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La rousse et la bleue face à face alors que la foule se mettait en marche pour de bon. Au pas seulement, elles stagnaient plus qu'elles n'avançaient. Mais la Givrali suivait le mouvement, entraînant avec elle une Yuna aussi étonnée qu'intriguée. Le vent ne cessait pas de balayer tout ce qui se trouvait sur son passage ; des fragments de poussière saluaient les yeux de quelques manifestants, tandis que des feuilles oubliées s'emmêlaient dans les cheveux de la Médecin. Ankou siffla face aux intempéries, ne pouvant rien faire de plus, et Algernon vacillait sur le mégaphone, luttant contre les bourrasques qui avaient pour nouveau mot d'ordre de le faire valser jusqu'au bout du cortège.
— Non je suis pas membre, y a pas besoin d'être membre pour manifester, tu sais, du moins l'espérait-elle sinon elle risquait de se faire rappeler à l'ordre par l'un ou l'autre des adhérentes à proximité, mais leurs causes me parlent...
Sans oublier que désormais les Médecins se voyaient confiés un Pokemon contre bon soin pour certains passages de grades. Pokemon que la rousse avait refusé pour raison personnelle répondant au nom d'Algernon.
La foule s'activait, braillait de plus en plus, rien qu'à la seule vision du patron de Palladium. Quelques murmures lui parvenaient pour saisir ce qui se jouait non loin. Elle actionna à nouveau son mégaphone, prête à faire retentir un nouveau slogan :
— GAMBLE, SERRE LES FESSES, ON ARRIVE À TOUTE VITESSE !
Plutôt lentement que rapidement à ce train-là.
Le Picassaut piaffa comme pour approuver à sa manière cette nouvelle maxime. Mais cela ne faisait pas l'unanimité autour d'elle ; contrairement au précédent, personne n'avait été tenté de reprendre celui-ci. Qu'ils essayent donc !
Il lui semblait percevoir quelques cris d'indignations plus haut ; un débordement de la manifestation déjà ? La gitane se rapprocha de Yuna pour lui murmurer :
— Fais attention à toi surtout, et à ton Pokemon, parfois ça vire à l'émeute ce genre de chose...
Si seulement elle savait.
L'oiseau fendit le vent pour se trouver un nouveau perchoir en la présence de Yuna. La Givrali savait parfaitement ce qu'il attendait, impatient qu'il était de retrouver son ami Minidraco. Mais ce n'était guère le moment pour des retrouvailles anticipées, le temps ne s'y prêtait guère.
— Plus tard, Algernon.
Mais il insistait, donnant quelques coups de bec timides à la future Spé Type pour obtenir ce qu'il attendait d'elle. Voilà que Django et son sale caractère déteignait sur son starter. Du grand n'importe quoi, cette équipe. Vraiment.
Elle entendait râler autour de l'utilisation des pokéball. Elle entendait se plaindre de l'utilisation des Pokemon. Il y a six mois à peine, elle aurait sûrement tenu un discours identique mais l'académie l'avait changée. Ou plutôt la rousse avait dû s'imposer cette norme propre aux étudiants. Que dirait son arrière-grand-membre ou n'importe quel membre de la communauté gitane face à la meute de Pokemon qu'elle possédait désormais ? Et dire qu'elle avait râlé lors de l'obtention de son starter. C'était loin tout ça maintenant.
— Dans un sens je les comprends, j'étais pas si différente d'eux, y a pas si longtemps.
Elle se confronta au regard de la bleue. Ses propos n'avaient sûrement aucun sens pour la Topdresseur, la Pokéathlète perdue dans ses rêveries n'avait pas su distinguer ses pensées de ses paroles. Un sourire bref sur le visage et Salomé tenta d'estomper ces paroles sibyllines :
— Oublie ce que j'ai dit, ça n'avait pas d'importance !
Et pourtant.HRP :Nouvelle prise de parole de Salomé au mégaphone.
Blabla avec Yuna qui se fait picorer par le Picassaut de Salomé.
