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« Le truc, avec la perfection, c’est que ça n’existe pas. »
« Plaisir partagé ! J’ai également hâte qu’on travaille ensemble sur un nouveau sujet d’étude ! Attends, quoi ?? »
« Moi Apsu, fils du grand Bahamut, Héritier du dragon créateur, Futur souverains des Carchacrok de l'ancien Hisui, avatar de la Sainte baie Nanana, sauveur légendaire d'oeuf draconique, et libérateur des opprimés de la prison de cristal, je ne laisserai personne faire du mal à l’humaine qui m’aidera à monter aux sommets. »
parApsu
« Je ne suis pas toi. Je ne suis pas fainéante au point de ne pas vouloir faire d’effort. Je ne suis pas de mauvaise foi au point de refuser changer. Et je ne pense pas qu’abandonner quelqu’un soit une solution à ses problèmes. »
« Tout à l’heure, tu m’as demandé ce qu’était le spectre de l’hétérosexualité. Ça n’a rien à voir avec Star Wars ou les fantômes. »
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année 11, semestre 2
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Bienvenue sur Leiar ! Une île hébergeant la Pokémon Community, campus universitaire accueillant de tous les profils, humains comme Pokémon. Élève ou adulte, vous vivrez au jour le jour une vie trépidante au sein du campus, votre quotidien ponctué de mille et unes folles histoires typiques de la Pokémon Community. Cette île couverte de cristaux vous réserve quelques surprises, tout ça entre deux cours ou mission pour devenir le meilleur dans vos spécialités respectives ! En savoir plus ?
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Cleve Carter
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t253-cleve-carter-givrali
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t278-cleve-carter-givrali
Région d'origine : Johto
Âge : 15 ans
Niveau : 24
Jetons : 13113
Points d'Expériences : 770
Johto
15 ans
24
13113
770
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Johto
15 ans
24
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Cleve Carter
est un Scientifique Mécano
« Voilà déjà deux semaines que le Maire de la ville a été attaqué. Malgré de nombreuses investigations, les Agents n’ont pas été en mesure de retrouver son fidèle Métalosse. Monsieur le Maire repose actuellement dans l’hôpital du Centre-Ville et c’est son adjoint, Urman Troght qui le remplace dans ses fonctions. »

Une chips après l’autre, Cleve engloutissait son paquet dans des froissements incessants, couvrant sa moquette de miettes salées aussitôt récupérées par la langue gloutonne de son fidèle Peppéroni. Allongée à même le sol, ses pieds battaient la mesure et s’élevaient l’un à l’opposé de l’autre, tandis que ses longs cheveux roux trainaient sur le plancher. Sur le ventre telle une misérable otarie, la larve humaine qu’elle était profitait de son premier vendredi soir d’Octobre au cours d’une sorte de pyjama party improvisée avec son amie Ikiala Rosenbach et… c’est tout. Bon en gros, Cleve s’était faite virer de son dortoir parce que ses camarades voulaient faire la fiesta entre elles, et elle avait dû quémander l’aide de la Topdresseuse pour trouver où crécher. Par chance, les camarades de son amie étaient aussi invitées à la fête, ce qui avait permis aux deux rousses de se trouver entre compatriotes de crinière. Elles avaient donc papoté, regardé la télé, et Ikiala était actuellement en train de dormir profondément sur son lit, les cheveux en bataille.

Cleve jeta un petit regard à la spécialiste des Dragons, puis pouffa de rire et recommença à martyriser son paquet de chips. Des mauvaises nouvelles, il y en avait à la pelle ces derniers jours. Vols de Pokémon. Agressions. C’était devenu une véritable foire sur l’île Lansat ! Par chance, ils étaient ici en sécurité. A l’académie, rien ne pouvait vraiment leur arriver outre les tentatives de meurtre répétées de Melty Potts et les entraînements militaires de Jackie. Cleve était certaine qu’elle avait bien moins de risque de se faire agresser par un dangereux criminel que de décéder lors d’une énième Mission loufoque et rocambolesque au cours de laquelle elle se ferait accourser par des Wattouat, ou bouffer par des Tadmorv sans parler de se faire ensevelir sous de la chiasse de Goelise. Elle bailla ouvertement et posa mollement sa tête sur son oreiller de plumes. Il ne pouvait rien leur arriver. Ils étaient bien trop éloignés de tout ça pour que les événements puissent avoir un quelconque impact sur elle. Oui mais, et le Cirque des Boulons ? *N’y pense pas Clevie* souffla une petite voix dans sa tête. *Après tout, tu n’y étais pas, tu te rappelles ? Tant que tu restes dans l’académie, tu seras en sécurité* « Oui mais supposons que ce genre de choses arrivent… » *Elles n’arriveront pas.*
Peppéroni à côté d’elle tomba dans un bruit sourd sur la moquette, et se mit à ronfler bruyamment. Cleve sentait elle aussi ses yeux la picoter dangereusement, et elle remonta les couvertures sur ses épaules. Oui. Après tout, que pouvait-il leur arriver ?

***

Le lendemain, la rousse alla retrouver Amaoka dans le grand hall du bâtiment principal, juste après son petit-déjeuner. Ikiala continuait de roupiller dans son dortoir, et Cleve avait tout bien rangé avant de s’éclipser discrètement pour son entraînement de tir à l’arc matinal. Elle n’y avait cependant pas croisé Amaoka, et avait donc rapidement pris une douche pour le rejoindre à leur lieu de rendez-vous, non sans oublier de passer par la case « douche » et « baba au rhum ». Comme d’ordinaire, le Roi aux yeux hétérochromatiques était ponctuel, et il l’attendait déjà avec un air nonchalamment décontracté. Vêtue d’un t-shirt large aux couleurs pop, d’un slim noir et de baskets, Cleve avait noué ses cheveux en une longue tresse égyptienne tarabiscotée qui raccourcissait ses cheveux et les faisaient tomber au niveau du milieu de son dos. Son visage s’éclaira d’un sourire lorsqu’elle ne fut plus qu’à quelques mètres de son ami, et elle fit les derniers pas en courant, Pep’ sur les talons.

« Coucou Ama ! Comment vas-tu ? Prêt pour la mission ? » demanda-t-elle d’une voix claironnante en tâtonnant dans sa tresse. Avec un petit « Piaa ! », Lem son Statitik sortit de ses cheveux, et elle le cueillit sur son doigt pour le remettre sur son épaule. Pour une fois qu’elle s’était coiffée, il n’allait pas non plus tout défaire ! Mais visiblement, la tique électrique devait trouver ce nouveau terrain de jeu encore plus à son goût, et il disparut dans les tréfonds de sa chevelure rousse dès qu’elle eut relâché son attention.

Depuis leur précédente mission il y avait de cela un mois, Cleve et Amaoka s’étaient revus à plusieurs reprises. Ils ne manquaient jamais une occasion de se saluer et de discuter lorsqu’ils se croisaient dans les couloirs, et ils se retrouvaient parfois aux aurores pour tirer à l’arc dans les bois. Les choses ayant été mises au clair, les deux archers étaient beaucoup plus proches à présent ; plus encore qu’ils ne l’avaient jamais été, d’ailleurs. Même si, comme la Scientifique l’avait remarqué, elle était peut-être encore plus gênée lorsqu’elle lui parlait. Elle n’aurait su l’expliquer… Elle avait l’étrange impression qu’elle était à la fois heureuse et anxieuse lorsqu’elle le voyait. Pourquoi ? Aucune idée. Cleve n’avait jamais brillé par sa vivacité d’esprit, surtout dans des domaines comme les interactions sociales… Pour le moment cependant, elle se contentait de lui tapoter sur l’épaule avec un air de réprimande particulièrement mal joué. « Pas d’entraînement à l’arc ce matin ? Pas bien, tu vas devenir mollasson et finir par devenir un vieux tout flasque comme Riven Ri-» « Comme qui au juste ? »

Cleve se retourna en sursaut. Diantre ! Voilà que le Vice-Directeur en personne se dirigeait vers eux, les mains dans les poches de son pantalon noir Ralph Lauren –il s’habillait forcément là-bas celui-là !-. Sa chevelure blonde peroxydée avait dû être reteinte récemment puisqu’elle brillait avec autant d’éclat qu’à l’ordinaire. Mais pire que tout, c’était son visage inexpressif et sa gueule à faire fuir un Sharpedo qui lui inspirait le plus d’horreur. Avait-il entendu ? Ahaha, évidemment que oui…  « N-n-n-n-n-n-n-n-non rien… » baragouina Cleve en faisant plusieurs gestes de la main, comme si cela allait lui permettre de se justifier. Pas impressionné pour le moins du monde, Rivardi haussa les épaules et son Togepi secrétaire leur tendit leur feuille de route avec un regard mauvais. Puis les deux se détournèrent des élèves et repartirent dans leur bureau.

« Heuuu mais attendez ? Vous ne venez pas avec nous ? » commença Cleve malgré la peur qu'il lui inspirait. « Je croyais qu’on devait être accompagnés par un enseignant pour une Mission d’une telle envergure… » -Voyant qu’il se tournait vers elle, elle rougit et regarda fixement ses pieds- « Enfin je veux dire… le professeur Creed qui nous a proposé cette mission avait dit que… il valait mieux qu’on soit… enfin… » couina-t-elle.

« Les règles, c’est moi qui les fait. » trancha le Directeur adjoint. « Enfin, vous n’aurez pas besoin de moi puisque votre voiture vous attend devant le portail de l’école. Amusez-vous bien, donc. Moi je retourne entretenir mon… comment déjà ? Corps vieux et flasque ? » Les commissures de ses lèvres s’élevèrent légèrement comme s’il voulait sourire, mais Cleve n’était pas dupe. Ce type-là ne souriait que lorsqu’il avait une idée sadique derrière la tête. En dehors, c’était une véritable armoire à glace ! Soupirant lorsqu’il se fut éloigné, la rouquine se tourna vers Amaoka. « Bon bah, je suppose qu’on va devoir y aller. » marmonna-t-elle en glissant la feuille de route dans sa poche. « On lira ça dans la voiture ? » Avec l'approbation du Voltali, ils prirent la direction du portail de l'école et laissèrent derrière eux leur chère académie.

***

Au bout de trois minutes de marche, ils furent enfin à bon port et Cleve écarquilla les yeux en voyant l’engin qui les attendait sur le pavé. Une limousine d’une longueur vertigineuse conduite par un chauffeur en costume leur faisait face. Impressionnée, elle grimpa dans le bolide lorsqu’on l’y invita, et s’affala dans les sièges en cuir hors de prix, tout en regardant autour d’elle, surexcitée. Elle n’était jamais montée dans une limousine –et pas souvent dans une voiture, d’ailleurs-, et le spectacle l’enchantait au plus haut point. « Woooh regarde Ama, il y a un mini bar ! » s’exclama-t-elle en passant sa tête dans un mini frigo, tandis que Peppéroni faisait de même avec le mini four à micro-ondes. Amaoka, plus serein –comme à son habitude-, était assis face à elle sans montrer plus d’entrain que de nécessité. Se rendant compte de ce qu’elle était en train de faire, elle rougit un instant et retourna s’assoir sur son siège avant de déplier sa feuille de route.

