Deux semaines. Deux longues et épuisantes semaines s'étaient déjà passé depuis que Lucas avait intégré l'académie. Il avait assisté à quelques cours pour le moins surprenant jusqu'à ce qu'arrive le week-end tant espéré. Samedi matin, il avait fait la grasse mat', pionçant durant plus d'une demi-journée en compagnie d'Embrylex. Ce dernier s'était installé sur la tête chevelu de son dresseur et, l'ayant pris pour un nid douillet, s'y était assoupi. Forte heureusement pour la petite bestiole, son maître, complètement endormi, n'avait pas réagi. Mais au final, le pauvre type roche avait fini par voler. En effet, vers midi moins le quart, le blondinet fut réveillé par un de ses camarades de classe qui faisait aussi parti du dortoir Noctali. Les deux étudiants s'étaient plutôt bien entendus, et en un rien de temps, ils se fréquentaient comme de vrais potes. Contrairement au nouveau dresseur, puisque depuis peu, on l'avait désigné comme tel, Ryan, le nouvel ami de Lucas, avait des cheveux bruns, ses yeux marrons se fusionnant convenablement avec. Au niveau du visage, rien de particulier. Quand à son corps, le buste était de taille correcte, sans grand atout, et ses bras, comparable à un poteau de foot dont la taille ne dépassait de peu que celle d'un cahier de cours. Pour les pieds, cependant c'était carrément autre chose. Taillé pour faire du sport de course, le garçon avait les qualités pour devenir pokéathlète, ce qui était d'ailleurs sa vocation. Il en parlait toujours au blondinet, de cette envie de devenir un sportif. C'était ses plus grands sujets de discussions. Lucas, qui n'aimait guère peu cela, le laissait parler sans rien dire et dès qu'il en avait la possibilité, de changer de conversation. Par ce moyen, il préservait en quelque sorte l'amitié qui se formait entre eux.
Il était donc midi moins le quart lorsque Lucas fut réveillé soudainement par Ryan, le faisant sursauter. Le pauvre Embrylex fut projeté dans les airs, et s'éveilla d'ailleurs durant le vol plané, avant d'atterrir violemment sur le lit d'à côté, défaisant le drap au passage. Encore à moitié dans les vapes, le blondinet se fringua de sa tenue habituelle, c'est-à-dire son pantalon et son T-shirt noir, ainsi que son manteau rouge étincelant. Il enfila rapidement ses pompes et remit le lit voisin en place avant de récupérer son Embrylex qui s'était déjà rendormi, puis il suivit son camarade qui descendait déjà les escaliers menant au salon commun. Il alla voir le référent et revint de son bureau quelques secondes plus tard en indiquant au blondinet qu'ils avaient l'autorisation de sortir. Aussitôt, les deux nouveaux compères passèrent la porte d'entrée du dortoir et se retrouvèrent dans les couloirs de l'académie. Immédiatement, le brun prit une direction et dit à Lucas de le suivre.
«
– Mais où m'emmènes-tu ? »
Ryan ne répondit pas, mais lui montra un couloir plutôt sombre devant eux. Un gloussement, et ensemble, ils pénétrèrent dans le chemin. Après une longue marche, ils atteignirent une sorte d'allée toute propre, apparemment récemment lavé, qui comportait plusieurs magasins. Vers un croisement, il y en avait un qui se démarquait plutôt bien des autres. En effet, son toit bleu océan était visible presque à l'autre bout de ce qui semblait être une galerie commerciale. Il ne comportait pas de fenêtres, mais une pancarte, où était inscrit deux mots : « BOUTIQUE POKEMON ». Après réflexion, Lucas comprit qu'il s'agissait d'un magasin de fournitures. Dedans, lui et Ryan trouveraient sûrement des pokéballs ou des potions. Attiré par cet endroit, le blondinet pénétra dans l'antre, très vite suivi de son camarade. L'ambiance ne semblait à l'évidence pas festive. Plusieurs lumières disposés en lignes de façon régulière éclairait magnifiquement toute la pièce unique. Cette dernière comportait plusieurs choses assez intéressantes : une caisse, où un homme pionçait sans prendre en compte la venue de clients, des étagères où un élève faisait sa sieste. Le dresseur se demanda pourquoi il avait choisi ici pour dormir. Il venait sûrement d'un dortoir, alors pour quelle raison ne se reposait-il pas là-bas ? La réponse lui parut soudain très clair : dans la pièce à coucher, un chahut pas possible devait se produire.
Lors de la revue des étagères pleines d'objets très utiles pour un combattant comme lui, il repéra une jeune fille entre les rayons du fond, et curieux de savoir qui cela pouvait être, prit congé de son camarade qui ne sembla même pas l'avoir vu partir, et rejoignit la demoiselle aux cheveux écarlates. Il l'interpella comme si de rien n'était, prenant son air serein du mieux qu'il put.
«
– Euh … Bonjour. »