![]() | Un vent hostile |
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Cloé était recroquevillée sur elle protégeant son seul compagnon. Lui au moins ne pourrait jamais grandir et devenir méchant comme Kenaï. Elle le savait pertinemment mais refusait de voir la vérité. Kenaï avait juste évolué mais pour Cloé quelque chose s’était brisé entre eux. Elle ne savait pas quoi mais elle ne s’entendait plus comme avant avec lui. Sa fourrure n’avait plus la même odeur de miel sucré comme avant mais maintenant c’était quelque chose de plus âpre, plus adulte, plus boisé. Seul Ran s’occupait du grand Kenaï. Sans Cloé. Car elle ne voulait pas l’approcher. Loin de lui elle se sentait plus en sécurité. Dès que quelqu’un lui voulait du mal, intentionnellement ou pas, il se mettait à grogner sur la personne en question pour protéger Cloé. Mais elle n’aimait pas beaucoup ça.
Elle restait assise là à attendre que tout ça finisse, que tout le monde s’en aille. Elle voulait en parler à quelqu’un mais personne ne l’écoutera. Personne ne comprendrait ce qu’elle ressent. Elle avait perdu un gentil compagnon pour se retrouver avec ça. Cette chose lui faisait peur. Loki le regarda dans les yeux avant de sauter à terre et de courir entre les jambes des manifestants prenant ça comme un jeu. Il voulait jouer à cache-cache mais Cloé essaya de le rattraper rapidement sans y parvenir.
-Pardon, excusez-moi, poussez-vous, désolée.
Et elle le perdit de vue. Plus de Pokémons pour la rassurer, plus de petites créatures à serrer dans ses bras pour la réconforter. Elle était seule en plein milieu de la foule des manifestants. Ils commencèrent de plus en plus à protester contre PALADIUM mais Cloé elle cherchait son Togépi. Elle attira l’attention d’un manifestant pour lui demander un peu d’aide.
-Excusez-moi Monsieur, vous n’auriez pas vu mon Togépi par hasard ? Il est un peu plus cuivré que la normale et…
-TON Togépi ? Et tu lui à demandé sa permission pour te l’approprier ? Ce n’est pas une raison pour lui voler sa liberté ! Tu devrais avoir honte !
-Il m’a échappé des bras et je n’ai pas eu le temps de le rappeler dans sa Pokéball.
-QUOI ?! Parce qu’en plus tu utilises ces… choses ?!
Plusieurs manifestants lancèrent un regard noir sur Cloé.
-Elles sont une création diabolique, sans elle le monde serait tellement mieux ! Tu n’es qu’une exploiteuse de Pokémon pour des fins personnels. Tes parents t’ont éduqué comment ? Les Pokémons sont là pour nous servir d’esclaves ? N’importe quoi ! Il faudrait te punir pour l’exemple.
-Bien dit ! Il a tout à fait raison !
Il empoigna le bras de Cloé.
-Mais lâchez moi ! Vous me faîtes mal ! Je n’ai rien fait de mal ! A l’aide !
Elle se débattit et cria du mieux qu’elle pouvait mais son petit corps ne pouvait rien faire contre un fanatique d’A2P. Enfin plusieurs. Il y avait parmi leurs rangs des membres quelques peu extrémiste sur les bords. Il voulait punir Cloé et commença à l’emmener à l’écart pour la frapper. Mais de l’agitation semblait se produire un peu plus bas. Les manifestants s’écartèrent pour laisser place à un Kenaï en rogne prêt à casser du manifestant pas gentil envers sa dresseuse sur lequel trônait fièrement Loki qui tournoyait sur un de ses pieds avec un immense sourire. Il attrapa le col du manifestant et le souleva d’une main en le forçant à lâcher Cloé. Il le regarda droit dans les yeux l’air de dire « tu la touche, j’te bouffe ». Intimidé par cet ours en colère il disparu plus vite que son ombre au moment ou Kenaï l’avait déposé. Il se retourna mais Cloé était en train de s’enfuir avec Loki dans ses bras des larmes aux yeux.