« Bon alors ! Comme nous l’a dit le professeur Creed, on a une mission de gardes du corps aujourd’hui. Trop cool ! Doooonc, plus précisément, il faudra protéger… oh la vache ! On va devoir assurer la protection du maire adjoint toute la journée ! » -elle se tourna vers son camarade, ébahie- « Wouaaah, je pensais que ce serait juste un petit commerçant local, moi. Et il est dit qu’on va devoir l’accompagner dans son travail aujourd’hui… shopping dans un magasin de luxe pour qu’il se trouve un costume… déjeuner dans un restaurant chic… soin de pieds –yeurk, ça je m’en serai passée-… et puis grande réception dans le plus grand hôtel de la ville ! Ouah tu y crois toi ! On va mettre les pieds dans une soirée mondaine ! Enfin bon, ok, c’est que Lansat donc ce sera forcément pas très huppé mais tout de même ! Tu sais ce que ça veut dire Ama ? qu’on va me filer une robe trop canon IL Y AURA PLEIN DE PETITS FOURS ! »

Cleve était aux anges. Pour elle, il lui suffisait de suivre un vieux crouton toute la journée pour ensuite profiter d’un super banquet à volonté avec flûtes de champagne –bon ok, ils étaient mineurs, ils n’avaient pas le droit… mais le Pechampomy ferait très bien l’affaire !- et surtout, surtout, des PETITS FOURS. Son estomac chantait la sérénade rien que d’y penser. Et puis le déjeuner dans un restaurant de luxe… Ouah. C’était trop !

« Aaaah, c’est autre chose que de devoir s’occuper de Wattouat affamés. » s’extasia-t-elle en s’installant plus confortablement sur la banquette, tandis que la limousine continuait son chemin vers la maison du maire adjoint…
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[Mission] Garde Rapprochée [PV Amaoka] 6jLgLMF
On se la joue
James Bond & James Bond Girl ?


Garde Rapprochée

007 theme by James Bond on Grooveshark

feat Cleve & Ama



Les temps changeaient. La sécurité n'était plus de mise. Et c'est pour ça que j'avais accepté cette mission de garde rapprochée. Pouvoir aider quelqu'un me mettait du baume au coeur sisi je vous jure. J'avais mis un pantalon de jean noir, un tee-shirt blanc et un boléro noir sans manche, donnant à ma tenue décontractée un petit quelque chose de classe. Je levai les yeux pour voir Clever arriver. Comme à chaque fois, ça me fit quelque chose. Depuis la mission avec les wattouats, on était redevenus proches - voir même plus qu'avant. Je souris en la voyant aussi enthousiaste et je hochais la tête, alors que Odin et Ymir se chamaillaient près de mes pieds.

« Bonjour Cleve. Quel entrain ! Bien sûr que je suis prêt » fis-je en retenant des compliments qui auraient pu paraître déplacés en la circonstance.

Et bien entendu, Cleve la gaffeuse mit les pieds dans le plat. Alors qu'elle parlait, et qu'elle commençait à casser du sucre sur le dos de Rivardi, j'écarquillais les yeux et fit un signe dans sa direction pour qu'elle arrête, mais trop tard. Je ne rougis pas, pas comme Cleve qui devint rouge comme une tomate et se mit à bégayer. J'eus presque envie de rire - presque. Rivardi pouvait avoir l'air d'un malosse mal embouché, parfois. Mais Cleve était adorablement maladroite, si elle se doutait combien ça pouvait me faire fondre.

Wait ... WHAT ? J'avais bien entendu ? On devait garder l'adjoint au maire mais ... SEULS ?

« Hé attendez ! C'est très légal tout ça ? » fis-je, mais Rivardi s'en allait déjà. Je grommelais et me tournai vers Cleve ; non pas que je sois mécontent de me retrouver de nouveau seul avec elle, mais j'étais vraiment anxieux à l'idée de faire une mission aussi importante sans chaperon. « Ouai ... » fis-je pour toute réponse, avec un soupir. Bon hé bien, mieux valait y aller ... On avait accepté la mission après tout ... Mais quel petit con celui-là quand même ... Prendre la mouche pour les paroles d'une élève ...

La limousine était luxueuse. J'avais déjà vu de telles choses avec Père, mais voir l'admiration et le contentement de Cleve fut pour moi une première et je souris de ses sourires à elle. Nous pénétrâmes dans l'habitacle, et Odin et Ymir s'installèrent confortablement, ainsi que nous deux et Pep. J'écoutais avec attention le rapport de la mission - faire du shopping ? Sérieux ? Et puis, bon, même si on avait pas forcément la tête de l'emploi, on allait servir de gardes du corps ... Dans mon sac à dos j'avais emporté mon arc démantelé et des flèches. On ne savait jamais. Je savais me battre au corps à corps, mais je voulais être capable d'être réellement en situation.

« Je crois que j'ai compris pour les petits fours, espèce de ventre sur pattes » fis-je en éclatant de rire. Dire que Cleve était enthousiaste était un euphémisme. Je me mis donc à réfléchir. Je tournais la tête vers la fenêtre, et souris aux paroles de Cleve. « Oui, au moins là on aura des petits fours ? » fis-je d'une petite voix avec un accent moqueur. Je me levai et farfouillais dans un des petits bars de la limousine ; on en avait retiré les alcools, mais il restait des sodas et de la glace. Ni une ni deux, je servis les verres et m'installais devant Cleve, l'air pensif.

« C'est la première fois que tu montes en limousine alors ? Moi j'avais un peu l'habitude avec mon père ... » Au dernier mot ma mâchoire se crispa mais je m'efforçais de me détendre. Je n'allais pas laisser mon passé me hanter. Aujourd'hui, nous allions nous amuser, garder l'adjoint au maire - mais d'un autre côté quand j'y pensais, était-ce réellement à deux élèves de protéger un homme politique, même au bas de l'échelon social ? Etions-nous réellement fait pour ce genre de mission ? Et si Cleve était blessée ? Je me mordillais la lèvre et bus une gorgée de soda pour me calmer, tout à mes interrogations.

FICHE DE RP (C) MISS YELLOW sur LIBRE GRAPH'
Cleve Carter
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Amaoka était toujours aussi serein aux abords d’une nouvelle mission. Cleve eut un sourire lorsqu’elle le vit, et elle pouffa de rire en voyant le Galvaran et le Nidoran du Topdresseur se chamailler à ses pieds ; enfin, se chamailler était un bien grand mot. C’était surtout Ymir qui courrait après Odin tandis que ce dernier se demandait probablement ce qui se passait, trébuchant parfois sur ses interminables oreilles. Peppéroni aux côtés de la rousse gardait la tête haute et restait immobile, bien décidé à montrer comment un Pokémon digne de ce nom devait se comporter. Il fut cependant distrait par un Papillusion qui passait près de lui et dandina de l’arrière train comme un chiot qui meurt d’envie d’aller jouer. Cleve soupira. Encore une équipe de bras cassés pour une Mission qui ne s’annonçait pas si simple. Par chance, Amaoka était confiant et son calme rassurait la jeune Pokémécanicienne. Ce calme céda bientôt place à la panique lorsqu’elle s’aperçut que Riven Rivardi s’était faufilé sournoisement derrière eux pendant qu’elle était allègrement en train de lui casser du Sucroquin sur le dos. Mazette. Pourquoi les pires situations n’arrivaient qu’à elle ?! Cachée derrière la haute stature de son Lokhlass, la jeune fille acquiesça farouchement de la tête lorsqu’Amaoka demanda au Vice-Directeur si le manque d’accompagnement était bien légal. Enfin… De base, elle n’était pas sûre qu’envoyer des élèves se faire accourser par des Wattouat ou attaquer par des Tadmorv/Goelise/Touristes sauvages était forcément très légal. De même que faire les Gardes du Corps. Ils avaient 15 ans, que diable ! Un peu de logique dans tout ça… mais bon, ces petites Missions leur permettait de gagner un peu de jetons, et finalement, c’était plutôt cool à inscrire sur son C.V. Haussant les épaules, Cleve regarda la blonde peroxydée regagner son bureau, et elle prit la direction du portail principal.

Arrivés devant la voiture qui devait les accompagner jusqu’à bon port, la Givrali fut époustouflée de constater qu’il s’agissait d’une… limousine ! Si elle n’avait pas vu maintes fois ce genre de véhicules dans « Les Feuj de l’Amour » -malheureusement, pour s’intégrer aux Givralis, on devait parfois faire des sacrifices dont les dommages sur le cerveau étaient irrémédiables-, elle n’aurait pas été capable de la reconnaître. On ne voyait pas souvent des voitures à Ecorcia ! Et surtout, les bucherons de sa petite bourgade n’avaient pas pour habitude de monter dans ces voitures. Ce fut donc toute guillerette qu’elle pris place après une inspection poussée du frigo. Peppéroni prenait carrément de la place sur la banquette, mais la limousine était tellement grande que Cleve avait la place de s’assoir confortablement. Amaoka se moqua d’elle lorsqu’elle parla de petits fours, et elle grommela en faisant semblant de bouder. « Gnagnagna, je suis sûre que toi aussi tu vas te jeter dessus. Ce sont des PETITS FOURS après tout ! » déclama-t-elle en levant les yeux au ciel, comme si elle pointait là du doigt une évidence. Elle eut tout de même un sourire et elle attrapa avec un signe de remerciement, le verre que son camarade lui tendait. Sirotant son soda avec une paille qu’elle avait dégotée dans un présentoir en verre, Cleve hocha la tête vigoureusement lorsque le Voltali lui demanda si c’était la première fois qu’elle montait dans une limousine.

« Oui ! Je vis à Ecorcia et là-bas il n’y a pas beaucoup de voitures –alors des limousines, t’imagines !-. Je n’étais montée que deux fois dans des voitures avant… et c’était plutôt des tracteurs pour aller chercher du bois dans la forêt. Ah, et aussi une fois pour que mes parents m’accompagnent jusqu’au Port d’Oliville, sinon le chemin aurait pris des jours à pied ! » expliqua-t-elle, en bonne campagnarde qu’elle était. « Ouah tu en as de la chance ! Tu y es monté à quelle occasion ? » demanda-t-elle finalement, curieuse d’en apprendre plus sur le père d’Amaoka et sur les conditions qui les poussaient à monter dans des limousines. Au final, Cleve se rendit compte qu’elle n’en savait pas beaucoup sur la famille d’Amaoka. De mémoire, elle avait entendu dire qu’il était issu d’une famille assez aisée, mais ils n’avaient jamais abordé ce sujet au cours de leurs conversations. Laissant boire Pep’ et Lem’ dans son verre de soda, Cleve se mura derrière un silence, se replongeant dans la lecture de leur feuille de route. En apparence, ça n’avait pas l’air très difficile. Mais pourquoi appeler des élèves uniquement maintenant, alors que l’agression du maire remontait à plusieurs jours déjà ? Y avait-il des raisons qui poussaient l’homme politique à craindre pour sa sécurité ? Avait-il reçu des lettres de menace ? La rouquine bu une nouvelle gorgée, pensive. Après tout, ils n’avaient pas été appelés pour jouer les détectives. Ils se contenteraient de faire leur boulot sans fouiner partout, et tout irait pour le mieux. Il n’allait rien arriver après tout.

Une dizaine de minutes plus tard et la limousine s’arrêtait devant un grand bâtiment que Cleve reconnu comme étant la mairie. Le chauffeur les invita à descendre et leur présenta avec une courbette ridicule, l’adjoint du maire de Lansat. L’homme était grand, maigre, et son hygiène avait l’air particulièrement douteuse. Une odeur de transpiration âcre et forte s’échappait de ses vêtements, masquée à demie par une eau de Cologne au parfum tellement fort que Pep’ fronça les narines. Il avait des cernes et des poches énormes et ses cheveux étaient clairsemés, comme s’il avait perdu pas mal de touffes ces derniers jours. Sa cravate était nouée de travers, ses vêtements étaient froissés et un seul pan de sa chemise rentrait dans son pantalon. En clair, il avait l’air totalement débraillé, comme s’il s’était vêtu à la va vite le matin même, après une très courte nuit de sommeil. Cleve eut du mal à cacher sa déception. Vu son titre et le programme qu’on leur avait donné, elle s’était attendue à une personne de plus « chic » que ça. Elle eut cependant de la pitié pour cet homme dont les yeux fatigués et fuyants ne cessaient de fureter à droite et à gauche, comme s’il risquait de se faire attaquer à chaque instant.

« Bonjour Monsieur le maire adjoint. » le salua poliment Cleve en lui adressant un sourire timide.

