Elle avait disparu si vite ! La fillette essaya tant bien que mal de retrouver l’enfant en robe noire, suivie par Lily et Lola. Était-ce une habitante de ce royaume ? Peut-être aurait-elle pu lui donner des renseignements sur ce lieu si mystérieux, si… Peu accueillant. Mais si elle lui avait dit cela, ça l’aurait contrariée, non ? Ah moins que l’enfant n’aime pas son royaume, ce qu’elle pourrait comprendre ?
Lis colla une oreille sur le tronc d’un Grand baobab, peut-être pourrait-il lui dire où se trouvait l’enfant ? Elle avait tant de question à lui poser ! Et ses yeux ! Ils étaient si hypnotisants, si bleus. Elle aurait aimé avoir de si beaux yeux, mais bon, à défaut d’avoir des yeux bleus, elle était au moins future princesse. Oh ! Et si l’enfant était la princesse de ce royaume ? Certes, une robe intégralement noire n’était pas ce qu’il y avait de plus attrayant, mais cela ne l’empêchait pas d’être une princesse ! Mais elle avait perdu sa trace. Et le Grand baobab ne voulait rien lui dire de vraiment intéressant. Peut-être devrait-elle essayer un autre Grand baobab ?
Elle dressa un doigt devant les lèvres, tout en fixant Lily et Lola.
« Chuuuuuut. »
Puis elle reporta son attention sur ce deuxième Grand baobab. Ô, Grand baobab, révèle-nous les secrets que renferme ce lieu ! La fillette plissa les yeux, essayant de créer un lien plus intense avec le végétal. Elle parvenait presque à communiquer avec celui-ci. Il ne lui manquait presque rien !
Loulou qui, plus lente, les avait enfin rattrapées, s’approcha de sa dresseuse, portant toujours le fameux verre de limonade. Mais voilà ce qu’il lui manquait !
« Oh, mille merci Loulou ! »
D’un geste gracieux Lise attrapa le verre de limonade pour siroter. Voilà ce qui lui manquait pour établir cette connexion si importante dans son futur rôle de princesse !
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« C’est juste plus loin, allez ! »
La fillette essayait d’encourager Loulou qui de toute évidence n’était pas la plus rapide des créatures. Dos à elle, Lily et Lola s’amusaient toute joyeuse. Une fois la Strassie les ayant enfin rejointes, Lise frappa dans ses mains, elle allait enfin pouvoir leur annoncer ce qu’elle avait appris !
« Le Grand baobab m’a dit qu’il fallait remonter la rivière ! »
Lily et Lola se regardèrent, un peu surprises. Comment ça, une rivière ? Elles n’en voyaient pourtant aucune ! À moins qu’il ne s’agisse de la rivière qu’elles avaient traversé, une heure plus tôt ? Mais dans quelle direction se trouvait-il ? Psyyyys. Pola, polarhuuuuuu.
« C’est par là-bas ! »
Elle indiqua une direction, qui s’enfonçait toujours plus profondément, vers le cœur de l’île. Vraiment ? Les deux Pokémon se regardèrent une fois de plus. Mais avaient-elles seulement le choix ? Pas vraiment. Très bien, que la randonnée se poursuive !
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Le Carapuce fixait l’étendu brunâtre. Sa coquille, abîmé, il n’osait désormais plus replonger dans ces eaux. Quelque chose pourrait mal se passer ! Et puis, il savait que dans ce petit lac, aussi petit soit-il, n’habitaient pas uniquement des créatures amicales. Il ne voulait pas se faire dévorer ou se blesser. Et sa coquille… Il passa sa patte dans son dos, cherchant la fissure qui persistait depuis désormais trois jours. Trois jours qu’il avait perdu les siens. Trois jours qu’il n’avait pas osé remettre les pattes à l’eau. Les larmes lui montèrent aux yeux, il se sentait si seul. Perdu dans cet endroit qu’il ne connaissait même pas si bien que ça finalement. Tout ce qu’il savait, c’est que partout autour de lui, il pouvait y avoir des créatures hostiles. Probablement allait-il finir dévorer à un moment ou un autre, survivre seul pendant trois jours relevait déjà de l’exploit. Il étouffa un sanglot. Et il ne croyait pas si bien dire. Un peu plus loin, des yeux luisants l’observaient depuis désormais déjà plusieurs minutes.
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Courir. Courir. Il sauta par-dessus une racine. Une fichue racine. Racine qu’il n’avait pas à s’en préoccuper lorsqu’il passait sa vie dans l’eau. Mais maintenant qu’il explorait ces terres… Fichues terres. Au début, il avait essayé de glisser à l’aide de sa carapace, mais le sol rendait ses glissades impossibles. On lui avait raconté que c’était possible de se déplacer rapidement de la sorte, mais c’était du pipeau ! C’était impossible, il ne voyait pas comment il pourrait le faire ! Et puis, des feuilles et des branches risquaient de se coincer dans sa fissure et cela lui ferait mal. Alors il court, ses pattes bleues, l’une devant l’autre. Rapidement. Toujours plus rapidement. Plus vite, vite ! Il ose à peine regarder derrière lui. Il entend la broussaille craquer derrière lui, son poursuiveur n’allait pas abandonner de sitôt, non bien sûr, il le rattrapait ! Allait-il donc mourir de la sorte ? Craintivement, il jeta un regard par-dessus son épaule. Il ne vit que des mandibules menaçantes et un regard féroce. Alors affolé, il reprit sa course de plus belle.
Il court, il court. Comment pouvait-il échapper à cette créature ? Il n’allait plus pouvoir courir longtemps, il fatiguait. Était-ce son heure qui avait sonné ? Lorsqu’il en trouvait, il essayait de sauter sur des surfaces plus fermes pour gagner quelques secondes précieuses à sa survie. Il était si compliqué de courir dans un sol boueux. Là, un rocher ! Le rocher était cependant plus élevé que les précédents. Mais ça restait un rocher, n’est-ce pas ?
Alors il prit son élan pour se jeter sur le grand rocher, et s’apprêta ensuite à en redescendre en sautant en longueur. Mais sauf que voilà. Pourquoi se trouvait-il maintenant si haut ? Pourquoi le rocher volait-il ?
HRP
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