C’est bizarre comme cette académie a le don de faire faire des sauts d’humeurs assez violents chez la blondinette. A croire que cela fait partit de la phase d’adaptation dont ont parlé les plus anciennes Givralis pendant la présentation du dortoir. Revenons donc au début, aux premières émotions si on peut le dire ainsi. Lorsque la fiche d’inscription pour la prochaine sortie capture s’est mise à circuler dans l’école, une certaine agitation s’est faite ressentir chez les élèves, Ranya y comprit. Tout le monde dit que les sorties captures sont vraiment cools, et qu’en plus de capturer un nouveau pokemon, on s’y amusait bien. Une journée d’exploration placée sous le signe des mésaventures en tout genre. Même si la jeune fille n’est pas friande des aléas de la vie, l’idée d’explorer un terrain inconnu est plus qu’alléchante. Au coin de sa tête, elle garde l’idée de découvrir quelque chose de vraiment formidable là-bas. Alors évidemment, la danseuse a inscrit son nom.
La date a été fixé au 17 janvier. Un lundi. Parfait, ça ferait un jour de classe en moins se disait la demoiselle. Ses pokemons ont été parfaitement mis au courant de l’événement particulier de ce jour et semble près à suivre Ranya sans la lâcher d’une semelle. Anubis peut paraitre un peu tête en l’air (c’est le cas de le dire)(pardon) mais en vérité il garde toujours un œil sur sa dresseuse. Il n’est jamais intervenu mais l’intention est là. Fàfnir et lui forment un bon duo, toujours partant pour faire peur aux petites Givralis au passage. Alala ces pokemons spectres, une grande histoire de frayeur.
Toutefois, elle ne pouvait pas partir en laissant son œuf tout seul dans sa chambre. C’est vrai, c’est un petit être qui dort là-dedans. Il est impossible de le laisser seul. Alors Ranya a changé de stratégie. Plutôt que de le confier à une élève qui ne vient pas à la sortie, elle a carrément décidé de l’emmener. Bien sûr, la blonde a pris ses précotions en prenant soin de bien le protéger dans son sac à dos. Plusieurs couvertures pour le tenir au chaud et en place dans un sac calculé pour et le tour est joué. La jeune fille semble donc prête à affronter cette toute nouvelle expérience. Suivant le mouvement, elle monte dans le bus censé aller en direction du port. Apparemment les élèves se rendent toujours sur l’île de la sortie en ferry.
Sauf que là, quelque chose ne va pas. Le bus ne va pas en direction du port mais vers l’intérieur des terres. La danseuse n’est pas très bonne en géographie mais pour qu’il y ait un port, il faut de l’eau. Et ce n’est pas au milieu de l’île qu’il va y en avoir. Après une heure de transport en musique, le car s’arrête, juste à côté d’un aéroport. Diana et Léon font signe à tout le monde de monter dans un…avion ? Oui oui un avion militaire. La blonde cherche à comprendre vers quoi tout ceci les mène mais pas le temps puisque l’un des élèves la pousse à l’intérieur. Suivant les consignes, elle s’assoit sur l’un des bancs à côté de ses pokemons flottants. L’appareil géant décolle, laissant les élèves sans véritable explication.
Après un petit moment, la professeure de Topdressage prend la parole pour éclairer les lanternes de chacun. La jeune fille écoute tout en essayant de ne pas frissonner de peur. Ils sont dans un avion parce que l’île ne comporte qu’un rocher incliné à 90 degrés. Ok. On n’y va pas en bateau parce que c’est has-been. Ok. On ne peut pas atterrir car il n’y a pas de piste. Ok. Donc ils vont devoir sauter en Baudrive pour arriver en bas. Ok. Non pas ok du tout là !!!! La tête de la blonde commence à s’agiter dans tous les sens, montrant sa négation à ce projet. Elle n’a pas signé pour ça. Elle ne veut pas sauter d’un avion seulement accrochée par un pokemon. Elle veut redescendre vite fait bien fait. Sauf que visiblement ça n’entre pas dans les possibilités offertes pas les professeurs. Après le saut de Diana, les élèves s’élancent chacun leur tour, les hanches accrochées aux bras des Baudrives.
Viens enfin le tour de la blonde. Ses pas se font trèèèèès lents pour arriver jusqu’à la porte de saut. Les bras accrochés contre l’encadrement de la porte, son Baudrive accroché à la taille, elle tremble de tout son être.
Je…je ne veux pas sauter ! Je veux pas mourir moi j’ai encore plein de choses à faire !Avant même que le professeur puisse parler, une voix masculine s’élève parmi les élèves restants.
Alors comme ça mademoiselle a vu un pokemon légendaire mais refuse de sauter d’un simple avion ? Pas très crédible tout ça. La tête de la danseuse se tourne vers l’auteur de cette remarque. C’est un grand gars, brun, un peu trop voyant dans les couloirs. Il s’appelle Sirius si elle ne se trompe pas. Une fois il avait surpris une de ses conversations avec une camarade de classe sur le fait qu’elle avait vu Suicune. Il s’est empressé de se moquer d’elle et à inciter ses potes à en faire de même. Ranya le déteste. Il est méchant et ignorant. Bien sûr que les pokemons légendaires existent et évidemment, elle l’a bien vu. Prise d’un élan d’orgueil, la blonde s’empresse d’ajouter.
J’ai vraiment vu Suicune ! Et je vais sauter de cet avion !Ranya regarde le sol une fois de plus. C’est vrai que c’est haut quand même. Non ce n’est pas le moment de se dégonfler, tu as un honneur à sauver. La demoiselle tourne une dernière fois sa tête vers la grande asperge, lui tire la langue et se laisse tomber de l’appareil.
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHEt bah décidemment, cette sortie est bien partie.