Semblant enfin s’apercevoir de la présence des deux jeunes étudiants, l’homme sursauta et les inspecta du regard quelques secondes, avant d’hocher brièvement la tête en guise de salut. Ouais. Pas très loquace le vioque, pensa Cleve en fronçant les sourcils.

« Vous avez dormi dans votre bureau encore aujourd’hui, Monsieur le maire adjoint ? » demanda le chauffeur en faisant une nouvelle courbette.

* Pas étonnant qu’il soit fagoté comme ça et qu’on soit à la mairie alors qu’on nous avait dit qu’on allait le chercher dans sa maison * pensa Cleve en échangeant un regard avec Peppéroni.

Le maire adjoint acquiesça et monta dans la limousine. Echangeant un regard, Amaoka et Cleve prirent sa suite et s’installèrent côte à côte en face de la banquette occupée par l’homme politique. Le trajet se déroula dans un silence assez tendu, uniquement perturbé par les bruits de mastication de Péppéroni –peu avant de se garer, il avait trouvé des biscuits apéritifs au fromage dans un tiroir et leur faisait la fête comme il se devait-. Au bout d’un moment, le maire adjoint décrocha ses yeux de sa paperasse et jaugea une nouvelle fois les deux dresseurs.

« Je croyais que la Pokémon Community était réputée pour avoir deux personnes ayant fait le service militaire. » finit-il par dire. Cleve pensa immédiatement au Général Jackie et à Deaglàn Cadigan. « Et on m’envoi deux… adolescents… » ajouta-t-il avec un profond air de mépris tandis qu’il jetait les derniers mots. Peppéroni s’étrangla avec son biscuit apéritif et Cleve lui tapota dans le dos. Bonjour crédibilité. Ceci dit, cet homme ne lui faisait pas très bonne impression, et elle ressenti une bouffée d’animosité à son égard. Elle échangea un bref regard avec Amaoka, sans qu’ils n’aient besoin de se parler pour se comprendre. Ils allaient devoir le coller 24h/24 jusqu’à ce qu’il retourne à son domicile après la soirée mondaine. La journée risquait d’être vraiment longue…

Au bout d’une vingtaine de minutes cependant, ils arrivèrent enfin dans la boutique dans laquelle le maire adjoint allait acheter sa tenue du soir. Après avoir observé un instant les vêtements d’Amaoka et de Cleve, il décida de leur prêter pour la journée une chemise blanche et un pantalon noir loués dans une boutique pour une somme assez modique. Vexée qu’on l’ait faite se fringuer autrement, Cleve enfila avec mauvaise foi son chemisier blanc dans la cabine d’essayage tandis qu’Amaoka montait la garde devant la cabine du maire adjoint. Après tout, il fallait forcément que quelqu’un s’occupe de sa sécurité pendant qu’il se changeait ! On ne savait pas ce qui pouvait se passer, et la paranoïa du vieil homme commença à contaminer Cleve également. Sortant la tête de derrière le rideau d’essayage, elle appela Amaoka.

« Psst Ama ! J’ai fini si tu veux enfiler ta chemise. Je vais monter la garde pendant que tu te changes. » dit-elle en montrant sa cabine d’essayage et en levant les yeux au ciel, chose qui montrait clairement qu’elle trouvait cette surveillance excessive ridicule. « Pas de tireur d’élite menaçant en vue ? » ajouta-t-elle en faisant signe vers la porte de la boutique. Puis, apercevant soudainement le vendeur de la boutique glisser sournoisement sa main dans le revers de sa veste de costume, elle bondit comme un chat furieux et le plaqua au sol. L’homme, déboussolé, eut un hoquet de surprise ce qui laissa le temps à la rousse de clouer ses épaules avec ses deux jambes, en beuglant « ATTAQUE ARMEE ATTAQUE ARMEE ATTAQUE AR- » « Mais je voulais juste sortir mon mètre… » se lamenta le vendeur en sortant un rouleau de sa veste. « ATTA- ! Ah heu oh… Ahaha, désolée, je suis un peu tendue… »

Se relevant, Cleve se confondit en excuses sous les ricanements incessants de Peppéroni. Tandis que tous riaient de la scène, personne ne remarqua l’ombre qui rodait devant le magasin, et qui, lorsqu’ils relevèrent les yeux en entendant la clochette tinter, avait déjà disparu.
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[Mission] Garde Rapprochée [PV Amaoka] 6jLgLMF
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Garde Rapprochée

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« Oh pardon, alors si ce sont de petits fouuuurs » fis-je en appuyant bien sur ces mots. Qu'est-ce qui me prenait de la taquiner comme ça ? Elle était adorable, à faire semblant de bouder. Et puis, voir son adorable visage faire ses adorables mimiques et son adorable re- bon on arrête là. On a compris, elle est adorable. Alors comme ça, elle habitait Ecorcia ... Maintenant qu'elle en parlait, je me souvenais vaguement qu'on avait du parler d'où on venait, une fois. Mais on avait toujours évité ce genre de sujets. A présent, je buvais littéralement ses paroles. Même si tout ce qui ressortait de ses dires était le mot CAMPAGNARDE écrit aux néons luminescents, je trouvais ça mignon. Ceci devait expliquer pourquoi elle ne partageait pas les excentricités vestimentaires de son dortoir, elle avait plus l'habitude d'une salopette.

« Mon père travaillait en  tant que PDG dans une grosse entreprise. On gagnait bien notre vie, donc quand il nous emmenait en ville, on sortait en limousine. » Haussement d'épaules, air détaché, regard tourné vers le dehors qui semblait danser. « Une fois, j'ai fouillé dans son bar, pendant qu'il était parti je ne sais plus où, et j'ai goûté à son whisky. J'étais ivre à son retour. Je me souviens bien du savon que j'ai pris, ce jour-là. »

Le rire qui sortit de ma gorge sonnait faux. Je massais mon épaule droite, où se trouvait l'incroyable cicatrice que je cachais à tous. Oui, je me souvenais bien des punitions de papa. Mais je ne voulais pas que Cleve soit triste, et je ne voulais pas qu'on ait pitié de moi. Bravement je souris et la laissais inspecter de nouveau l'intitulé de la mission. Finalement, la limousine les fit descendre ... devant la mairie ? Haussant les sourcils, je me postais près de Cleve, suivis de près par Ymir et Odin qui avaient cessé de se chamailler comme des chiffonniers. Devant nous se présentait un homme aux allures ... Pardonnez-moi du peu, mais de pauvre clodo vieil homme fatigué. Ses cernes, les marques sur son visage, ses cheveux désordonnés - enfin ce qu'il en restait ... Et franchement, il puait. L'eau de cologne bon marché, mais il puait. Je fronçais le nez, et retins un soupir, en laissant Cleve s'occuper du social. On allait devoir s'occuper de ça ? Perso, si on me payait, j'étais prêt à le tuer ! Bon, j'exagérais, mais il n'avait l'air ni compétent ni d'être quelqu'un de bien ... Après, on ne doit pas juger au premier regard, je sais, mais c'est quand même tentant de le faire ! Nous apprîmes qu'il avait dormi dans son bureau - qu'avait-il espéré, échapper à des kidnappeurs imaginaires ? Et voilà qu'on remonte dans la limousine ! Yipi, laissez-moi agiter mon fanion imaginaire ...

Assis à côté de Cleve, j'observais l'homme de mon regard fixateur. L'adjoint évitait d'ailleurs mes yeux vairons - allons, ça faisait longtemps. Il préféra s'adresser à Cleve - A DO RA BLE je vous dis ! - et ce qu'il dit fit hérisser mes cheveux. PARDON ? Je serrais les dents, pour éviter de cracher des paroles venimeuses - qu'un homme dans son genre ose nous sortir de telles absurdités ... Certes nous n'étions QUE des adolescents, mais il faisait peut-être mal de se mettre à dos ses gardes du corps. Je glissais un coup d'oeil vers Cleve et hochais imperceptiblement la tête. La journée promettait !

Et voilà qu'on leur demandait d'avoir une tenue présentable ... J'émis un grognement et pris le premier quart - si si, j'insiste pour utiliser des termes militaires. N'étions-nous pas en mission ? Je m'étais pris au jeu malgré moi, et je m'amusais à prendre des poses à la James Bond quand personne ne regardait. Alors que, mes doigts en forme de fusil je pointais un ennemi imaginaire, Cleve me fit sursauter et je rangeais mon pistolet - bon, d'accord, mes mains - avec un sourire gêné. « Personne en vue, personne de louche en tout cas ... Bon je vais me changer. » J'entrais dans la cabine et m'habillais rapidement, mal à l'aise. J'évitais de penser que Cleve s'était changée ici, quelques minutes avant. Ce chemisier lui allait parfaitement d'ailleurs ! Il soulignait la minceur de sa taille et ... RAH. J'allais finir par devenir fou à force de rester avec elle - un jour, un jour elle saurait. J'inspirais calmement, ayant pris plus de temps qu'il n'en fallait pour me changer, et alors que je finissais de boutonner ma chemise, concluant ma tenue qui me donnait des airs d'homme d'affaire, j'entendis du bruit dehors. Je bondis, pour trouver Cleve ... Assise sur le vendeur ?

« Hé vous là ! ARRÊTEZ DE ... De sortir ce mètre ... » Bon oké, on avait l'air ridicule ! L'éclat de rire collectif - ce qui comprenait celui nerveux et surjoué du maire - résonna dans la salle. Un son de clochette plus tard - le vent avait du la faire sonner ? - nous sortîmes de là enfin bien habillés. A présent, il était l'heure de déjeuner. L'homme nous fit signe de le suivre, et à quelques rues de là, nous entrâmes dans un restaurant. De dehors, c'était très lumineux - c'était donc un restaurant et non pas une enseigne publicitaire pour l'EDF ? - et en dedans, ça l'était encore plus ! Pourquoi les gens voulaient manger au péril de leurs yeux ? « T'as pris tes lunettes de soleil ? » grinçais-je à Cleve avec un sourire moqueur avant de suivre l'adjoint au maire.

On s'installa à une table, Cleve et moi-même d'un côté. L'adjoint nous jeta un coup d'oeil hautain et avec un rictus mauvais, nous prévint que la note serait à nos frais, ou à ceux de l'académie, car il était hors de question qu'il paye. J'eus un grognement. Les prix étaient exorbitants ! Bon, au moins, je pouvais conseiller Cleve. Je me penchais vers elle et lui indiquais un plat de la carte. « C'est très bon quand c'est bien préparé, avec de la sauce aux baies Willia. » « Tiens, vous vous y connaissez en plats de luxe vous ? » Ce ton méprisant, par Arceus ! « J'ai beau n'être qu'un adolescent, cela n'empêche pas mon père d'être un gros richard. » Dans votre genre, allais-je ajouter, mais cela aurait été faux. Vu comment il était, physiquement ... Comme quoi, on pouvait avoir des goûts de luxe et être un homme dégoûtant. Mais il fallait bien faire la conversation ! J'inspirais, puis tout en commandant mon plat, je choisis mes mots. Je venais quand même de l'insulter à demi-mot. Je devais me rattraper. « Je suppose que vous avez des ennemis dont vous voulez vous protéger - notre présence ici nous l'atteste. Est-ce que vous en savez plus à ce sujet ? »

Une silhouette passa près de nous, tout de noir vêtu, sans que l'on y prenne garde. C'était un restaurant après tout, les gens venaient et allaient. Mon regard chercha, par curiosité, l'inconnu, mais il n'était déjà plus là. Je haussais les épaules - tant pis. Après manger, aller dans un institut de beauté pour ... Le soin des pieds. Si j'avais déjà mangé, j'aurais vomi. Pauvre Cleve, devoir supporter ça. Pauvre Ama, aussi, quoi ! Devoir supporter ça ! Et ce soir, ce serait la réception ... Je jetais un coup d'oeil à Cleve. Je me demandais si le reste de cette journée serait aussi calme - et aussi sur le ton méprisant et joyeux de l'adjoint au maire qui ne manquerait - et ne manquait - pas une occasion de nous rabaisser. Que des adolescents ...


