dit en roller elle à rien à envier à un farfuret ou à un dinavolt. Et puis avec tout ce qu’elle bouffe on pourrait se dire qu’elle a des forces en réserve, bah oui, parce que c’est le genre de fille à bouffer comme six. J’peux te dire qu’elle a pas mis longtemps à être apprécié de Mama Odie, je l’ai même vu apostropher d’autres élèves pour savoir s’il il finissait leurs assiettes. Mais je crois que cet appétit de Ronflex vient de son caractère : c’est une personne qu’aime bien vivre Bellamy. Elle sourit tout le temps, et très avenante et surtout à un optimisme à toute épreuve. Je la vois souvent chantonner dans les couloirs ou courir en riant. J’sais pas pourquoi mais on dirait qu’elle découvre ce que ça fait de vivre chaque jour… Je te cache pas que sa bonne humeur constante agace beaucoup de monde, surtout qu’elle est pas très discrète… C’est une fille très extravagante et même-moi je la trouve un peu bizarre des fois… Son grand truc, c’est de se mettre par terre et d’imiter un Magicarpe échoué et ça peut durer une ou deux heures. Je crois que ça l’amuse. Ouais, elle est un peu gamine des fois… Un pote m’a dit qu’il l’avait vue se promener avec un bazooka à paillettes et tirer sur tout ce qu’il bougeait. Un autre pote à dit que c’était de mythos mais moi je le crois… Bellamy c’est bien son genre de faire ça, je l’ai vue dessiner sur le sol avec des crayons pastels une fois. Mais faut pas croire non plus que la fréquenter sera toujours une grande récréation parce-qu’elle a du caractère… D’abord elle un peu pourrie gâtée et ça ce voit, elle est toujours à réclamer un truc « un oreiller parce-que j’ai mal au dos » « un peu plus d’affection » « Chante moi une chanson »… Un vraie princesse ! Je sais pas d’où ça vient mais les gens qui l’ont élevée ont du pas mal la couver. Et puis quand un truc va pas dans son sens, tu va vite le comprendre. Bellamy elle se met très rapidement en colère et c’est toujours surprenant parce-que tu sais jamais si elle va sourire ou si elle t’engueuler. Et quand elle hausse la voix, elle y va pas avec le dos de la cuillère et elle mettra pas longtemps à te prouver par a+b pourquoi t’as tord et pourquoi elle a raison, avec en prime pas mal de postillons de sa part sur ton visage.
Les rares fois où je l’ai aperçue et qu’elle était assez calme, c’est à la bibliothèque. Elle y va souvent pour lire des bouquins avec ses écouteurs fixés sur les oreilles. Elle y passe tellement de temps que Chaussette, le chacripan de Madame Pervenche l’a repérée et va souvent faire une sieste sur ses genoux. La lecture et la musique, j’crois que c’est ses deux grandes passions. Elle lit de tout : du roman à l’eau de rose aux revues scientifiques… Parce-que les sciences, elle kiffe ça, Bellamy. Elle s’y connait vachement bien en anatomie, en médecine et tout le tintouin scientifique mais ce qui la botte vraiment, c’est l’archéologie. Elle connait plein de légendes et les principes d’érosion, tout le bordel… Mais je crois qu’elle a jamais visité de caverne de sa vie. Me demande pas pourquoi je sais pas. Tu la verra souvent avec ses écouteurs, elle s’en sépare rarement… Je suis pas sur mais je crois que son style de musique c’est plutôt du rock mais je sais pas exactement lequel, j’ai une amie dans le même dortoir qu’elle m’a dit que c’était tout le rock, quel qu’il soit… J’ai pas trop compris. Cette même amie, elle m’en parle souvent de Bellamy. Déjà elle m’a déconseillé d’aller à un karaoké avec elle, parce-qu’elle a beau adorer chanter, on s’appelle pas tous Meloetta, hein. Elle me dit aussi que Bellamy, elle est un peu hypocondriaque sur les bords, enfin pas exactement… Mais on dirait qu’elle a peur de tomber malade, tu vois ? Même une simple diarrhée ou un petit rhume la font paniquer. Je sais aussi que c’est une battante et qu’elle est pas du genre à abandonner, il y a des rumeurs qui racontent qu’elle aurait déjà réchappé plusieurs fois à la mort, que c’est une vraie warrior, une survivante. Si c’est vrai, elle est bien tombée vu tout ce qui se passe dans cette école - je te jure, j’en peux plus moi… Il parait qu’elle parle souvent de famille et surtout de son grand-frère, ça a l’air d’être un sujet important pour elle mais en même temps… Un peu tabou, tu vois ?