Elle courrait tout droit sans s’arrêter, elle voulait le fuir. Mais elle se heurta à quelqu’un tombant sur les fesses. Loki lui atterrit sur la tête de la personne toujours aussi content que cette partie de cache-cache continue.
![]() Vent hostile Une goutte de peinture verte glissait lentement le long de son bras alors que Diana s'était figé un instant dans une position de prêtresse offrant ses élèves aux mondes. Et Bouddha se demanda un instant d'où lui venait ce besoin absolu de se montrer et de se mettre en avant. Lui préférait se fondre dans la masse - autant que possible. Un peu piégé par sa prof, Bouddha lança un signe de main mi compatissant, mi blasé à sa camarade de galère. Derrière elle : un étrange pokémon se cachait, se queue de cheval fit frémir un instant l'adolescent. Mais il n'eut le temps de vraiment détailler le pokémon inconnu que deux autres couraient vers lui : une espèce de chiffon volant se positionna face à son visage, curieux alors qu'un pikachu bleu et blanc l'escalada. Oui l'escalada. Comme si un pokémon qui le prenait pour un arbre ce n'était pas trop. Le garçon frissonna alors que les griffes de la boule de poil parcourait son corps, le chatouillant comme jamais. Elle arriva au niveau d'Aka, qui sentant sa présence retourna sa buche, fermant hermétiquement le manteau de son dresseur. Ce dernier l'oubliait presque trop occupé à promener son regard sur chaque nouvel arrivant : voilà encore une minuscule bestiole jaune, une autre orange et... Ah tiens, un Minidraco. Et l'Alolien s'étonna presque de connaitre au moins un pokémon. Quoi qu'il en soit l'équipe de cette jeune fille était impressionnante. Et le chelours humain se gratta la tête : resterait t'il assez longtemps pour avoir autant de compagnons ? Au bout d'un moment Diana se décida enfin à libérer ses deux élèves, au grand soulagement de Bouddha qui ne put retenir un soupir de soulagement d'échapper à ses lèvres. Mais était t'il bien libre ? Assurément, non. Comme si elle se sentait reliée à lui par une chaine, voilà la dite Ariania qui s'approchait vers lui en chantonnant et qui sur la pointe des pieds étala de la peinture verte sur ses joues. L'Alolien resta un moment interdit en grimaçant et en jetant un regard noir à la fille. C'est super... Pas efficace du tout. -C’est une partie de paintball ici, c'est ça ?! Moi c’est Aria et toi c’est... « Bouda » c’est ça ? Je peux t’appeler Boubou ?! C’est super mignon comme surnom ! s'exclama la fille en ponctuant sa phrase de rires sonores. Il avait déjà mal à la tête. Et il se contenta d'un mouvement d'épaule : Boubou, pourquoi pas ? De toute façon, il ne comptait pas restait plus longtemps avec cette mini-Diania. Il allait bien réussir à la semer dans la foule, non ? Tu a pensé trop vite, Bouddha : Voilà la copie de Pikachu qui se faufilait dans son manteau, entrainant une ridicule course poursuite avec sa dodoala. L'alolien s'attrapa le ventre et fut soudain pris d'une crise de rire douloureuse : trop de chatouilles, tue les chatouilles. Mais Ariania avait sans doute pris cela pour une invitation à continuer les présentations et la voilà qui jouait les mitraillettes : -Je t'ai encore jamais vu ! Tu viens d’où ?! Tu es à PC ?! Tu aimes l’orange ?! Tu as déjà vu une étoile filante ?! Tu sais voler ?! Oula. Un collectionneur par académie, cela ne suffisait pas ? Mais bon joueur, Bouddha tenta de répondre : -Hmm... Je suis arrivé en début du mois d'Alola et.. Mais il fut rapidement coupée par sa camarade qui tourna joyeusement sur elle-même en arguant que voler cela devait être super méga bien. Bouddha soupira : Cette fille ne semblait pas connaitre le sens du mot discussion, de plus il ne comprenait pas d'où venait son obsession pour le vol. Voler c'était un crime, même dans les autres régions, non ? Il avait déjà entendu d'une maladie appellé cleptomanie mais en se doutait pas un instant que les symptômes pouvait être une hyperactivité qui donnait mal à la tête et.. Un mouvement de foule rappela à l'ordre les deux étudiants. Bouddha se désintéressa de la cleptomane et leva les yeux au loin : Gamble. Il avait bien étudié le profil du président de Palaldium afin de préparer au mieux sa manifestation et il reconnaitrait entre milles. C'était le moment ! Il fallait crier et prouver ses convictions ! Il fallait... -Je veux voiiiirrr ! supplia sa camarade en trépignant