Les vacances, ou tout du moins ce qui y ressemblait pour la rousse, se poursuivent pour la rousse. Jusque-là, si on oublie cette histoire avec Sirius, rien n’est venu altérer le peu de repos qu’elle avait pu trouver sur l’île de Cobaba. C’est vrai que cet endroit à tout pour plaire, mais pour ceux qui ont assistés à la chute de Lansat, plus rien ne semble suffire pour apaiser les cœurs. Ilea a fait de son mieux pour essayer de prendre un nouveau départ, de laisser tout ça de côté, de faire en sorte que cela appartienne au présent. Pourtant, elle a toujours l’impression de se tirer cette chaine au bout du pieds. Au bout de cette chaine, il y a beaucoup de choses. Des regrets bien sûr, mais aussi de la peur. Beaucoup de peur. Peur d’échouer de nouveau, peur de perdre tout espoir, peur pour les autres.

Juste, la peur.

Mais ce matin, il s’est passé quelque chose de plutôt inattendue. Elle avait reçu un coup de fil venant de l’office de tourisme, qui sert au passage de mairie, pour lui dire que quelqu’un avait cherché à lui transmettre un courrier. La rousse n’a pas bien compris, elle s’est même demandée s’il ne s’agissait pas d’une erreur. Les peu de personnes qui pourraient vouloir la joindre le font plus généralement par le biais de son Ipok, d’autant plus que peu de gens sont au courant qu’elle est ici. Inconsciemment, elle a eu l’espoir que cela vienne de sa sœur Wacila. Mais la blanche a été relativement claire dans sa lettre. Le courrier qu’elle a envoyé au passage de la nouvelle année était le dernier. C’est donc sur la défensive que l’adulte s’était préparée pour chercher cette lettre. A ses côtés, seul Edelyne a fait le déplacement, pensant à une simple excursion en ville qui ne nécessite pas que tout le monde bouge.

Une fois à l’office, Ilea a expliqué ce qui l’emmenait et si elle pouvait récupérer ce fameux courrier. Le jeune a fouillé un peu dans sa grosse caisse à lettre perdue jusqu’à finir par tendre celle destinée à Ilea. Effectivement la lettre est bien à son nom même si l’adresse n’est pas renseignée. Est-ce quelqu’un d’ici qui lui avait envoyé sans savoir dans quelle maison elle logeait ? Après s’être légèrement reculée du comptoir, l’éducatrice ne perd pas de temps pour l’ouvrir, découvrant un courrier avec des allures officielles. Ses yeux se perdent sur les lignes pour commencer à lire.

"Mademoiselle Alezar,

Nous vous prions de nous excuser pour notre réponse tardive à votre candidature d’emploi à la Pokemon Community. Vous n’êtes pas sans savoir que les événements qui nous ont contraint à quitter Lansat ont également provoqué chez nous une certaine remise en question. Après réflexion, il nous a paru judicieux de répondre favorablement à votre offre. Une éducatrice dans nos rangs pourrait-être un plus qui, nous en sommes persuadés, sera être apprécié par les élèves ainsi que le corps professoral.

En attendant la reprise des cours officiels, nous vous demandons de rejoindre le professeur Melty Pots ce vendredi 3 aout à 10 heures pour l’aider à l’encadrement d’une activité sportive avec les élèves volontaires. Après ça, elle vous présentera officiellement votre contrat pour l’année à venir. Nous espérons que malgré l’attente occasionnée vous répondrez favorablement.

Nous vous remercions par avance. L’ensemble de l’équipe pédagogique de la Pokemon Community."

L’adulte cligna plusieurs fois des yeux, encore incertaine d’avoir bien lu. Edelyne en avait profité pour grimper sur sa dresseuse, histoire d’essayer de comprendre ce qu’il se passait. La rousse n’en revenait. Elle venait d’être prise à la Pokemon Community en tant qu’éducatrice. Cela fait si longtemps qu’elle a envoyé sa candidature qu’elle avait complètement tiré un trait dessus. Et pourtant, la voilà aujourd’hui quasiment embauchée.

— C’est génial !!!

Son cri avait retenti dans l’ensemble de l’office de tourisme, provoquant une foule de regard sur la jeune femme. Après leur avoir adressé un signe d’excuse, elle attrape la Phyalli dans ses bras avant de s’écrier, un gigantesque sourire sur les lèvres.

— J’ai réussi Edelyne j’ai réussi ! Ils veulent bien de moi ! Je vais enfin être éducatrice à plein temps ! Je suis tellement heureuse !