Faudrait que je te la présente un jour. Ouais, elle un peu bizarre et elle a son caractère mais c’est une chic fille. Elle a du chien, elle a du charme et je suis certain que quand on la connait bien, elle est très surprenante… Tiens, en parlant de surprise : je t’ai parlé de son Soporifik ?
Te souviens tu à quel point tu haïssais ce couloir quand on était encore des enfants ? Tu disais que c’était le pire endroit sur terre, qu’il réduisait les prières en poussière et que les médecins avait beau avoir des diplômes, ça ne changeait rien. Je te revois encore pester contre la vie après avoir perdu un autre ami, tu disais que c’était du hasard. Un simple pile ou face. Et qu’il n’y avait que deux solutions pour l’emprunter : Vivre ou mourir. Aujourd’hui ce couloir, c’est toi qui l’emprunte. Et tu vis. D’un pas pressé et enthousiaste, tu quittes l’hôpital laissant derrière toi quinze années de vie, de pleurs, de rires et de désillusions. Quinze ans quand on y pense, c’est long…
Je me souviens encore de ton arrivée. Un jour comme les autres, le soleil brillait. A l’époque j’étais encore jeune, un nouveau né qui n’avait pas vécu. L’hôpital m’avait adopté avec une dizaine d’autres Obalies pour distraire les enfants, leur donner un peu de joie avant la souffrance, avant la misère. Toi, tu n’étais même pas encore née que déjà ton histoire commençait. L’admission en urgence de ta mère avait eu lieu quelques-heures plus tôt. Elle était seule parce-que ton grand frère était encore à l’école et que personne n’avait songé à le prévenir. Tu te battais pour vivre mais l’obstétricien avait bien vu que quelque-chose clochait… C’était une chose étrange, qu’il n’avait jamais vu auparavant : une sorte de tumeur, invisible, qui s’était cachée derrière toi alors que tu n’étais encore qu’un foetus, une demi vie, à peine une âme. Au bloc, les chirurgiens se sont battus longtemps pour vous sauver toutes les deux. Mais le mal était trop fort, trop indétectable… Et tu es la seule à en avoir réchappé.
Je me souviens aussi d’Evan, ton grand-frère, débarquant aux urgences. A l’époque, il était encore adolescent et avait laissé poussé ses cheveux roux jusqu’à sa taille. Il avait tout du guitariste bohème avec ses gros pulls en laine et ses jeans déchirés. Il avait pleuré longuement quand les médecins lui ont annoncé. Mais comme le grand-frère parfait, il sécha ses larmes avant de de te prendre dans ses bras à peine tatoués. Par chance il était majeur depuis peu, il t’adopta donc légalement. Que vous étiez beaux, tous les deux ! Vous raccrochant à l’autre comme si il était le dernier, le seul. Il ne vous faudra pas longtemps pour devenir complice. Comme une évidence, ta joie de vivre lui apprit à sourire et lui lui te faisait rire.