Bouddha posa enfin son regard sur elle : depuis quelques minutes elle sautillait et gémissait comme un Rocabot face à un bout de jambon. Et le garçon se dit que même si elle était une cleptomane, elle restait une militante venue de son plein gré pour protester contre Palladium. Et ça c'était beau. -Gamble est là. lui décrit t'il simplement Allez ! C'est le moment d'élevez nos... Nos... ? Nos voix, peut-etre ? Dans tous les cas Ariania avait compris tout autre chose, coupant Bouddha dans sa phrase, elle éleva son corps et sauta littéralement sur les épaules du pauvre Alolien. Bouddha vacilla un instant d'avant en arrière avant de finalement se stabiliser. -Oula conclut t'il en en équilibre. Comme si cela ne suffisait pas le drôle de Pikachu et le Dodoala reprirent leur course poursuite sous le manteau du géant qui éclata de rire à nouveau. C'était vraiment pas le moment. Il plongea ses deux mains sous sa veste avant d'en ressortir les deux pokémons : un de chaque coté. Voilà à nouveau une posture digne des sculptures de bois les plus étranges d'Alola. Ariania ne semblait pas dérangée par cet aspect un poil ridicule et après avoir échangé un instant avec un autre manifestant elle s'écrira : -Désolé ! J'ai un vol à prendre ! Bouddha fronça les sourcils. Un vol... Dans le sens battre des ailes ? Ariania n'était pas cleptomane après tout : juste follle. Et l'Alors que l'Alolien eut à peine le temps de se demander comment un humain serait physiquement capable de voler que voilà déjà Ariania qui se jetait dans la foule - telle une rock star. Bouddha leva désespérément les mains, bousculant les deux boules de poils qu'il tenaient. Trop tard. Voilà sa camarade qui s'écrasaient sur une tache rose sous les regard indifférents des manifestants qui s'étaient décalés nonchalamment. Alors Bouddha s'élança, balançant le faux pikcahu et Aka d'avant en arrière. Il tendit sa main à Ariania et l'aida à se lever. -Ça va ? demanda t'il aux deux victimes de ce carambolage. Ariania levé, l'Alolien tendit une main amicale à "cheveux rose écrasés" mais il n'eut le temps de lui venir en aide que des voix l'interpellaient. -Laisse le au sol camarade ! C'est un vandax assasin esclavagiste ! dit un homme baraqué accompagné par quelques manifestants Bouddha aide toute de même cheveux roses en levant un sourcil circonspect aux brutes qui se frottaient les poings, un sourire sadique sur le visage. -Je ne suis pas le camarade d'une personne qui se cache derrière des fausses convictions pour passer un tabac à une pauvre petite fille La brute recula de quelques-pas, avant de détailler bouddha de bas en haut. Il n'avait certes plus l'avantage de la taille, d'autant plus que la gamine rose semblait sortie d'un film pour Ninja. Le seul avantage qui lui permettrait encore de faire la peau à ce vendu c'était bien le nombre. Alors, il pointa du doigt Bouddha, Ariania et le gamin aux cheveux roses avant de crier bien fort et distinctement : - Des rouges ! Regardez comme ce gamin traite le dodoala et le pachirisu ! Ce sont des vendus à Palladium ! Des rouges ! Bientôt, les trois étudiants furent encerclés par des brutes plus épaisses les une que les autres, et si la plupart des manifestant se contentaient de détourner le regard gêné et de s'éloigner. Les plus extrémistes - la gangrène de l'association- ne tardèrent pas à les encercler. Bouddha avait beau montrer son badge, cela ne changeait rien. Et il serra les poings de frustration. Bien sur en minorité : les convictions se taisaient et des gamins en danger ça ne choquaient personne. Bouddha déglutit, il n'était pas du genre à se battre malgré sa carrure. Il ne savait absolument pas quoi faire... -Aka. Tu peux... Nous aider s'il-te-plait ? Mais en guise de réponse, il n'obtint qu'un bâillement qui fendit l'air vers deux des brutes épaisses. Un grain de sable. D'autant que l'attaque mettait toujours un peu de temps à agir... Et voilà les trois étudiants entouré d'une foule en colère. Ils ne manquaient plus que les fourches. HRP Bouddha aide Ariania et Cael à se lever. Ils se vont vite encerclés par une horde de brutes épaisses Son dodoala attaque bâillements sur deux des brutes |
Elle passe sa main dans les cheveux, elle est tellement belle et mignonne. Reste toi-même mon grand ce n’est pas l’endroit pour parler de sentiment ici. Il y a trop de haine pour que ce soit romantique.
