Comment vous dire ? Je ne suis pas particulièrement emballé par cette nouvelle sortie ... oui vous devez savoir pourquoi. Éole n'est plus des nôtres. Il a été sauvagement enlevé il y a ... non, c'est encore trop dur à admettre. Il y a encore des fois où je me réveille, en larmes, en cherchant à tâtons mon petit papillon pour m'assurer qu'il va bien. Mais il n'est plus là. Il ne sera plus à mes côtés. Il ne sera plus partie intégrante de mes aventures. Athéna et Thémis essaient tant bien que mal de me remonter le moral, de temps à autres, avec de charmantes attention. Ce sont elles, d'ailleurs, qui ont fait en sorte de me trainer hors du dortoir pour venir m'essayer à cette sortie capture.
Attention louable pour mes petites protégées, mais je n'ai décidément pas le cœur ni l'esprit à faire une nouvelle rencontre que je pourrais regretter si des fois le même évènement devait se répéter. Déjà que je suis devenue tendue à l'approche d'un inconnu, potentiellement là pour dérober mes deux autres précieuses amies. Alors si en plus je devais m'enticher d'un nouveau troisième membre, en prenant le risque de le perdre un jour. Je crois que mon palpitant ne pourrait supporter un nouvel épisode traumatisant comme celui-ci, et mon esprit finirait en morceaux, aux quatre coins de ma pauvre tête encore lourde d'amertume et de tristesse.
Pourtant, je suis là. Île Maron. Dix heures du matins. Dans le froid et le vent glacial de la fin de l'automne. J'ai confirmé en signant le registre de ma présence à la sortie. Je me suis aventuré un peu sur l'île, sans vraiment faire attention, mes pensées embuées, mon regard perdu dans le vide, mes compagnonnes à mes côtés, faisant les guets et les éclaireuses pour que rien ne m'arrive. Et au tournant d'un bosquet vigoureusement balayé par les vents glacés, un premier déclencheur de ma convalescence psychique et psychologique. Advint que pourrait. Puisse le salut et la paix de mon âme trouver le chemin retour vers mon cœur meurtri.Modération :6 Pokéballs au moment de la création du topic. Merci d'avance !
Ce n'était pas vraiment le jour de se confronter à un nouveau pokémon d'un type proche de mes compagnonnes qui se démenaient pour me faire oublier les déboires de cette fameuse nuit. Cette phase nocturne, noire, teinté de tristesse, de douleur, de malchance et de facétie du destin. Pourquoi avait-il fallu que cela tombe sur moi, et pas sur d'autre ? Certes, je n'avais pas été la seule dans ce cas précis, mais toujours ce sentiment amer quant à cette ristourne de la destiné chez les autres étudiants. Pourquoi n'avaient-ils pas eux non plus à subir cette épisode mentalement éprouvant et meurtrier ? Pourquoi n'avaient-ils pas non plus expérimenter la perte d'un être aimé et chéri comme si c'était un membre de la famille ? Pourquoi. Ce fameux mot qui sous-tendait bien d'autres questions, et bien d'autres réponses.
Un Kapoeira s'invita alors dans le paysage venteux et frigorifique. Il semblait quelque peu farouche, vexé de s'être fait dérangé aussi tôt dans la matinée, par un humain et deux pokémons de type proche du sien. Je demandai alors à Athéna de rester en retrait, tout en ordonnant à Thémis de rester à l'affût du moindre geste hostile du Kapoeira, pour agir avec des techniques psy pour le tenir à distance et prendre avantage du cercle élémentaire. Pas que je voulais du mal à ce petit pokémon tournoyant et mignon à souhait, mais aujourd'hui, ce n'était véritablement pas le jour pour reprendre du poil de la bête. Il fallait que je me rafraichisse les idées, il fallait que je fasse le vide dans la tête, il fallait que je respire l'air d'un destin douloureux à porter, mais à braver pour revenir au top.
Alors, je fis un petit signe amical au Kapoeira, en signe de pacifisme, et tournai mes talons vers une zone plus avancée sur le trajet de l'île, accompagnée de mes charmantes amies, prêtes à tout pour faire de cette sortie, un moment de répit et de retrouvailles entre filles. Elles étaient ma seule et unique famille restante désormais, et il faudrait que je les protège au péril de ma vie. Coûte qu'eut coûter le futur qui m'attendait au prochain tournant.Modération :Fuite du Pokémon Sauvage. Next pick ? Merci d'avance !