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Cleve Carter
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Région d'origine : Johto
Âge : 15 ans
Niveau : 24
Jetons : 13113
Points d'Expériences : 770
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Cleve Carter
est un Scientifique Mécano
Dans la limousine, Cleve écoutait avec attention les petites bribes de son passé qu’Amaoka voulait bien lui révéler. Au final, ils n’avaient jamais réellement parlé de leur famille, leur village, et ces vies qu’ils avaient laissées de côté pour venir en démarrer une nouvelle à l’académie. Comme toute Givrali qui se respecte, Cleve était curieuse ; elle voulait en apprendre toujours plus sur Amaoka. Savoir ce qu’il avait vécu avant d’atterrir sur Lansat, pourquoi il avait décidé de recommencer quelque chose ici… savoir également s’il avait eu des amis dans sa ville natale. Et surtout, des amies… La rousse avait du mal à se l’avouer, mais elle pensait parfois aux gens qu’Amaoka avait côtoyés avant elle. Elle ne ressentait pas vraiment de jalousie, mais elle ne pouvait cacher le fait qu’elle était envieuse. Pourquoi ne s’étaient-ils pas rencontrés avant ? Pourquoi avait-il tissé des liens avec d’autres gens avant elle ? Elle soupira sans pour autant oser en demander plus sur le père d’Amaoka. PDG de quelle entreprise ? Pourquoi avait-il parlé au passé ? Elle eut simplement un sourire quant à l’anecdote concernant le whisky. Elle n’avait jamais bu d’alcool, mais elle se souvenait des réactions de certains de ses camarades lors des vacances d’hiver sur la Montagne Willia. Certains en avait profité pour aller tâter du bar, passant outre la vigilance –que dis-je, l’indifférence- de Riven Rivardi, et le résultat n’avait pas été triste. Des élèves qui ne marchaient pas droit, et des filles qui étaient tellement achevées le lendemain matin qu’elles avaient plongé leur tête dans la neige froide telles des autruches dans le but de dessoûler –ce qui entre nous, n’était pas forcément une bonne idée-. Pourtant, ils n’avaient pour la plupart bu qu’un verre ou deux ; mais à cet âge-là, la résistance à la gueule de bois devait être pratiquement nulle. Enfin bon…

Ils parvinrent au bout d’un moment à la Mairie, où l’accueil qu’on leur réserva fut assez froid. Par chance, Linord -le chauffeur de la limousine- avait un humour assez prononcé et était plutôt sympa. Il ne cessait de faire des grimaces à Peppéroni et Cleve par-dessus l’épaule du Maire-adjoint, ce qui faisait beaucoup rire la Givrali. Ils prirent donc la route vers la boutique de vêtements de luxes, et une fois encore, Monsieur le Maire-adjoint fit preuve de tact et de prévenance à leur égard. Haussant les épaules, la rouquine avait enfilé son petit chemisier blanc et était sortie de la cabine pile au moment où Amaoka rangeait son pistolet imaginaire. Pouffant de rire lorsqu’elle prit son tour de garde pour lui laisser l’opportunité de se changer, elle reprit rapidement son sérieux au moment de charger sur le pauvre vendeur qui voulait simplement… dégainer son mètre si on le croyait. Se confondant en excuses, Cleve fit maintes courbettes tandis que Linord et Amaoka se moquaient allègrement d’elle. Faisant mine d’être faussement courroucée, la Givrali tira la langue à son camarade Voltali ; après tout, lui aussi s’était précipité hors de sa cabine pour lui prêter main forte, elle n’avait pas été la seule à avoir son moment de solitude. Ne cessant de se taquiner l’un l’autre –ce qui était tout sauf professionnel-, Cleve et Amaoka suivirent l’homme politique et son chauffeur jusqu’au restaurant. La rousse eut un léger sourire moqueur quant à la remarque de son camarade, et elle ne put qu’approuver ses dires. On aurait dit que le restaurant avait été taillé à même le grand lustre du hall de l’académie ! Des lumières, des spots et des néons partout. La rousse hésitait entre chic à l’extrême ou boîte de nuit. Les deux pouvaient convenir, et la jeune fille plaqua sa main sur sa chevelure pour s’assurer que Lem ne s’était pas déjà fait la malle pour pomper toute l’électricité qui était utilisée à outrance dans cette enseigne. La tique électrique était cependant encore bien accrochée à ses cheveux, mais tant de lumière et d’électricité le rendaient tout euphorique. Il ne cessait de faire des petits bourdonnements comme si ce trop-plein d’énergie l’avait transformé en réveil matin. Peppéroni grimaçait quant à lui, faisant de son mieux pour ne pas renverser les tables qui croulaient sous l’argenterie et des décorations surchargées.

« Vous avez bien de la chance Linord, je vendrai ma salopette pour une paire de lunettes de soleil. » chuchota Cleve au chauffeur, de façon à ce que seuls Amaoka et Linord ne l’entendent.

Le chauffeur esquissa un sourire amusé et réajusta la paire de lunettes de soleil qu’il portait en permanence –*comme dans les films*, songea Cleve avec amusement-.

« Elle est très bien votre salopette Miss Carter. » la taquina-t-il en les accompagnant jusqu’à la table.

Tous quatre prirent place sur une table décorée à outrance, et les serveurs leur apportèrent des menus calligraphiés avec délicatesse. Avant de choisir, le Maire-adjoint se détourna d’eux pour répondre brièvement à un appel téléphonique, et Linord en profita pour leur indiquer que l’académie l’avait prévenu que les frais de mission seraient aux frais de la Pokémon Community, et non pas à ceux des élèves. Rassurés quant à cette information cruciale, les deux étudiants commencèrent à dévorer des yeux leurs menus, bientôt rejoints par le Maire-adjoint. Le nez dans sa carte, Cleve écouta attentivement Amaoka lui conseiller sur des intitulés saugrenus –elle arrivait à en déchiffrer seulement la moitié !- et ils essuyèrent de nouveau une remarque sarcastique de la part du Maire-adjoint. Dieu qu’il était désagréable ! Mais le Topdresseur était loin d’avoir dit son dernier mot, et il lui répondit sur le même ton, avec un brin d’insolence dans la voix. Peppéroni souffla des narines –ce qui indiquait qu’il approuvait sa réaction, dans le cas présent-, et Cleve regarda tour à tour l’homme politique et son ami, en ayant envie de disparaître dans le mur. La situation était extrêmement tendue, et elle s’éclaircit la gorge pour essayer de détendre l’atmosphère.

« Ahaha heuu… Disons que je suis extrêmement allergique aux arachides Ama, je ne peux pas prendre celui-là vu qu’ils indiquent qu’il y en a… Par contre, les Toast de Foie Gras de Carnarticho et sa sauce aux Baies Repoi, avec les Noix de Kokiyas et la purée de Tamato me disent bien… C’est bon ? » demanda-t-elle en essayant de ne pas accorder trop d’attention à Peppéroni qui bavait allègrement sur son pantalon de costume loué, la tête sur ses genoux comme un chien. Suivant les conseils du Voltali, elle finit par prendre un plat qu’il avait déjà goûté et qui ne contenait pas de cacahuètes, et ils attendirent patiemment qu’on vienne leur servir. Pendant ce temps, le Maire-adjoint croisa une autre personnalité importante de l’île, et après avoir brièvement dialogué, il décida de changer de table pour pouvoir passer son repas en plus « charmante » compagnie. Il resta cependant à deux tables seulement de ses gardes du corps, de façon à ce qu’ils puissent intervenir à tout moment. Ce court moment de répit ne fut pas malvenu, et Cleve pu se détendre. Avec Linord, Pep et Amaoka, le repas allait être bien plus agréable ! Ils commencèrent donc à papoter joyeusement, piochant dans leurs assiettes par intermittence. Le repas était succulent et Cleve ne regretta pas son choix. C’était la première fois qu’elle mangeait des mets aussi délicieux, et le dressage des assiettes était à tomber par terre ! Elle apprécia tout particulièrement les sortes d’arabesques dessinées sur le coin des assiettes à la crème de vinaigre de baie Remu, et elle consentit à partager un peu de chaque plat avec son goinfre de Lokhlass. Ils discutèrent ensuite de la soirée qui allait se tenir dans quelques heures seulement –juste après le soin de pied si l’on en croyait l’emploi du temps-, et Linord en profita pour les taquiner tous les deux.

« Il y a une tradition, les jeunes. » dit-il entre deux bouchées de Steak de Tauros. « Les gardes du corps doivent TOUJOURS ouvrir le bal. Ou alors avoir au moins une danse devant tous les invités. Ça permet aux hommes politiques de frimer, en gros. Comme des exhibitions d’esclaves –sans vouloir vous offenser-. Vous verrez que vous ne serez pas les seuls, et qu’ils vont vous tanner pour que vous fassiez quelques pas de valse ou de tango. Vous savez danser la valse ou le tango au moins, non ? »

Cleve eut un air scandalisé et elle commença à chercher frénétiquement sur son iPok des tutoriels pour apprendre à exécuter l’une ou l’autre de ces deux danses, sans se rendre compte du fait que Linord se moquait clairement d’eux. Evidemment, il n’y avait pas pareille tradition. Et d’ailleurs, ils seraient sans doute les seuls gardes du corps de la soirée ! Après tout on était sur Lansat, pas dans un film d’action quelconque. Ils bavardèrent encore un peu jusqu’à ce que les assiettes soient complètement vides. Après avoir pris un dernier dessert –une Panna Cota à base de Baie Willia avec coulis de Framby qui était à tomber par terre-, ils sortirent enfin du restaurant –Cleve et Amaoka furent rassurés d’avoir la confirmation par le gérant qui prenait la note, que l’académie avait déjà réglé les soucis d’argent- puis remontèrent dans la limousine, direction le soin des pieds. Ils parvinrent dans l’institut de beauté deux heures plus tard –diantre que c’était loin pour pas grand-chose-, et ils durent accompagner le Maire-adjoint dans ses petites séances de bien-être, ce qui comprenait des massages –dieu merci, il avait une serviette autour de la taille, mais Cleve continuera de dire plusieurs mois après que ce fut le spectacle le plus choquant auquel elle ait assisté-, soins de pieds –avec des petits Ptitard qui venaient manger les peaux mortes, ce qui devait chatouiller horriblement-, et soin du corps en général, avec Aromathérapie de Pokémon Plante tels que des Roselia. Les soins durèrent plus de quatre heures et Amaoka et Cleve commençaient à trouver le temps fichtrement long. La rousse soupira plusieurs fois au cours de la séance, et elle levait les yeux en l’air.

« On s’ennuiiiiiiie… » marmonna Cleve tandis qu’un Altaria chantait une belle mélodie pour endormir le Maire-adjoint et lui faire retrouver un peu du sommeil qu’il n’avait pas eu cette nuit. « Au moins dans la précédente Mission, on avait pas le temps de se poser un instant. » Elle eut un sourire au souvenir de cette journée particulière où les Wattouat leur avaient clairement mené la vie dure. « Mais au moins on est tous les deux, ça fait passer le temps un peu plus vite. » ajouta-t-elle alors à demi-mot, en rougissant jusqu’aux racines de ses cheveux roux. Qu’est ce qui lui avait pris de dire un truc pareil ? Pourquoi même y avait-elle pensé ? Perdue dans ses pensées, elle sursauta lorsqu’elle vit un homme avec une capuche sur la tête passer devant la fenêtre sur laquelle donnait leur salle de repos –avec vue sur la mer, ce qui apaisait sûrement les clients-, et elle attrapa la main d’Amaoka sans réfléchir.

