Ta sœur te quitte, tu la sais préoccupée de cette petite, car, tout comme toi, elle comprend l’importance du sang. Surtout qu’elle ne semble pas s’aider de la plus belle manière compte tenu de son mari qui n’a pas l’air si préoccupé. Un soupire passe tes lèvres, tu reprends ton travail, une confiance aveugle envers ta sœur, le petit Germain te rejoint, loin d’être un expert, tu l’avises.
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Bon, le verre, on le prend par sa ma main directrice, car il faut une prise ferme, pour éviter de renverser le liquide. On incline le verre de quarante-cinq degrés. Une rotation pour lui montrer.
Puis on verse le liquide jusqu’à ce qu’il effleure le bout du verre, puis on redresse.
Le verre est remplit à une dose convenable, parfaite dans ces petits verres, la liquide se savoure du bout des lèvres. Dans ce grand salon, tout se passe au mieux, tu te demandes toutefois si les premières performances de ta famille avaient ce cachet. Étaient-ils au centre de l’attention ? Sûrement que non, mais il n’hésitaient pas à la voler, la vedette revient de droit aux Reece. Gorgo passe de rideaux en rideaux, son perchoir lui offre une vue imprenable sur le gala de charité. Quelques historiens sont présents, reconnaissables à leurs vestes, les cheveux un peu hirsutes, un bouquin à la main ou sous le bras avec la gueule d’une veille peinture en guise de couverture. Des médiévistes, puisque Carloman est un empereur clé de la première partie du Moyen-Âge. Peut-être des archéologues, c’est vrai que la discipline commence à s’ouvrir sur la fouille de lieux qui n’ont pas encore fêté leur millénaire dans l’histoire populaire.
Les gens se pressent, pourtant le rythme n’est pas infernal, les gens vont et viennent, tournent autour de diverses discussions. Certaines sont bien moins professionnelles, tu doutes qu’il y est des gynécos présents ou de bons écrivains vu l’absence de lyrisme dans les propos. Les humains sont ainsi, faible à la chaire. Tu ne vas pas te mécontenter de leur esprit atrophié, cela pousse à la consommation d’alcool.
Ta sœur passe dans le coin de l’œil au bout d’un moment, au pas de course. Les recherches semblent traîner ? Où est donc parti cette petite ? La direction qu’elle prend est celle du jardin ? La gamine aurait eu le temps de se planquer dehors ? Elle n’a pas finit Lizzie. Tu soupires encore. Le problème des gosses, c’est qu’ils ne sont pas assez vissés de nos jours et laissent s’écrouler les fondations d’une bonne éducation en lambeaux. Tes yeux glissent sur le petit Germain, maladroit, un peu hésitant, mais il fait un excellent travail alors que ta Mesmerella passe paisiblement entre ces gens et de sa voix douce, les encourage à boire. Si les stocks sont vides à la fin soirée, c’est que vous aurez saoulé avec ferveur les foules. À la fin, le Gin de votre père sera votre récompense.
Après quelques terribles minutes, tu revois ta jumelle monter. Au pas de course, plus rapide qu’avant. Cette vue ne te plaît guère. L’a-t-elle trouvée ? Tu tiques. Tu continues, de servir quelques verres, de faire ton boulot. Mais ça te travaille, cette impression désagréable de déjà vu. Une gamine disparue pour faire des bêtises et qui finit mal. Ça ressemble beaucoup trop à ta sœur et toi dans votre prime jeunesse. Tu siffles Catherine, pour qu’elle arrive, toujours très possessive et attachée à toi, d’une loyauté sans faille, elle rapplique en quelques instants.
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Prends le relais au bar, occupe toi de Germain, je vais voir quelque chose.
Tu quittes ton poste, Gorgo vient sur ton épaule, elle ne veut rien rater. Alors que tu passes l’encadrement de la porte, un spectre bien apeuré t’apparaît. Bartolomé ? Il est toujours collé à ta sœur, s’il est là, c’est que…
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Où ? Vite !
