![]() | Je voudrais déjà être roi Alban Abernaty & Ellen Whirst |
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Ellen fit mine de ne pas remarquer que le garçon avait rougi, sûrement surpris d'apprendre qu'on parlait de lui dans les dortoirs des Givrali. Enfin, s'ils savaient tout ce dont parlaient les Givrali. Pourtant Ellen n'était pas autant à l’affût des dernières nouvelles que certaines de ses compagnes de dortoir, bien qu'elle aime connaître pas mal de choses, elle ne voulait pas non plus s'introduire dans la vie privée des gens ou encore jouer aux espions afin de savoir que '' machin truc '' a traîné avec tel alors qu'il sortait déjà avec '' bidule'' . Enfin bref, de toute manière, les histoires d'amour n'avaient jamais été sa spécialité, et puis, toutes les Givrali n'étaient pas aussi curieuse qu'on le prétendait. D'ailleurs, Ellen se demanda si Alban avait une copine... Enfin, le moment n'était peut-être pas vraiment choisi pour lui demander ; ils ne se connaissaient à peine !
Laissant de côté ses pensées, elle écouta Alban qui lui expliquait qu'il avait arrêté d'être un champion peu de temps avant son entrée dans l’académie et qu'il suivait désormais un parcours de coach, espérant pouvoir un jour entraîner des jeunes dans sa passion, les courses aériennes, même s'il ne savait pas encore vraiment si c'était ce qu'il désirerait faire toute sa vie. Puis, il s'étira et demanda à la blonde si elle avait une idée d'ambition.
Ellen réfléchit. Certes, elle n'avait aucune idée précise de ce qu'elle rêvait de faire, mais, sans même s'en rendre compte, Alban l'avait déjà un peu aidée. Tout comme le Voltali, elle souhaitait pouvoir aider les autres, en leur enseignant quelque chose par exemple. Mais quoi ? À part grimper aux arbres et faire le Capumain elle ne s'était jamais spécialisé dans un domaine et avait toujours préféré s'occuper toute seule en s’inventant des histoires. Elle n'avait jamais pratiqué de sports, et a part un peu de violon, elle n'avait développé aucun talent, et encore faudrait-il qu'elle en ait un. Et elle hésitait encore beaucoup entre un parcours sportif ou plutôt une carrière de topdresseur, genre ranger. Elle ne souhaitait pas se spécialiser dans un type, n'ayant jamais eu la moindre préférence quelconque et jugeant qu'elle préférait la mixité dans son équipe. Sinon, il y avait la coordination, mais elle avait vite éliminé cette hypothèse, avec un empoté pareil que son griknot, elle n'irait jamais bien loin sur la scène, d'autant plus qu'elle trouvait cela un peu ridicule de se trémousser avec ses pokémon devant un public, puis de faire semblant d'être émue à la fin lorsque tout le monde se lève pour applaudir.
Pathétique, songea la blonde.
Puis il y avait les sciences, cela, n'en parlons même pas, cela risquerait d'un surprendre plus d'uns. Autant dire que le niveau d'Ellen concernant ce sujet était misérablement pitoyable, et surtout, comme pour la coordination, la Givrali ne voyait pas ce qu'il pouvait y avoir d’intéressant à mettre des lunettes et une blouse blanche puis de parler avec un air diplomate.
Non, ce n'était pas ce qu'elle aimait, elle, elle voulait de l'action, le sentiment de se rende utile et d'aider les autres, et sa vision de la vie ne la laissait pas croire qu'elle aiderait des gens en dansant sur une scène ou en portant une blouse et en abordant parfois un air de fou.
Bien évidemment, tout cela n'était que des préjugés, et voilà qu'apparaît l'un des plus gros défauts d'Ellen ; elle a tendance à s'arrêter aux apparences et de ne croire que ce qu'elle voit.
Et elle, elle voit des gens en blouse et d'autres qui ordonne à leur pokémons de lancer des attaques, ça fait boom, parfois c'est beau, mais ça va pas plus loin, point final.
