Une autre hypothèse, l’interprétation
Et si au lieu de chromatisme nous parlions d’interprétation ? En effet, ce qui fait l’une des principales caractéristiques des pokemons légendaires, en plus de leur unicité, c’est la difficulté de trouver des sources fiables à leur propos. Jusqu’à présent, aucune photographie d’eux dont l’authenticité ne fait aucun doute n’a pu être mise au goût du jour. Tout ce que nous avons à leur sujet, ce sont des écrits provenant de différentes époques par des personnes affirmant les avoir aperçus. Chacun d’eux en dresse un portrait physique mais aussi au niveau des couleurs. Nous avons également les fresques que l’on retrouve dans plusieurs villes du monde. Mais à nouveau, un problème se pose quant à la fiabilité du coloris choisi. Le temps a très bien pu l’abimer, l’éloignant de la couleur qu’à l’origine les peintres voulaient transmettre.
Il serait donc tout à fait envisageable que le chromatisme dont parle certains ne soit en fait qu’un simple problème dans la perception de ce que nous voyons. Pour mieux illustrer ce que j’avance, prenons le cas du pokemon légendaire Artikodin. La plupart des descriptions le dépeigne comme un pokemon oiseau géant avec une palette de couleur bleu allant plus vers le foncé (voir dessin). Les nuances sont différentes mais la couleur majoritaire reste le bleu.
Maintenant, regardons l’autre représentation d’Artikodin, celle que l’on pourrait qualifier de chromatique. Comme vous pouvez le voir sur le dessin, cet Artikodin là reste dans des tonalités bleues mais cette fois-ci plus claires. Vous pouvez constater que la différence n’est pas flagrante. Il pourrait très bien s’agir du même pokemon mais perçu de manières différentes par les individus. La première personne pourrait l’avoir vu au coucher de soleil, par un temps dégagé, apercevant ainsi ses nuances de bleu foncé. La deuxième personne quant à elle aurait pu voir Artikodin en pleine tempête de neige. Les couleurs de son plumage ressortent alors de manière beaucoup plus claire. Dans ce cas-là, il est assez simple d’imaginer qu’il s’agit en réalité du même pokemon. Parler d’un chromatisme serait donc erroné.
Toutefois, cette vision des choses ne fonctionne pas pour tous les pokemons légendaires. Prenons le cas de Rayquaza par exemple. Ce pokemon volant des cieux est chargé de s’assurer que Kyogre et Groudon effectuent bien leur travail. La représentation la plus commune à son sujet fait état d’un gigantesque serpent vert. Mais selon certains, il ne serait pas vert mais noir ! Ici, la différence est tellement énorme que l’on ne peut pas parler de problèmes d’interprétations. Aurions-nous donc à faire à un véritable chromatisme ? Une fois de plus, j’en doute fort. Cependant, il serait intéressant de découvrir l’origine de ces divergences à propos de ce pokemon mais aussi d’autres que je ne n’ai pas cité.
Néanmoins, il arrive que certains pokemons légendaires ne fassent l’objet d’aucune divergence quant à leur coloris. Nous pouvons par exemple parler des quatre gardiens d’Alola qui font l’unanimité auprès des chercheurs et des habitants. Plusieurs raisons sont à envisager pour expliquer cet accord commun. Il y a d’abord le fait qu’à Alola, les représentations artistiques sont plus récentes et potentiellement moins abimées par le temps. Et puis il semblerait que dans l’histoire de cette région les pokemons gardiens soient apparus à plusieurs reprises pour aider les habitants à se protéger de danger important. Leur apparition étant plus courante que celle des pokemons légendaires des autres régions, cela peut aussi expliquer que tout le monde ait perçu le pokemon de la même façon. Certains auraient pu les apercevoir à plusieurs reprises, fixant définitivement leur apparence.