On en parle du cousin de Marco Polo ? Bouddha bullait. Son gros corps immergé dans une grande piscine, battant des pieds et des mains pour se maintenant à hauteur : il s'amusait comme il pouvait, créant de sa bouche une nuée de petites bulles variées et disparates. Blub blub blub. Étrange sensation que cette eau stagnante et au drôle de goût. Le relent de sel et d'excréments de l'océan lui manquait certes, mais il devait l'avouer... La piscine ce n'était pas si terrible. Aussi et fait inhabituel : aujourd'hui Bouddha ne boudait pas. Il bullait. Attendant sans attendre, les explications de leur professeur quand au pourquoi du comment une quinzaine de garçons s'étaient réunis en maillot de bain dans une grande piscine olympique privatisée - fort heureusement leur professeur était Nahr et non pas Heartnett, ce qui était rassurant pour les garçons. D'un pas décidé, fier, carré, presque militaire : le réfèrent noctali arpentait les rebords de la piscine, observant un à un les différents garçons. Prenant des notes et murmurant dans sa moustache. Mensurations, énergie, motivation, vélocité... Tout était compilé dans un tableau tracé à la main qui aurait rendu n'importe qui fou de par sa complexité. Et non, ça n'avait rien de malsain. Car le voilà déjà qui se raclait la gorge, énonçant à tous, la raison de leur présence : - Boooonjour à tous étudiants adolescents de sexe masculins. Je n'emprunterais pas quatre chemins - ce qui en serait physiquement impossible : la pokémon community a eut l'honneur d'être contacté par la FIWP - fédération internationale de water polo - afin de participer aux présélections régionales de la compétition étudiante. Léon Nahr laissa un temps en suspends, ménageant son effet. La plupart des étudiants affichaient des airs intrigués ou blasés. Bouddha, lui... N'écoutait pas vraiment. - J'ai donc eu la lourde tâche -dans la mesure où une tâche serait physiquement portable - de sélectionnez les joueurs qui iront fièrement représenter nos couleurs ! À savoir sept d'entre vous. Le professeur avait tendu fièrement les deux bras, en avant, levant sept doigts comme une illustration pour les plus simples d'esprits. - J'ai moi même fait une petite présélection qui se base sur les différentes statistiques collectées ... et bien par mes soins. Et après consultation avec notre chère vice-directrice, nous avons décidé de dissiper mes quelques-doutes via un "match sanglant et sans pitié de water-polo" - je cites. Il se racla la gorge, visiblement assez émoustillé par sa rencontre avec la générale Jackie. - À votre arrivée, je vous ai remis un bracelet chacun : un bleu ou un rouge. Ce bracelet déterminera votre équipe. Bleu à gauche, rouge à droite. Le bracelet possédant une étoile désigne le capitaine d'équipe. Enfin vous trouverez de votre coté de la piscine, un petit carnet de règles - à assimiler en dix minutes. Les différents remous de piscine indiquaient avec une précisions affolante, la panique qui s'emparait des garçons : du water quoi ? En dix minutes ? Comment ça "sanglant" ? Bouddha lui continuait de buller dans tous les sens du terme, remontant doucement son bras et admirant son bracelet tout neuf. Bleu étoilé. Lui, capitaine d'équipe ? Était-ce vraiment là une bonne idée ? Ce n'était pas vraiment le genre à faire partie d'une équipe tout court. M'enfin, ce n'est pas comme si ça l'intéressait grandement : il haussa les épaules. Nahr avait sans doute remarqué qu'il était bon nageur et à l'aise dans l'eau. Aussi Bouddha nagea jusqu'à l'extrémité de la piscine, feuilleta un moment le carnet - allait t'il vraiment retenir tout ça ? Et se présenta -aussi succinctement que possible- à ses coéquipiers. Au bout de dix minutes : un bruit de