Pour seule réponse, Edelyne se contenta de lécher le visage de sa dresseuse avec sa langue rosie. Ilea en pleurait presque. Les larmes aux yeux, elle se contente de serrer sa pokemon dans ses bras. C’est une première victoire et pas des moindres pour elle. Enfin la rousse allait pouvoir exercer le métier dont elle avait toujours rêvé. Enfin elle allait pouvoir prouver au monde entier qu’elle n’est pas obligée de rester dans le cadre pour réussir. Peut-être qu’enfin elle pourrait faire comprendre à la famille Alezar que même s’il ne travaille pas dans l’hôpital d’Unionpolis, elle peut être une bonne personne.

***

Avant la signature du contrat tant espéré, la jeune femme allait devoir participer à une activité organisée par l’académie à l’occasion des vacances scolaires. Ilea s’en était déjà rendue compte en discutant avec pas mal d’élèves différents. Même si ce sont les vacances d’été, hors de question d’arrêter de travailler. Que ce soit pour proposer des activités ou bien pour envoyer les élèves en mission ou autre cours à l’étranger, le corps professoral mettait tout en œuvre pour que les jeunes n’aient pas le temps de s’ennuyer. Une initiative que l’éducatrice ne pouvait qu’approuver, d’autant plus qu’au vu du contexte cela ne ferait de mal à personne de voyager un peu pour découvrir d’autres horizons.

Pour cette activité sportive prévue sur toute la journée, la demoiselle s’était équipée d’un jogging noir moulant, d’un t-shirt de sport ainsi que d’un sweat, complétés par une paire de basket. C’est tellement rare de voir la jeune femme habillée comme ça que ça en avait presque surpris ses pokemons. Ilea est loin d’être du genre sportive, mais l’exercice du jour s’y prête alors elle va devoir faire comme si. En plus de sa tenue, la rousse s’est préparée un sac avec quelques affaires utiles dedans comme une trousse de premiers secours, de l’eau, et un pic-nic pour le midi. Même si elle n’a aucune idée de la nature exacte de l’activité du jour, mieux vaut être trop prévoyant.

Elle finit par quitter sa maisonnette pour se rendre devant l’office de tourisme où elle est censée retrouver mademoiselle Melty Pots. Elle ne sait pas vraiment qui elle est mais croise les doigts pour la reconnaitre assez facilement. Heureusement pour elle se fut le cas. En même temps à cette heure-ci il n’y a pas grand monde. Il s’agit d’une jeune femme, cheveux regroupés dans une queue de cheval lâche, surement plus adaptée au sport, avec un doux sourire sur les lèvres. Une fois arrivée à sa hauteur, la professeure ne perd pas de temps pour faire les présentations.

— Je me présente je suis Melty Pots, professeure de botanique et cuisine et également référente des Mentalis à la Pokemon Community. Et vous êtes Ilea Alezar, notre nouvelle éducatrice, enfin officiellement quand je vous aurais fait signer ces bouts de papier. Je suis très heureuse de vous accueillir parmi nous.

Les deux jeunes femmes se serrent la main, laissant la parole à la rousse.

— Moi-même je suis très heureuse de vous rejoindre à la Pokemon Community. Nous verrons pour les papiers plus tard, d’abord occupons nous de cette activité. Vous pouvez m’en dire un peu plus ?

La conversation se détourna donc vers l’activité sportive du jour. Tout en marchant, la professeure explique à la rousse qu’aujourd’hui doit avoir lieu une activité VTT sur le circuit Cobaba avec un groupe de 20 élèves. Apparemment ils attendent déjà là-bas le départ encadré par les deux professeurs du jour. Finalement, Ilea a bien fait de s’équiper de la sorte. Quelque chose lui dit que cela ne sera surement pas inutile. L’éducatrice propose également à mademoiselle Melty de faire appel à sa Togekiss pour avoir un œil depuis le ciel sur l’ensemble du groupe, ce qu’elle accepte avec joie. Cela leur donnera une paire d’yeux supplémentaire et Kayla pourra en profiter pour voler sur de longue distance comme elle aime le faire.

Après un petit quart d’heure de marche, elles arrivent finalement au départ du circuit, les élèves les attendant de pieds ferme, tous déjà équipés d’un VTT. Il y en a également deux autres sur le côté, surement pour les deux jeunes femmes car un peu plus grand que les autres. Une fois le brouhaha général calmé, la professeure prend la parole.