Un futur qui n'allait pas me laisser de glace dès lors que je pus le voir. Au détour d'une sorte de sentier annexe à celui que j'avais pris lors de mon début d'expédition sur l'Île Marron, à la lueur très faible du jour frais et pluvieux, en pelote contre un arbre, se trouvait un pokémon sauvage qui n'avait pas l'air très en forme. De loin, je ne pouvais pas tellement distinguer la silhouette exacte de cet être, mais mes compagnonnes, elles, avaient évidemment déjà ciblé l'inconnu. Une fois arrivée à leur hauteur, je vis enfin de quoi il en retournait : un Séviper, qui tirait une tronche de dix pieds de longs, semblait aux abois, recroquevillé sur lui-même, attendant qu'un Mangriff n'eut passé par là pour le libérer de toute sa peine et de sa détresse.
Si au départ ce spectacle ne m'aurait pas affecté, et m'aurait fait agir bien avant, là, je ressentais comme une sorte de coup de poignard dans le ventre : ce Séviper me rappelait à moi-même, blottie pendant quelques jours dans ma chambre, sous les draps, attendant que la faucheuse ou la maladie n'eut venu me prendre pour m'emmener loin de cette chienne de vie. Je voulais rejoindre maman, pour ne pas décevoir papa. Mais Athéna et Thémis avaient été les moteurs de ma guérison partielle, me forçant à sortir du dortoir pour un peu d'exercices, pour reprendre goût au quotidien, pour arriver jusqu'à ce moment précis. Un Séviper était en proie à la solitude et au désarroi, et moi, je pouvais être la présence inattendue qui pourrait illuminer son avenir à lui aussi.
Le coup de poignard dans le ventre laissa place à des larmes. Des gouttelettes chaudes et salées qui venaient s'échouer aux commissures de mes lèvres gercées. Je m'avançais petit à petit du serpent qui semblait lui aussi laisser s'échapper quelques larmes de désespoir, tout en se raidissant au fur et à mesure que mes pas se faisaient plus proches. Puis je m'accroupis, tendis mes bras vers ce Séviper à la peau si étonnamment douce, et d'un noir violacé si envoûtant, et vint me lover contre lui, les larmes se transformant en perles lacrymales ruisselant sur la surface de ses écailles. Je m'étais abandonné à ma tristesse du moment, et je voulais partager ça avec ce malheureux serpent qui pensait que sa dernière heure était arrivé.
Thémis et Athéna s'ajoutèrent alors au tableau, même si elles étaient réticentes à l'idée de venir en toute amitié vers un représentant de cette race de pokémon plutôt virulente et venimeuse. Elles vinrent apporter alors toute leur simplicité et leur tendresse. Ma Meditikka se permit même d'ériger un Mur Lumière autour de nous pour réfléchir pendant un court instant, l'air frais et pluvieux, créant ainsi une sorte de petit écosystème plus chaleureux et plus à même de transmettre la quiétude à ce Séviper oublié par la Nature. Quelques minutes plus tard, je me relevais, faisait quelques pas en arrière avec toujours le serpent en visuel, demandait à mes compagnonnes de s'écarter. Je sortis un item de capture de ma ceinture, dans mon dos, et fit entrer la sphère tricolore dans le champ de vision du Séviper qui se demandait bien ce que j'avais en tête. Une fois l'objet en vue, je fis un hochement de tête, comme pour lui faire comprendre que je m'apprêtais à l'intégrer dans ma vie, car contrairement à ce qu'il pensait, il allait devenir essentiel à mon rétablissement psychique, et surtout, il deviendrait l'une des clés de ma réussite en tant que Scientifique, et plus tard, en tant que grande médecin. Le reptile rampant de couleur noir comprit mon intention, et hocha également de la tête, en signe de compromis : il allait lui aussi me laisser m'intégrer dans son patrimoine personnel, et j'allais devenir son nouvel espoir de jours meilleurs et de découvertes incroyables.
« Prêt, Séviper ? Allez, on y va ... Pokéball, go ! »Modération :Lancer d'une Pokéball ! Merci !
Le petit serpent aux allures de prédateur reptilien se courba juste assez pour amortir le choc de la pokéball qui lui venait dessus avec une vitesse très modérée. J'avais pris soin de ne pas trop y aller en force, et de jouer sur la confiance et l'envie de faire les choses bien. Une petite larmichette s'échappa des yeux en fente du Séviper, et ce dernier disparut dans un flash de lumière rouge, signe que le processus de capture allait se mettre en marche. Venait alors le moment de vérité, à savoir, si oui ou non ma sincérité et ma fêlure de l'instant avaient réussi à toucher le pokémon de type poison. S'il ressortait malgré tout, soit c'était le destin, soit c'était tout simplement un moyen pour le reptile à langue fourchue de continuer la dialogue, et peut-être, aboutir à un autre commun accord pour que le lancer soit plus sûr.