Mais au milieu de ce bonheur, grandissait toujours le mystérieux mal et non content d’avoir emporté votre mère : c’est à toi qu’il s’attaquait maintenant.Tu étais souvent fatigué et grandissait sous la douleur, les médecins t’ont vite annoncé la couleur : Hôpital à perpétuité. Tu étais trop faible, trop fragile… Il fallait surveiller tes constances, régler la dose de médicaments et des antidouleurs et t’opérer plus que régulièrement. Tu appris à te battre pour survivre avant même de savoir marcher sur deux pattes. Tu supportais, tu survivais sans jamais cesser de sourire. L’hôpital ne fut jamais aussi joyeux que quand tu l’habitais : tu riais, tu dansais et tu bavardais. Malgré ton pied déjà dans la tombe tu étais la plus vive des enfants. Il faut dire que tu étais bien entouré : chaque jour, ton frère te rendait visite. Il trouvait toujours du temps à te consacrer, malgré le fait que pour payer tes soins, il fallait qu’il multiplie les petits boulots de serveur et de balayeur. Je me souviens encore, quand il te jouait tes mélodies favorites sur sa guitare et qu’il te chantait que t’étais son rayon de soleil. C’est à cette époque que tu te mis à l’appeler «Géant». C’est vrai qu’il était grand et toi si minuscule… Et puis… C’est aussi à ce moment là qu’on s’est rencontré, je ne sais pas pourquoi mais au milieu de tous ses obalies tu es venue vers moi. J’étais pourtant le plus quelconque, un simple pokémon eau, rond comme un ballon. Le temps passant, nous nous sommes adoptés, apprivoisés. Tu fus mon renard et moi ton petit prince. Je m’installa rapidement dans ta chambre et ne la quitta plus, un jour tu décida de me nommer Pillow, je ne vois pourquoi j’aurai protesté : tu étais mon âme soeur.
Ton enfance fut ponctuée d’opérations, de médicaments et de douleurs atroces qui parfois te faisait hurler dans ton sommeil ou pliait ton petit corps fragile en deux. Elle fut néanmoins assez heureuse.Tu te lia avec beaucoup de médecins et d’infirmiers. Les autres patients défilaient sous tes yeux d’enfants, tu écoutais leurs histoires et rêvait de voir la mer. Tu en pleura certains aussi. Mais de nos jours quelle vie n’est pas ponctuée de drames ? Et puis tout le monde était si gentil avec toi, si prévenant. On t’offrais des livres que tu dévorais en quelques minutes seulement, ta chambre regorgeait de peluches et de présents. Tu obtiens même ce bazooka à paillettes qui marqua tant l’hôpital. Je me rappelle et ça me fait sourire : tu l’utilisais tout le temps, sur tout le monde et on se cachait ensemble du leveinard un peu trop stricte. Tous les deux, on devait faire un sacré tableau quand on roulait sur le sol poursuivi par la grosse boule rose. Et toi qui criait « NIIINJAAA ! » ou qui imitait le Magicarpe échoué. On en a passé des bons moments et c’est vrai, on te bichonna et tu ne manqua de rien. La seule chose qu’on ne te trouva pas, c’était un médicament. LE médicament, celui qui te permettrait de sortir : de sentir le soleil caresser ta peau sans t’évanouir, de marcher pieds nus dans l’herbe et de te baigner nue dans une rivière. Tu en rêvais parfois, je te voyais, ainsi endormie sous tes draps sourire à tes songes. Tu rêvais énormément, de nuit comme de jour. Mais tu étais bien trop rêveuse pour ce monde et bien trop idéaliste pour ton frère.
