« Ah ! Oui. Je croyais qu'il m'avait suivi mais non. Il doit encore dormir cet opportuniste ... Ce que je l'enviiiiie ! Elle s'interrompit, le temps de se diriger dans ma direction, puis reprit, oui oui j'arrive. Enfin j'essaye en tous cas. On va me voir ramper bientôt ... »
J'eus un soupire compatissant à cette remarque. Dans son état, même si je lui balance un sceau d'eau sur la tête, je ne suis pas sûre qu'elle réagira. Parce que oui, je m'étais réveillée entre-temps, ses vitamines sont vraiment efficaces. Je les ai avalés sans trop réfléchir.
Tout de même, il ne faudra pas que j'en abuse, si je ne veux pas finir comme un mollusque en phase terminale. Mais bon, aujourd'hui fut une exception.
Le temps qu'elle traverse la porte, je m'étais appuyée contre. Elle traînait des pieds. Quelle motivation débordante... M'enfin, j'étais mal placée pour faire la remarque, car je n'en n'avais pas bien plus qu'elle. Le voyage jusqu'à la chambre de la rouquine se passa dans la même dynamité. Nulle, donc.
Elle se déplaçait autant rapidement qu'un Ronflex K.O. Je la suivais derrière, adaptant mon rythme au sien.
Si un jour, j'ai l'idée de lui faire quelque chose, il faudra qu'elle ait plus de réactivité, sinon ça sera vraiment ennuyeux. Aucunement intéressant. Je soupirai.
J'observai plutôt les numéros de porte qui défilaient. Une fenêtre apparut, le soleil commençait doucement à pointer le bout de son nez. Je m'arrêtai pour l'ouvrir, un peu d'air frais le matin, qui serait contre ? Bon, les voisines vont se plaindre qu'il fera trop froid, mais j'en ai absolument rien à faire, elles ont qu'à s'habiller plus chaudement.
Je m'accoudai sur le bord et respirai un bon coup. Puis j'observai un Roucool qui passait par là.
Un grincement me sortit de mes pensées. Je regardai en direction de la provenance du bruit. C'était Ruby qui avait finalement avancé d'une bonne dizaine de mètre et qui était en train d'ouvrir une porte. Je me dépêchai de la rejoindre et m'engouffrai dans le passage.
Lorsqu'elle me rejoignit dans la pièce, elle s'empressa d'aller arranger son lit. Enfin, « s'empresser » est un grand mot.
« Tu sais, ça me dérange pas, hein ? Ma chambre est encore plus en désordre et puis à cette heure-là un lit qui est défait n'a rien d'étonnant. »
D'après moi, en tout cas. Elle ne m'entendit pas mais je lui pardonnai. En même temps, vu son état...
Elle ouvrit un tiroir de sa table de nuit et en ressortit la nourriture qu'elle avait précédemment évoquée. Elle me tendit un morceau de pain et se contenta de la pomme. Bon, comme elle voudra. Je déchirai un bout de mie que je fourrai dans ma bouche.
« Voilà. J'espère que ça suffira, je n'ai plus que ça. M'enfin, on a encore le temps de passer au réfectoire non ..? Quoique ... Avec mon état actuel, on sera à mi-chemin quand l'entraînement commencera ! »
Mmm, non je crois pas. On, enfin, elle, avait pris dix minutes pour parcourir la vingtaine de mètres qui séparaient sa chambre de la salle de bain de l'étage. Il nous restait environ vingts minutes avant d'entendre la douce voix de la capitaine gueuler de nous dépêcher.
« Merci ! Le réfectoire est trop loin, il nous reste vingts minutes. Même à une vitesse normale, on aura même pas le temps de manger qu'il faudrait revenir. Je soupirai. En plus 'faut encore compter le temps pour se changer. »
Je jetai un regard à mes vêtement. Pas forcément le plus adapté pour ce qui nous attends. Et je n'ai pas encore étaler ma crème hydratante.
Je m'assis sur le sol, m'appuyant contre le rebord de son lit, et m'attaquai au reste du pain. J'avais surtout envie de remplir mon estomac, je lui laissai donc le libre choix d'engager une conversation ou non.