-Oh tu as eu un Gouroutan ? C’est sympa ça comme Pokémon. Je crois que je l’ai entraperçu à la soirée raclette après que…que Melty ne me pose sa question. Ahahahah !
Je ne veux pas lui parler de ça, elle m’a sauvée et m’a collée sa plus grande baffe depuis qu’on se connaît mais pour moi ça m’a été d’un grand secours. A l’évocation de mes Pokémons mon sourire s’affaisse un peu.
-C’est-à-dire que je dois encore faire un stage pour réapprendre comment s’occuper d’un Pokémon correctement, le savoir vivre et garder mon sang-froid. Tu sais ils me manquent beaucoup les petits. Mais je fais avec. Surtout que la direction m’a laissée deux Pokémons l’un que j’ai capturé et l’autre pour mon futur parcours de scolarité, enfin pour m’aider quoi. Allez venez n’ayez pas…
Peur ? Non, pas besoin de le leur dire. Ma Héricendre est déjà entrain de regarder Ana sous toutes les coutures et Marill la salue en faisant une petite révérence mais avec son corps rond il ne fait que baisser la tête. Ils ont l’air tout les deux contents et ravis de la voir. En même temps vu que je leur en parle beaucoup ce n’est pas étonnant. Mon Marill se retourne vers moi avec un petit clin d’œil complice qui me fait légèrement rougir.
-Voici ma Héricendre qui vient de l'île Kiwan, elle touche un peu à tout voulant tout savoir sur tout. Elle commence à apprendre à compter et elle est très assidu regarde. Héricendre ? Combien font 8+5 ?
La petite Héricendre se stoppa net dans son observation avant de réfléchir doucement et de cracher treize petites flammèches en l’air.
-C’est bien Héricendre. Elle est drôlement intelligente pour son jeune âge je trouve. Et mon Marill lui c’est plus un musicien dans l’âme. Le nombre de fois qu’il m’a arrosé car il n’aimait pas ma musique. Lui il est plus classique et opéra. Et avec ses oreilles il me sert aussi pour repérer des Pokémons particulier.
Puis un silence s’abat sur nous deux, comme un coup de poing. Allez, je me lance. C'est le moment.
-Heu… Ana ? ça te dérangerait qu’on discute un peu loin de tout ça ? J’ai besoin de te parler tranquillement.
Je commence à l’entraîner dans un endroit assez calme par rapport au brouhaha général. Aujourd’hui je vais essayer de la reconquérir, je vais être fort. Oui c’est ça. Nous arrivons dans un petit parc à deux pas de la manifestation avec juste un papi qui est assis sur un banc avec son Pokémon, un Couafarel si je ne m’abuse. Bon, quand faut y aller, faut y aller.
-Je…Comment dire…Tu voudrais pas que…vu qu’on se reparle et que ça s’est arrangé…qu’on repense à no…
Mais l’ipok d’Ana sonne mettant fin à ma demande. C’est la première fois que je me prends un rateau par un ipok et c’est assez frustrant. Je lui demanderais à la fin de son appel au pire.