Cela faisait longtemps que tu voulais en parler à ton géant. Tu savais qu’il ne voulait pas aborder le sujet mais tu pensais être assez grande maintenant : A douze ans on est en âge de comprendre, n’est-ce pas ? Tu y avais réfléchi longtemps et il te paraissait maintenant évident que tu en avais un, c’était scientifique et tu avais passé assez de temps dans un hôpital pour savoir comment on faisait les enfants. La vérité ne t’avais pas frappé mais était simplement arrivé à maturité : Tout le monde a un papa. Ce jour là, Evan n’eut même pas le temps de te dire bonjour que déjà tu lui sauta dessus, lui demandant où et qui était votre papa. Même moi, simple petit Obalie, je compris au teint blême de ton frère que le sujet restait tabou. Il tenta d’éviter de t’en parler et commença à te raconter sa journée. Mais tu n’abandonna pas et comme un caninos restait accroché à son maitre : tu reposa ta question. Il refusa encore. Que vous étiez bornés tous les deux ! L’ambiance dans la chambre se faisait de plus en pus lourde et aucun de vous n’était prêt à céder, très vite le ton monta et malgré ton jeune âge, tes mots ne furent pas tendres. Et ce qui devait arrivait arriva. Fatigué, exténué, le roux craqua et il te cria des mots qui dépassèrent surement ses pensées : Tu étais la cause de tous ses malheurs, tu avais tué sa famille et il ne voulais plus s’occuper de toi. Les médecins avaient dit que tu ne survivrais pas plus de six ans et te voilà en pleine douzaine ! Tu lui bouffais la vie.
Ce jour là, je vis disparaitre ton sourire, tu le remplaça par une coulée de larmes et de morve. Mais il n’était pas dans ton caractère de t’effondrer devant les gens, tu ne voulais pas le laisser gagner et dans ta grande vanité, tu lui ordonna de partir et de ne plus jamais revenir. Dans ton malheur, il t’obéit…
Les mois qui suivirent furent les plus difficiles de toute ta vie. En colère, en dépression, tu t’enfermais en toi même. Très vite tu gouta à la violence et à la souffrance comme pour te vider de ta peine : Tu te frappa, tu fonçais sur les murs, plantait des aiguilles usagées dans ta peau… Des crises de colères étaient terribles et aucune infirmière n’arrivait à te calmer quand ta respiration partait en vrille, nombreux furent les médecins que tu griffa et que tu frappa. Tes séjours en psy, ne semblait rien arrangeait… Quand tu en revenais, tu étais certes plus calme mais tu étais vidé de ton âme. Ces mois ci, je ne te reconnus plus… Tu étais un cadavre ambulant, une bombe ayant déjà explosé.
Ta santé s’en trouvait plus que jamais dégradée et la mort ne t’effleura jamais d’aussi prés. Tu avais perdu le gout de la vie et ne voulais plus te battre, ne voulais plus survivre. Heureusement que le personnel de l’hôpital s’était attaché à tes petites mèches roses, je crois que je ne les vis jamais autant s’activer, autant travailler que pour te sauver la vie. Face à leur hargne et à leur application, il fallait bien que je me rende à l’évidence, j’avais moi aussi un rôle à jouer. Nous étions des âmes soeurs et en tant que telles, il était de mon devoir de retrouver ton gout de la vie. De mes petites nageoires boudinées, je t’apportais des dizaines et de dizaines de bouquins, je t’offrit même cette paire de rollers dont tu rêvais tant mais que tu n’osais pas demander sachant que les chutes auraient pu t’affaiblir, je réussis à négocier avec les leveinards pour que tu ailles des plateaux repas plus variés et plus garnis…Je savais bien que toute ces petites attentions ne remplaçait pas ton géant et sa guitare. Mais à force de déployer tous les efforts possibles, j’ai fini par évoluer. C’est arrivé alors que tu lisais une revue sur l’archéologie sur le rebord de ta fenêtre. Je me souviens encore du regard triste que tu m’a jeté et de cette intense chaleur qui se mit à m’habiter. Je n’avais pas encore réalisé ce qu’il venait de se passer que déjà tu me sautais dessus en riant. Je ne sais pas pourquoi, ni comment mais cette évolution fut ton déclic. Suite à ça, tu remonta la pente doucement…. Tu m’appris à maitriser mon tout nouvel odorat et tu eu même l’idée d’utiliser comme ballon les autres obalies qui auparavant se moquait de mon manque d’originalité. C’était peut-être méchant mais O combien amusant. Bien sur, tu avais parfois des coups de blues et de déprime et me confiais souvent ton besoin d’avoir une famille et il suffisait que je te regarde dans les yeux pour que tu comprenne ma grande solitude. Mais ces moments là, ceux où la joie n’était pas à son apothéose, était rapidement chassé quand tu mettais Queen à fond sur ta radio. Nous étions les rois du monde ! Enfermé dans les couloirs de l’hôpital, ce n’était pas une punition si tragique finalement… On dansait, on chantait, on peignait et on jouait toute la journée. Nous étions des enfants, libres, sans contrainte aucune. Tu ne te posa jamais la question mais c’est ton frère qui envoyait encore de l’argent à l’hôpital pour payer nos joies.