Le Skélénox fait demi-tour et grimpe dans les étages, chaque marche t’élève au-dessus du niveau du sol et tu n’aimes pas ça. Heureusement, le spectre lévite dans le couloir du second étage. Seulement cinq à six mètres. Tu cours aussi vite que tes jambes ne te le permette, pour un mec alcoolique et qui fume comme pompier, tu as la forme (tout est relatif.). En entrant dans la pièce concernée, tu vois ta sœur, un pieds dehors, l’autre sur une branche à tirer une gamine. Putain ! Cet air de déjà vu, tu ne le connais que trop bien. Tu l’as vécu trop souvent chaque nuit durant sa disparition et de temps en temps lorsque vient « l’anniversaire de décès » d’Elizabeth. Ta gorge se serre, ton corps réagit à l’instinct, incapable de parler. Ces quelques secondes semblent pourtant si longues, la pièce interminable comparée à ces escaliers avalés en quelques instants. Gorgo à quitté ton épaule pour rester en retrait, incapable d’agir, bien trop petite du haut de son double déci-mètre. On regretterait la présence de ta Mygavolt pour la tirer avec sa toile.
Un craquement. Sec. Bruyant. Il te détruit les tympans.
La branche se dérobe sous le pied de ta sœur alors que la gamine finit par s’éclater au sol, un peu plus loin, mais elle est dernière préoccupation. Pourquoi faut-il que les parents ne fassent pas leur putain de travail. Si ce père était là au lieu de picoler, sans se préoccuper de ses responsabilités. Ta sœur ne serait pas en train de faire le saut de l’ange. Elle quitte déjà l’étage, tu ne pourras pas la ramener, tu ne pourras pas la tenir. Dans un geste désespéré, tu te jettes, le buste par la fenêtre, le bras tendu parvient à attraper sa main, tu manques de tomber avec elle à cause du poids et la chute qui décuple les forces. Pour une fois, tu n’as pas un regard neutre et impassible, mais bien déformé par la détresse, mâchoire crispée, les yeux humides. Pleures-tu ? Tu ne sais pas, disons le coup de sang qui te joue des tours.
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J’ai eu le temps de grandir en vingt piges.
Tu as une mauvaise prise et l’angoisse à rendu ta main moite, tu as cette désagréable sensation de sentir sa main glisser. Peut-être parce que c’est le cas ? Tu sens lentement ses phalanges glisser contre sa joue.
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Bartolomé, va chercher ses parents ! Fissa ! Et toi gamine ! Ta gueule !
Un mélange de rage et de colère dans ta voix, un savent mélange explosif qui te fait perdre ton calme et forcément, tes mains deviennent plus humides… Elle finit par lâcher celle de ta sœur, un réel remake, du coffre un passe à la gamine, le prestige du butin est moindre. C’est long, de voir son corps prit par la pesanteur attiré par le sol.
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Li…
Ta gorge s’étrangle, impossible pour toi de faire quoi que ce soit de plus. Toutefois, le piaillement guerrier de Gorgo passe à côté de toi alors qu’elle plonge en piqué vers ta jumelle. Que peut-elle faire ?…
Une lumière. Blanche, vive, aveuglante irradie la zone proche de terribles bourrasques de vent. Ce que tu ne peux percevoir, c’est l’évolution de ta Minisange en Bleuseille. Loin d’être assez grande pour assurer le vol d’un humain, toutefois assez forte pour en sauver un, mais pour ça, quelques blessures puisque l’agilité de ce pokémon lui permet des tours hors du commun avec ses serres. Prises entre celles-ci, par une jambe et bras, Gorgo parvient, tant bien que mal, puissant dans toute son énergie et sa capacité à battre des ailes pour remonter au second étage en déposant Elizabeth entre tes bras, lacérée, rien de bien grave fort heureusement. L’oiseau, son devoir remplit va juste s’écrouler au sol et rouler, épuisé par l’effort, c’est quand même sacrément lourd un humain adulte. Tu ne peux que brièvement observer son plumage bleu en dégradé, elle a abandonné le peu de chaleur que lui offrait le jaune de son buste pour la noirceur complète des teintes froides de l'hiver. Majestueuse, le sacrifice de son énergie aurait permi le sauvetage de ta très chère soeur.
