legends are made from the fire Ariania Blue & MATSUO KYOKAI Date : Février 2019 Je termine de noter les derniers conseils que nous lance Prince sur la méthode Amlish Pokemon, et balance mes affaires avec empressement dans mon sac. Pas que ce ne soit pas un cours intéressant, mais on travaille dessus depuis pratiquement un mois à chaque cours de sauvetage pokemon, et là je commence à en avoir un peu marre. Même mes partenaires ne veulent plus jouer aux cobayes, et je ne peux pas leur en vouloir. Certains de mes camarades de classe ne sont pas ce que l’on peut qualifier de délicats, et j’ai du empêcher plusieurs fois Tod de les électrocuter. Tout particulièrement le dernier qui avait tenté de lui faire l’exercice. C’est mon dernier cours de la journée, et il me reste tout l’après-midi pour aller me détendre, ou peut être m’avancer dans mes cours, je ne sais pas encore. Je passe rapidement à la cafeteria pour prendre de quoi me remplir l’estomac à emporter. J’ai besoin de calme, et je dois passer voir Nuts et Little qui ont préféré rester dans le dortoir. J’arrive dans ma chambre, et je pose mon sac de cours sur mon lit, en saluant Nuts qui somnole dans son panier. Little n’est pas dans la pièce, mais je ne m’inquiète pas pour lui. Il a l’habitude de se balader où bon lui semble à l’intérieur du dortoir Noctali. Par flemme, Nuts ouvre un œil et ne bouge pas, préférant retourner à sa sieste. - Bon puisque nous ne sommes pas désirés par ici, allons manger. Tod tu viens avec nous ? je demande à mon pokemon électrique. Je ne pose pas la question à Pix, puisqu’il ne me quitte que très rarement, et c’est souvent en fin d’après-midi. Il disparait pendant une heure, rarement plus de deux et rentre. Je n’ai jamais su pourquoi d’ailleurs. Tod semble réfléchir à la question, mais quand je le vois s’effondrer sur mon lit, j’en conclus que, non il ne vient pas avec nous. - Comme vous voulez bande de flemmards. A plus tard ! Je ne m’attarde pas dans le dortoir et prend le chemin de la cafétéria. Je croise sur le chemin, un jeune ranger qui a besoin d’aide pour un de nos cours. Alors pour gagner du temps, je lui propose de m’accompagner chercher à manger et d’aller s’installer à la bibliothèque pour que je puisse répondre à ses questions. Je lui ai pourtant dit que je ne suis peut-être pas le plus qualifié pour l’aider, je pense notamment à Cael, mais il semble vouloir absolument que ce soit moi. On passe un certain temps à la bibliothèque, et j’apprécie de tuteurer un élève plus jeune. On est bien parti pour passer notre après-midi ensemble quand je reçois un appel sur mon ipok. Je ne reconnais pas le numéro, et je m’excuse auprès du jeune avant de me lever pour aller répondre hors de la bibliothèque. Pix trottine derrière moi, me suivant comme mon ombre. - Allo ? - Bonjour, je cherche à joindre Kyokai, répond une voix féminine à l’autre bout que je ne reconnais pas. - C’est moi, et vous êtes ? - Ah, c’est un petit peu compliqué. On ne se connait pas, mais nous avons une connaissance en commun qui a quelques petits soucis actuellement, et qui souhaite vous voir. Je sens dans la voix de cette femme qu’elle ne sait pas comment aborder le problème. Elle a certainement une mauvaise nouvelle à m’annoncer. - Ecoutez, dites-moi quel est le problème. Qui est cette connaissance en commun ? Je ne veux pas la brusquer, mais j’ai horreur des gens qui tournent autour du pot. - Pas patient…J’aurai du m’en douter, ils sont pareils, je l’entends marmonner indistinctement. J’ignore pourquoi, mais ces mots ne me plaisent pas. Un mauvais pressentiment me prend, et je sens que je vais regretter d’avoir pris cet appel. - Je m’appelle Dorea, je connais bien ton père. Il est à l’hôpital actuellement et… - Je vous arrête tout de suite, ce n’est pas mon père. Mon père a disparu en mer et n’est jamais revenu. Bingo, je n’aurais pas dû prendre cet appel. Mon ton est froid, je ne compte pas faciliter les choses à cette femme, qui qu’elle soit pour Jin. Ce n’est plus mon père. - Arrêtes de faire l’idiot. Je sais que vos retrouvailles ne se sont pas très bien passées, mais il reste ton… - Je vous dis que ce n’est pas mon père ! Pas bien passées ?! C’est encore trop faible pour décrire cette rencontre ! Je suis dans une fureur noire. Prêt à exploser à tout instant, je sors