J'étais assise dans ma chambre, songeuse. J'avais fait le ménage de ma chambre et la fenêtre était maintenant condamnée par un panneau de bois plutôt mince, laissant donc s'infiltrer un peu de la brise de l'automne. J'avais donc du allumer ma lumière, la fenêtre n'étant plus une source viable de lumière après cela. J'avais ramené mes talons sur l'assise de ma chaise et entouré mes jambes de mes bras, déposant mon menton sur mes genoux. Les yeux las, je regardais la peluche de Chinchidou sur mon bureau. Le voleur qui avait fouillé ma chambre l'avait bien abîmée et, même si normalement j'aurais su quoi faire, mes mains tremblaient dès que j'essayais d'y toucher et sa simple vue me mettait mal à l'aise. Plus que tout le reste, c'était la preuve que quelque chose s'était passé pour moi qui avait eu la chance de ne pas perdre de Pokémon. Néanmoins, depuis ce jour là, j'avais développé des difficultés à dormir. Je mettais toujours de longues heures à m'endormir et ce, même si Ash s'était porté volontaire pour monter la garde chaque soir. Puis, une fois que j'étais assoupie, il m'arrivait de faire des cauchemars ou de m'éveiller en panique, sans aucune raison. Malgré tout, j'avais gardé ça pour moi, essayant l'usage de tisane pour me calmer le soir, sans grand succès. Je dissimulais mes cernes avec du maquillage, ce qui était pourtant contraire à mes habitudes et à mon éthique du : zéro fond de teint!
Je levai la main et allai attraper l'aiguille. J'avais réussi à y passer un fil, c'était déjà ça. Mais je tremblais toujours et elle me glissa des mains, allant rejoindre le sol après que je me fut piquée le bout du doigt par mégarde. Je ne bronchai pas, c'était quelque chose de si courant maintenant lorsque je faisais de la couture. Me mordant l'intérieur de la joue, je décidai qu'il était temps de sortir et de m'aérer un peu l'esprit. Je n'allais accomplir rien de bon ici. Je rassemblai donc tout mon petit monde, plaçant mes balles dans mon sac à bandoulière et sortant, direction la bibliothèque. Je me demandais si Totoro et ses camarades étaient encore là depuis l'attaque. Qui sait, je pourrais peut-être leur lire une histoire et en profiter pour me vider un peu l'esprit de toutes ces pensées qui m'assaillaient. Je quittai le dortoir mentali et remontai le col de ma veste, pour me protéger du vent frais. Heureusement que j'avais pensé à mettre mes bottillons. Et dire que nous n'étions qu'en novembre, il ne faisait pas aussi froid à Céladopole. Ou peut-être était-ce seulement la fatigue qui me donnait l'impression qu'il faisait plus froid? Je ne savais même pas.
J'entrai dans l'établissement principal et ré-ouvrit ma veste, soulagée de sentir le chauffage qui m'enroba. Maintenant, direction la bibliothèque. Je me dis que je pourrais peut-être laisser sortir ma Dedenne pour m'accompagner, la bonne humeur de Spark réussissant toujours à agir comme un baume sur mes inquiétudes habituellement, mais je n'en eu pas l'occasion. Je n'avais même pas encore atteint le couloir de la bibliothèque que je croisai ce qui semblait être une petit troupe de Givrali, conversant avec autant d'enthousiasme que des dindons. L'une d'entre elle était même accrochée à son ipok en train de taper un message, disant que ça devait se savoir. Il se passait quelque chose, mais quoi? M'arrêtant, je tendis l'oreille et ce que j'entendis ne me fit pas plaisir.
- ...ouais, la préfète mentali j'te dis! Je pense que c'est pas fini, vite ou on va tout rater!
- Sephiroth, regard noir.
Le Pokémon spectre sorti de sa balle avec grand plaisir lorsque j'appelai son nom et inutile de parler de sa joie en voyant qu'il devait m'aider à intimider des Givrali. Au moins il y avait bien des choses pour lesquelles il s'avérait capable de m'écouter. Les regards convergèrent bien sûr vers mon compagnon et, maintenant que j'avais capté leur attention bien comme il faut, je pu mener mon "interrogatoire" sans qu'une seule n'ose parler.
- Vous allez me conduire à la préfète des Mentali, tout de suite.