Premier clic. Je repensai à cet instant à la capture d'Eole, le Prismillon que l'on m'avait volé tout récemment. J'entendis dans ma tête ses petits couinements avant que je ne l'eus attrapé. Je me rappelai ensuite de son doux parfum de sève et de fleur qu'il véhiculait autour de moi, autour de nous, la journée, lorsque ce dernier s'adonnait à ses passions butinantes. Puis je me repassai une dernière fois les quelques aventures que nous avions vécus ensemble, les moments de joie, les instants intenses en émotions, les évènements plutôt flippant comme la fouille dans le souterrain en compagnie de Faith Quinn. Un sourire finit alors par se dessiner aux coins de mes lèvres, rehaussant quelques traits des environs pour enfin me laisser afficher un semblant d'expression de paix intérieure, et de deuil dans le pur exercice de mémoire.
Second clic. Je regardai cette fois-ci Thémis, qui désactivait son mur psychique autour de nous, comme pour me dire qu'elle acceptait ma décision de faire appel à Séviper. Elle vint se blottir contre mes jambes, bien décidée à ne plus me lâcher, sous aucun prétexte. Athéna, elle, était encore un peu abasourdie de la réminiscence du passé qu'Eole lui procurait à elle aussi en cet instant précis. Avec ses petites pattes, elle se frottait le nez, puis les yeux, et enfin, se retourna vers moi avec un léger sourire mélancolique, preuve qu'elle aussi voulait aller de l'avant, avec cette fois, un compagnon envers qui elle aurait la charge de le protéger et de l'aimer à en mourir. La Kungfouine se jeta dans mes bras pour laisser couler ses toutes dernières larmes, en m'offrant son étreinte la plus intense et la plus aimante qu'elle ne m'ait jamais donné jusque là. Notre lien se resserrait, tant avec elle qu'avec ma Meditikka.
Troisième clic, et fin du mouvement de gigotement de la pokéball. Séviper avait finalement décidé d'aller dans le flux de sentiments du moment, et s'était laissé faire par l'objet de capture, pour connaitre un tournant dans sa vie de jeune serpent : une carrière de scientifique et de médecine à mes côtés, ainsi que ceux de mes deux amies d'aventures et de mésaventures. Je vins vers la capsule, je tapotai légèrement le dispositif de sortie situé au milieu de la balle, et je laissai à nouveau un faisceau rouge jaillir, pour matérialiser la présence du serpent qui faisait alors partie intégrante de la nouvelle équipe de quatre. Le Séviper me fixa du regard, ses fentes plus dilatées que d'ordinaire, le jaune de ses yeux me transperçant la poitrine, comme s'il avait voulu sondé mon cœur une nouvelle fois, et voir s'il n'avait pas été une fois de plus la cible d'une tromperie honteuse.
« Bonjour mon ami ! Je me présente : je suis Sophitia. Là, c'est Athéna. Et là c'est Thémis. Nous sommes toutes les trois ravies de pouvoir te compter parmi nous, en espérant que tu sauras apprécier autant que possible le futur qui nous attends !
- Sévi ... séviper ! Per !
- Dis-moi, Séviper, j'avais un nom en tête te concernant. Je l'ai pensé là, en te voyant, et en me projetant à tes côtés dans l'avenir dans le domaine de la médecine. Tu serais d'accord pour entendre ce nom ?
- Sé ... vi ? Sééééé ... séviper ! Sévi !
- Alors voilà, je pensais à Asclépios. C'est un nom tiré d'un livre de mythologie d'une lointaine contrée, dans laquelle Asclépios était un médecin de très grande renommé, et à sa mort, on lui érigea alors une statue le représentant avec un caducée, autour duquel étaient enroulés deux serpents, les sauveurs d'une terrible pandémie. Alors ! Qu'en dis-tu ?
- Séviper séviper ... sévi sévi ?
- Si je comprends bien ton inquiétude, tu voudrais avoir les avis de mes compagnonnes ? D'accord. Les filles, vous pensez que ce nom lui irait ?
- Kung kuuuuung ! Kungfouine !
- Meditikaaaaa !
- Je crois qu'elles sont unanimes ! Alors, ça te plait, Séviper ?
- Sévivivi !
- Oui, pardon. Cela te va, Asclépios ?
- Séviper ! »
Et ce fut ainsi que le petit Asclépios rejoignit notre petite équipe qui en était encore qu'à ses balbutiements au sein de la Pokémon Academy. Mais déjà, la petite famille avait vécu des moments forts en émotions, augmentant ainsi leur expérience de vie, et le vécu qu'elle pouvait en tiré. Désormais, nous quatre, nous avancerions à l'unisson, dans la sincérité, l'amitié et la confiance. Rien ni personne ne pourra jamais plus nous faire flancher, même si pour cela, nous devions y laisser notre peau. Nous étions à cet instant précis devenus une famille, à la vie, à la mort.Code:
RP Terminé ! Merci beaucoup pour cette modération impeccable ! <3
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