Disons que le monde dans lequel elle a grandi n'était pas très ouvert. Pourtant, elle arrive facilement à laisse ses pensées de côté et ne juge jamais une personne sur son parcours ou même sur ses ambitions futures, même si, étant parfois trop franche, elle n'hésitera pas à faire comprendre à quelqu'un que, s'il souhaite compter sur elle pour devenir scientifique ou coordinateur, il peut vite repartir d'où il vient.
Mais bon, chacun ses petits défauts, non ?
Soudain, la voix d'Alban tira la blonde de ses réflexions.
Que...Quoi ? Que disait-on de lui chez les Givrali ?
-Ho, tu sais, il y a tellement de personnes au centre de l'intention chez les Givrali, que je ne m'en souviens même plus ! J'ai dû entendre ton nom au détour d'un couloir, enfin...je ne sais plus trop, fit Ellen.
Tout cela était vrai, elle avait entendu le nom d'Alban alors qu'elle descendait pour aller dans le parc il y a quelques jours de cela et elle n'avait pas pris le temps d'en saisir plus de la conversation, ne connaissait pas encore le garçon à ce moment. D'ailleurs, elle ne se souvenait même plus des filles ayant parler de lui, et elle n'avait pas pris le temps pour s'attarder sur ces détails, c'était un quotidien d'entendre des discussions sur une personne en particulier chez les filles bleues.
-Et sinon, rajouta la dresseuse, je t'avoue ne pas avoir d'idée particulière. Avant d'arriver à l'académie, j'avais longtemps demandé à ma mère de partir sur les routes explorer le monde, mais elle avait toujours refusé, jusqu’au jour de mes quatorze ans où j'ai décidé de lui parler de l'île Lansat, et donc de l'académie. Ça n'a pas été facile pour qu'elle accepte, rajouta Ellen avec un petit rire, et je suis donc partie sans vraiment réfléchir, tout ce que je voulais, c'était explorer de nouveaux horizons et enfin sortir de ma ville, et jamais je n'aurais jamais pensé que la tâche de trouver une ambition à mes goûts serait aussi ardue.
Elle hésita quelques secondes, devait-elle dire à Alban qu'elle espérait d'une certaine façon qu'il allait pouvoir l'aider ? Au pire, elle n'avait rien à perdre.
-Et, à vraie dire, en en apprenant un peu plus sur toi et ton parcours je...enfin... je pensais que tu pourrais m'aider.
La Givrali ne baissa pas les yeux ni ne rougit comme l'auraient fait beaucoup de jeunes filles de son âge en train de parler à un garçon plus âgé qu'elles. Après tout, de quoi pouvait-elle avoir honte ? Une lueur d’excitation mêlée à l'appréhension illumina son regard bleu qui aurait pu se confondre avec la couleur du ciel.
Est-ce que le garçon allait accepter ? Ellen ne voyait pas vraiment pourquoi il refuserait, après tout, il ne semblait pas méchant, mais, peut-être était-il trop imide ? Non, sinon, il aurait déjà disposé depuis longtemps, il paraissait qu'Ellen avait un don pour faire fuir les personnes trop timides. Néanmoins elle n'arrivait pas à rester tranquille.
Elle avait senti le regard d'Alban sur elle.
Il la dévisageait, comme si..., comme s'il avait l'impression de la connaître, ou, autre chose. Pourtant, la Givrali avait la certitude de n'avoir jamais vu Alban autre part que sur un écran, d'autant plus qu'il lui avait dit n’avoir jamais mis un pied à Atalanoplis.
Et cette sensation la mettait mal à l'aise. Enfin, peut-être qu'elle se faisait des films.
Oui, se rassura la blonde mentalement, tu t'imagines des choses, vous ne vous connaissez pas, il te regarde tout comme tu regardes quelqu'un pour la toute première fois.