« Tu n’as pas l’impression d’avoir déjà vu ce type plus tôt dans la journée ? » demanda-t-elle au Voltali. Mais le temps qu’il tourne également les yeux vers la fenêtre, la silhouette avait déjà disparu. Etait-ce seulement une fausse impression ou avaient-ils réellement déjà vu ce type quelque part ? Cleve eut un frisson qui lui parcourut l’échine. Cette mission était-elle aussi anodine qu’elle n’y paraissait ?
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[Mission] Garde Rapprochée [PV Amaoka] 6jLgLMF
On se la joue
James Bond & James Bond Girl ?


Garde Rapprochée

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feat Cleve & Ama



Je devais avouer que, malgré l'intitulé de la mission, passer la journée avec Cleve était agréable. Et puis le chauffeur - Clifford, non ? - était sympa. Il n'arrêtait pas de nous raconter de petites anecdotes sur telle ou telle chose, sur l'architecture de la ville, ou de nous taquiner. Je l'aimais bien - bien plus que l'adjoint au maire, hautain et prétentieux. Il était évident que la tension était électrique, et je ne baissais pas le regard alors que nous nous affrontions des yeux. J'avais peut-être quinze ans, mais je refusais qu'on me marche sur les pieds comme sur une serpillière ! J'étais un élève, que diable ! Comment ça, à Lansat, ça revient au même ? Ma camarade tenta de détendre l'atmosphère, et j'abandonnais la partie pour le moment, me concentrant sur le repas qui fut fort bon. Malgré quelques petites phrases piquantes, le maire se révéla moins porté sur les critiques, et je fus content d'avoir osé le défier. Le maire se leva pour aller aux toilettes, après le dessert, et le chauffeur - Léonard ? Non, toujours pas ... - nous expliqua une chose. On allait devoir danser.

« QUOI ? QUOI ? QUOI ? QUOI ? QUOIIII ? » fis-je, comme un CD rayé, après avoir toussé mon verre d'eau par le nez de manière très sophistiquée. J'essuyais du dos de la main mes narines douloureuses, toussais encore, et remarquais le regard brillant de malice de Trucmuche - c'est quoi son nom, par Arceus ?! : il se moquait de nous ! Mais quand je jetais un coup d'oeil à Cleve, son visage à l'air paniqué si mignon, je me contentais de sourire sans rien dire. Finalement, le repas se finit, et nous n'eûmes rien à payer. On retourna dans la limousine, direction, le bain de pied ! Hourra ; laissez moi agiter mon fanion imaginaire. Moi un air blasé ? Oh si peu ... Les deux heures de route furent longue, mais Larry - hé, au moins j'ai essayé ! Nice try, non ? Non ? ... Bon ... - nous parlait et la musique de fond me calmait. On bavarda donc gentiment, alors que le maire s'occupait sur son téléphone.

Le soin dura QUATRE LONGUES PUTAIN D'HEURES ! Je veux dire, j'ai des cours qui durent moins longtemps quoi ! Il payait une fortune, pour ça ?! J'étais absolument pas fan des centres de soin, et j'en fis part à Cleve qui se plaignait à mes côtés de s'ennuyer.

« C'est n'importe quoi, et c'est dégeu. Il a des poils dans le dos, eurk. Et d'après l'odeur, c'est sûr, il ne s'est pas lavé hier soir ! Sérieusement, c'est ce mec qu'on garde ? » Je soupirais, tout à fait d'accord avec ce qu'elle disait, sans remarquer qu'elle rougissait devant les paroles qui étaient sorties de ses adorables lèvres.  « Pour tout te dire, je trouve que notre mission avec les wattouats était plus agréable que garder ce ronchon hautain. Je préfère garder des moutons plutôt qu'un homme, quelle ironie ! Mais heureusement que tu es là ! Qu'est-ce que je ferais sans toi hein ? » déclarais-je en riant et en tapotant la tête de Cleve, remarquant enfin le carmin de ses joues. Je retirais donc ma main, un peu gêné soudainement. Ce n'était peut-être pas le moment de jouer à ça - à Cleve-je-t'ai-jamais-dis-que .... Préférant faire autre chose, je me mis à jouer avec la pokéball de Ymir, alors que ce dernier et Odin étaient installés dans un coin, à moitié endormis. Je m'amusais à lancer la balle en l'air et à la rattraper - ça faisait travailler les réflexes, c'était toujours bon.

« Hmmm ? Qu'est-ce qu'il y a ? » demandais-je en regardant Cleve qui avait l'air d'avoir vu un fantôme. A sa question, je tournais les yeux vers l'endroit qu'elle indiquait, mais il n'y avait rien. Je haussais les sourcils dans sa direction, l'air amusé.  « Tu t'ennuies tellement que tu te mets à rêver debout ? »

Je souris et lui donnais une petite accolade, d'épaule à épaule. Elle était adorable, à s'inquiéter comme ça, mais j'étais certain qu'on ne craignait rien. Sérieusement, qui voudrait du mal à un homme aussi peu intéressant ? Même un arbuste avait plus de discussion et d'empathie que lui ! Même RIVARDI était mieux que lui ! Heu, attendez ... Peut-être pas.

« Bon, c'est l'heure d'aller le réveiller. » grognais-je, à la fin de son heure de repos. La dame s'occupant des soins vint s'occuper du maire. Il se rhabilla, et quand nous sortîmes du centre, il avait l'air moins à cran et plus reposé. Peut-être que ça le rendrait plus sympa ? Après tout, il était normal d'être grognon quand on avait pas dormi de la n-  « Maintenant, on va vous chercher des costumes pour ce soir. Ces vêtements là sont bons pour la journée, mais je veux que vous soyez chic, ce soir. Vous comprenez ce mot, chic ? Non, sûrement pas, vu comment vous étiez habillés en arrivant ... Allez, allons chercher des habits de soirée. Vous avez intérêt à profiter de ce soir, ça sera sûrement la meilleure soirée de votre vie, les gamins. »

Ou pas. Ce mec était juste pourri. Je serrais les poings, les dents serrées, en le regardant monter dans la limousine. J'inspirais, et pour me calmer, je fis un geste totalement incongru : j'effleurais de ma main celle de Cleve. Ce simple contact m'apaisa à la manière d'une berceuse sur un bébé, et toute ma tension s'envola. Dans ce simple geste. Une seconde durant. On monta à sa suite, et le trajet jusqu'au magasin où on allait nous louer des vêtements de soirée fut assez court. Lycra - laissez moi essayer n'importe quoi, on sait jamais - nous gara juste devant, et le maire soupira en se levant.

« Je compte choisir avec vous. Hors de question que vous me fassiez honte. » On pénétra dans le magasin de location, et sans un bonjour, il héla un vendeur. « Une robe de soirée pour la jeune fille, quelque chose d'élégant, s'il vous plaît, et pour le jeune homme, la même chose. » « La même chose ? Je ne suis pas sûr qu'une robe élégante m'aille, monsieur. »

Ma voix dégoulinante d'ironie fut suivie d'un sourire moqueur, et le vendeur eut un petit rire aigrelet. Une jeune femme, vendeuse elle aussi, entraîna Cleve dans la partie féminine. Tout en suivant le vendeur, je me mis à rêvasser - Cleve allait donc porter une robe ? Intéressant. Une chemise blanche, un veston gris et une cravate noire plus tard je me sentais comme un Pingoléon hors de sa banquise. Je grimaçais, en rejoignant le maire. « Voilà qui est bien mieux. Vous ressemblez presque à quelque chose. »  « Impossible, vous savez faire des compliments, aussi ? »

Nos regards se croisèrent, mécontents. Une fois sortis de là, on irait directement à la soirée. La nuit n'allait pas tarder à tomber, et même si le repas du midi avait été copieux j'avais hâte de voir ce que réservait cette soirée. Alors que je m'observais dans la vitrine, mon regard vairon captant mon reflet, je vis du coin des yeux une silhouette passer. Comme un rêve, elle n'était plus là quand je tentais de l'attraper du regard. Un soupçon envahit tout mon être : maintenant que j'y pensais, j'avais eu l'impression plusieurs fois de voir quelque chose ... ou quelqu'un ?

« Pas mal du tout. Mais moins joli que la demoiselle » fit Clyde - chut - à mes côtés. Je me retournais et ma bouche s'ouvrit comme un poisson. Cleve était superbe ! Je n'eus cependant pas le temps de m'extasier sur sa beauté : le maire nous ordonna de nous presser, et une fois qu'on eut vu avec les vendeurs pour la location, on nous emmena directement à la salle de réception. Je fis des efforts pour ne pas manger des yeux ma compagne, mais c'était difficile : même en détournant pudiquement le regard, je captais son reflet dans les vitres de la limousine. Je me sentais rougir, rien qu'à la savoir à mes côtés. Ca, pour être élégante ... C'était différent, nouveau de la Cleve que je connaissais. J'avais l'impression de me trouver devant une nouvelle Cleve. C'était troublant - d'autant plus troublant que je repensais à cette satané danse. Je savais que c'était une plaisanterie, mais la givrali ne le savait pas ... Allait-elle vouloir danser ?! Je me souvenais rapidement des pas que mère m'avait appris, plus jeune, mais j'étais incapable de réellement danser !

Pas le temps pour l'angoisse. Gary - zut pour son prénom - nous déposa devant la salle et on y pénétra sans plus de cérémonie. La foule était déjà là, et je m'efforçais de faire bonne mesure, ne me mettant jamais à plus de deux pas due l'adjoint maire. Je surveillais les gens présents, alors qu'il serrait des mains, tout sourire, mielleux. J'essayais de ne pas poser mon regard sur Cleve, tout en lui souriant - pas de malaise. Pas de malaise. Merde, elle sent bon. Et regardez, la courbe de son cou qui ... PAS DE MALAISE AMA. TU TE CONTROLES. C'EST JUSTE CLEVE. EN ROBE. EN R-O-B-E !

J'avais dis quoi déjà ? Pas de malaise ? Bon. Je reviens sur ce que j'ai dis : PANIQUE A BORD. PANIQUE A BORD. CLEVE EST EN ROOOOOBE.

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Le restaurant était vraiment agréable, une fois qu’on s’était accommodé à la luminosité atroce et à la musique classique de fond –sérieusement, qui faisait encore ça de nos jours ?!-. Cleve engloutissait ses plats avec appétit, et Peppéroni ne cessait de la pousser du bout de son museau arrondi pour avoir une fourchette de ci ou de ça. Par chance, Lem était un peu moins vorace, et il se contentait de circuler sur la table du déjeuner en piquant du jus sur les lampes –allumées en pleine journée !- et les sortes de guirlandes lumineuses sophistiquées qui décoraient les nappes. L’annonce de la danse agita grandement la tablée, et la plupart des personnes présentes se tournèrent vers le trio d’un air courroucé, marmonnant des sermons envers les « jeunes de nos jours ». Amaoka avait recraché la moitié de son verre d’eau par les narines, mais Cleve était trop choquée par la danse du soir qu’elle n’y prêta même pas garde. Peppéroni, qui commençait à apprécier Amaoka depuis le temps –heureusement, cela faisait quand même un an qu’il l’avait vu pour la première fois-, lui tapota gentiment dans le dos avec sa nageoire. Cleve ressassait donc encore sa panique lorsqu’ils montèrent dans la limousine pour une longue balade, mais la vision du centre de soin lui fit oublier ses soucis actuels. Elle redoutait les soins de pieds du Maire adjoint encore plus que le tango avec Amaoka ! Enfin peut-être pas, finalement… Elle ne savait pas danser. Elle serait forcément ridicule si elle s’essayait à quelques pas lors d’une soirée mondaine devant tout un tas de personnalités de l’île ! Et après ce fiasco, impossible de trouver un travail, elle en était persuadée… Mais actuellement, elle n’avait pas la tête à y penser, et, assise sur un banc aux côtés d’Amaoka, elle surveillait le Maire adjoint en train de se faire masser par des Pokémon aux gestes graciles.