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La voilà qui part, à cause de cet appel urgent. Je ne lui réponds pas et la regarde partir. J’ai juste hoché la tête avec la bouche ouverte traduisant mon incompréhension. Elle était là, j’allais me lancer et il a fallu que son Ipok sonne. Je n’ai vraiment pas de chance. A croire que des entités supérieures ont décidés de cette action comme s’ils ne voulaient pas que je me remette avec elle. En fait ce n’est pas la faute de Salomé tout ça mais de ces entités supérieures qui contrôlent nos actions et…
-Aïe ! Marill qu’est-ce qu’il te prend ? Pourquoi tu me frappe ?
Marill commence à s’énerver sur moi en me tirant le pantalon et en me faisant signe d’aller la suivre.
-Tu ne vois pas que sa conversation est privée ? Tu penses vraiment que c’est le bon moment pour aller lui demander de ressortir avec moi ? T’as pas vu la tête qu’elle a tirée ? Elle avait l’air anxieuse et triste. Alors… Mais arrête de me taper !
Marill ne voulait rien entendre. Il continuait de me faire des signes et me tira de plus en plus fort. Il était têtu et ne lâchait rien. Finalement, je me dis que ce n’est peut-être pas une si mauvaise idée que ça. Je pourrais la réconforter et essayer de comprendre ce qui ne va pas. C’est décidé. Si ça se passe bien je penserais à remercier Marill.
Je commence à courir dans la direction qu’a prise Ana mais ne parvient pas à la trouver. Alors je continue mes recherches inlassablement pour enfin la trouver, seule dans une rue, des larmes sur les joues. Qu’est-ce que je devais faire. Elle raccrocha enfin avant d’essuyer des larmes. Au même moment Marill me pousse dans la ruelle pour que j’aille la voir.
Je m’avance vers elle et attrape pose délicatement ma main sur sa joue et la lui caresse.
- Tu vas bien Ana ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Je n’aime pas la voir comme ça. Si je pouvais l’aider ne serait-ce qu’un peu je serais heureux. Mais pour ça il faut qu’elle me parle.
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Tenir debout relevait du miracle. Ne pas se faire bousculer tenait de l'impossible.
Yuna à ses côtés, la demoiselle proposait un repli stratégique loin de la foule. Mais trop tard. La marée humaine paraissait se refermer autour des deux adolescentes impuissantes. Avancer ou se faire dépasser, c'était là les seules options. Et comme si cela ne suffisait pas, la Pyronille de la Topdresseur choisit ce moment pour se faire remarquer, leur filant un coup de patte avec ce manifestant un poil trop éméché. Le bâillonner certes, mais cela n'arrangeait en rien leur situation. Bien au contraire.
La rousse se hissa sur la pointe des pieds, tentant d'apercevoir ce qui se passait au loin. Il y avait de l'agitation un peu partout, elle ne discernait rien avec toutes ces têtes chevelues mais constatait que le chaos et la panique gagnait peu à peu le cortège. Il fallait la refuser pour ne pas y céder. Chose plus facile à dire qu'à faire.
La Givrali allait proposer quelque chose lorsque quelque chose ou plutôt quelqu'un la bouscula. La rousse baissa les yeux pour reconnaître l'Eleveuse avec qui elle travaillait de temps à autre ; Cloé. Désespérée et paniquée, la Mentali faisait pitié à voir. La gitane l'aida à se relever avant de lever les yeux au ciel ; allait-elle devoir s'occuper d'elle maintenant ? Ce n'était pas son rôle.
— Qu'est-ce que tu fais ici toute seule, Cloé ?
Pas le temps pour des présentations, désolée Yuna.