rapidement du bâtiment, Pix sur mes talons. Je ne veux pas que les autres m’entendent hurler et commencent à lancer diverses rumeurs sur moi. - Écoutes, j’imagine que ce n’est pas simple pour toi, mais il reste ton père. Il a demandé à te voir. Je me retiens d’insulter Dorea, puisque tel est son nom, elle n’y est pour rien, mais j’ai du mal à me contenir. - Grand bien lui fasse. Je ne veux pas le voir, je me fous de savoir qu’il est à l’hôpital. Je n’ai rien à lui dire. Au revoir. Je lui raccroche au nez, et range rageusement mon ipok. Il faut que je me calme, alors je fouille mes poches et en sors un paquet de cigarettes. Je ne trouve pas de briquet, alors je me baisse et demande à Pix de venir m’aider. Je vois à son regard qu’il n’aime pas me voir fumer, mais je ne suis pas d’humeur à prendre en compte son avis. Il me faut de longues minutes pour la terminer, et je suis un peu calmé. Mais pas assez pour continuer à aider mon camarade. Je retourne dans la bibliothèque, affichant une décontraction que je suis loin d’avoir et le rejoint. -Te voilà, tu en as mis du temps, me lance-t-il avec un sourire sans se rendre compte que quelque chose ne va pas. - Ouais désolé, j’dois te laisser. J’ai une urgence. On remet ça à une autre fois ? Cette fois, il semble comprendre, et m’affirme qu’il n’y a pas de problèmes, et il m’aide à ranger ce qui traine sur notre table. Je ne m’attarde pas, et je sors. Je ne veux pas rester à l’académie, alors je passe rapidement à ma chambre, de nouveau, pour voir qui aurait envie de m’accompagner dans une petite sortie. Tod et Nuts font la sieste, dans le panier de cette dernière, et je n’ai pas le cœur à les réveiller. Little est là cette fois et il semble avoir envie de venir, car il se pose sur la tête de Pix, attendant que je me décide à partir. Je quitte le campus de l’Académie, et prend une direction au hasard. Je ne sais pas trop où je vais, mais qu’importe, tant que je peux ruminer en paix. Je marche à vive allure, sans faire attention à ce qu’il se passe autour de moi. Je finis par arriver à proximité du Château. Je me suis un peu calmé, et je me mets à réfléchir à cet appel. Plusieurs questions me taraudent. La première, qui est cette Dorea ? Gin lui a parlé de moi, ce qui m’étonne, je pensais qu’il aurait trop honte pour parler à quiconque de sa première famille, qu’il avait lâchement abandonné. Elle doit être une très bonne amie à lui. Mais je ne veux pas savoir, qui sont les amis de Gin, ni même s’il en a. Je me pose tout près d’un des remparts du château, directement dans l’herbe. Pix vient s’installer tout près de moi et pose sa tête sur mes jambes, Little de son côté s’envole et part faire un tour du périmètre. Je me rends compte, qu’il y a autre chose. Je suis inquiet de savoir Gin à l’hôpital, et je ne veux pas ressentir ça. - Même quand je décide de le rayer de ma vie, il réussit à la pourrir, je marmonne écœuré de mes sentiments envers lui. Je suis tellement égocentré sur moi, que je ne vois pas la fille qui s’approche. |
legends are made from the fire ARIANIA BLUE & MATSUO KYOKAI Date : Février 2019 Je ne réalise qu’elle est là, qu’au moment où elle s’assied à côté de moi, sans paraitre le moins du monde étonnée, comme si on avait rendez-vous et qu’elle avait du retard. Je reste surpris de sa présence, et je ne sais pas quoi dire ou faire. Elle ne semble pas gênée et commence à parler : - Tu sais ce n’est pas si grave que ça… Ça arrive à tout le monde ! Je peux comprendre pourquoi tu as du mal à l’accepter mais c’est comme ça ! La vie suit son cours. Que ce soit le bon ou pas ! Moi quand j’ai dû affronter ça, j’ai résolu le problème en me disant que ça irait mieux l’année prochaine ! Et j’ai eu raison. On ne peut pas toute notre vie en demander autant à notre famille, c’est impossible. Même si je t’avoue que j’aurais aimé qu’il existe, même si je suis trop grande pour y croire maintenant… Je ne sais pas de quoi elle parle, et cela ne fait que renforcer ma confusion. M’a-t-elle entendu me plaindre de mon géniteur ? Mais elle ne peut pas savoir que je parle de lui, personne ne sait qu’il est en vie à l’académie. Et puis qu’est-ce que je dirai ? Ah ouais, mon père ? Bin il a disparu pendant pratiquement dix ans, et a refait sa vie avec une autre famille… De quoi faire fuir la plupart