L’après-midi fut ennuyeuse, mais les commentaires du Voltali par moments faisaient rire la Pokémécanicienne. « Et dans les oreilles. » répondit-elle en chuchotant puisque Linord était à côté d’eux –même si, en toute franchise, le chauffeur de limousine les écoutait avec un petit sourire en coin, comme s’il se retenait d’éclater de rire-. Elle pouffa silencieusement en continuant d’observer la silhouette endormie du Maire adjoint ; reposé, il avait presque l’air moins hautain. La remarque suivante d’Amaoka et sa main sur le haut de sa tête la firent cependant rougir, et elle baissa la tête pour que ses mèches viennent camoufler ses joues écarlates. Elle avait une tresse ce jour-là et ne put donc pas disparaître totalement derrière son rideau de cheveux, mais le Voltali eut assez de tact pour détourner les yeux et faire autre chose. Avait-il remarqué ou était-ce une pure coïncidence ? Cleve se posait un tas de questions jusqu’à ce qu’elle surprenne l’homme devant la fenêtre. Son sursaut ne passa pas inaperçu, mais Amaoka et Linord ne captèrent pas ce qu’elle venait de voir. Elle était effrayée, c’était le cas de le dire. Etait-elle trop paranoïaque ? Ou y avait-il quelqu’un qui rôdait autour d’eux ? Amaoka la taquina et lui toucha l’épaule, ce qui la rassura un peu. Oui. Elle devait rêver, ça ne pouvait pas être autre chose, voyons. Le Topdresseur avait raison. Les vapeurs et les fragrances devaient lui monter à la tête. Derrière un nuage de brume, tout paraissait plus effrayant ; elle s’était simplement trop laissée bercer par les soins des Roselia et avait eu une absence, c’était tout.

Après la sieste du Maire adjoint –qu’Amaoka s’était fait un plaisir de réveiller-, ils prirent de nouveau la route pour une boutique de vêtements de luxes. Comme toujours, l’homme politique était désagréable au possible, et il balança une nouvelle pique aux deux étudiants. Cleve haussa les épaules, suivie de près par Peppéroni. Elle passa sa main sur l’encolure de l’immense Pokémon Transport dans le but de le calmer, car vu la tête qu’il tirait, il aurait certainement gobé entier le Maire adjoint. Elle eut un léger sourire à cette pensée ; le Maire adjoint, englouti à demi par Pep’. Elle continuait encore de rire lorsqu’ils arrivèrent dans la boutique, mais perdit immédiatement son sourire lorsqu’on parla de lui prêter une… robe ?!!

Attendez attendez attendez. Cleve Carter ne portait PAS de robes. Ou alors ça se serait su, mais ce n’était pas son genre, voyons. Où allait-elle accrocher ses clés et ses tournevis, si elle n’avait pas de ceinture ? Et puis même, où mettre ses Pokéballs ?! Un peu tendue, la rousse se tourna vers Amaoka, une expression de détresse sur le visage. La blague de son ami ne parvint même pas à la détendre, et elle le regarda en essayant de lui lancer des signaux HELP HELP HELP tandis que la vendeuse l’entraînait dans une cabine d’essayage par le bras. Pour un peu, elle se serait accrochée au rideau par les griffes, mais la poigne de fer de la dame de la boutique l’en dissuada –la vache, elle était fichue comme un Mackogneur celle-là ! Sûr qu’elle aurait pu rivaliser au bras de fer avec Jackie !-. Avec un regard expert, la femme jaugea Cleve et la fit tourner plusieurs fois sur elle-même en tâtant son ventre et ses bras pour en sonder l’épaisseur. Puis, après avoir farfouillé dans ses étalages, elle sortit une belle robe sur cintre qu’elle tendit à la rousse.
Hébétée, Cleve regarda le vêtement et ses yeux emplis d’interrogations firent passer un message clair à la vendeuse : Comment diantre cette chose-là s’enfilait ?!

Prise de pitié, la vendeuse l’aida à passer sa robe. Elle lui remonta la fermeture, arrangea vaguement ses cheveux puis, estimant qu’une tresse n’irait pas avec la tenue, elle lui détacha les cheveux et les lui ramena sur l’épaule. Le résultat était surprenant, mais Cleve ne se reconnaissait pas dans ce reflet qui la regardait d’un air ahuris. Ses longs cheveux qui s’arrêtaient au niveau du bas de son dos en règle générale, étaient remontés jusqu’au milieu de son dos car ils avaient bouclés à cause de sa tresse. Une élégante robe noire avec un décolleté droit en dentelle affinait sa silhouette, et la coupe juste au niveau de ses genoux avec quelques froufrous vaporeux lui donnaient l’air d’une danseuse. Les bretelles, fines et noires, étaient brodées de quelques perles argentées. Pour autant, la robe convenait parfaitement à une fille de son âge, sans être trop sophistiqué. Elle n’avait pas la prétention d’être devenue un véritable canon de beauté avec cette robe. Mais elle était mignonne dedans, il fallait l’avouer. Pour une fois, elle se trouva jolie. Ses grands yeux ambrés s’accordaient avec les teintes sobres de la robe, et on lui donna même une paire de chaussures à talons de très petite taille –elle n’avait que 15 ans, que diable !- pour parachever le tout. On aurait dit une véritable gosse de riche, affublée ainsi !

Gênée au possible, Cleve sortit de la cabine et alla rejoindre Amaoka et les deux autres hommes. Elle capta un instant le regard d’Amaoka, mais, sans qu’il n’ait pu lui dire un mot, ils furent forcés de retourner dans la limousine. Elle avait cependant eu le temps d’apercevoir la tenue de soirée de son camarade, et elle ramena nerveusement ses cheveux d’un côté de son épaule. Elle était paniquée, il n’y avait pas à épiloguer là-dessus. Le Voltali était magnifique ; il paraissait tellement à l’aise habillé ainsi, qu’elle se faisait vraiment l’impression d’être une campagnarde.

* Cleve la campagnarde ne devrait pas porter de robe… * marmonna-t-elle pour elle-même, tandis que Peppéroni mâchonnait le haut de son crâne, intrigué par ces drôles de bouclettes.

Puis, après un trajet silence qui parut une éternité, ils parvinrent à la salle de fête. Cleve resta près d’Amaoka, suivie toujours par son fidèle Peppéroni, et ensemble, ils collèrent au Maire adjoint comme les bons gardes du corps qu’ils étaient. La soirée était à l’image de tout ce qu’ils avaient pu voir au cours de la journée ; excessivement décorée et surchargée d’objets inutiles. Il y avait des gens en robes et en costume partout, et ils riaient en buvant des flûtes de Champagne et en se gavant de… « Des petits fouuuurs ! » souffla Cleve à Amaoka en lorgnant les plateaux que transportaient des serveurs.

Ils avaient énormément mangé le midi, mais la vue des petits fours la firent saliver. Cependant, elle se rappelait également d’une remarque de Linord, et elle se tourna timidement vers Amaoka.

« Heuuu… Je suppose qu’il va falloir qu’on danse avant d’avoir droit à des petits fours. Alors heu… Comment on dit déjà ? Ah, oui. Veux-tu être mon cavalier ? » couina-t-elle en donnant une main au Voltali.
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Garde Rapprochée

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Au moins à l'institut, on ne s'était pas ennuyé. On avait eu quelques moments gênants, notamment quand j'avais passé ma main dans les cheveux de Cleve, en la décoiffant un peu, mais bon, on était passé outre. Par contre ... Par contre, je n'avais pas pu m'empêcher d'ouvrir la bouche comme un poisson en la voyant arriver dans sa robe noire. C'était la première fois que je la voyais aussi féminine. Mon coeur s'emballa et je fus heureux qu'on nous pousse presque dans la limousine pour ne pas être en retard. Si j'avais pu parler à Cleve, ce qui serait sorti de ma bouche aurait été digne du Kamoulox. Ces froufrous aux genoux, ces bretelles avec les perles, ses cheveux détachés et ondulés ... Même une fois dans la salle, j'avais du mal à réaliser totalement. Cleve. En robe. L'angoisse étreignait mon être tout entier - elle était si jolie ! Et si quelqu'un d'autre le remarquait aussi, hein ? Soudain mal à l'aise, je fis remuer mes épaules dans ma chemise, avec l'impression d'être trop à l'étroit dans cette coupe.

La foule autour de nous était faite de plein de gens bien habillés. On nous lança des regards étonnés, puis on nous ignora superbement. Vis ma vis d'homme invisible, wesh ! Je desserrai un peu ma cravate dans un geste que j'avais vu mon père faire des centaine de fois ; je faisais des efforts pour ne pas rougir, mais la présence de Cleve était comme un phare à mes côtés. Je déglutis, et me tournais enfin vers elle, quand ses paroles parvinrent à mes oreilles. Aussi rouge que mes cheveux - au moins, elle avait l'air aussi gênée que moi ! - nos mains se trouvèrent, presque par automatisme. Derrière Cleve, Linord - YEAH ! vous débloquez une médaille et un trophée steam ! - me fit un clin d'oeil, leva les pouces et agita les mains pour me faire signe de l'amener sur la piste.

« Allons-y, plus tôt on aura fini, plus tôt on pourra faire leur fête à ces petits fours. »

Oui, j'avais essayé de détendre l'atmosphère. Et puis, Cleve ne voulait pas vraiment danser. Soyons logiques. Elle voulait juste être débarrassée de ce qu'elle croyait être une habitude, et pouvoir aller manger. Inspirant largement, mon poitrail se soulevant, je mimais les gestes que j'avais vu mes parents faire : levant ma main gauche, tenant la sienne entre mes doigts, j'amenais Cleve au milieu de la salle ; la musique résonnait ici sous le dôme du plafond. Mais je ne faisais plus attention à rien, ni aux gens étonnés qui nous observaient, ni au maire qui semblait mécontent de voir ses gardes du corps flirter aussi indécemment, ni à Linord qui souriait de toutes ses dents, ni à la décoration somptueuse. Parce que, devant moi, se tenait Cleve. L'adorable Cleve. Paniquée, de toute évidence, et plus adorable encore de par son air à la fois effrayé et gêné.

« Fais-moi confiance et suis mes pas. Fie-toi à mon allure. » Je m'entendis prononcer ces paroles, et commençais doucement à faire aller mes jambes. C'était un peu maladroit, comme si je singeais quelqu'un de doué. J'avais vu mon père faire - et en cet instant précis, je remerciais les dieux pokémons de m'avoir fait naître sous sa tutelle. Au moins, l'avoir observé m'aura appris quelque chose. Je glissais ma main sur la hanche de Cleve, et ce fut comme si j'étais hors de moi. Je vivais cet instant, et j'en étais bizarrement détaché. Je ne ressentais pas d'embarras à la sentir se mouvoir ainsi près de moi. Je dansais lentement, pour lui laisser le temps d'assimiler les pas et pour qu'elle évite de tomber. Malgré moi, mon regard s'était accroché à son visage, de façon curieuse et douce. Etait-ce réel ? Ou étais-je dans un rêve cruel, d'où ce bonheur fugace s'échapperait à mon réveil ? Envahi par les lumières douces, le brouhaha de la foule et de la musique mêlés, c'était comme un songe une nuit d'été. « Comme ça, c'est bien » l'encourageais-je d'une voix grave.

