Atoyalt
Fureur / Chambre et Salle de classe / Solo
Gémissant, Itzan se tord dans son lit, pris dans un sommeil violent. Même sommeil qui l’habite depuis des semaines. Mais son état empire de plus en plus, mélangeant les visions et les cauchemars. Encore pris dans cet étau dont il n’arrive pas à se sortir, le bleu ne parvient qu’à gémir son mal-être, luttant contre quelque chose que lui seul peut comprendre. Ses nuits n’en sont plus depuis longtemps. Elles ne sont plus que le résultat de son corps qui s’écroule, quand il n’arrive plus à lutter malgré tout ce qu’il essaie de faire pour ne pas sombrer. Son esprit épuisé, stressé, affaibli, mélange absolument tout, l’empêchant de trouver le moindre repos.
Seulement, cet état de faiblesse n’est pas uniquement dû à lui et à son esprit. Il y a quelqu’un d’autre dans l’équation.
Nocturna.
La Flotte-Mèche qui jusque-là n’avait trop rien fait ne tient plus et a pris des libertés. Si la journée elle vogue à ses occupations au sein de la Pokemon Community, elle revient toujours le soir vers son dresseur, attendant patiemment que le sommeil s’empare de lui. Et là, c’est un incroyable terrain de jeu qui s’annonce pour elle, se nourrissant sans la moindre once de culpabilité de son énergie vitale ainsi que de son mal-être. Les cauchemars l’amusent et s’empirent à mesure que la Paradoxe laisse ses pouvoirs s’étendre sur le corps de son dresseur. Si normalement distinguer ce qui relève du rêve et de la vision n’est pas difficile pour le garçon, les pouvoirs du pokemon venu d’un autre temps bouleversent encore plus son psyché. Les sueurs froides s’invitent dans ses nuits agitées, son esprit bien trop stimulé de toute part.
Ce n’est que lorsque le gitan finit par se réveiller, en nage et paralysé par des douleurs psychologiques, que la Paradoxe se retire, bien moins intéressée lorsqu’il se réveille. Parce qu’elle sait qu’il ne se rendormira plus. Tout ce qu’elle peut faire, c’est attendre la nuit suivante, en espérant qu’il s’endorme bien malgré lui.
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L’humeur d’Itzan se dégrade doucement. Ces derniers temps, le manque de sommeil l’écrase complètement. Malgré son sourire charmeur, il n’y a absolument rien qui va à l’intérieur. Tout est en désordre, n’arrivant plus à se rappeler ce qui relevait de la vision de ce qui était un cauchemar. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il est fatigué, et que se passer de ces produits dopants qu’il a volés n’est plus une option.
Bien qu’il essaie de faire de son mieux pour masquer son état, pour mimer auprès de tous qu’il n’y a aucun problème, il ne peut pas lutter contre tout. Il y a des mots qui dépassent ses pensées parfaitement calculées pour ne pas commettre la moindre erreur.
Comme là, agacé par sa camarade qui insiste un peu trop sur ce qu’elle croit être des cernes sous ses yeux, apparaissant en fin de journée.
— Lâche-moi je t’ai dit que je n’avais pas besoin de dormir !!!
En voyant la main de la pseudo déléguée de classe se reculer vivement, impressionnée par la voix levée du bleu, Itzan comprend qu’il est allé trop loin. Il ne s’énerve jamais. Il ne crie jamais. Il prend presque toujours tout avec bonne humeur. Alors, quand son visage s’est froncé, même un instant lorsque cette fille a supposé qu’il avait l’air fatigué, cela a attiré quelques regards. Pris de panique, il mime le désarroi en passant sa main derrière sa tête, pris d’un rire nerveux.
— Excuse-moi je n’aurais pas dû crier. C’est vrai que la journée a été longue, avec tous les contrôles et tout. Je vais retourner au dortoir un peu. Encore désolé.
Le gitan réalise une courbette dont il est le seul maitre avant de disparaitre de la classe. Il arrive à adresser rapidement un signe aux copains avant de s’expliquer, essayant de dissiper la moindre crainte qui pourrait surgir à leur esprit.
Evidemment, une fois à l’abri des regards, Itzan prend une toute autre direction. Pas question de rentrer au dortoir. Alors, peut-être que jouer avec Belle dans la mer lui permettra d’oublier un peu.
Et surtout de ne pas s’endormir.