Étrangement, elles acquiescèrent sans discuter et c'est au pas de course que notre quatuor improvisé se rendit à la course vers les salles de classe. À peine avais-je tourné l'angle que je pu voir une foule d'élève amassés devant une classe en particulier, jouant des coudes afin de voir ce qui se passait dans la classe. Un terrible pressentiment vint m'assaillir, je savais où se trouvait ma destination. Normalement, j'aurais commencé à souhaiter que Kaeko aille bien environ à ce moment là, mais c'est cette fois une pensée toute autre qui me traversa l'esprit. Pourvu que je n'arrive pas trop tard, pourvu que je n'arrive pas trop tard. Gagnant finalement l'attroupement, mon Gastly m'aida à jouer des coudes afin de me frayer un chemin, jusqu'à réussir à entrer dans la classe, là où se trouvait ma plus proche amie. Je me dirigeai vers elle, m'arrêtant tout de même à une certaine distance, attendant de pouvoir jauger son état avant d'avancer trop.
- Kaeko? Qu'est-ce qui se passe? Il faut te calmer, on prendra le temps d'en parler toi et moi autant que tu veux, mais s'il-te-plait, calme toi. Je suis ici pour t'aider, Kaeko.
Kaeko avait donc engagé un combat dans une salle de classe, contre deux Noctali en plus de ça? Bon sang, ces types étaient de véritables crétins. Encore heureux pour eux qu'ils soient partis avant que je n'aie eu le temps de mettre la main sur eux, autrement mon châtiment aurait été terrible. Insulter mes deux meilleures amies comme ça, c'est qu'ils étaient suicidaires, tout le contraire de ce qu'un stratégiste intelligent aurait fait. La réaction de la préfète fut presque immédiate lorsqu'elle entendit ma voix. Son air changea du tout au tout, comme si elle venait de percuter un mur, lancée à pleine vitesse. Kaeko, mais qu'est-ce qui t'arrivais? Comment avais-je pu la laisser toute seule alors qu'elle semblait si mal en point? La jeune fille laissa alors échapper des paroles qui me furent douloureuses. La laisser? Je me figeai sur place, entrouvrant les lèvres comme cherchant que répliquer alors qu'elle termina sa pensée. Elle, ma plus proche amie, ma Roméo, me faire du mal? Je voulu tendre la main vers elle, la rattraper et l'arrêter, mais la creepy préfète faisait déjà son chemin parmi la foule, s'éloignant de moi. Sephiroth, ne changeant pas ses habitudes, flottait autour de moi, dardant son regard vif vers la Mentali qui accompagnait auparavant les Noctali, étant visiblement restée sur les lieux alors qu'elle me jeta un air de dédain.
- En plus ça a l'air contagieux son truc, même toi t'as un spectre maintenant. À quand le pétage de plomb? J'ai bien hâte de voir ça tiens! Oh, mais t'as pas l'air contente! Tu vas me gifler moi aussi?
Effectivement, je n'étais pas du tout, mais alors pas du tout enjouée. Je ressentais un mélange de tristesse, de regret et d'impuissance car je ne savais pas comment aider Kaeko. Que dit-on a une amie qui a perdu l'un de ses Pokémon et qui, de par sa position de préfète, semble presque se tenir responsable des malheurs de son dortoir? Mais, j'étais également en colère, bouillonnante de rage alors que j'étais moi-même à bout de patience, rongée par les souvenirs de cette nuit et par le rappel constant qu'était la peluche de Chinchidou, attendant toujours d'être réparée. Arriverais-je à dire à Allen ce qui était arrivé à son précieux cadeau? Qui sait. Quoi qu'il en soit, j'avais dissimulé mon regard derrière ma frange rose et serré les poings alors que Sephiroth flottait autour de moi, comme pour m'inciter à me laisser aller à la colère, parce qu'au fond cette fille ne méritait que ça, une bien bonne gifle. Mais je valais mieux que ça. Je voulais prouver que je valais mieux que ça.
- Non, je ne ferai rien. Mon amie a besoin de moi, je n'ai pas de temps à perdre avec une fille dans ton genre. Ce vol a touché tout le monde. N'as-tu pas toi-même des amies qui auraient besoin de toi, là maintenant, au lieu de rire du malheur des autres pour te sentir mieux? Et ça vaut pour tout le monde ici. Vous avez mieux à faire je pense.