Et puis un jour, trois ans plus tard, la joie gagna. Tout l’hôpital s’était réuni dans ta chambre ce jour-là, nous étions tous les deux dans un coin de la pièce, affalé l’un sur l’autre et entourés de blouses blanches. Ce fut l’obstétricien qui t’avait fait naitre qui prit la parole en premier. Il t’annonça d’abord qui vaudrait encore faire quelque-analyses pour en être certains mais qu’au premier abord ta mystérieuse maladie avait disparue comme elle était venue. Tu fronça d’abord les sourcils et lui demanda de répéter, moi j’avais bien compris et je frappa mes nageoires entre elles, scandant mon nom de toutes mes forces pour exprimer ma joie. Au bout de quelques-secondes, tu réalisa et me sauta au cou. Tu étais soignée, libre, vivante.
Pour l’occasion une grande fête fut organisée et on t’annonça vite que ton frère avait était prévenu et qu’il venait te chercher. Ton sourire dépassa largement tout ce qu’il avait connu auparavant. Tu étais la reine de la soirée tout le personnel et les patients venaient te féliciter, certains fondaient en larmes, d’autres te serraient dans leurs bras. Mais je dois t’avouer quelque-chose : mon coeur à moi n’était pas en fête. J’avais vite réalisé ce que ta guérison voulaient dire… Toute la soirée, je suis restée prostrée dans un coin de ta chambre. Tu allais partir et j’allais être seul. Nous étions destinés à être séparés….
Te voilà donc dans le couloir avançant d’un pas assuré et enthousiaste.Ton sourire grimpe jusqu’à tes oreilles et tes mains pianotent sur ton gros sac à dos. Je vois ton dos avancer de plus en plus vite et je sais qu’il va finir par disparaitre. Depuis la fête, tu ne fais plus attention à moi et tu ne m’a même pas dit au revoir. Je te vois passer les portes automatiques et atteindre la salle d’attente. Un grand roux aux cheveux courts, à la barbe rasée et avec un costume de soie se lève. Il porte même des lunettes, le guitariste bohème adolescent a bien changé… Mais tu ne semble pas en prendre rigueur et te jete dans ses bras. Je savais que des larmes recouvraient ton sourire, je te savais heureuse. Derrière Evan une grande dame élégante à la peau noire se leva et s’approcha timidement, elle portait un bébé métisse dans les bras. Elle était belle avec ses cheveux afros qui brillaient et ses yeux noisettes. Evan la rapprocha en posant sa main sur son épaule. Même un phogleur comme moi compris de qui il s’agissait. Je te vis t’avancer timidement vers elle et lui faire la bise. Elle te montra le visage de l’enfant et tu sembla lui demandait quelque-chose. Elle regarda Evan dans les yeux comme pour savoir si elle pouvait te répondre et hocha la tête positivement. Je te vis prendre le bébé dans tes bras, comme s’il il était la chose la plus fragile au monde, tu déposa un baiser sur son front avant de la rendre à sa mère. Je ne compris pas de quoi vous parliez ensuite… Evan passa plusieurs fois la main derrière sa nuque en t’écoutant car c’était surtout toi qui parlait. Pas étonnant, depuis la fête tu n’avais fait que te préparer écrivant ce que t’allais dire sur ton ordinateur tout en surfant sur le net. D’ici, je n’entendais rien mais Evan et sa compagne semblèrent bien surpris puis tu te retourna et… Me fis signe. Oui, je ne rêvais pas. C’était bien à moi… Tu ne saura sans doute jamais pas à quel point la joie m’a envahi à ce moment là. Et j’ai eu honte aussi, honte d’avoir pensé un seul instant que tu aurais pu m’abandonner. Après tout : nous étions des âmes soeurs.
