Le front appuyé sur la barre en métal du ferry je serre les dents pour ne pas crier de douleur. Merde. Allez concentres toi. Depuis quand je suis assez idiote pour oublier mes anti-douleurs moi ? Merde !merde ! merde ! Cette journée ne fait qu'aller de plus en plus mal, déjà ce matin impossible de mettre la main sur un seul de mes Pokémons pour aller à cette Sortie Capture, et maintenant voilà que mes douleurs refont surface après des mois sans problèmes pile LE jour où je n'ai pas pris mes médicaments. Une main vient tapoter mon épaule, je n'ai ni la force ni l'envie de me retourner, je veux juste qu'il dégage.
« Excuse moi... est-ce que tout va bien ? Tu as le mal de mer ? »C'est une voix d'homme, enfin, d'adolescent. Sa main toujours posée sur mon épaule il n'a pas l'air de vouloir partir. Dégages, c'est pas le jour, je ne suis pas dans le bon mood là. J'ai envie de l'étriper. Si seulement il enlevait sa main. Non, allez, respires. Il peut peut-être m'aider ? Je n'ai toujours pas envie de me retourner, je me fous complètement de sa tête, et puis me montrer les armes aux yeux c'est vraiment pas mon truc.
« Il me faut des anti-douleurs.
… S'il-te plaît. »Les mots sortent beaucoup plus faiblement que ce que j'espérais, il m'a entendu au moins ?
« O-ok ! Je vais essayer de te trouver ça ! Ne bouges pas hein ? »Et je suis censée aller où dans cet état exactement ? Merde. Il s'en va enfin. Je me sens glisser le long de la barrière. Allez. Inspire, expires. Je fixe mes jambes, ces foutus jambes. Je pose une main sur les fautives et remonte peu à peu jusqu'à mon dos, c'est brûlant. Les yeux perdus dans le vague je peine à ne pas sombrer, ça faisait longtemps que la douleur avait réussit à me mettre à terre. Longtemps que la peur avait réussit à s'insinuer, me rongeant peu à peu, et je me retrouve seule avec mes pensées en fixant mes jambes, et bientôt une pensée s'immisce dans mon cerveau. Je ne sens plus mes jambes. Mais c'est faux, totalement faux, parce que je sens mes mains les parcourir nerveusement, je les sens, mais je ne les sens pas. C'est fou ce qu'un cerveau paniqué peut faire pour se rassurer. Alors lentement, calmement, je rentre mes ongles dans la peau de mes cuisses. Et la douleur se rajoute à ma douleur, mais je ne la sens pas encore assez... Encore un peu plus, un peu plus et là-
Une main agrippe mon poignet fermement, je ne bouge pas, je connais cette main. Je la fixe, cette main, je recommence tout doucement à me reconnecter au monde autour de moi, mon regard se porte sur la figure qui appartient à cette main et je met un moment à la reconnaître. La honte m'envahit, puis les larmes coulent enfin, je suis de nouveau là.
« Adam... »Il m'attire doucement dans ses bras puis après quelques secondes relève ma tête et agite une boite de médicaments devant mes yeux avec un sourire. Pendant que je les prends et que j'attends qu'ils agissent il m'explique rapidement la situation avec sa tablette : l'adolescent qui m'a vu tout à l'heure est l'un de ses camarades et m'a reconnu grâce à une photo de famille qu'Adam a dans sa chambre, du coup il est allé chercher mon frère quand il a vu que ça n'allait pas. J'adresse un léger sourire à celui qui se présente sous le nom de Vincent, et dire que j'ai voulut le mettre en morceau tout à l'heure. Adam reprend sa tablette.
[Il reste encore 30 minutes de trajet. Il vaut mieux que tu te reposes quand on arrivera.]Je fronce les sourcils. Non, non, non. Maintenant que le médicament commence à faire effet mon esprit de contradiction -vielle habitude, bonne ou mauvaise- se rappelle qu'il existe.
« Mais je veux la faire cette Sortie Capture, c'est bon, je gère maintenant. 30 minutes c'est largement assez pour que je me reprenne tkt. »Il me fixe un instant l'air concerné puis prends mes mains dans les siennes et les monte à hauteur de mes yeux, je vois alors que certains de mes ongles sont teintés de sang, je détourne le regard et retire mes mains.
« Oui et bah... un peu d'eau et ça part facilement hein... »Le problème n'est pas là, et je n'ai même pas besoin de me tourner vers lui pour imaginer son expression inquiète. Finalement il pousse un soupir et j'entends ses doigts tapotés sur sa tablette, lorsque je vois les mots qu'il a écrit un grand sourire illumine mon visage et je me jette dans ses bras.
[Bon d'accord, mais je viens avec toi. Si il y a le moindre problème on revient au ferry.]Spoiler :
-Plop ! Un peu de drama ça fait pas de mal mais dites moi si c'est un peu trop sombre, normalement j'ai fais en sorte que ça soit bon
- J'ai 20 pokéballs ! (et je suis pauvre)
- Je n'ai accès qu'à la zone de base