Tu serres ta jumelle contre toi, comme si c’était vos retrouvailles. Tu as les joues humides, réellement. Une ou deux larmes, rien de plus, mais suffisant à avouer que l’événement était assez grave pour faire réagir ton stock lacrymal. Tu l’assois doucement sur une chaise présente, confortable au possible alors que tu entends des pas. Tu caresses doucement sa joue.
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Je te laisse la bouteille de papa. Entière.
Tu te retournes et observes l’arrivée de Marianne et de son mari. La petite s’est redressée, pleure toujours, tu ne t’en es pas occupé, foutrement pas, elle n’a pas faillit chuter du second étage. Quelques cris de soulagement, tu es encore à vérifier si ta sœur n’a rien de plus grave, à première vue non, rien que la médecine ne pourra gérer.
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Comment tu vas, ma fille ?
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J’ai eu si peur papa… mais, mais, la madame m’a sauvée ! Mais après…
Tu vois rouge. C’est rare. Ça fait longtemps à vrai dire que tu ne t’es pas énervé, réellement. Sauf que les rôles s’inversent. Ta sœur usuellement explosive devient d’un calme glaciaire pendant ses colères les plus intenses. De ce fait, tu exploses, une éruption de rage, une déferlante qui cratérise tout sur son passage. Le temps que la petite parle, tu t’es approché vers le père avec un regard qui ne présage rien de bon. Avec eux, il y a aussi Catherine et Germain, la première va s’occuper de l’oiseau mal en point et le second va retrouver sa dresseuse, Bartoloné se loge également contre elle. Le duc s’est invité, enfin retrouvé, inquiet de ce qui se passe. Mais personne n’a le temps de parler.
Tes mains agrippent le col du père que tu plaques contre la bibliothèque sèchement. Quelques livres tombent et tu lui craches à pleine figure ta salive au goût de clope et d’alcool.
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Sombre merde ! SOMBRE MERDE !
Tu lui en colles un, un droit, direct dans la mâchoire et ça craque. Ton crâne vient s’écraser sur son nez, le brisant, pour sur. Tu te fiches bien qu’il soit politique, même si tu n’as rien contre lui pour t’assurer la sécurité. Personne ne peut s’assurer d’être indemne après avoir exposé ta sœur au danger.
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SAIS-TU QUI NOUS SOMMES !? LE SAIS-TU !? NOUS SOMMES LES PUTAIN JUMEAUX REECE !
La violence empêche sûrement quiconque de bouger, la surprise aussi peut-être. Tu n’es pas connu pour être un homme sanguin, mais il existe sur terre 1 exception universelle : la famille. Toute personne considérée comme étant également de la famille. Ce type ne peux pas répondre, la mâchoire fêlée, le nez saigne à flots sur vos tenues. Tu le cognes, encore plein cou, respiration coupée et tu le jette sur le côté au sol. C’est Catherine qui te retient d’aller tuer cet homme, car tu en serais capable, vous tueriez pour la famille.
Napoléon débarque, pour te retenir, le Pyrax, du haut de ses deux mètres t’empêche de lui sauter dessus avec ses sécrétions. Tu n’es pas prêt de te calmer Henry. Cette petite qui chiale, tu lui en mettrais bien une, petite garce, reste à ta place, qu’on te foute une laisse.
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Monsieur Reece, calmez-vous…
Ton visage, défiguré par la haine, se plante dans le visage du Duc.
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Pardon ?! PARDON ?!
Ce gars a bien failli tuer ma sœur ! MA ! SOEUR ! Les deux derniers mots sont découpés avec précisions.
Voudriez-vous que je manque de tuer votre femme ? Puis nous en discuterons AUTOUR D’UN THE ?! Tu te libères des prises de ton pokémon alors que tu pointes chaque personne ici.
Tenez-vous ! ANIMAUX ! TOUT SE PAIE !
Tu ne fais même pas réellement la distinction entre ce Duc qui rabaisse la gravité de la situation et cette pauvre femme qui se tape un mari de merde incapable de surveiller une gamine de dix ans. Tu ne hurles plus, mais ton visage est toujours bouillant de rage.
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Et vous allez payer argent comptant en dédommagement. Tu craches à nouveau sur le mari bedonnant. J’veux vous faire ressentir l’impression de tomber de deux étages lorsque vous signerez mon chèque. HRP :
Evolution de Gorgo, de Minisange en Bleuseille