Voilà quelques semaines que les cours avaient repris. Et je me sentais déjà nul. Je suivais un cursus de topdresseur, mais mon niveau en combats pokémon frôlait le zéro. Et Lewsor ne m'aidait pas. Toujours aussi moqueur, il regardait Sonistrelle donner tout ce qu'il avait, sans jamais ne serait-ce que penser à lui donner un coup de main. Il se moquait de mes choix stratégiques, sans jamais me conseiller. Je pouvais imaginer sans mal la différence d'expérience entre Kaeko et moi. Lewsor le voyait lui aussi, c'était certain. Etait-ce pour ça qu'il ne s'impliquait pas ? Avait-il honte d'un dresseur aussi maladroit que moi ?

C'en était décourageant. Sonistrelle et moi n'y arrivions pas seuls, et Lewsor ne nous aidait pas. Il nous rabaissait. Alors... L'envie d'aller en cours pratiques nous quittait peu à peu. Voilà pourquoi, en ce matin de Septembre, nous décidions de rester au lit. Nous allions sécher la journée, parce que nous ne voulions pas subir d'autres humiliations, parce que nous n'évoluions pas, et que cela nous énervait. Ainsi, je me levai à dix heures pour jouer à la nintengo switch jusque l'heure du repas. Puis je mangeai, et j'allai me promener dans le parc, Sonistrelle sur mon épaule et Lewsor me suivant comme un petit fantôme. C'est alors que je la vis, ses cheveux blonds, ses yeux bleus...

Nan ! Vous êtes collés pour avoir sécher les cours de duels de ce matin. Je vous veux au gymnase ce soir à 18h ! En cours maintenant.

La générale Jackie... Vice-directrice de l'établissement, elle était tellement stricte, comme si la pokémon community était un camp militaire, et nous de petits délinquants dont elle devait faire des soldats. Même madame Prince, ma professeure de duel, était plus indulgente. Et pourtant, elle aussi était au taquet. Dans un soupir, je revint à mon dortoir, prit mon sac à dos, et retournai en cours. Mais je ne pus m'empêcher de penser à la retenue de ce soir.

Des heures de colle, je n'en avais jamais eu. J'étais en général ponctuel, et je ne me faisais pas remarquer. Alors bien sûr, j'avais peur de ce qui me serait réservé, au gymnase. La générale allait elle me faire faire des séries de pompes et de tractions jusqu'à ce que mes muscles me lâchent ? Allait elle me faire courir jusqu'à la mort cérébrale ?

À dix-huit heures, j'eus ma réponse : J'étais au gymnase, avec elle, tête à tête.

Voici les clés du placard à balais, elle laissa tomber un trousseau dans ma main ouverte. Vous allez nettoyer le gymnase et les vestiaires de fond en comble. Me suis-je bien faite comprendre ? Je récupérerais les clés demain. Si c'est pas nickel, vous aurez affaire à moi.

Sur ce, elle s'éloigna, et mes Pokémons et moi entrâmes dans le bâtiment aux odeurs de sueur. Tout nettoyer seul… Je n'en finirais jamais. Quelques autres élèves étaient à l'intérieur, s'entraînant à l'heure où chaque étudiant de la pokémon Community faisait ses devoirs. Leur présence rendait la punition humiliante…

Lewsor, là si tu ne m'aides pas… On va passer la nuit ici

Mais le robot bleu ne m'écoutait pas. Il riait doucement en observant un blondinet et sa Kadabra. Qu'avait-il derrière la tête ? Peu importait. J'allai ouvrir le placard afin d'en sortir, malheureusement aux yeux de tous, le nécessaire de nettoyage.

Dernière édition par Kasai Hajime le Ven 11 Sep - 7:39, édité 2 fois

Ils étaient trois sportifs et leurs trois compagnons. Ils étaient tous intimidant à leur manière, humains comme pokémons. Je faisais de mon mieux pour les ignorer, mais Sonistrelle, sentant ma tension, les gardait sous surveillance. Il se fichait de ne pas être de taille face à un kadabra, un charpenti et un ronflex. Il voulait me protéger quoiqu'il advienne. Sonistrelle, tu étais un véritable amour de pokémon... Lewsor, quant à lui, s'était décidé à me donner un coup de main. Transportant un seau par télépathie, il rejoignit les toilettes pour le remplir.

Alors que je préparais le nécessaire, m'apprêtant à partir m'occuper des vestiaires, le blond et sa Kadabra me rejoignirent. Les oreilles de Sonistrelle se dressèrent, et il montra ses crocs de chauve-souris, mais je le calmai d'une pat pat. Tout irait bien.

Alors, le garçon me proposai de rejoindre son club, et déjà quelque chose n'allait pas. Je fronçai les sourcils. Il connaissait mon nom, alors que je ne l'avais jamais vu. Puis, avant même que je ne puisse lui répondre, la photo apparut. On y comprenait bien la peur que j'avais ressentie vis-à-vis de Sonistrelle, durant mes premiers moi ici. Comment avait-il réussi à avoir ça ?! Et sa manière de me la présenter... Etait-ce du chantage ?! Je me mordis la langue, sentant la haine et la peur monter. Sonistrelle voyait, lui aussi. Il siffla en guise d'avertissement.

Alors, Kasai poursuivit sa proposition, pardon... Ses moqueries, parce qu'apparemment, il avait décidé de se foutre de moi. Je baissai la tête, intimidé, mal à l'aise. Je ne savais plus où me mettre, je ne savais pas quoi dire, j'avais la bouche sèche. Un autre s'approcha, il me dominait de plusieurs têtes. Ses mots pourtant bienveillants, dans cette situation, ressemblait vraiment à un sarcasme gratuit. Fourrant mes mains dans mes poches, j'entendis le noctali m'étudier, pardon, se moquer. Je me sentais tellement vulnérable... Le mot de trop fut "incontinent". Sonistrelle émit un second sifflement, plus sourd, alors qu'il quitta mon épaule pour se planter entre lui et moi. Il battait des ailes vite, preuve de sa colère. Il envoyait l'air au visage de Kasai, le mettant au défi d'en dire plus, de l'énerver davantage. Je relevai la tête, inquiet, murmurant à l'adresse de mon starter :

Sonistrelle... Laisse tomber... Te met pas en danger pour si peu...

Son.

Il était déterminé à le faire taire. Ses yeux jaunes lançaient des éclairs. Je reculai d'un pas, apeuré par ce qu'il se passait. Je percutai alors le chariot de ménage, qui tomba sur le côté dans un bruit sourd, me faisant sursauter.

Alors, il siffla une troisième fois, d'une manière imperceptible pour nous humains. C'était l'attaque ultrason, qui déboussola les différents pokémons de la pièce. Sonistrelle était prêt à se battre contre quiconque oserait embêter son meilleur ami, il le faisais bien comprendre.