« La vie ? Un long fleuve tranquille ? Blague ! »
Jeudi 22 mai 2014,
dans l'après-midi
Aux alentours du Cirque
En cette fin d'année, la pression se faisait à la fois plus pressante, mais également moins intense. Les choses semblaient réellement plus simples par moment, tellement compliquées à d'autres. Depuis le retour de mission de notre trio, auréolé de succès, nous avions quelque peu pris des chemins différents, mais pas si éloignés que ça. Nous ne marchions plus sur le même sentier, mais nos voies étaient parallèles. Allen et Chiho étaient désormais des Grades 2 et figuraient parmi les premiers de l'académie. Ils le seraient à jamais en fin de compte. Je n'étais pas du tout jaloux, bien au contraire. J'étais sincèrement heureux pour eux et profondément fier d'eux. Ils avaient un semestre d'avance, ça aidait. Il me fallait simplement faire montre de patience et attendre mon tour au semestre suivant, à la rentrée prochaine après les vacances d'été. Il fallait à tout prix que je sois dans les têtes de série de ma promotion, c'était un devoir, une volonté propre, un orgueil personnel. Au nom de toutes ces personnes qui croyaient en moi, au nom de notre trio, je ne devais vraiment pas être le poids mort, il en était hors de question !
C'était donc dans ce contexte que prenait racine cette nouvelle journée. Les cours étant devenus moins importants et le gros des devoirs sur tables et autres travaux notés, étant passés, je me permettais de temps à autre de sélectionner les cours auxquels j'allais et en ce jeudi, je n'avais tout bonnement pas envie d'aller assister à mes deux heures de cours, d'autant plus que le sujet était réellement bateau et qu'il s'agissait de révisions visant à vérifier que tout le monde avait bien assimilés certains préceptes. Barbant !
Trainant dans ma chambre, flemmardant dans mon lit, ce qui était vraiment chose rare, j'avais fini par le quitter pour aller me prélasser longuement sous la douche. Aujourd'hui, ce serait repos, pas d'entrainement, pas de sport, juste de la paresse, de la flânerie et autre assouvissement d'envies passagères. Regagnant ma chambre, je revêtais mon attirail habituel et comme il faisait vraiment bon et que j'avais envie de profiter un peu du soleil, je n'avais pas jugé utile de sortir mon poncho-cape. A quoi bon après tout ? Finissant ma préparation qui me valait bien des moqueries tant j'étais plus lent qu'une femme, en accrochant mes boucles d'oreilles après avoir fini de coiffer ma précieuse longue chevelure, je fus alerté par mes petits amis de feu.
" Heriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, hériiiiiiiiiiiiiiii ! "Asobu tournait frénétiquement autour de son œuf. Bientôt, Kontan s'activa, pour ainsi dire et Hikari se rapprocha également, toute excitée elle aussi. Suifu qui jouait les gros durs, finit par se joindre à l’attroupement en même temps que moi. L’œuf bougeait de plus en plus intensément. Il était évident qu'il était sur le point d'éclore et la tension était à son paroxysme quant tout à coup il se figea net. Plus rien. Après quelques seconde, il y eu un petit coup, puis un autre, en enfin la coquille se fissura, pour finalement être brisée et dévoiler un mignon, tout mignon nouveau né. C'était vraiment trop. Je fondis littéralement, mais dus me retenir de me jeter sur lui. Il était le bébé de mon Héricendre, c'était lui qui s'en était occupé, à lui l'honneur. La petite boule rose fut accueillie avec triomphe et tout le monde congratulais Asobu qui était porté en triomphe, célébrer comme un héros. Il avait bluffé tout le monde, démontrant qu'il pouvait faire preuve de maturité. Il avait eu la charge de cette petite vie, il l'avait menée jusqu'à l'éclosion, mission accomplie. Je n'avais jamais douté de lui, mais c'était somme toute assez bluffant.