Mais malgré cela, au fond d'elle, la jeune fille savait pertinemment qu'elle se mentait.
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Ellen eut un petit sourire soulagé lorsqu'Alban accepta sans broncher de l'aider dans son choix orientation. D'après ce qu'elle avait compris le garçon avait déjà eu affaire à ce genre de situation. Quoi de mieux que commencer avec quelqu'un qui s'y connaissait ? Elle espérait même que son " coach " devienne son ami, malgré le fait que le Voltali semblait bien plus réservé que la jeune Givrali.
Il lui demanda si elle préférait commencer par se renseigner sur chaque parcours un peu plus en détail, ou si elle voulait plutôt opter par une solution sûrement un peu plus efficace qui était de choisir l’orientation de la blonde essentiellement en fonction de son caractère, ses atouts, etc...
- Je préfère la deuxième méthode, répondit-elle sans hésiter.
La question ne se posait même pas, elle avait le choix entre une longue explication de parcours qu'elle aurait sûrement du mal à comprendre et qui pour la moitié, elle le savait, ne l'intéresserait pas, ou alors, c'était à elle de parler ou de passer des sortes de " test " .
Une personne timide aurait sans aucun doute choisi la première option, mais Ellen n'était PAS timide, et ce serait bien le dernier adjectif utilisé pour la qualifier.
D'autant plus que la deuxième solution consisterait surtout à parler de soi, et bien que cela puisse un peu paraître égocentrique, il ne fallait pas cacher que la dresseuse aux yeux bleus a toujours adoré parler d'elle, raconter ses petites mésaventures, tout comme son footing du matin.
Petite, elle pouvait tellement parler lorsqu'elle se lançait dans une de ses histoires que cela en avait souvent énervé plus d'un.
Mais au fil est à mesure des années, elle a aussi appris à être à l'écoute des autres et les respecter, bien que sa manie de raconter sa vie ne soit pas passée.
Du coin de l’œil, Ellen vit Alban sortir de son sac un stylo ainsi que du papier pour noter. Il semblait concentré ; au moins, la blonde pouvait être sure que ce dernier serait à son écoute.
Voyant qu'il attendait qu'elle se lance, elle ne le fit pas attendre plus longtemps.
- Pour commencer, tu peux retirer le parcours de scientifique et de coordinateur...disons que...ce n'est pas trop mon truc..., elle marqua une petite pause, dis-toi que ça te facilitera la tâche.
Elle attendit la réaction du garçon, pour voir si ce dernier prenait note, puis continua :
- Je suis quelqu'un de très indépendante, je préfère me débrouiller seule, bien que la situation ne mette pas en valeur ce trait de mon caractère, rajouta la Givrali en souriant. J'adore explorer et je rêverai d'un jour pouvoir visiter pleins de région, car à part Lansat, je n'ai jamais eu l'occasion de sortir de ma ville natale, Atalanopolis.
Elle passa une main dans ses longs cheveux blonds et Heavens, son Griknot, vient se lover entre ses jambes.
La peau dure et rugeuse du pokémon contre sa peau d'humaine n'était pas très agréable, mais ce geste affectif lui réchauffait bien trop le cœur pour qu'elle repousse le petit dragon.
Et puis, pour une fois qu'il n'était pas à courir partout et qu'il ne se perdait pas.
- Comme tu l'as sûrement remarqué, je suis très à l'aise à l'oral et je noue facilement des liens avec les gens que je rencontre. Par la même occasion, je n'ai aucun mal à aller parler à un inconnu dans la rue, quel que soit son âge. Ah oui, et aussi, je ne compte pas me spécialiser dans un type en particulier, donc tu peux rayer cette éventuelle possibilité, je préfère avoir une équipe totalement aléatoire et mixte.
Elle fit une petite pause, suffisamment pour laisser le temps à Alban de prendre en compte ses paroles.
Elle essaya de lire ce qu'il griffonnait sur son carnet, mais elle ne réussit qu'à saisir quelques mots qui en s'alignant n'avaient aucun sens.
