Un samedi.
Habituellement, je flânais dans ma chambre à lire des magazines ou dans la cour du dortoir avec mes Pokémons pour prendre l'air, mais aujourd'hui j'avais envie de changer de paysage, si je puis dire. Tourner autour de l'école, je l'avais fait maintes et maintes fois, ça ne me tentait pas du tout. Mais je savais déjà ce que je comptais faire, la seule chose que je n'avais pas encore faite depuis mon arrivée sur cette île : visiter la ville.
C'était une bonne occasion pour me changer les idées, ces derniers temps j'accumulais du stresse pour une raison que j'ignorais encore, peut-être à cause de l'emploi du temps du printemps. Les cours spécialisés et les devoirs à rendre allaient sans doute être un peu plus compliqués que tout ce que l'on avait vu depuis le premier semestre, mais bon, il fallait que je m'y fasse. Ce fut donc en simple tenue que je me rendais vers les portes de l'école, annonçant au surveillant qui se trouvait là que j'avais l'intention d'aller en ville. Avec un certain enthousiasme, celui-ci m'indiquait l'arrêt de bus qui se trouvait juste devant les murs extérieurs de l'académie, qui reliait celle-ci au centre-ville. Une aubaine qui me permettait d'éviter de me perdre lamentablement en cours de route.
Une fois arrivé sur place, j'étais étonné de voir que le coin était plus urbanisé que la plupart des villes de la région de Sinnoh. On arrête pas le progrès, même au-delà des océans. Je marchais aléatoirement dans les rues de la ville, observant les différentes personnes qui profitaient de leur samedi pour sortir, que ce soit en groupe d'amis, ou en couple, voire même seul.
➖"Hm, ça a l'air vraiment sympa par ici."
Il y avait des salles d'arcade, des restaurants à perte de vue, divers magasins, des bars, une ville bien vivante et à la pointe de la technologie. On pouvait même voir un grand Centre Pokémon à côté d'un autre bâtiment encore plus grand, qui se trouvait être le Centre Commercial. Au moment où mes pas me conduisirent vers l'entrée du centre, le vent se leva de manière particulièrement violente, soulevant quelques jupes au passage. Pour information, je ne regardais pas sous ces dites jupes, mais juste les "dégâts" que le vent avait causé. D'ailleurs, cette action m'empêcha de faire attention à ce qui se passait devant moi, ce qui m'amena inévitablement à percuter quelqu'un. Le choc n'était pas assez violent pour que je tombe, mais suffisamment pour faire tomber les différents paquets que portait la personne victime de mon inattention.
➖"Non, c'est moi qui suis désolé, je ne regardais pas où j'a... llais..."
Quand je relevais la tête et que j'aperçus le visage de la jeune fille que j'avais percutée, je ne pouvais m'empêcher de me dire que je l'avais déjà vu quelque part. Je n'arrivais pas à mettre la main dessus, mais ça m'avait profondément marqué. Pourquoi ? Oui, pourquoi ? Ah mais oui ! Je savais pourquoi !
➖"Tu ne serais pas la fille du dortoir des Givrali qui aurait embr..."
Je plaquais instinctivement ma main contre ma bouche pour éviter de terminer cette phrase. Je m'en souvenais maintenant. Elle s'appelait Ambre Lawford, elle apparaissait dans le quatrième numéro de la Gazette du Dresseur, dans le potion "romantique" du moment. Pourquoi j'avais retenu tout ça ? Pour la simple et bonne raison que j'avais aussi eu ma part de "gloire" dans ce fameux journal, qui m'obligeait à lire chacune des parutions afin de ne pas être surpris de ce qui pouvait encore m'arriver.
Après l'avoir aidé à tout ramasser, je me grattais derrière la tête par pur réflexe. Je ne savais pas trop quoi dire dans ces moments-là, les interactions sociales ce n'était pas trop mon truc. Cependant, je réussis tout de même à avoir une idée. Cette fille avait du passer pas mal de temps dans les magasins, et je venais d'arriver en ville, pourquoi ne pas tout simplement se rafraichir calmement devant une glace ou une boisson ?
➖"Pour me faire pardonner, je peux te payer une glace ou un jus de fruit ? Enfin, si ça ne te dérange pas bien sur."
Il ne fallait pas non plus que je la force à accepter ma bonne volonté, ce serait dommage de gaffer encore une fois avec une fille, en espérant d'ailleurs qu'elle ne soit pas au courant de l'article qui avait été écrit sur moi il y a de cela quelques mois déjà. Je n'étais pas très chanceux depuis que j'étais dans cette académie, même si désormais ma jambe allait beaucoup mieux. La tension était à son comble.