des gens dès la première rencontre. Non, elle ne parle pas de Gin, mais du coup, je ne sais vraiment pas de quoi elle parle. Je me rends compte que l’on est encerclé par des pokemons, qui semblent tous apprivoisés, certainement les partenaires de mon étrange voisine. - Ah et au fait voilà mon équipe ! dit-elle justement en faisant un large mouvement de bras pour les présenter. Je la regarde un peu mieux. Elle est brune, les cheveux coupés en un carré court, et de grands yeux marrons, un peu cachés par les mèches de sa frange. Elle a l’air serein et un léger sourire flotte sur ses lèvres. Je l’ai déjà croisé dans l’école, mais rien de plus. Elle est plutôt mignonne, et je me flagelle mentalement d’y avoir pensé. Ce n’est vraiment pas le moment de se laisser déborder par les hormones. Je dois d’abord géré les problèmes liés à mon géniteur d’abord. Ensuite, me concentrer sur les études. Voilà, je n’ai pas de temps pour m’intéresser aux filles. Et puis vu comment c’est fini mon histoire avec Ashley, je ne suis pas prêt à me faire souffrir encore une fois. - Enchanté l’équipe, je finis par répondre la voix un peu traînante. Voici la mienne, j’ajoute en montrant du doigt Pix et Little. Enfin une partie de mon équipe. Je ne suis pas très avenant, mais je n’ai pas la tête à faire comme si tout allait bien. Je laisse nos pokemons se mélanger sans trop m’inquiéter. Je concentre mon attention sur le paysage, et m’allonge un peu, en me retenant par les coudes. Finalement, je me rends compte que sa présence ne me dérange pas, au contraire. Je sens la colère reflué pour retourner à sa place, ou tout du moins à se faire moins écrasante dans ma tête. On ne se connait pas, mais je devine assez facilement que l’on pourrait s’entendre elle et moi. Finalement, je tourne mon visage vers elle, et la regarde droit dans les yeux. Il y a une curiosité polie dans ses prunelles, ainsi que de la joie de vivre et de la fatigue aussi. Je tente un sourire, je ne sais pas si le résultat est probant, et je me présente : - Je suis Kyokai, ranger et dessinateur. Et toi ? |
legends are made from the fire ARIANIA BLUE & MATSUO KYOKAI Date : Février 2019 Dès que j’ai posé ma question, ses yeux s’illuminent et elle me répond avec entrain : - Oh tu dessines ! J’ai aussi dessiné hier ! Un énorme dragon multicolore qui poursuit un oiseau qui vole au-dessus d'un paysage qui brule dans des flammes vertes fluo sur les murs de l'académie ! Le surveillant m’a même dit que c’était mémorable ! Je tilt à son explication, je me souviens de ce grafiti. Alors c’est elle l’auteur de l’affreux gribouillis que le surveillant avait voulu me mettre sur le dos. D’accord, il m’est arrivé de dessiner sur mes tables de cours, mais croire que j’ai été l’auteur de ce truc qui ne ressemblait que vaguement à un dragon – ce que je découvre à l’instant en fait – me dépasse totalement. Je suis un peu plus doué qu’elle en dessin. Parce que soyons honnête, il y avait de la volonté de faire ça bien, mais ce n’était pas convainquant. Mais tout dessinateur en passe par là quand il apprend, alors je ne fais aucun commentaire et la laisse continuer. - Et Matsuo c’est sympa comme prénom, j’avais une amie qui s’appelait Natsue ça ressemble un peu. Elle avait les cheveux châtains clairs aussi mais elle était poisson par contre ! Toi tu n’as pas une tête de poisson… plus lion ou scorpion je pense, quoique gémeaux aussi ça pourrait. Faudrait vérifier ça ! C’est dommage que je n’aie pas mes cartes sur moi. Moi je suis Lion j’aime trop ! Les cartes elles sont pas d’accord par contre elles pensent que je suis Sagittaire du coup je me suis demandé si on n’avait pas changé ma date de naissance… Mais vu qu’il y Eliane c’est un peu dur ! De toute façon elle, elle devrait être une verseau mais… Elle a un sacré débit de parole cette fille, et je ne peux m’empêcher de sourire un peu en l’écoutant. Et ces histoires de signes astrologiques me fait penser à ma sœur, Ruri, qui est une fan aussi. Ma date de naissance est d’ailleurs l’un de ses sujets favori, puisque je tombe pile entre le gémeau et le cancer. Même sans m’y intéresser, je serai capable de discuter de ça avec cette fille sans problème, mais avant que j’ai le temps de dire quoi que ce soit, elle se met à bailler. Cela semble l’embêter et aussitôt, elle se