J’ai patiné, roulé, couru très rapidement et traversa le couloir en quelque-secondes seulement. Quand j’arriva à ta hauteur, tu t’accroupis et me saisit par les moustaches. Tu embrasa mon front avant de me déclarer :
« -
Pillow, tu te souviens d’Evan et voici Mia et Kems. Sa famille… »
C’est à ce moment là que je compris ce que tu avais deviné bien avant, ce qui t'avais décidé à préparer tout ton speech. Evan avait une nouvelle vie, une nouvelle famille. Oh bien sur il t’aurait accueilli avec plaisir et sans soucis mais tu savais ce genre de choses, il n’était plus tout à fait ta famille même si il était tout ce qu’il t’en restait.
« -
J’ai pris une grande décision. Il y a deux jours, je me suis inscrite dans une Ecole pour dresseur.. »
Quelque-chose n’allait pas. Tu avais quelque-chose à dire et tu n’y arrivais pas.Tu retenais tes larmes du mieux que tu le pouvais et me souriait de toutes tes dents mais moi je savais bien que quelque-chose n’allait pas…
« -
Le hic, Pillow, c’est que je n’ai pas le droit de t’amener. »
Boum ! C’était tombé sans jugement, sans appel. Mon coeur fut tranché. Je poussa un petit gémissement.
« -
Evan a accepté de t’accueillir. Comme ça quand je serais en vacances ou que je passerais chez lui on pourra se voir… »
C’était une séparation. C’est pour ça que tu m’évitais ces derniers jours, tu savais que tu allais devoir me l’annoncer mais tu n’en avais pas le courage. C’était un choix que tu avais fait. Un choix difficile, je n’avais pas le droit de protester. Je crois qu’à ce moment là, tu réussi à lire dans mon regard que je comprenais et que j’acceptais.
«
Oh ! Pillow ! Tu va tant me manquer ! »
Bellamy, je te sais sur un bateau en direction du port Est d’une certaine ile. Je connais ton excitation et ta joie. Peut-être a tu déjà discuté avec des étudiants eux-aussi pressés de découvrir cette école ? Tu va être réparti dans un dortoir et tu dormira avec d’autres filles, sans espace de quarantaine cette fois ci. Tu fera du sport, tu découvrira la mer, la neige et probablement la pluie. Ne t’inquiète pas des maladies, je sais de source sure que l’infirmière et son pokémon sont très performants, peut-être juste un peu trop adeptes des piqures. Je sais aussi que tu va obtenir un pokémon et en attraper d’autres, je dois te l’avouer à cette pensée je suis un peu jaloux et mon coeur se serre. Mais je sais une chose qui me rend encore plus triste : au milieu de tous ces gens, ces inconnus que tu va croiser dans les couloirs de ta nouvelle école, tu te sentiras plus seule que jamais, plus orpheline que jamais… Mais, Bellamy, Bellamy, Bellamy… Tu es vivante ! Te rends tu compte ce que la vie t’offre, maintenant ? Je n’ai qu’un conseil à te donner, qu’un envie, qu’un souhait :
Vis Bellamy ! Vis aussi fort que tu le peux !