Sur ce, je tournai les talons et ils me laissèrent passer. La plupart s'étaient tus et semblaient maintenant nerveux, ils ne savaient pas trop comment réagir. Normal, tout ce qu'ils avaient tenté de faire, c'était de fuir la réalité. Nous n'étions au final tous que des gamins et il était difficile pour tous de gérer la situation. Néanmoins, décharger leur angoisse sur une camarade, d'autant plus l'une des mes amies, c'était suffisant pour me révolter et, bien que je n'avais pas fait preuve d'animosité, j'osais espérer que mes paroles aient été on ne peut plus claires. Je devais retrouver mon amie maintenant. Je sortis de la classe et une fille que je ne connaissais pas me pointa la direction empruntée par Kaeko. Au moins elle n'avait pas fait la sourde oreille, c'était un départ. Je la remerciai d'un signe de tête et m'engageai dans la direction indiquée au pas de course. Je gagnai l'escalier et m'apprêtai à monter, mais Sephiroth piqua au travers, comme pour aller en dessous. Était-ce donc une piste? Je redescendis les marches que j'avais grimpées et fit moi-même le tour, jusqu'à retrouver mon amie, tapie dans l'ombre. Je me figeai un instant, réalisant qu'elle pleurait.
Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas quoi lui dire. Et ça me faisait tellement mal de la voir dans un état comme celui-là. Étais-je vraiment digne de la considérer comme ma meilleure amie, moi qui ne savait même pas quels mots employer pour la rassurer? Je sentis mon menton frémir. J'étais incapable de la regarder dans cet état sans moi-même me mettre à pleurer et il ne fallut au final que très peu de temps avant que les larmes ne viennent rouler délicatement sur mes joues. Je devais faire quelque chose, maintenant. Je me rapprochai donc, me laissant presque tomber à genoux à ses côtés avant de la serrer dans mes bras. Par chance, j'avais réussi à ne pas éclater en sanglot puisque j'étais tout de même moins bouleversée qu'elle, mais ça n'allait certainement pas m'empêcher de pleurer. Mine de rien, moi aussi j'avais des trucs à laisser sortir, bien qu'ils furent de bien moindre importance.
- Nous sommes des amies. Si je dois être blessée, alors je le serai, mais c'est hors de question que je te laisse tout seule. Tu es importante pour moi, tu le comprends ça? Si tu pleures, alors je vais pleurer avec toi. Si tu ris, je le ferai aussi et si tu as peur, alors nous tremblerons ensemble. Mais je refuse de te laisser toute seule, ça... c'est promis!
Je fermai les yeux, serrant les paupières alors que je resserrais également mon étreinte autour de ma meilleure amie. Je ne la laisserais pas seule en proie à ses tourments. Je l'aiderais, par tous les moyens nécessaires, je n'en avais cure. Tentant de me calmai un peu, je la libérai de mes bras et reculai quelque peu, pour voir son visage et lui laisser voir le mien. Du dos de la main, j'essuyai mes larmes et tentai de lui sourire faiblement, pour la rassurer sans doute, mais aussi parce que le sourire était un remède miraculeux parfois.
- Maintenant raconte moi, je veux savoir. Laisse moi t'aider, s'il-te-plait, Kaeko.
J'avais retrouvé ma plus proche amie, recroquevillée sous les escaliers, en pleurs. Sans plus attendre, je l'avais serrée contre moi tout en lui partageant ma vision de l'amitié, non sans m'accompagner de quelques larmes. La préfète sembla alors se laisser aller aux larmes et je lui caressai doucement le dos, pour la réconforter, pleurant en sa compagnie pour lui permettre de se laisser aller à sa tristesse sans la moindre honte. Entre deux sanglots, je l'entendis s'excuser, me dire qu'elle ne voulait pas me faire de mal et qu'elle n'avait pas su nous protéger, ni les mentaliennes, ni Pimp. Voilà donc la raison de son état, on lui avait volé un Pokémon. Kaeko continua de pleurer et, pour être honnête, je ne savais pas trop quoi lui dire pour qu'elle se sente mieux vis à vis de la perte de son compagnon, mais ça ne m'empêcherait pas d'essayer.