— Bien je vais faire l’appel pour vérifier que tout le groupe inscrit est là puis nous pourrons commencer l’activité. Je vous présente Mademoiselle Ilea Alezar qui sera avec nous aujourd’hui. Elle est éducatrice et travaillera avec nous les professeurs à l’académie à la rentrée prochaine. Je compte sur vous pour lui réserver un bon accueil.

Les élèves lancent chacun petit mot allant du simple ok, à une formule de politesse de base ou même parfois à l’indifférence totale. C’est assez logique comme réaction. Elle a des preuves à faire de toute façon avant d’espérer quoi que ce soit en retour de la part des élèves qui seront bientôt sous sa responsabilité. La jeune femme termine de faire l’appel tandis que les sportifs du jour se mettent déjà en place pour partir. Après un rappel des règles élémentaires de sécurité comme le port obligatoire du casque, l’interdiction de se dépasser les uns les autres ou de se montrer un peu trop impatient, le départ peut enfin être donné. L’éducatrice choisit de se mettre en fin de plotons, Melty à l’avant, aidée par sa Togekiss. Seulement, elle parvient à capter une conversation de deux garçons juste devant elle.

— Je parie tout ce que tu veux que Melty finit l’activité avec un bras en moins.
— Un bras t’es gentil je trouve. Perso je mise sur un bras et une cheville.
— Bon tous les deux ça suffit là. Qui vous dit qu’elle va se blesser ? C’est plutôt à vous de faire attention, le VTT n’est pas un sport sans risque.
— C’est parce que vous ne la connaissez pas que vous dites ça. Vous verrez d’ici 10 minutes elle sera déjà tombée par terre.
—Bon allez au lieu de bavassez pédalez un peu sinon on va se faire distancer par le reste du groupe.

Les deux garçons tournent leur visage vers l’avant avant de pédaler un peu plus fort pour rattraper le reste du groupe. Pour l’instant le terrain n’est pas très difficile, seulement de très légères montées et descentes sur un terrain relativement plat. De quoi permettre à tout le monde de s’échauffer, y compris la rousse qui n’a pas fait de vélo depuis très longtemps, et encore moins du VTT. La jeune femme jette de temps en temps un œil vers le ciel pour s’assurer que tout va bien du côté de Kayla mais pour l’heure ça a l’air d’aller. Après environ 30 minutes de pédalage, l’ensemble du groupe fait un arrêt, provoquant l’incompréhension des élèves.

— Bah alors madame pourquoi on s’arrête ? Vous vous êtes fait mal ?

Les voix s’élèvent d’un peu partout, forçant l’adulte à déposer son vélo et à passer dans le rang pour demander à tout le monde de se calmer un peu. Une fois arrivée à la hauteur de la référente des Mentalis, la demoiselle commence à comprendre ce qui lui a posé souci. Le chemin descend brutalement, se rapprochant beaucoup plus de la falaise, et donc du vide. On lisait facilement dans le regard de Melty une lueur d’hésitation. C’est un parcours de VTT, pas étonnant de trouver ce genre d’obstacle, mais l’inquiétude de la professeure peut se comprendre. Doucement, la rousse s’explique avec la jeune femme.

— Ce parcours a été posé par la municipalité de l’île, normalement il ne devrait pas y avoir de souci. Mais si vous voulez je descends à pieds pour être sûre. Ça vous va ?

La professeure acquiesce, donnant le feu vert à Ilea pour commencer à descendre. La route est tout de suite un peu plus sableuse que précédemment, avec quelques petits cailloux. La première pente est un peu raide mais le chemin est assez large pour qu’il n’y ait pas d’accident si l’on prend des précotions. Après avoir observé suffisamment longtemps la voie, la jeune femme remonte pour donner de nouvelles consignes au petit groupe.

— Ecoutez moi bien, le chemin là est assez proche de la falaise mais praticable. Les consignes de sécurité sont les suivantes. Vous allez y aller un par un, avec l’interdiction formelle de s’arrêter au milieu du chemin. Vous y allez et vous pédalez sans vous arrêter. Le chemin au bord de la falaise est composé de multiples descentes et montées. Si vous perdez de la vitesse vous n’arriverez pas à finir le tronçon. Une fois revenu sur le terrain plat du bout du chemin, vous vous arrêtez en attendant que tout le groupe vous rejoigne. Est-ce que c’est clair ?
— Oui Madame.
— Par Arceus appelez moi Ilea s’il vous plait. Allez tous en ligne.