Finalement, la musique s'arrêta, et je stoppai nos mouvements, réalisant où j'étais et surtout avec qui. Comme si je rentrais soudainement dans mon corps, je sentis la pression électrique de mes doigts sur sa hanche, nos doigts se touchant, et je rougis comme une pivoine, perdant toute ma superbe. Bégayant, je me détachais d'elle,les doigts tremblants légèrement. « Linord nous a bien eu, on a été les seuls à danser, ahah. Bon, ces petits fours ?! » Mon rire avait été faux, sonnant comme un mauvais carillon, et je m'étais tourné vers les tables remplies de nourriture. Linord me fit un nouveau clin d'oeil et je grommelais, mécontent. Ca avait été un moment ... Bizarre. J'avais le coeur au bord des lèvres. Je me dirigeais vers les petits fours et en engouffrais une poignée sans plus de manières. Ymir et Odin trouvèrent le chemin vers mes pieds, et le regard abruti du Galvaran était si joyeux que je soupirais et leur offris également de la nourriture. Prenant un plat avec moi, je mis tout ce que je pus et m'approchais de Cleve et Pep, quand je fus enfin calmé. Je proposais un petit fou au Lokhlass, sachant que j'allais sûrement finir couvert de bave, et me tournais vers Cleve :

« Bon ce n'est pas si terrible. La plupart des gens ici sont aussi dangereux qu'une plante verte. On est payé à être beaux et à manger des petits fours si c'est pas ... Cleve ? » J'avais prononcé son prénom d'un air grave, et pointais du doigt une silhouette dans la foule, qui semblait serpenter sans avoir réellement de forme. « Tu ne l'as pas vu ... Aujourd'hui ? J'ai repensé à ce que tu m'avais dis ... Tout à l'heure, pendant que tu te changeais ... J'ai croisé une silhouette bizarre ... Enfin je ne sais pas mais ... Retournons près du maire, tu veux bien ? »

Ma voix était pleine de suspicion, et je me dirigeais vers le groupe d'adultes où le maire s'était agglutiné. Soudain, une silhouette se sépara de la foule : de noir vêtue, portant un masque blanc comme ces gens de venise, je me sentis glacé jusqu'aux os. Je m'avançais vers lui et le hélai :

« Hé, vous ! Retirez votre masque ! »
« On dit s'il te plaît quand on est poli ! »

La voix était grave, rauque. Notre inconnu me glaçait les sangs, et je le vis porter sa main à sa ceinture. Je devinais dans son regard brillant où il voulait en venir, et je sifflais. Ymir et Odin se jetèrent devant moi, l'un l'air aussi guerrier que le dieu dont il portait le nom, le second faisant défaut au dieu dont il portait la légende, manquant de tomber en s'empêtrant dans ses oreilles. Odin gazouilla et revint vers moi, laissant Ymir combattre seul.

« Voyons voir si vous êtes de taille à protéger monsieur l'adjoint au maire » persifla l'inconnu.

Il chercha ses pokéballs et en lança dans notre direction, une pour chacun de ses opposants. J'eus un nouveau frisson - je n'étais pas du genre à avoir peur facilement. Mais cet homme me donnait froid dans le dos. Je me tournais vers Cleve, un brin paniqué - était-ce cet homme qu'on avait vu aujourd'hui ? Cleve avait-elle eu raison de craindre quelque chose ? Nous étions sensé protéger monsieur l'adjoint au maire ... Je serrais les dents, prêt au combat !


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Cleve Carter
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Âge : 15 ans
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Malaise. Malaise intense. Jamais Cleve ne s’était sentie aussi observée et jugée par les gens qui l’entouraient. Les regards s’étaient tournés vers elle tandis qu’elle tendait sa petite main fragile à Amaoka. Cette silhouette si gracile et pourtant si étrange ainsi vêtue ; exit les salopettes de bricoleuse, la robe était de mise. Elle ne s’était jamais sentie mise aussi à nue ; cette robe n’était-elle pas trop courte ? Ne risquait-on pas de voir ses sous-vêtements ? Elle tira nerveusement sur le rebord de froufrous, et réajusta ses bretelles de perles argentées. Ses cheveux se baladaient nerveusement et courraient le long de son dos, indisciplinés. Ces boucles si étranges qu’elle arborait la rendaient encore plus bizarre ; différente. Elle essaya d’esquisser un sourire, mais sa mâchoire était étrangement crispée. Elle sentait Peppéroni la regarder, la gueule dans le plateau de petits fours –le bougre n’avait pas besoin de danser la valse pour pouvoir se servir allègrement, chanceux qu’il était !-. Amaoka était face à elle, et ses yeux hétérochromatiques étaient inexpressifs. A quoi pensait-il ? Et puis, sans un signe avant-coureur, l’expression du Voltali se radoucit. Un sourire se dessina sur ses lèvres, et il lui prit la main doucement. Leurs doigts se rencontrèrent et s’imbriquèrent, comme s’ils avaient toujours fait cela. Etroitement serrés, ils transmettaient à leurs possesseurs respectifs diverses informations. La température de leurs mains en indiquait long ; ils étaient paniqués, stressés, nerveux. Et pour autant, cette petite sensation électrisante n’était pas désagréable. Cleve se surpris à rougir encore plus. Mais elle parvint à hocher la tête doucement lorsqu’Amaoka l’encouragea avec les petits fours, sans pour autant le regarder dans les yeux.

Et puis, sans se soucier du monde autour d’eux, ils se dirigèrent sur la piste de danse.

Les couleurs et les sons semblaient s’être éteints brusquement. Cleve ne pensait qu’à Amaoka, ne voyait que lui ; Etait-ce une chose étrange ? Elle-même n’aurait su le dire, mais elle se laissa guider par les mains de son camarade. Elle acquiesça lorsqu’il lui souffla de lui faire confiance, et elle ferma les yeux un instant. Puis, la musique s’éleva dans ses oreilles, doux carillon apaisant, et elle se sentit tirée en avant par le jeune garçon. Ses pas suivirent ceux d’Amaoka. Il savait la guider et la rassurer ; le contact de ses doigts lui disait de ne pas s’inquiéter, tandis que ses paumes l’entraînaient. Cleve sentit une main glisser sur sa hanche, et elle frissonna ; comme si elle était en train de faire et de vivre quelque chose d’interdit. Pour autant, sa robe virevoltait au rythme des pas de l’archer, et ses pieds parvenaient à suivre la cadence de mieux en mieux. Loin de se débrouiller comme une véritable danseuse, la rousse arrivait quand même à ne pas écraser trop copieusement les chaussures de son partenaire. Elle fit un pas sur le côté, tournoya, se laissa guider par Amaoka, et parvint à esquisser un sourire. A présent qu’elle faisait abstraction de ce qui l’entourait, elle se sentait sereine. Le moment était agréable, plaisant, et elle se risqua à poser légèrement son front sur l’épaule de son ami. Puis, comme si brusquement le monde s’était écroulé, la musique s’arrêta, et les lumières se rallumèrent autour d’elle.

Elle voyait  à présent la centaine de paires d’yeux qui la jaugeaient. Certains convives avaient des sourires attendris, tandis que d’autres étaient légèrement réprobateurs. Surpris, pour la plupart. Le maire adjoint était quand à lui assez pincé qu’on ne s’occupe pas de sa sécurité, ce qui pouvait être compréhensible. Mais Linord n’avait-il pas dit que cette mascarade était de mise ? Que l’homme politique en serait fier ? « Tu veux dire… qu’il s’est moqué de nous ? » demanda Cleve la bouche pendante, tandis qu’Amaoka regardait ailleurs. Un rire s’échappa des lèvres du Voltali, et la rousse se surpris à faire de même. Ils étaient tellement naïfs ! Les larmes aux yeux, Cleve tendit la main vers Peppéroni qui revenait vers elle en trottinant joyeusement. Pendant ce temps, Ama était parti chercher des petits fours, et elle attendit patiemment qu’il revienne avec son plateau, ravie de pouvoir enfin goûter à ces petites douceurs. Le temps ne fut pas long, et bientôt, le jeune garçon lui présenta une assiette couverte de mets qui avaient l’air plus délicieux les uns que les autres. Bon prince qu’il était, le Roi en proposa un à Pep’ qui le goba avidement, le recouvrant au passage d’une bonne dose de bave. Hilare, Cleve approcha sa main du plateau tout en écoutant les commentaires d’Amaoka… qui s’arrêtèrent brusquement.

« Hm ? » demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté, un sourire au lèvre, la main figée dans le vide. Puis, suivant la direction qu’indiquait son ami, elle le vit. Cet homme. Emmitouflé dans ses habits noirs, un masque blanc sur le nez. Le sang de Cleve ne fit qu’un tour. Elle l’avait vu, ce type-là. Roder près du Centre de Soins. Et puis, à mieux  y repenser, également dans le restaurant, et dans la rue lorsqu’ils se dirigeaient vers les tailleurs du Maire adjoint. Que faisait-il ici ? On n’était pourtant pas dans une soirée déguisée. Décidemment, son comportement était louche, et Amaoka en pensait de même. « Je… je ne sais pas… oui, on devrait retourner le voir, on ne sait jamais… » murmura Cleve en se mordillant l’index et en marchant directement d’un pas assuré vers l’homme politique. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres du maire adjoint lorsque l’inconnu déboula brusquement vers eux. Amaoka l’appela aussitôt, et il se tourna vers les deux adolescents, ses yeux inexpressifs cachés par son masque de Venise.

Interdite, Cleve observa l’échange entre Amaoka et l’inconnu, puis elle se figea lorsque ce dernier porta la main à sa ceinture. Il n’allait quand même pas… devant tous ces gens !
Vif comme l’éclair, Ymir revint auprès de son maître, tandis que les deux Pokéballs de l’inconnu volaient dans leur direction. Peppéroni s’était interposé entre sa petite humaine et les Pokémon adverses, mais il recula d’un pas en grognant lorsque dans un éclair de lumière apparurent un Elekable et un Alakazam. Ce type savait ce qu’il faisait ! Il avait délibérément appelé deux Pokémon qui avaient l’avantage face au Lokhlass et au Nidoran. Dans le but de rattraper le coup, la Pokémécanicienne fit reculer Peppéroni et appela Curly.

Le petit chaton psychique se matérialisa face aux deux opposants. Face aux deux immenses Pokémon adverses, l’équipe formée par les Pokémon d’Amaoka et Cleve faisait pâle figure. Mais ils n’avaient pas le choix… Après tout, du côté de Cleve, il n’y avait que Biske et Pep’ qui étaient bons en combat et faisaient une taille assez imposante. Cependant, ils seraient totalement inefficaces face à cet Elekable ! Il n’était même pas utile de songer à Lem et Ritsu ; les deux étaient encore trop petits, trop jeunes pour pouvoir mener un véritable combat. Cherryl était aussi imprévisible qu’il avait un mauvais caractère ; Cleve risquait de créer bien plus de dégâts qu’autre chose. Restait donc Curly, son minuscule Psystigri, qui était pourtant un combattant hors pair. Il l’avait déjà montré à de nombreuses reprises, et il se dressa courageusement face à ses opposants, attendant les ordres de sa dresseuse.

Derrière eux, le maire adjoint avait rejoint Linord et il se cachait derrière lui, tremblant des pieds à la tête. « Faites quelque chose bon sang ! » cria-t-il à ses deux gardes du corps, tandis que la foule s’était écartée, prise de panique. « Pep’, protège le Maire adjoint ! » demanda Cleve à son colosse de glace. Aussitôt, celui-ci érigea une barrière de givre entre l’homme et ses gardes du corps. Face à l’inconnu, il y avait donc Ymir et Curl, puis Amaoka et Cleve, et enfin, cet immense bouclier étincelant. L’inconnu ne semblait pas s’attendre à ça, et il siffla d’un air vaguement impressionné.

« Il vaut mieux que Curl s’occupe de l’Alakazam… Ymir ne serait pas à son avantage… » souffla Cleve à son camarade, avant de réfléchir au premier assaut. Un rapide coup d’œil autour d’elle lui donna une indication de tout ce qu’elle pourrait utiliser dans cette salle de réception. Le combat allait commencer… Elle n’avait jamais fait de double avec un autre dresseur, aussi préféra-t-elle se concentrer sur un seul des Pokémon adverses, en espérant qu’Amaoka ferait de même. Deux combats simples au lieu d’un double, en somme ! Mais les deux étudiants n’étaient pas assez expérimentés et coordonnés pour combattre réellement comme une équipe. Allaient-ils s’en sortir malgré tout ?