sifflet - strident et haut perché vint rebondir contre les parois de la piscine. La voix de leur professeur suivit rapidement. - Capitaines ! Saluez vous ! Bouddha souffla - ne pouvait t'on pas le laissez tranquillement bullez ? Brassant jusqu''au centre de la piscine, il tendit la main à son adversaire et... ATTENDEZ UNE MINUTE. Il connaissait ses yeux perçants et ses cheveux de neige, mais à aucun moment, il n'avait pensé pouvoir le croiser. Ici, à l'académie. -Angel ? Tu fais quoi ici ? Angel Thomas. Fils de Capucine Puawai et d'un autre (un abruiti qui travaille dans un zoo, si vous demandez à Bouddha) soit l'une des cousines de papa. Bouddha connaissait Angel et bien... depuis toujours, il le voyait quoi... Une fois par an ? Une fois tous les deux ans ? Bouddha lui avait appris à faire du surf, et Angel lui avait appris à jouer au foot. Rien d'extraordinaire, ils n'étaient que cousins par à un certain degré, assez éloigné en fait. Des fois Angel allait voir la famille de Bouddha à Alola et de temps à autre, on organisait un grand voyage où Bouddha suivait sa famille à... Adala. ATTENDEZ UNE MINUTE. C'est pour ça que le nom d'Adala ne lui ai pas était inconnu alors qu'il est nul comme un rien en géographie. Et c'est pour ça qu'il n'avait pas passez les premiers jours à se perdre : il connaisait déjà Adala. Il y venait en "vacances" - mais Alola restait mieux. Abruti résonna dans sa tête. Alors Bouddha secoua son crâne, demandant poliment et pour la millième fois à 203 ne pas utilisiez la télépathie sur lui. Et d'abord, où est-ce qu'elle était ? Dans les vestiaires ? - J'avais complètement oublié que vous viviez sur Adala, si je m'en était souvenu avant, je... L'alolien fut coupé par trois claquements de langue, et un regard noir de Léon Nahr. -Pas le temps pour les frivolités : que le match commence ! Outch. C'était brutal - même pour quelqu'un comme Bouddha qui aurait pu se mettre à bouder pour moins que ça. Aussi, Bouddha serra la main de son cousin et nagea jusqu'à son poste : celui de gardien pour le moment, selon la stratégie qu'il avait mis en place - mais ça risquait de changez si Angel jouait face à eux. Quand ils étaient enfant, dés qu'Angel s'approchait du but de foot, il marquait. Pour le bloquer, il fallait jouer sur la défense, le tacle, car ses tirs étaient redoutables... Bouddha avait l'avantage de la carrure, depuis toujours. Il fallait en jouer si il voulait battre son cousin. Et il le voulait. Terriblement. Plus que tout. C'était comme ça, depuis toujours : Bouddha et Angel était en permanente compétition. Pour tout ou rien : le plus rapide, celui qui escaladait le plus haut, celui qui soulevait le poids le plus lourd... Angel gagnait légèrement plus de fois que Bouddha, mais les deux cousins ne savaient pas encore... Qui était le meilleur en water polo ? Ouah, suspense. Commenta ironiquement 203. |
On en parle du cousin de Marco Polo ? Bouddha bouillait. D'excitation, de rage, de soif d'en découdre. La présence de son cousin avait réveillé, un feu inhabituel dans les tripes de l'Alolien. Une volonté qui habitait chacun de ses gestes, chacun de ses regards ; et le brun analysait le jeu avec une justesse et une précision alarmante. Quel joueur était faible ? Quel joueur nageait vite ? Qui sautait haut ? Qui se laissait suspendre par les feintes ? Bloc de balle. Renvoi. Il lui sembla bientôt que les deux équipes se valaient un peu prés - à quelques-écarts prés, les profils avaient étaient soigneusement étudiés et choisis pour former les équipes les plus équilibrés possibles. Enfin presque. Bloc de balle. Renvoi. Car si il y avait bien une exception, c'était Angel. Et bientôt les deux yeux noisettes de Bouddha ne quittèrent