Lauren est une jeune fille au physique élégant. Cependant, elle aime se cacher derrière une armure de vêtements ternes, pour ne pas dire sombres. Le noir et le rouge sont des couleurs qu'elle affectionne tout particulièrement. Certains diront que c'est parce qu'elle n'aime pas son corps et que, par conséquent, elle le camouffle comme elle le peut. A tort, étant donné ses courbes gracieuses. D'autres y verront plutôt là un moyen pour elle de se remémorer les crasses dont elle à été victime. De se rappeler à quel point elle a été brisée. Vous ? Vous en penserez ce qui vous plaira. Jamais elle ne vous dira pourquoi.
Ses cheveux sont rouges. Ecarlates. Comme le sang. Beth... Ils la lui rappellent chaque jour. Ses yeux sont rouges pâles, même si de temps en temps, selon l'éclairage, ils peuvent paraître noirs ou ambrés. Cependant, quand Elle arrive à prendre le contrôle sur Lauren, ils virent au rouge vif.
En ce qui concerne son caractère, et bien... On ne peut pas vraiment le qualifier de simple. Mais peut-on simplement juger n'importe quel caractère de simple ? Je ne pense pas. Tout individu est propre à lui-même. Et chaque être réagi de manière complexe.
Lauren ? C'était une fillette pleine de vie, jusqu'à ce que son père ne la brise, petit à petit. Coup après coup. Suite à son passé douloureux, elle a bien du mal à savoir comment réagir dans certaines situations. Doit-elle faire ce pour quoi elle excelle ? Ce pour quoi elle a été formatée ? Baisser la tête et encaisser. Même si cela se contredit avec sa raison, qui la pousse à s'éloigner, à rester à l'écart ? Lauren a toujours ce mécanisme ancré en elle. Il la définit. Après tout, elle n'est qu'un objet, non ? Une ombre sur le tableau. Cependant, elle aspire tout au fond d'elle à aider les autres. En particulier les pokemons. Malheureusement, ce n'est pas tâche aisée lorsqu'on a peur de soi-même. Peur que le Pokemon qui est entré en elle ne prenne le dessus dans un moment de faiblesse. Pour éviter qu'une catastrophe n'arrive, elle préfère rester à l'écart, s'isoler. Malgré tout, elle s'efforce de refouler ses idées noires afin de ne pas nourrir la chose qui l'habite. Toute source d'animosité est bonne à fuir à la hâte !
Lauren a pour désir la protection des autres, de ses proches. Mais, cela ne commencerait-il pas par son propre éloignement ? Est-il judicieux de s'être rendue dans une académie bondée de monde ? Elle n'avait pas le choix... Elle devait s'enfuir. Elle devait découvrir ce qui lui était arrivé.
Dans ce lieu funeste se dresse une cité aux innombrables façades d’immeubles vétustes sur lesquelles le béton éclate un peu partout et le fer rouille. C’est dans ce cadre dépravé que son histoire a commencé…Journal de Lauren Evans
Extrait du 27 septembre 2011,
Les larmes sont mon quotidien. Elles coulent une nouvelle fois sur mes joues. Maman me manque tellement. C’est comme si on m’arrachait le cœur à vif. J’ai l’impression qu’il n’y a que Beth qui me comprend. Papa ne fait que de nous crier dessus, de nous taper. C’est dur. Très dur. Il dit que c’est de notre faute. Il nous le répète tout le temps. Honnêtement, je commence vraiment à le croire.
Toute à l’heure, papa m’a attrapée par le coude méchamment et m’a envoyée valser contre la fenêtre. Maintenant elle est cassée. Et papa dit que c’est à cause de moi. Mais je n’ai pas le droit de le dire. Il ne veut pas qu’on en parle, il dit que c’est un secret entre lui, Beth et moi.