- Kaeko, tu as quatorze ans. Même si tu as une équipe spectre du tonnerre, même avec toute la bonne volonté du monde, ce n'était pas à toi de protéger tout un dortoir. Tu as fait du mieux que tu peux, tout simplement, et tu ne devrais pas t'en vouloir pour ça tu sais.
Et je pensais tout ce que je venais de lui dire. Enfin, je n'avais pas lu le descriptif des tâches d'un préfet, mais j'étais assez certaine que "protéger des dizaines d'élèves en cas d'attaque d'un sombre groupuscule voleur de Pokémon" n'en faisait pas partie. Malgré tout, lorsqu'elle reprit la parole, elle me resservit la même chose, à quelques mots près. Elle s'était vraiment ancrée cette idée en tête, n'est-ce pas? Il était donc de mon devoir de lui faire voir les choses comme je les voyais de mon côté et de l'aider à se calmer, à se retrouver et à accepter qu'elle n'aurait pas pu faire mieux, très probablement. Parce que c'est la vie et que, parfois, même avec tous les efforts du monde, on fini par perdre.
- Puisque je te dis que ce n'était pas ta faute. Les seuls individus qui sont à blâmer ici, ce sont les membres de la Team Rouage. Et ouais, je vais bien et je n'ai perdu personne. Mais je n'ai pas eu de nouvelles de Ruby je dois l'admettre, et elle n'est pas la seule à m'avoir laissé dans le noir... Je n'ai pas eu de nouvelles d'Allen non plus. Ne pas savoir si les gens que j'aime vont bien, c'est presque pire que cette nuit là...
Oui bon, bravo moi. Ce n'était peut-être pas la meilleure chose à dire là maintenant, mais c'était aussi la vérité. Peut-être Ruby et Allen étaient-ils dans le même cas que Kaeko? Peut-être que je n'avais justement pas de nouvelles de leur part parce qu'ils ne voulaient pas m'inquiéter? N'empêche, c'était un peu gros quand même. Est-ce que j'avais l'air faible à ce point là pour que personne ne daigne m'informer de son état et pour que personne ne se tourne vers moi dans les moments comme ça? Est-ce que j'étais une si mauvaise amie pour que les gens ne me fassent pas confiance? Est-ce que j'avais fait ou dit quelque chose qui les portait à penser qu'il valait mieux ne pas me parler de ces choses là? Remarque il était vrai que j'étais frappée d'insomnie et que j'avais perdu du poids, mais était-ce une raison de m'empêcher d'aider les gens que j'aimais? Je n'avais pas été capable de tenir tête à ces voleurs, j'étais restée cachée sous mon lit en tremblant. Je n'avais pas du tout pensé aux autres à ce moment là. Était-ce donc ma punition pour n'avoir rien fait? Moi qui n'avait aucun talent particulier pour le combat, les sciences ou voir même la coordination, si je n'étais même pas capable, si je n'étais même pas digne, d'être là pour mes êtres chers, qu'est-ce qu'il restait de moi?
Kaeko avait caché son visage dans ses mains et je l'avais donc étreint de nouveau pendant que toutes ces pensées défilaient dans mon esprit. Sephiroth flottait aux côtés des spectres de la spécialiste du type en question et je sentais son regard sur moi. Il demeurait toutefois silencieux et s'avérait plutôt tranquille, ce qui ne lui ressemblait pas. D'ailleurs, je le sentais aussi jeter de regard en coin de temps en temps vers je ne savais trop quoi, hors de mon champ de vision. En fait il montait la garde?! J'esquissai silencieusement un sourire à son intention, pour le remercier, et reportai mon attention vers mon amie.
- Tu n'es pas égoïste, crois moi. Mais la prochaine fois, dis-moi ce qui ne va pas au lieu de t'isoler comme ça, d'accord? Ce sera beaucoup moins inquiétant, crois moi. Et qui sait, j'arriverai peut-être à t'aider. Maintenant, si tu te sens mieux, tu penserais quoi d'une soirée film d'horreurs, juste nous et les spectres, histoire de te changer un peu les idées? Enfin, remarque le reste de ma team m'en voudrait peut-être de les mettre à l'écart, mais bon, on peut bien leur donner le titre honoraire de spectre pour ce soir, non?