" Il faut lui donner un nom mon cher Asobu. "" Héri cendre ? "" Bien entendu que tu le peux ! C'est ton enfant adoptif après tout non ? "Tout mes Pokémon approuvèrent alors que j'éclatais de rire en voyant la mine du petit hérisson. Il était vraiment trop adorable. C'était ma première capture et il avait une place toute spéciale dans mon cœur, étant la clé de la porte qu'il avait ouverte pour moi, sur ce nouveau monde dans lequel j'étais un peu moins retissant à la sociabilisation. L'émotion passée, le petit Pokémon starter de Johto sembla devenir plus sérieux, en proie à une intense réflexion, sous le regard vif et déjà bien intelligent du petit Melo.
" Herii ? "" Melo ! " s'enthousiasmait le petit être rose.
" Héri ! "Je n'avais pas eu de mal à comprendre l'échange.
" Bienvenue dans la famille Herii. J'espère que tu te plairas parmi nous. "Je souriais alors, prenant le Melo dans mes bras. Je le cajolais un moment durant, puis d'abord Asobu, bientôt suivi par les autres, vinrent se joindre à nous, réclamant leur part et venant témoigner eux aussi de leur affection. Saisissant au passage mon œuf de Tarsal, nous nous adonnions alors à une petite orgie de câlins, y compris le viril Suifu. Toute la matinée fut donc centrée sur la célébration de cet heureux événement. Au cours de cette dernière, j'avais envoyé un message à Chiho, lui demandant si elle savait quels aliments seraient adaptés pour un bébé Pokémon. Ce ne fut qu'en fin de matinée que je reçus sa réponse et sans plus tarder, je m'étais précipité vers le centre ville, accompagné de mon Marill, ainsi que de mon ombre, à savoir Hikari.
C'était une journée des plus agréable. Un soleil chaleureux juste ce qu'il fallait, un léger vent soufflant de temps à autre, le climat était magnifiquement parfait, à l'image de ce ciel sans nuages. A quelques degrés près, nous nous serions crus en été. Ayant pris le bus, je m'étais arrêté en centre ville pour aller y manger un bout avant de faire mes emplettes. J'avais pris de quoi contenter Herii, mais également Lune et l'être qui sortirait de mon oeuf. Je m'y prenais peut être à l'avance, mais au moins, ce ne serait plus à faire. J'étais précautionneux alors c'était normal. Satisfait de mes emplettes, je décidais d'aller faire un détour par le lieu où se trouvait le Cirque des Boulons. Il y avait fort longtemps que je n'y étais plus venu, à vrai dire, depuis l'incendie de cette maudite soirée.
Une fois sur place, je me cherchais un endroit sympathique, à l'ombre d'un arbre, avec une belle vue, pour pouvoir m'y prélasser un peu et profiter un peu du vent sur mon torse nu. Un arbre attira finalement mon attention et je décidais de me l'approprier le temps d'une relaxation. Malheureusement pour moi, alors que j'en faisais le tour, je constatais à mon grand dam qu'il était occupé. En effet, un jeune homme dormait paisiblement, la tête sur une racine, un magazine couvrant son visage et son chapeau gisant à ses côtés. J'allais faire demi-tour lorsqu'un flash me revint en mémoire, alors que je l'observais. C'était le type du réfectoire de cette fois là... Mes yeux se posèrent sur sa revue. Sukebe Magazine. J'éclatais alors de rire.
" Eh toi... Tu es vraiment audacieux, ou complètement stupide pour venir te prélasser ainsi avec une lecture pareille en guise de cache soleil... A moins que tu ne tentes de sentir le parfum de ces femmes sur papier glacé, ainsi que la texture de leur si délicate peau... "J'y allais franco. Je ne savais pas vraiment qui il était mais je voulais réellement le savoir. Il m'avait vaguement dit quelque chose lors de la réunion incongrue organisée par Gee pour y vendre ses photos. C'était l'occasion rêvée de voir si cette impression était fondée ou non. Hikari et Suifu se tenaient à mes côtés, fixant l'inconnu. Tous trois, nous attendions une éventuelle réaction de sa part.