Enfin, seule, pas vraiment. Un Togepi percuta de plein fouet le visage de la Pokéathlète. Ouch ! Cette dernière jeta un regard noir à la coquille d’œuf vivante. Elle aurait préféré revoir la Nanméouïe de Cloé autrefois sienne – pas moi – plutôt que de faire une rencontre fracassante avec ce Pokemon. Elle porta mécaniquement la main à son nez pour en constater quelques traces rouges perdues sur ses doigts. Super. Le Abo se tortilla le long du cou de sa dresseuse, visiblement agité par l'odeur bien que faible mais présente du sang. Il pointa sa tête fine face au visage juvénile de l'enfant avant de sortir sa langue agitée et de siffler.
Quelques grognements se firent entendre. Sonores et bruyants. La rousse ne mit pas longtemps à apercevoir un Ursaring dépasser de la foule, visiblement en quête d'un objectif précis. Salomé se rappelait avoir rencontré la petite accompagnée d'un Teddiursa ; se pourrait-il que ce Pokemon soit le sien mais évolué ? Elle n'eut guère le temps de s'interroger davantage qu'une bourrasque de vent trop violente pour le Picassaut l'emporta hors de sa vue.
— ALGERNON !
Sans mégaphone, cette fois-ci.
Le petit corps était porté en tête du cortège, du moins lui semblait-il. En d'autres circonstances, sûrement se serait-elle occupée de Cloé mais ce n'était pas le moment. Qu'elle se débrouille avec Yuna.
— Veille sur elle, d'accord Yuna ?
Elle n'attendit pas de réponse que déjà elle s'était élancée pour fendre la foule et retrouver son starter. L'avancée était compliquée au milieu de tous ces corps.
— Pardon !
Le ton montait, le sien comme celui des manifestants qui n'appréciaient guère de voir cette drôle de fille doubler tout le monde sans prétexte valable.
— Excusez-moi !
Se frayer un chemin était compliqué, voire impossible. Il lui semblait piétiner et devoir essuyer les soupirs et autres grondements des colériques qui se pressaient là.
— Mais poussez-vous !
Alors elle poussait à son tour. Elle ignorait si elle allait dans la bonne direction. Mais elle reconnut la jeune femme qui lui faisait face, elle aussi désemparée et perdue, braillant un nom familier à la rousse. Accompagnée d'un Gouroutan porteur de courses, Melty s'époumonait à travers la foule. Voilà qu'elles étaient deux à hurler le nom de leur Pokemon respectif.
— Salomé ! Bounty a disparu, livré à lui-même ! Et l'élève que j'ai envoyée pour le retrouver n'est toujours pas là... Sûrement perdue au milieu de la foule, elle-aussi ! Tu dois m'aider !
— C'est que... Moi c'est Algernon que j'ai perdu...
— Peut-être que... Peut-être qu'ils sont ensemble, alors ?
Il y avait un espoir insensé et fou qui suintait dans son timbre. Melty désemparée, c'était un peu elle-même en cet instant prête à tout pour retrouver son Picassaut. La rousse hocha la tête, regrettant déjà son geste, risquant au contraire d'être ralentie par la référente de Mentali plutôt que portée par cette dernière.
Elle reporta son regard sur le grand singe. Elle n'en avait croisé qu'un seul jusqu'à présent et c'était lors de cette foutue soirée raclette. Se pourrait-il que ce Pokemon soit celui d'Ana ? Dans tous les cas, elle avait un service à lui demander. Autant qu'il se rende utile au-delà de porter des courses.
— Toi le Gouroutan, vu que t'es un Pokemon Psy, tu peux pas faire un truc psychique comme localiser nos Pokemon par la pensée ou quelque chose comme ça ?
Parce que tous les Pokemon Psy sont des X-Men en puissance dans l'esprit de la Médecin.HRP :Salomé se prend le Togepi de Cloé en pleine figure et saigne légèrement du nez.
Son Picassaut, Algernon, s'envole à cause d'une bourrasque de vent trop violente ; sa dresseuse part à sa recherche (libre à vous de mentionner son Picassaut voire de le retrouver si ça vous chante) et abandonne Yuna et Cloé.
Elle tombe sur Melty toujours à la recherche de Bounty et se joint à elle pour les recherches.
Elle demande au Gouroutan d'Ana de « faire un truc psychique » pour pouvoir localiser Bounty et Algernon.
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