Lundi après-midi. Les jours avaient recommencé à s’allonger depuis désormais un moment, mais la température ne semblait pas forcément suivre. Mais il faisait beau, c’était déjà ça. Beau, jour et froid. De toute manière s’il ne faisait pas beau, Hari se serait chargée de ramener le soleil. Bon, écosystème parlant, ce n’était pas la meilleure des choses à faire, mais déjà qu’il faisait froid, alors si en plus il faisait moche… Mais il pouvait faire moche et pluvieux, bien sûr ! Juste quand la blonde n’était pas en extérieur. C’est tout. Son instinct de ranger la poussait même parfois à forcer la pluie, afin de la végétation alentour ne souffre pas de sécheresse. Si ça ce n’était pas un comportement digne des hippies amoureux de la nature ! Hum hum.
Enfin bref, la Pyroli venait de sortir de son dernier cours de la journée. Un cours de Yade intéressant mais sans plus. Son autorité s’était améliorée d’un chouillat avec le temps, mais il y avait encore du boulot. Et puis, ça ne pouvait pas être pire que les cours de sciences auxquels, par on-ne-sait quelle logique, la blonde devait toujours y assister occasionnellement. Pourquoi le programme ne s’était-il pas amélioré avec le temps, de ce côté-là ? Elle n’en savait rien. Puis ses pensées se redirigèrent vers Céladopole. Soupire. Non, finalement elle pouvait supporter sans problème ces quelques cours de sciences données par une prof droguée qui se trouvaient toujours à des kilomètres de la surface terrestre.
Elle s’arrêta un peu plus loin, se rapprochant des casiers avant de sortir son iPok pour vérifier l’heure et le lieu qu’elle avait convenue avec Paul, l’un des rares stratèges de l’académie, et qui se démarquait par sa main perdue. Rien que ça. Il y avait quand même de ces cas, à l’académie. En plus, apparemment, cela ne remontait pas à si loin que ça. Elle grimaça. Effectivement, l’année dernière avait plutôt été le bordel au sein de l’académie.
Elle relut le bref échange effectué avec le Noctali, quelques jours plus tôt, puis rangea l’appareil, et se dirigea vers le réfectoire.
Ce n’était pas encore l’heure du dîner, il n’y avait que très peu de monde dans cette vase pièce. Les seules personnes présentes savouraient leur goûter. La blonde lorgna discrètement sur les viennoiseries qu’engloutissaient deux élèves, installés à une table proche de l’entrée. Mh… Elle se laisserait bien tenter.
Une odeur sucrée flottait dans l’air, ce qui ne tarda pas à piquer la curiosité de Mochi qui remuait frénétiquement sa Pokéball. Hope soupira. Devait-elle céder à ce caprice ?
Un peu plus tard, la revoilà, avec une Marcacrin, un Scorplane et un Dynavolt à ses côtés, en train de se partager un bol de friandises. Hope s’affala sur la table du réfectoire à laquelle elle s’était installée. Devant elle se trouvait la Pokéball du Phanpy qu’elle n’avait toujours pas eu cœur à nommer. À vrai dire, si elle le pouvait, elle l’aurait bien gardé avec elle. Mais il était plutôt question de se montrer raisonnable. Elle devait se rendre à l’évidence qu’elle n’avait, pour le moment, pas les capacités pour s’occuper d’un si jeune Pokémon. Après quelques secondes à fixer la sphère bicolore, elle l’attrapa et libéra l’éléphanteau qui s’y trouvait. Ce dernier apparut, curieux de ce nouvel environnement.
Elle posa sa main sur la tête de ce dernier. Si petite. Cela lui rappela sa première rencontre avec Fanta. Cela remontait à loin. Le temps était passé si vite. Il lui paraissait si grand maintenant, et il l'est.
« Tu sais, Fanta a dû t’expliquer mais je vais te passer à quelqu’un d’autre qui va très bien s’occuper de toi, je te le promets. Elle soupira. Je n’ai malheureusement pas les moyens de te garder pour le moment mais… Elle hésita un moment avant de continuer. Si tu as envie de passer du temps avec Fanta de temps en temps, on pourra toujours s’arranger, il n’y a aucun problème avec ça ! On discutera avec ton nouveau dresseur. Elle sourit gentiment. J’espère que tu comprendras. »
Et à vrai dire, elle n’était même pas certaine qu’il comprenne vraiment tout ce qu’elle venait de lui dire. Il fallait, pour la plupart, toujours un temps pour assimiler le langage humain. Enfin, elle était sûr que certains n’ont jamais compris, et ne comprendront jamais, la langue humaine, mais les faits, les gestes, et la connexion se créaient toujours à un moment ou à un autre. Enfin, si le Pokémon en question le voulait bien, bien entendu.
Elle était un peu en avance. Normalement, d’ici cinq minutes, Paul devrait arriver.