Extrait du 21 février 2011,
Beth souffre beaucoup. Et je n'aime pas la voir souffrir. Alors, toute à l'heure, je suis allée lui acheter un journal. Comme ça, elle pourra tout écrire, comme moi. Elle me demande souvent de lui montrer ce que je mets dans ces pages, mais je ne veux pas. C'est personnel. Et même si je l'aime plus que tout au monde, je ne veux pas qu'elle sache ce que je m'efforce de lui cacher. Il faut qu'elle apprenne à panser ses blessures en écrivant. Comme moi. J'espère que cette méthode va réussir à l'apaiser.
Extrait du 08 mars 2012,
Avec Beth, on a eu l'idée d'un nouveau jeu. Mais cette fois, juste entre elle et moi. Papa reste en dehors de ça. On a pris des bâtons et on a joué à se faire des combats toutes les deux, comme de vraies ninjas ! Ça serait sympa si on arrivait à faire des enchaînements pour se défendre si un jour on en a besoin. On va s'entraîner... Ça nous plaît vraiment ! Ça serait mieux avec des Katanas, mais bon. On fait avec ce qu'on a sous la main !
Extrait du 15 mars 2012,
Aujourd'hui, Beth est venue me voir parce qu'elle ne savait pas si elle avait le droit de parler de notre secret dans son journal. Je lui ai dit qu'il était justement là pour ça. Pour qu'elle lui raconte tout ce qu'elle ne peut dire à personne. Elle m'a répondu qu'elle pouvait me le dire à moi, et donc qu'elle ne comprenait pas. Mais je lui ai montré que, si elle m'a posé cette question, c'est qu'elle voulait l'écrire. Et que donc ça lui faisait du bien d'évoquer notre secret dans son journal. En plus, lui ne répètera jamais ce qu'il sait à quelqu'un d'autre !
Extrait du 04 mai 2013,
Papa vient de me claquer la tête contre le lavabo, il est très en colère contre moi. Il m’a grondée très fort, et Beth a pleuré. J’ai mal à la tête, je crois que je saigne. J’ai peur. Pour moi, mais surtout pour Beth. J’entends encore papa grondé contre elle. Il m’a enfermée dans le placard. Je ne vois rien à part un petit bout du salon par le trou de la serrure de la porte. Je suis en boule, je ne pleure pas. J’ai bien trop peur pour ça. J’ai une boule au fond de ma gorge qui me fait mal, mais je n’arrive pas à m’en séparer. Elle serre ma gorge. J'ai même du mal à avaler. On dirait qu'un corayon y est coincé.
♦♦♦ Année 2018 ♦♦♦
Récit datant du 19 septembre 2018,
Des cris. Des pleurs. De l'agitation. La panique. Des pas de courses, des engueulades. Lauren se réveillait. Le remue-ménage dans la pièce voisine avait piqué la curiosité la jeune fille. A moitié endormie, elle s'était empressée de se rendre sur le lieu du grabuge.
Choquée. Immobile. Tremblante. Hors d'haleine. Beth était étendue sur les draps vétustes.
Figée. Horrifiée. Pétrifiée. Inerte. Un râle venant du plus profond de son âme émergeait entre les lèvres sous pression de Lauren. Elle se précipitait en avant afin d’aller secourir sa sœur jumelle. Alternant ses appuis et un contact avec sa bouche. Lauren ne pouvait pas le croire. Mais elle ne pouvait pas non plus se résigner à vérifier ce que son cerveau lui criait en boucle, de peur de devoir faire face à cette cruelle réalité. De l'autre côté de la pièce se tenait son géniteur. Il la fixait.
Désespéré. Désolée. Dépité. Coupable. Un sentiment de haine si longtemps refoulé remontait le long de son échine. Comment osait-il se tenir là, sans rien dire, sans rien faire. Comment tout ceci avait pu en arriver là ? Beth était tout pour elle. Elle n'avait pas réussi à la sauver, à la protéger, à la préserver. Elle l'avait tuée. Non ! Ce monstre était l'unique responsable.