« Curl, utilise Choc Mental sur les chaises ! » cria-t-elle à son Psystigri, qui releva aussitôt ses oreilles pour déclencher son pouvoir psychique. Immédiatement, les chaises et plateaux se mirent à léviter et à déferler sur l’Alakazam, qui mis sa main devant lui et parvint à arrêter l’attaque. Puis, en agitant sa seconde cuillère, il renvoya une Rafale Psy sur le Psystigri. « Mur Lumière ! » lui intima Cleve. « Puis contre-attaque avec Implore et Voix Enjôleuse ! »
Le Mur Lumière s’éleva au dernier moment, atténuant la puissance de l’attaque Rafale Psy. Cleve et Curl furent cependant poussés vers l’arrière, comme s’ils luttaient contre une bourrasque de vent. Aucun dégât grave n’était à signaler, et le petit  Psystigri pu contre-attaque. Grâce à Implore, il parvint à s’emparer de la Cuillertordu de l’Alakazam. Ainsi, le boost de puissance du Pokémon adverse fut neutralisé, et Curl avait maintenant un avantage dans la main. Déclenchant Voix Enjôleuse, il frappa de plein fouet l’Alakazam qui grimaça de douleur.

A ses côtés, Cleve entendait Amaoka donner ses indications également. L’Elekable et le Nidoran paraissaient avoir des puissances qui s’équilibraient malgré leur différence de gabarit. Quoi qu’il en soit, il était difficile à l’inconnu de gérer deux combats à lui seul, et Cleve était bien décidée à tirer parti de cet avantage. Ordonnant une nouvelle attaque Choc Mental, elle fit pleuvoir des chaises sur l’Alakazam, et le Pokémon jaune disparu sous une pluie de gravas et de poussières. Esquissant un sourire, Cleve cru un instant avoir l’avantage, mais elle aurait dû se douter que ça paraissait trop facile. Cet homme était quelqu’un d’expérimenté et de bien plus fort qu’eux deux ; elle aurait dû le savoir, et pourtant, elle fut surprise par l’assaut suivant. Comme dans un film au ralenti, elle sentit une ombre sur sa gauche, et elle tourna la tête, les yeux écarquillés. Elle entendit à peine la mise en garde que lui hurlait Linord. Elle était tellement absorbée par le combat qu’elle n’avait même pas vu que l’inconnu avait sorti un troisième Pokémon. Un immense Métalosse dont le poing métallique s’élevait au-dessus de sa silhouette frêle.

Peppéroni ouvrit la gueule, mais il était trop loin et trop occupé à protéger le Maire adjoint ; il ne put rien faire. Curly, qui avait entendu le cri de Linord, se retourna juste à temps pour voir sa dresseuse valser à une vitesse fulgurante à l’autre bout de la pièce. Son corps fin fut projeté et elle glissa sur plusieurs mètres, renversant chaises et Pokémon des convives au passage. Des femmes hurlèrent tandis que la petite rousse était inerte sur le sol, la joue tuméfiée, en sang. Curly se précipita vers elle, mais l’Alakazam qui avait lancé Abri pour se protéger des projections de mobilier réapparut brusquement derrière les décombres de bois. Profitant de toute la poussière déplacée par l’attaque du Psystigri, il le prit par surprise et lui lança une Coupe Psycho. La rafale psychique transperça la chair, et une entaille profonde apparut sur le corps de Curly. Il eut un air surpris, et porta ses pattes sur sa fourrure tâchée de sang. Aussitôt, une nouvelle vague de chaises et de tables s’abattit sur lui, et il fut projeté au loin, tout comme sa dresseuse. Il tomba évanoui sous le choc, et Peppéroni se précipita vers ses deux amis pour les protéger contre l’inconnu.

Cleve ne savait pas ce qui se passait autour d’elle. Elle ne voyait plus rien, et entendait un mélange de bruits confus. Amaoka était-il encore dans la partie ? Elle ne le savait pas, mais tout son corps était douloureux.

« Et une de moins… » entendit-elle de la voix rauque de l’inconnu, suivi par un rire tonitruant et dément. Ces notes agressives lui vrillèrent les tympans, et elle parvint à bouger quelques doigts. Bordel que ça faisait mal ! Elle en aurait pleuré de douleur si elle avait pu esquisser ne serai-ce qu’un geste de plus. Mais, comme si sa conscience s’évaporait progressivement de son corps affaibli, Cleve se sentit partir. Dans sa tête, elle appelait Peppéroni et Curly, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Curly… Que lui était-il arrivé ? Elle avait cru entendre le cri de son Pokémon… Qu’avait-elle fait ? Pourquoi avait-elle accepté cette mission, et l’avait-elle tant prise à la légère ? La douleur physique n’était rien comparée à tous les remords qu’elle avait. Dans sa chevelure, elle entendit Lem s’agiter et essayer de la faire se relever en posant ses petites pattes velues sur sa nuque. La tique électrique l’appela plusieurs fois dans son jargon Pokémon, la voix presque suppliante. Mais il n’y avait plus rien à faire. Elle avait perdu. Et dans sa chute, elle avait entraîné ses Pokémon. Elle était impuissante. Maintenant, elle n’était plus rien.

[Terminé pour Cleve]
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feat Cleve & Ama



Cleve était si naïve, c'était adorable à voir ! Et si elle s'était débrouillée comme une chef, sur la piste, à suivre mes pas, je préférais ne pas revenir là-dessus. Ce moment avait été intense en émotion, plus que je n'aurai su l'expliquer, et je préférais me gaver de petits fours. Néanmoins, les choses ne se passèrent pas exactement comme prévu : la forme sombre aperçue plusieurs fois dans la journée surgit, et fit apparaître deux pokémons face à Cleve et moi-même. Odin, doux imbécile, suivit Pep pour faire bonne mesure, afin de ne pas laisser l'adjoint au maire sans défense. Devant nous, un Elekable et un Alakazam surgirent. Je sentis tous les muscles de mon corps se tendre : l'inconnu face à nous avait l'air expérimenté, et pour la première fois depuis longtemps, je doutais de mes capacités. Ymir serait-il assez fort pour résister à la puissance de nos adversaires ? Mais je n'étais pas seul. Cleve était là, bien décidée elle aussi à jouer son rôle de garde du corps. J'inspirais, pour me calmer, mais mon coeur battait à tout rompre. La foule autour de nous criait, hurlait d'appeler la police. Mais tout se passait bien trop vite : je n'eus pas le temps de répondre à Cleve que l'elekable se ruait sur Ymir.

Courageusement, le nidoran sautilla en l'air pour esquiver le poing du géant électrique, et tenta de l'encorner. Mais la différence de taille n'était pas là uniquement pour faire jolie, et malgré mes ordres et mes conseils, le combat ne se déroulait pas exactement comme prévu. Je me sentais à bout ; mon être entier vacillait devant l'absurdité de ce combat. Qui était cet homme ? Que voulait-il exactement ? Sa puissance était phénoménale, et Ymir se retrouva soudain sonné par une attaque Tonnerre. « Attention, riposte avec dard-venin ! » Dire que je me sentais ridicule aurait été aussi utile que de faire remarquer que l'eau mouillait. Mon pauvre Nidoran avait le poil roussi à cause de l'électricité, et j'avais bien vu qu'il boitait, mais son regard flamboyant m'interdisait de le rappeler. Mais nous tenions le coup ; n'était-ce pas le plus important ? Je ne savais pas si la police allait arriver, mais il fallait tenir. Pas après pas. Comme durant la valse.

Et puis, soudain, j'entendis les cris du Lohklass et de Linord mêlés. J'eus le temps de tourner le regard pour voir le corps de Cleve s'envoler, comme la silhouette d'un pantin désarticulé, et s'immobiliser, inerte, sur le sol. Mon sang se glaça : Cleve ! La tâche pourpre qui se mit bientôt à tâcher les alentours de son corps me firent rugir de rage, littéralement. Tout allait trop vite ! Toutes mes pensées étaient tournées vers ma camarade, et je fis face à notre adversaire alors que derrière moi Linord et d'autres personnes s'étaient précipités vers la givrali. « Ymir, tu ... YMIR ! » Autour de moi, tout s'effondrait. Le psytigri de Cleve s'était fait mettre KO, et d'un coup de poing-éclair, mon nidoran roula sur lui-même, évanoui. Je sentis l'onde de choc qui parsema l'air et fit retomber des étincelles sur mon visage ; je les chassais d'un geste énervé. La rage en moi écumait : Cleve ! J'entendais le brouhaha derrière moi, et j'aurais aimé aller me précipiter vers elle. Mais je devais rester là, et faire face. Et pourtant ... Et pourtant j'avais perdu. Pep se rua vers nous, mais l'inconnu avait déjà repris ses pokémons avec lui, et sa voix narquoise s'échappa de dessous son masque :

« Pour aujourd'hui, ce sera tout, mais la prochaine fois, faites bien attention. Ce ne sera peut-être pas le maire-adjoint qui se verra la cible ... Alors posez vous les bonnes questions. Faites preuve d'intelligence. Ou vous finirez comme le maire ... Ou dans un état bien pire ... » fit-il d'une voix rauque.
« Quoi ? QUOI ?! Attendez ! ATTRAPEZ LE ! »

Il s'était détourné de nous, et il disparut soudain dans une étincelle d'énergie psychique. Emmené par son Alakazam, ou un autre de ses pokémons, qui pouvait savoir ? J'étais au milieu d'un beau bazar ; de la poussière, des bris de chaise, et mon pauvre Ymir qui se relevait difficilement sur ses pattes tremblantes. J'étais abasourdi. Puis, soudain ... Cleve.

« CLEVE ! »

Je fis volte-face, manquais de tomber, et bondis vers elle. Linord était à ses côtés, ainsi que deux femmes et un homme. Cela ne m'empêcha pas de les pousser, et de m'agenouiller près d'elle. Je ne savais pas ce qu'elle avait, et je la pris par les épaules avant que le chauffeur ne m'arrête, me faisant signe de ne pas la bouger. Elle ne bougeait plus ; respirait-elle encore ? Linord me fit relever, et m'aida à récupérer le pauvre Curl' qui était blessé. Je fis revenir mes pokémons dans leurs pokéballs pour leur permettre de se reposer, et j'amenais Curl' à Peperonni. Le Lokhlass me semblait la seule créature sur qui je pouvais compter. Je sentis soudain ma poitrine siffler, et un sanglot me déchira - voir le corps de Cleve inanimé me mettait face à ma responsabilité. J'aurais du la protéger ! Une main sur le cou du lokhlass, des larmes roulèrent sur mes joues, alors que mes traits s'animaient de rage.

« J'aurai du la protéger ! Pardon, Pep, je suis si désolé ! »

Les paroles de l'inconnu, son rire horrible quand il avait fait vaciller Cleve, ses dires mystérieuses ... Je n comprenais plus rien, j'étais épuisé. Linord vint me chercher, et m'expliqua qu'on allait nous amener à l'hôpital. Il me demanda si je voulais venir, et mon regard suffit à lui répondre. Néanmoins, je préférais mettre les choses au clair. J'essuyais mes larmes, en espérant avoir l'air digne, et les poings serrés, je soutins son regard.

« Je ne laisse pas Cleve. Je refuse de la laisser seule. »

La foule était en panique. Mais je me fichais de tout ça - seule la santé de Cleve comptait. J'inspirais, les dents serrées, et mon regard se posa de nouveau sur elle. Nous avions cru si fort que tout cela ne serait pas difficile ... Il y avait à peine une heure, nous étions en train de rire ... La danse, avait-elle réellement eu lieu il y avait vingt, trente minutes ? Linord posa sa main sur mon épaule, et j'eus un grognement dérisoire, impuissant. Je n'avais pas su la protéger ... La culpabilité me rongea aussi fort que mon angoisse, et j'allais lui tenir la main, incapable de quitter des yeux ses traits évanouis. Elle avait été blessée, parce que je n'avais pas su être assez fort ... Je me promis une chose, alors que je me penchais pour embrasser son front, tremblant : cet homme allait payer. Qui qu'il soit ... il payerait le mal qu'il avait fait à Cleve, et à nos pokémons.


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