Les élèves remettent un à un leurs casques et commencent à reformer une ligne juste devant le début de ce nouveau morceau du parcours. La professeure de botanique, bien qu’hésitante, se lance la première pour pouvoir accueillir les élèves à l’arrivée. Rapidement, elle dévale la pente puis disparait dans un tournant de la falaise, laissant l’ensemble du groupe sous la responsabilité de la rousse, sa Togekiss ayant suivi Melty pour éviter tout accident. Les deux garçons de tout à l’heure ont raison. La jeune femme ne la connait pas encore assez bien. Mieux vaut être trop prudent que pas assez. Après une petite minute d’attente, elle reprend la parole.

— Bien, toutes les minutes environ je donnerais le départ pour que l’un d’entre vous se lance. N’oubliez pas mes consignes précédentes. De toute façon ma Togekiss sera là pour vous aider si jamais. Personne ne fait l’imprudent ! Je n’ai pas du tout envie d’aller vous repécher à la mer.

Quelques rires fusent à travers le groupe jusqu’au moment où Ilea donne le départ au premier élève. Avec un cri d’encouragement personnel, suivit rapidement par le reste du groupe, il s’élance et disparait rapidement de leur champ de vision. A partir de là les choses s’enchainent bien. Les enfants s’élancent les uns après les autres sur le parcours, encouragés par le reste du groupe. Ils sont solidaires dans l’épreuve, ce qui fait sourire la rousse. Au bout d’un moment, la demoiselle donne le top pour la dernière élève qui s’élance sous les encouragements de l’éducatrice. Après un petit temps d’attente et voyant que Kayla ne revient pas par ici, la jeune femme remonte sur son vélo pour elle aussi accomplir cette épreuve. Elle soupire un grand coup avant de s’élancer. Effectivement le chemin est semé de petites montées ou descentes, très proches de la mer. Le vent marin se fait sentir, mais pas assez pour déstabiliser l’équilibre de quelqu’un sur un vélo à cette vitesse. Les coups de pédale s’enchainent jusqu’à la dernière montée qui permet à l’encadrante du jour de rejoindre le groupe, sous les encouragements des enfants, tous arrivés à bon port sans accident.

Après un accord visuel avec sa professeure, le groupe reprend la route pour aller encore un peu plus loin. Le terrain est redevenu praticable sans consigne de sécurité particulière, permettant aux enfants de discuter entre eux comme ils le peuvent sans trop se fatiguer tout en profitant des différents panoramas. Après les falaises en bord de mer, les voila plus dans une forêt de grand pins. Après à nouveau presque une heure de vélo, les deux professeures signalent un arrêt correspondant à une pause repas bien méritée.

Rapidement, des petits groupes se mettent en place pour s’installer tranquillement et déguster le pic nic fourni par l’académie ou fait par leur soin en fonction de leur talent de cuisinier. Comme Melty se mélange aux élèves, la rousse s’incruste avec l’accord des intéressés. Un groupe de 5 jeunes, entre 13 et 14 ans, trois garçons et deux filles. Ils n’hésitent pas trop à lui faire une place pour qu’elle entre elle aussi dans ce petit cercle. De leurs sacs à dos ils sortent toute une série de truc à grignoter, allant des chips au petites tomates en passant par les saucissons secs, et bien sûr les indémodables sandwichs. Pour sa part, Ilea a opté pour une salade de riz composé. Simple et efficace. Tout en mangeant, elle se permet d’entamer la conversation avec le groupe.

— Dites-moi comment vous vous appelez, je n’ai pas eu l’occasion de retenir les prénoms de tout le monde.
— Moi c’est Sabil, ensuite il y a Ruben, Tyna, Vickye et pour finir Kelim. On forme un bon groupe depuis qu’on est arrivé à l’académie à la rentrée dernière.
— Enchantée de tous vous connaitre alors. Je vais faire ma rentrée un an après vous du coup. Vous vous plaisiez ici ?

La conversation dériva sur les gouts de chacun, leurs préférences en termes de matières, de professeurs mais aussi toutes les petites anecdotes qu’ils peuvent raconter sur leur bande pendant toute l’année scolaire. Des petites farces au plus grosses bêtises. Rien de bien méchant, typique des enfants de leur âge. La rousse essaie de rebondir sur la discussion, racontant de temps à autre des choses qu’elle a fait petite. Il n’y en avait pas beaucoup, mais suffisamment pour amuser le public. Les élèves ont l’air de former un groupe hétéroclite mais qui se complètement bien les uns les autres. Les plus timides sont tirés vers le haut par les plus extraverties, les plus réfléchis ramènent à la raison les plus foufous, formant un certain équilibre dans la petite bande.

