Foutu Barpau... apparemment, il voulait vraiment ma peau. Que lui avais-je donc fait pour qu’il cherche à se venger comme ça ? Pourtant, la dernière fois, je n’avais pas été méchant avec lui, au contraire, c’est lui qui avait eu peur de nous. Et cette fois-ci, il osait s’en prendre à moi comme ça, sans raison. Heureusement, Ayuna lui avait à nouveau fait peur et cela semblait bien l’amuser. Elle semblait même être contente de cela, puisqu’elle me regardait toujours en souriant gentiment. Mes deux autres pokémons, Soren et Flaya, avaient légèrement sursautés en apercevant le pokémon aquatique, mais ils s’étaient bien vite ressaisit. D’ailleurs, toujours sur mon épaule, mon Hoothoot bouillait d’une rage sans nom après ce que le Barpau m’avait fait.
Le danger étant désormais écarté, notre petit groupe se remit donc en route, toujours guidé par la Lianaja. Tout en marchant, je songeai à notre relation entre elle et moi, qui n’était pas encore au mieux après tout ce temps. Cependant, il était vrai qu’elle m’avait toujours protégé du danger et ce dès le premier jour de notre rencontre. Cela s’était passé plusieurs mois auparavant et j’avais l’impression que c’était encore hier. Beaucoup plus arrogante en tant que Vipélierre qu’en Lianaja, elle ne laissait jamais paraître ses émotions envers moi en public, mais elle n’avait jamais hésité à me défendre face à d’autres pokémons. Ce simple petit détail confirmait que nous étions fait l’un pour l’autre et que, malgré toutes mes interrogations, le collectionneur ne s’était pas trompé en me l’a confiant.
Notre marche nocturne sur cette nouvelle île nous conduisit jusqu’à une forêt plus dense. Les arbres, bien plus haut que ceux qu’on retrouvait près de l’école, me donnaient l’impression d’être incroyablement petit. De plus, nous nous trouvions toujours sur le territoire de ses autochtones et j’avais peur de retomber sur l’un d’eux prochainement. Qu’allaient-ils me dire s’ils me voyaient ici ? Qu’allaient-ils faire de moi ? Celui qui m’avait fait traverser à dos de Wailord avait été bien gentil, mais était le cas de tous ses semblables ? Probablement pas. Tout en continuant de marcher, je restais donc sur mes gardes, contrairement à mes pokémons qui se contentaient d’observer un peu partout autour de nous, à l’affût d’un qulconque pokémon sauvage.
- Restez près de moi, d’accord ? Je n’aime pas vraiment cet endroit...
Sachant cela, Ayuna se rapprocha légèrement de moi, ne voulant pas me laisser seul si je ne me sentais pas assez en confiance dans un tel lieu. Ma Goupix se blottit davantage dans mes bras, comme si elle tentait de me rassurer du mieux possible. Appréciant leurs efforts, je ne pu que leur afficher un petit sourire, les remerciant de cette façon. Alors que notre petit groupe continuait sa lente progression à travers la forêt, un bruit peu rassurant se fit entendre près de nous, comme s’il s’agissait d’un battement d’aile. Effrayé, je m’arrêtai quelques instants, essayant de voir d’où venait le bruit exactement, mais la noirceur de la nuit m’en empêchait. Tout d’un coup, je vis Ayuna sortir ses lianes pour ensuite les tendre derrière un arbre, comme si elle cherchait à attraper quelque chose.
- Ayuna, attend !
Apparemment, ma starter avait trouvé le pokémon qui faisait un tel bruit. Tout en le tenant toujours à l’aide de ses lianes, elle le fit sortir de sa cachette. Il s’agissait d’un petit Furaiglon, visiblement stupéfait d’avoir été saisi de cette façon. C’était la première fois que j’en voyais un de mes propres yeux. Tandis que je sortais mon pokédex pour recueillir davantage d’information sur lui, je vis Soren du coin des yeux en train de pencher la tête sur le côté pour mieux l’observer.
« Originaire d'Unys, Furaiglon est un pokémon extrêmement courageux. Il défi n'importe quel adversaire sans discernement et combat ce dernier avec une détermination sans nom, peu importe sa force. C'est en faisant tous ces combats qu'il devient plus fort. »
Énervé d’être le centre d’attention, le petit pokémon oiseau tenta de se libérer de l’emprise des lianes et y parvint après quelques tentatives. Surprise par ce geste, la Lianaja ne put rien faire pour l’en empêcher, mais elle tentait de le rattraper du mieux possible. Cependant, le Furaiglon s’était déjà envolé et s’éloignait rapidement de notre petit groupe. Je ne pouvais pas le laisser partir comme ça, c’était un pokémon plutôt intéressant et il me serait sûrement impossible d’en recroiser un autre à l’état sauvage. Une seule solution était donc envisageable ; un combat pokémon. Mais contre qui ?
- Soren, vas-y ! Empêche-le de s’enfuir !
Malgré l’ordre que je venais de donner à mon pokémon, j’étais certain que ce dernier allait rester sur mon épaule, puisqu’il n’aimait pas se battre. Toutefois, comme s’il avait soudainement retrouvé sa confiance, il ouvrit les ailes et s’envola à son tour, se dirigeant directement vers le pauvre petit Furaiglon. Un combat s’engagea donc entre les deux oiseaux, avec les encouragements de mes deux autres pokémons. La pokéball à la main, j’étais prêt à procéder à la capture. La bataille avait débuté avec férocité, mais l’avantage tomba rapidement du côté du Furaiglon, qui maltraitait tant bien que mal le petit Hoothoot, désirant s’enfuir plus que tout. De mon côté, je ne pouvais pas faire grand chose pour l’aider.
- Courage Soren, je sais que tu es capable de le vaincre !
Lâchant un cri, le pokémon vol tenta de regagner sa place dans le combat. Contrairement à son adversaire, il possédait des attaques de type psy et il n’hésitait surtout pas à s’en servir. Soudainement, son petit corps s’illumina sous mon regard étonné. Soren... évoluait ? Déjà ? Cela ne faisait que quelques mois qu’il avait rejoint mon équipe et encore... il faisait partit des derniers pokémons que j’avais capturé. La métamorphose ne dura qu’un bref moment et lorsque la lumière disparue, un imposant Noarfang se tenait devant le Furaiglon, toujours prêt à en découdre. Impressionné par ce qui venait de se produire, je ressortis à nouveau mon pokédex.
« Pokémon nocturne, Noarfang ne rate jamais une proie, même dans une nuit sans lune. Ses yeux surdéveloppés captent la moindre lumière, ce qui lui permet de voir un peu partout. Ses grandes ailes souples lui assurent un vol silencieux et rapide. À l'état sauvage, il passe la journée à dormir. »
Le combat était loin d’être terminé. Le Noarfang, ravivé par la détermination, reprit rapidement le dessus sur son adversaire. Satisfait, avec un large sourire aux lèvres, j’envoyai finalement ma pokéball sur le petit pokémon oiseau. La capture allait-elle fonctionner ?
[Lancer d'une Pokéball]