Colère. Haine. Vengeance. Sang. Lauren recouvrait ses esprits. Les mains tremblantes, immaculées. Elle les portait à sa bouche, s'en délectait. Choquée de ce geste, elle tombait à genoux, dans une mare au liquide vermeille. Qu'avait-elle fait ? Un silence de mort régnait. Il était mort. Elle le sentait, ce petit rire intérieur. Ce démon. Elle n'était pas seule. Elle ne le serait plus jamais. Elle avait perdu le contrôle, son libre arbitre. Elle avait fait d'elle une meurtrière, et s'en réjouissait. Lauren sentait que quelque chose en elle avait changé. Que quelque chose se servait d'elle. Elle se trouvait plus forte. Avait des pensées plus obscures.
Changée. Happée. Détournée. Possédée. Elle avait peur. Peur de faire un autre massacre. Peur de la Chose. Peur de perdre le contrôle. Peur d'elle. Elle devait fuir. Partir loin de ce cauchemar éveillé.
Récit datant du 1er octobre 2018 : l'arrivée à Adala,
Elle marchait, seule. Elle s'était dirigée vers l'Archipel Mythis. Son but ? Fuir la réalité. Son moyen ? Intégrer la Pokemon Community Académie. Devenir lambda. En même temps… Que pouvaient-ils faire d’une pauvre Orpheline dont sa famille avait péri dans un terrible incendie ? Camoufler, elle savait le faire. Manipuler serait sa deuxième nature.
Sans passé. Sans histoire. Sans émotion. Vide.Lauren se rendait donc sur l'île d'Adala. Envoyé par les services sociaux, tel un objet encombrant dont on devait se débarrasser. Alors, elle la vit, au loin.
Belle. Pétillante. Souriante. Vivante.Beth. Impossible. Lauren l'appelait. Sa jumelle se retournait. Puis s'en allait. Son cœur battait la chamade. Son pouls s'accélérait. Comment était-ce possible ? Elle l'avait vu de ses propres yeux. Sans vie. Sa raison la mettait en garde. Son cœur lui criait de la suivre. Ce qu'elle fit. Elle s'époumonait, la suppliant de l'attendre. De venir la voir. Lui courant derrière dans tout Malnova. Mais elle n'en faisait rien. Sa vision s'assombrissait. Elle voyait noir, des reflets rouges sang contrastant l'obscurité de plus en plus oppressante. Elle perdait pieds. Elle perdait le contrôle.
Délectation. Abomination. Destruction. Possession.La Chose en elle devenait plus forte à mesure qu'elle se noyait dans ses sentiments maussades. Elle devait être forte. Se battre.
Récit datant du 1er octobre 2018 : l'obtention de son Starter,
Lauren venait de remplir toute la paperasse administrative à l'accueil de l'établissement scolaire. Elle s'était par la suite dirigée vers le laboratoire souterrain du Collectionneur : homme devant lui procurer son premier pokemon. En bas des marches, à la suite d'un couloir aussi long que lugubre, elle poussait la porte.
« - Encore toi ? Mais comment tu as fait pour réussir à revenir !?- Je... Euh... Pardon ? »Elle avait eu beau chercher une oreillette qui lui aurait indiqué une éventuelle conversation téléphonique, elle n'en trouva pas. Cependant, pour une raison inconnue, le visage du vieil homme venait de s'illuminer.
« - Aah ! C'est donc vous. Veuillez m'excuser. J'ai ce qu'il vous faut ! Disait-il en allant décrocher l'une des pokeballs fixées au pan de mur derrière son bureau. Tenez !
Et maintenant, sortez, je vous prie. J'ai à faire.- Euh, merci...- Allez, allez ! Je suis pressé ! »Il la poussait littéralement dans le couloir, puis refermait la porte à clef derrière elle. Ok. Lauren observait silencieusement l'objet sphérique qu'elle détenait. Elle avait peur d'elle. Alors, arriverait-elle à protéger l'individu qui allait jaillir de cette pokeball ?
Hésitation. Interrogation. Capitulation. Remise en question.Elle appuyait au centre de la ball. Une Zorua apparaissait alors.