relève, recommence à babiller, et tends la main pour m’aider à me relever. Je la prends, et j’apprécie le contact et la chaleur qui se dégage de ce contact. - Alors... Mais oui ! On est au château ! C'est génial ! Depuis le temps que je veux faire ça ! C'est parfait ! Suis-moi ! Quand elle attrape mon bras, je reste un peu idiot, et elle m’embarque avec elle. Je me tourne vers Pix, et je le vois avec Little, au milieu des pokemons de la fille. Il regarde dans ma direction, et je lui fais un petit signe pour lui demander de me suivre. Je préfère qu’il reste près de moi, au cas où. On dévale la pente en direction du château et la petite brune s’arrête finalement au niveau d’un arbre proche du rempart. Pix s’arrête tout près de moi, et s’assied, observant et reniflant les alentours. - J'ai trouvé LE passage, regarde ! me dit-elle avec un grand sourire et impatience. C'est simple ! On monte dans cet arbre, à la plus haute branche, il faut qu'un de nous fasse la courte échelle à l'autre pour qu'il atteigne ce grand renfoncement, après que le premier soit monté, il hisse l'autre et ensuite il y a des prises partout pour qu'on monte tranquillement jusqu'aux créneaux ! J'ai jamais pu essayer encore, il me manquait toujours la personne pour la courte échelle mais là c'est bon ! Je suis trop contente !!! Alors on y va ? Je la regarde quelques secondes, réfléchissant à sa proposition. Je suis sûr que l’on ne devrait pas le faire, mais son enthousiasme est communicatif, et j’ai très envie de voir ce qu’il y a de l’autre côté du mur à présent. - OK, tu vas monter d’abord dans ce cas. Je me tourne vers Pix, qui est tout près de moi et me baisse pour qu’il entre dans mon sac. Habitué, mon partenaire n’hésite pas et s’installe du mieux qu’il peut. Little a quitté sa place sur sa tête et flotte autour de nous, regardant autour de nous avec curiosité. Je laisse monter ma camarade, dont je réalise que j’ignore toujours le nom, puis prend sa suite pour grimper dans l’arbre. Ce n’est pas très difficile et cela me rappelle des souvenirs d’enfance – l’avantage de grandir à la campagne – ce qui me fait beaucoup de bien. Je me mets ensuite en position pour faire la courte échelle à ma camarade. J’ai le dos plaqué contre le tronc, pour être le plus stable possible. Je ne voudrai pas glisser pendant que je lui fait la courte échelle. - Je te fais monter, vas-y, je lui lance une fois sur de mon équilibre avec un sourire engageant. Elle n’hésite pas longtemps et pose son pied dans mes mains jointes. Elle est légère alors je n’ai pas de mal à la hisser suffisamment haut pour qu’elle puisse s’accrocher au rempart. Elle me tend sa main quand elle a assuré son équilibre, et je grimpe près d’elle. Le renforcement est à peine assez large pour nous deux, et une fois encore je sens la chaleur de son corps à cause de notre proximité. Je fais de mon mieux pour ignorer ma gène et j'espère que mes joues ne sont pas trop rouges. Je la laisse passer devant, pour assurer ses arrières, elle a l’air fatiguée, et je veux pouvoir la rattraper au cas où elle perde ses appuis. Il ne nous faut pas beaucoup de temps pour arriver au sommet des remparts. Elle avait raison, on a trouvé assez de prises au mur pour monter sans trop de difficulté. Little a suivi le mouvement en flottant près de moi, comme pour m’encourager, même si je n’en suis pas certain. Il est difficile de comprendre ce qu’il lui traverse l’esprit. Je souffle tout de même un peu en posant mon sac au sol pour laisser sortir Pix. - Pfiou, tu pèses lourd mon vieux, je lui lance avec un sourire pour l’emmerder. Il ne me répond que par un reniflement dédaigneux et s’éloigne un peu pour repérer les alentours. Je me tourne vers ma camarade et lui demande : - Ça va ? Ça n’a pas été trop dur ? J’enchaine presque immédiatement, car je ne sais toujours pas comment elle s’appelle : - D’ailleurs, c’est quoi ton prénom ? Tu connais le mien, il serait juste que j’aie le tien. Et appelle moi Kyo, c'est plus simple. Je lui souris, vraiment sincèrement cette fois. Je me sens déjà bien mieux après un peu d’effort, et je lui en suis reconnaissant d’être arrivée de nulle part, pour me changer les idées. Je regarde le paysage aux alentours et me laisse emporter par ce que je vois. |
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