Elle ne pouvait s'empêcher de se demander si Alban, avec seulement ces brides d'informations, avait réussi à la cerner.
Non, sûrement pas, il fallait encore qu'elle lui partage ses loisirs, ses goûts, etc...
- Sinon, j'aime beaucoup le sport, d'ailleurs, je vais quotidiennement au gymnase ou au parc pour une petite séance matinale lorsqu'en j'en ai l'occasion.
Hum... Que dire d'autres ?
Elle qui avait pourtant tant de sujet dans sa poche se trouvait soudainement à court de mots. Elle hésita quelques secondes, le temps de formuler une nouvelle phrase dans sa tête, puis reprit :
- Je t'avoue que le parcours de coach m’intéresse, mais j’hésite encore avec une carrière de topdresseur, ranger par exemple. Le problème, c'est que je ne connais vraiment rien à la filière de ranger, alors que coach, le sport tout ça, c'est...c'est comme si c'était en moi.
J'adore motiver les gens, leur faire partager des choses, à travers le sport en particulier. Enfaîte, j'aimerais ressentir ce travail d'équipe, souffrir avec les autres, à chaque mouvement.
Ma tante faisait de l'aviron, en tant que sportive de haut niveau. Je ne sais pas si tu connais ce sport. Ça se passe sur un bateau, où tu peux ramer à un, deux, quatre et jusqu'à huit, tout dépend du type de l’embarcation. Elle me disait tout le temps que c'était un sport très physique, alors, je lui demandais pourquoi elle continuait si elle souffrait tant pendant les courses ou les entraînements.
Et elle m'avait répondu cette phrase :
'' J'ai mal, mais je sais que les autres derrière, ils ont aussi mal que moi, et je sais aussi qu'ils me soutiennent, et que je n'ai pas le droit de m'arrêter avant d'avoir franchi la ligne d'arrivée. ''
Elle inspira l'air doux. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas revu sa tante, et elle lui manquait terriblement, bien qu'elle n'ait jamais eu le temps de réellement la connaître vu le peu de fois où elles s'étaient vus.
- Je n'ai jamais oublié cette phrase, bien que petite, je ne l'ai jamais comprise. Je crois...je crois que sans elle, je n'aurais jamais fait de sport, du moins, pas avec le même état d'esprit, et je crois aussi, que je regrette de ne m'être jamais inscrite dans un club.
Ellen eut un sourire, ça y est, elle savait. Ce fut comme un déclic, une évidence plutôt.
Elle voulait faire comme Alban et comme sa tante une fois qu'elle ait arrêté d'être une sportive de haut niveau : coach.
Elle enchaîna, un sourire rayonnant illuminant son visage d'adolescente :
- Et maintenant, j'ai compris que moi aussi je voulais ressentir cette sensation de ne pas abandonner parce que tu sais que les autres sont avec toi. Et je veux aussi la faire partager en apprenant aux autres les valeurs du sport. Bien sûre, pour le moment, je ne suis pas un coach exemplaire, mais toi, Alban, si.
Elle plongea son regard bleu dans les yeux du Voltali.
Bien qu'il n'ait pas à résoudre son problème, il allait l'aider dans autre chose.
- Je viens de prendre ma décision, et même si tu n'en pas l'impression, tu m'as été d'une grande aide. Je veux être coach, mais avant tout, je veux que tu sois mon coach... enfin, si tu acceptes, bien évidemment...
Un nuage passa au-dessus de leur tête voilant pendant quelques instants le soleil. Une légère brise agitait les feuilles de l'arbre au-dessus de leur tête, susurrant des mots que seul le vent lui-même pouvait saisir.
Ellen eut un petit sourire malicieux et rajouta :
- J'ai entendu tellement d'éloges à ton sujet, dans le dortoir des Givrali, que je ne pourrais pas tomber sur meilleur coach !
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