Tiens, salut.... C'est le moment où je m'agenouille en pleurant et en implorant à nos fidèles lecteurs de me pardonner pour le délai, c'est ça? Enfin, oui bon, ce n'est pas tout à fait mon genre de faire ces commentaires là dans ma narration je vous l'accorde... Oui bon! Je trouve ça super comme idée, je peux bien me laisser être inspirée par ma meilleure amie de temps en temps, non?! Enfin, remarque vous avez raison, si elle a des droits d'auteurs là dessus je suis mal... Ouais bon, désolé, faut que je retrouve le fil après tout ce temps quoi! Il faut que je me replonge dans le bain comme on dit. Alors, nous étions ensemble sous un escalier, ça je me souviens. Oh! Ouais! J'étais en train d'essayer de rassurer Kaeko car, suite au vol de son précieux Pokémon, son moral semblait au plus bas et même d'affreuses rumeurs commençaient à circuler à son sujet. Je l'avais donc prise dans mes bras et j'avais tenté de l'apaiser avec mes mots, tenté de lui apporter mon soutien alors qu'une partie de mon propre être était assailli de doute, ce qui ne m'empêchait nullement d'être là pour épauler ma meilleure amie. Je lui avais ensuite partagé les informations dont je disposais au sujet des autres gens que nous connaissions toutes deux et c'est sans hésiter qu'elle affirma qu'Allen était tout de même le plus puissant topdresseur de l'Académie et que, donc, il devait sans doute s'en être assez bien sorti. Oui, ce n'était pas faux, mais j'avais un peu peur que sa réputation l'ait précédé et que les membres de la team Rouage aient su à quoi s'attendre. Puis, elle poursuivit au sujet de Ruru et mentionna que nous devrions aller la voir, pour s'assurer qu'elle n'était pas dans le même était qu'elle-même. Voyant que Kaeko semblait essayer de plaisanter, j'embarquai dans son jeu en lui chatouillant doucement les côtes.
- Nous n'aurons qu'à la couvrir de câlin et à la faire rire jusqu'à ce qu'elle aille mieux elle aussi!
Après tout cela, Kaeko essuya ses dernières larmes, ce qui me soulagea beaucoup. Je détestais tellement voir les gens que j'aimais pleurer, ça me tuais toujours un petit peu à l'intérieur. La suite, néanmoins, me pris de court. La jeune fille venait de me remercier d'être là avant de se jeter dans mes bras, me laissant stupéfaite. Néanmoins, au bout de quelques secondes d'hébétude, je la serrai à mon tour dans mes bras, lui rendant son étreinte tout en répondant de quelques mots.
- C'est ma réplique, Roméo chéri!
Nous restâmes comme ça un long moment, mais je n'étais pas inquiète. Je savais que Sephiroth montait toujours la garde de son air grimaçant, prêt à éconduire tout élève un peu trop curieux. Je ne l'aurais pas cru capable d'une telle dévotion d'ailleurs et me demandai s'il le faisait vraiment pour moi ou si, en réalité, il n'appréciait pas simplement Kaeko plus que les autres individus de mon entourage. En même temps, ce serait bien compréhensible, ma petite Kaeko était si adorable et si gentille après tout! D'ailleurs, la demoiselle en question se montra réceptive à mon idée de cinéma d'horreur et accepta de laisser mes Pokémons prendre le type honoraire de spectre pour la soirée. Ohhh! Et elle avait même du popcorn et du chocolat chaud en réserve! Vous voyez les grosses étoiles obèses dans mes yeux là? Vous les voyez?! Puis, elle enchaîna en disant ne pas aimer les films plein de tripes puisque bah, ce n'était pas son trip. Et dire que je ne pu m'empêcher de rigoler de cette blague vachement douteuse. Peut-être qu'au fond, moi aussi, j'avais un sens de l'humour douteux, mais c'était tellement secondaire. Tant que nous on se comprenait et qu'on arrivait à sourire ensemble, rien d'autre n'importait.
- Ça va, ce n'est pas non plus mon trip! Haha! Alors, on y va, ma petite fantôme japonaise préférée?
C'est donc le coeur un peu plus léger, un peu plus fort peut-être et un peu plus riche que nous avions quitté notre cachette improvisée, entourées d'assez de spectres pour nous garantir une certaine tranquillité sur le chemin nous séparant au dortoir. La nuit serait longue et, déjà, j'avais hâte de me blottir sous une couverture devant la télé et de sursauter en coeur avec ma meilleure amie et nos Pokémons.
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