plus son cousin - sa nage aussi fluide que celle d'un Rosabyss, ses blocages puissants et secs, ses capaccités d'analyses remarquables et vives ses passes et tirs d'une puissance et d'une précision remarquable... Bouddha tiqua. C'était là. Juste là. Son point faible. Peut-être unique, mais si constant. Ça avait toujours était là sa faiblesse principale : il était impulsif comme par permis. Un vrai ferosinge. Impulsif et solitaire - les jeux d'équipe n'était pas pour lui. Pas quand il fallait coopérer, Angel portait son équipe et tous les autres avaient vite tendance à se reposer sur lui. Angel parcourait le terrain de son impressionnante vitesse, il défendait et attaquait. Ses rares passes n'avaient pas pour but la coopération, car il venait toujours à récupérer le ballon et à tenter de marquer - souvent avec succès, il devait l'avouer. D'ailleurs, le voilà qui se saisissait de la balle et tendait son bras en poussant un cri de sauvage. Plus que tout, Angel souhait le battre - c'était là, un autre point faible si il était bien exploité. Mais pas le temps, d'y penser, voilà déjà le ballon qui sifflait et fonçait vers lui. Bouddha sauta, tentant d'interposer son gros corps sur la trajectoire du ballon - mais une vrille, l'évita et... 1-0 commenta 203. Et ce n'était que le début, malheureusement. Les premières huit minutes s'écoulèrent bien vite sur un score désastreux, un bon 3-0 qui semblait ravir le cousin de notre protagoniste. Dites moi, Bouddha, vous n'allez quand même pas laissez ce kéké vous ridiculisez ? demanda par télépathie 203 Bien sur que non, Bouddha n'y comptait pas. Serrant ses points, il profita de la pause pour briefer ses camarades : les faiblesses et lacunes de l'autre équipe était évidentes, il fallait capitaliser dessus, c'était évident. -Leur capitaine nous ridiculise tous ! Il nages trop vite ! se plaigna alors l'un des camarades de Bouddha. Souffle de Tauros, regard en bias ; et Bouddha assure à l'autre qu'il allait s'en occuper, non, sans lui confier la tâche de lui confier les cages. Quelques minutes plus tard, voilà à nouveau le gros corps de Bouddha qui s'immerge dans l'eau, et il se met à nager avec une élégance et une rapidité étonnante. L'eau - c'est son élément après tout, et il savait que malgré ses qualités Angel était bien plus à l'aise avec des crampons qu'en maillot de bain. Ça faisait beaucoup trop d'avantages, pour qu'il ne n'envisage de perdre. Nahr siffle. Et Bouddha nages. De toutes ses forces, tirant sur ses bras et ses jambes - il ne vise pas le ballon, mais Angel. Le voilà qui colle presque littéralement son cousin. Petit salut alolien qui passe bien. -Je te lâcherais pas, Thomas. On peut dire que c'est une promesse, car le grand Alolien profita alors de sa carrure pour bloquer chaque balle qui arrivait vers Angel et la dévier - parfois vers la team adverse, mais qu'importe, tant que son cousin ne la touchait pas. Quelques-fois le ballon arrivait quand même entre les mains du blond, mais Bouddha fessait alors barrage, forçant son cousin à faire la passe - pas de tir pour toi, mon coco. -Prenez le dans vos bras, pendant que vous y êtes. intervient alors mentalement 203 Les yeux de Bouddha roulèrent dans leur orbite. 203 pouvait rire mais en attendant, et grâce à ses conseils, c'était son équipe qui menait la danse avec un score de 4 à 1. Voila qui leur permettrait d'égaliser si le jeu ne bougeait plus. Ses yeux noisettes se posèrent alors sur Angel, qui bouillonnait de rage, il n'aimait pas être bloqué, presque immobilisé et la rage qui l'habitait était palpable. -Qu'est-ce que tu va faire, cousin ? demanda alors Bouddha avec une malice inhabituelle. |
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