La rousse a profité de cette pause pour dégainer son appareil photo. Tant qu’à faire autant immortaliser cette journée avec de jolis clichés. Les cliquetis de l’appareil s’enchaînent. Certains font les ânes devant l’objectif, d’autres sont plus gênés, mais dans l’ensemble la jeune femme a réussi à tirer un certain nombre de très beaux plans qui feront de bons souvenirs à chacun d’entre eux ainsi que pour leurs parents. La pause a aussi été l’occasion de soigner les petites coupures dus aux chaines du VTT sur les plus maladroits, Melty comprise, et de partager quelques cookies fabriqués par l’éducatrice. En résumé, un moment très sympathique.

Après presque deux heures de pause se fut le moment de repartir. Chacun se rééquipe de ses affaires et reforme la ligne pour reprendre le départ. La même position est adoptée, c’est-à-dire la professeure à l’avant avec Kayla, Ilea à l’arrière. Rapidement, le chemin prend des allures de motocross avec de nombreuses montées et descentes à toute vitesse sur des montagnes de terre humide. Le même mécanisme que précédemment est adopté pour limiter les risques de gamelle mais cette fois-ci c’est moins fructueux. Le côté glissant du terrain conduit pas mal d’élève à faire des sorties de route, se retrouvant éjectés du parcours. Les gamelles s’enchainent qui font qu’au final, seuls 4 élèves arrivent en un coup à l’autre bout de ce tronçon du parcours. Certains se relèvent d’eux même et reprennent le parcours tandis que d’autres ont besoin de l’aide de la Togekiss pour soulever le VTT et réussir à atteindre le bout. A son tour, l’adulte s’élance et parvient tant bien que mal au bout, même si elle est couverte de boue, ce que les premiers arrivés ne manquent pas de lui faire remarquer.

— Bah alors Ilea on est couverte de boue. C’est pas très professionnel tout ça, disait-il en s’amusant.

Bien sûr, la moitié des élèves en étaient couvert mais par miracle il avait réussi à y échapper. Pourtant l’adulte ne compte pas en rester là. Avant que son VTT ne soit complètement à l’arrêt, la demoiselle met un violent coup de frein à son vélo, provoquant une giclée de boue droit sur le petit plaisantin précédent. Amusée, l’éducatrice se permet des commentaires.

— Bah alors Tristan tu es couvert de boue. Ce n’est pas très professionnel tout ça.

Tous les enfants rigolent à cette petite réponse bien placée. Même le concerné finit par sourire, se rendant compte du ridicule de la situation. Le parcours s’est ainsi poursuivit pendant un moment dans la boue, faisant qu’au final tout le monde en était couvert. Ilea en avait dans les cheveux, sur les vêtements et quelques gouttes avaient réussi à atteindre son cou. La grande classe, partagée avec Melty et le reste du groupe. La fin du parcours s’est faite sur un terrain beaucoup plus plat et tranquille, laissant l’occasion à la boue de bien sécher. En clair, les voilà revenu au point de départ dans un état minable. Le positif c’est que tout le monde était entier, sans blessures graves. C’était le job principal de la sortie non ?

Pendant que les enfants rendent un à un leur vélo, l’éducatrice ne se gêne pas pour prendre des photos à nouveau. Un petit avant après ne peut pas faire de mal. Certains tirent la langue, d’autres rient. Une scène pleine d’innocence mais tellement agréable à regarder. Le gérant des VTT loués s’amuse aussi de l’état du groupe. Au final, tout le monde rigole. La sorte a été un succès, tout le monde s’est amusé et repart avec des souvenirs pleins la tête. Les élèves se dispersent à leur tour, pressés d’aller prendre une bonne douche. Ne reste à la fin plus que la rousse et la professeure.

— Merci de votre aide aujourd’hui. J’ai beaucoup aimé travailler avec vous. Je pense que nous avons fait le bon choix en vous recrutant. Maintenant il faudrait que je vous fasse signer le contrat pour que tout soit finalisé.
— Moi aussi j’ai beaucoup aimé cette journée. Ça vous gêne si je vous retrouve dans une heure à l’office de tourisme, histoire qu’on puisse nous aussi se laver et se changer. Je vous emmènerais aussi sur clé les photos que j’ai prises. Vous pourrez les donner aux élèves ensuite.
— Je suis d’accord une douche ne nous ferra pas de mal. A tout à l’heure dans ce cas.

Et les deux femmes se séparèrent, marquant la fin de cette journée, mais aussi le nouveau départ tant espéré.