Ah bah zut. J'avais été vue. Ah ah ah... Ah... Alors qu'une voix masculine pas très agréable commençait à résonner au-dessus de ma tête, je tentais au même moment tant bien mal de dresser les oreilles pour écouter si des gens s'approchaient ou non, tout en croisant les doigts pour que personne ne rentre à cet instant-là dans ma chambre. Des gouttes d'eau traînaient encore au sol, et il fallait que je me dépêche de les faire disparaître. Sauf que petit problème, je m'étais désormais collé un garçon sûrement furax derrière le dos. En même temps, il y avait de quoi. Remarque, qu'est-ce qu'il faisait ici à cette heure-ci en plus ? Ouais bon, ça ne me regardait pas. Sûrement ramenait-il un document ou un rapport à un professeur. Et c'est là qu'un phrase me tira de mes pensées. Zut, j'avais presque oublié qu'il était toujours juste au-dessus de ma tête. Et-ET, IL RENTRAIT ?! Alors qu'il pénétrait dans ma chambre tranquillement, je me paralysai, toujours dans ma position accroupie, avec Opale entre les bras. Trente minutes ? Et-et si... Avec la ronde qu'il y avait en ce moment dans ce dortoir, comment j'allais faire ? Et on va tout découvrir ! Découvrir quoi ? Euh, rien, mais... Même ! Ça restait embarrassant. Un peu trop, je dirais, même.
Des mains humides agrippèrent mes épaules. Mon T-shirt était foutu. J'allais pas m'endormir avec des fringues mouillées, quand même, c'est juste pas du tout confortable. Je me fis secouer comme.. Comme.... Non, mais ma tête ! Alors que le jeune homme aux cheveux verts sortait sa longue tirade concernant sa survie, je fermai les yeux, attendant impatiemment que ce moment passe. Et puis, c'est quoi un judo-maçon ? Puis la guarcamole ? Des môles ? Les gaz tout ça tout ça ?! D'ailleurs, avant de dire guarcamole, je crus qu'il allait dire mon prénom. D'ailleurs, est-ce qu'il l'a prononcé ou non ? Euh...
Enfin, l'incruste me lâcha avant de disparaître dans mon armoire. ... De un, dans son état il allait attraper froid. De deux, mes vêtements, quoi ! Bon, ok, ceux qui restaient dans l'armoire étaient généralement ceux que je ne mettais presque jamais, étant donné que ceux que je portais le plus souvent s'entassaient sur une chaise au coin, mais même. Je veux pas que mes habits deviennent crasseux dans l'armoire. Certes, c'est légèrement paradoxale si on compare ça à l'état de ma chambre, mais... Oui, je vais arrêter de penser inutilement. Ah merde, on frappait à la porte.
« Pshhht, Opaaaaale, tu me nettoies ça ? »
Chuchotai-je, suppliante, à la petite boule de poils restée dans mes bras. Je lui fis un signe de main, lui signifiant de se dépêcher. Celle-ci soupira avant de se mettre au nettoyage, frottant sa queue sur le parquet de la pièce, plus précisément là où des gouttes étaient tombées. Je la suivis quelques secondes du coin de l'oeil. J'allais lui devoir un bain, ce soir. Je culpabilisai un peu de lui demander de réaliser cette tâche comme ça.
« Gwenhaël Emmings ? Vous êtes là ? »
Zut. L'attente devait être un peu suspect. Je me jetai sur ma porte, manquant de glisser sur un feuille qui traînait au sol – feuille de quoi d'ailleurs ? – et m'empressai de l'ouvrir. La voix était facilement reconnaissable. En même temps, il n'y avait pas trente-six milles adultes dans le dortoir. Je répondis à la référente qu'il ne me manquait rien, me concernant. Enfin, je crois. Celle-ci s'en alla alors rapidement. Je restai quelques secondes sur le pallier, en me demandant si je n'aurais pas dû rajouter quelques mots, comme quoi j'étais désolée pour toutes celles qui se sont fait voler. Mais rien n'était sorti, sur le moment. Et puis, si je les disais comme ça, ça n'aurait pas un air hypocrite ? Du genre... Mmm...