« Donne, vends ou tout autre truc un Duralugon (le pokemon immeuble). Contactez Ranya à ce numéro ». La blonde ne manque pas depuis son retour de Sortie Capture de placarder sur tous les panneaux d’affichage possibles cette micro annonce écrite à la va-vite avec inscrite dessus simplement trois informations essentielles et son numéro de téléphone. Et pour cause, il était urgent que le pokemon dragon quitte l’équipe de la danseuse. Rien contre lui spécifiquement, mais il est important de rappeler que cette capture ne s’est même pas faite selon sa propre volonté mais seulement par le côté trop naïf de sa Sonistrelle qui a cru bien faire en lui jetant une pokeball à la figure comme dans les séries télévisées où ils essaient de faire croire aux jeunes dresseurs que capturer tout ce qui bouge est une bonne chose.

Mais ça, c’est complètement faux, et Ranya l’a très vite compris. Et puis après tout, au vu du nombre indécent d’affiche sur ces panneaux, elle n’est pas la seule à avoir la même philosophie sur la question. A chaque retour de Sortie Capture c’est la même chose. Une sorte de marché noir se développe où chacun refourge les pokemons non désirés à d’autres dresseurs, plus désireux de s’en occuper. Et la scientifique ne se sentait pas gênée plus que ça à l’idée d’y contribuer. Quoi que cette fois-ci cela relèverait peut-être de l’échange de bon procédé. Assez vite, elle est contactée par une Pyroli. Une certaine Octavia intéressée par son pokemon immeuble. Mais le plus surprenant, c’est qu’elle propose un échange contre un Feunnec. Après rapide check sur son Ipok, la blonde constate que ce pokemon est de type feu, et beaucoup plus adapté à la philosophie actuelle de son équipe. Et en y réfléchissant encore un peu plus, une idée vint en tête de la danseuse. Elle qui veut se mettre à la danse pyrotechnique, l’arrivée imminente d’un Flambino couplée avec un Feunnec peut donner un duo de flamme extraordinaire pour les prochaines compétitions. C’est décidé, Ranya va suivre son instinct et accepter la proposition.

Le jour du rendez-vous fixé entre les deux adolescentes, la Givrali se rend dans le parc pour chercher celle qui lui apportera son nouveau compagnon et qui par la même occasion la débarrassera de cet immeuble coincé dans une pokeball. Une jeune fille d’environ son âge se met à lui faire des signes, l’interpellant pour confirmer ses soupçons. Voilà Octavia, déjà accompagnée du Feunnec hors de sa pokeball. Il a l’air assez calme, pas du tout gêné à l’idée d’être donné à une autre dresseuse. « Oui c’est moi. Du coup le voilà ». La scientifique tend la main sur laquelle repose la pokeball. Pas question qu’elle se promène avec un pokemon aussi imposant dans les couloirs. La pokeball est sacrément pratique pour ça. Avec une certaine assurance, les deux jeunes filles procèdent à l’échange, Ranya en profitant pour interroger sa collègue « Donc on se donne les pokemons et c’est tout ? Pas besoin de blabla en plus ou je sais pas quoi ? »

Suivant son geste, Octavia rappela le Feunnec dans sa pokeball pour lui tendre à son tour. Quelques secondes suffirent à ce que les pokeballs passent d’une main à une autre. Qu’est-ce que c’était simple finalement. Deux jeunes filles qui ont capturé le mauvais pokemon et qui par la suite trouve un accord, en espérant que les nouvelles combinaisons ainsi formées soient plus efficaces que les deux précédentes. Pour tout dire, Ranya n’a même pas essayé de former une combinaison avec le Duralugon. Elle l’a vu, et elle a su qu’il n’avait rien à faire dans son équipe. Simplement une question de feeling. Le pokemon immeuble n’allait décidemment pas aller avec elle en tant que dresseuse mais aussi avec ses autres compagnons. Comment elle le sait ? Elle le sait et puis c’est tout.

La Pyroli adressa tout de même quelques mots à la danseuse sur le pokemon, histoire d’en savoir un peu plus, s’il y a quelque chose de notable. Question pas si étonnante. La blonde se rappela très rapidement du combat mené quelques jours plus tôt avant de répondre « Je ne pense pas qu’il y ait eu de traumatismes non plus. Si ce n’est que le combat s’est joué à deux contre un de mon côté puisque ma Sonistrelle était trop désavantagée face à lui. Ma Magirêve a pris le relai pour la soutenir, ce qui a fait que je n’ai pas vu Nessie lui lancer une pokeball dessus en pensant bien faire. Je n’ai rien à te dire de plus. Je n’ai pas établi de lien avec lui ni même cherché à le sortir de sa pokeball depuis la capture. Il est tout à toi, du presque début jusqu’à la fin ». Triste réalité mais qui convient très bien à l’adolescente. Pas d’attache, pas d’éducation, rien qui ne relie le Duralugon à elle. Visiblement la Feunnec est du genre électrique. Rien qu’elle ne puisse pas gérer vu l’équipe qu’elle possède déjà « Bon bah je te laisse. Bon courage avec lui ». La scientifique lui adressa un signe de politesse avant de s’éloigner et de regagner sa chambre.

Une fois à l’intérieur, elle libère le pokemon qui a fraichement intégré l’équipe, le laissant découvrir son nouvel environnement. Le renard a l’air un peu perplexe, mais quand son regard se reconcentre sur sa nouvelle dresseuse, Ranya en profite pour faire son petit discours habituel « Bienvenue dans ta nouvelle équipe. Maintenant c’est moi ta dresseuse, et avec le Flambino qui va bientôt sortir de cet œuf, on va faire des spectacles pyrotechniques comme l’académie n’en a jamais vu. J’espère que t’es prêt. Au fait, tu t’appelleras Revontuli, le renard de feu ». Pas sur que le pokemon ait tout compris, mais pour Ranya les choses sont claires. Son équipe de coordination prend un autre tournant.