« Sans les cadeaux, Noël ne serait pas Noël. »
Mercredi 24 décembre 2014,
Dans la matinée.
Quelque part dans la forêt de l'île Pumkin.
Super ! Le jour du réveillon de Noël ! Jour de bonheur, jour de fête, jour de joie. Peut être aurais-je dû sauter de mon lit avec entrain et précipitation, mais il n'en était rien de tel. En lieu et place d'une liesse joie, il n'y avait là, dans cette modeste chambre de chalet chauffée par la simple présence de mes amis du type feu, qu'un silence entrecoupé de bruits éparses, provoqués par mes Pokémon. Ce silence assourdissant enfanté par le malaise général, résultait de l'ambiance qui régnait depuis quelques temps au sein de mon équipe. En effet, mes déboires, ainsi que le froid relationnel entre Hikari et moi avaient déteints sur tout le monde.
M'extirpant tant bien que mal de ma couche, non pas que le réveil m'était difficile vu que je fixais le plafond depuis près d'une heure à présent, mais plutôt parce que je ne sentais aucune réelle poussée d'adrénaline, aucune motivation à me bouger en ce jour. De nombreux souvenirs, de nombreuses, pensées, une multitude de réflexions et de questionnements me tourmentaient, m'assaillant sans relâche au point de m'acculer dans la pièce la plus éloignée et la plus exiguë de mon âme torturée. Un regard vers Hikari, cette dernière me snoba magistralement. Un autre verts Asobu et Kawaii et ces derniers s'activèrent, comme chaque matin depuis notre arrivée en ces lieux à dire vrai. Ils savaient de quoi il en retournait et s'affairèrent dans leur coin tandis que je me préparais dans le mien. Quelques temps après, nous étions fins prêts à partir. Franchissant le seuil de la porte, nous nous retrouvâmes dans le froid matinal de ce décor hivernal qui nous était devenu tellement familier. Quelques étirements plus tard, après avoir balayé du regard les chalets qui s'offraient à ma vue et constaté qu'ils étaient quasiment tous, en apparence, habités de dormeurs, j'eus un petit sourire, puis un pincement au cœur en m'arrêtant sur l'un d'eux. Secouant la tête après un bref, mais bien appuyé soupire, je me frappais deux ou trois fois les joues avant d'entreprendre le footing matinal que nous nous imposions chaque matin avec Asobu et Kawaii. A peine avions-nous fat un pas que la porte de notre chalet s'ouvrit à la volée, nous faisant faire volte-face, tous les trois, avec une synchronisation à faire pâlir de jalousie les plus chevronnés des coordinateurs.
" Salameche ! Sala, salameche ! " Le reste de mon groupe était là, face à moi.
" Je suppose que vous voulez vous joindre à nous aujourd'hui... "Leurs voix s'élevèrent simultanément dans une cacophonie qui m'était bien plus qu'agréable. Mon regard ambré se posa sur une silhouette bien distincte.
" Même toi Hikari ? "Une fois de plus, sa tête se détourna sèchement de ma direction. Nouveau pincement au cœur, mais cette fois, une sorte de réconfort se faisait ressentir. J'étais heureux que mon starter daigne m'accompagner. J'avais plein de choses à lui dire, mais je m'en abstins. Il était hors de question que je prenne le risque de la faire changer d'avis. Un petit signe de tête et hop ! Nous voilà tous partis pour l'entrainement quotidien et pour la première fois, tous ensemble.
--_-*0*-°o°-*0*-_--La matinée avait suivie son cours et notre entrainement, achevé, nous avait conduit, une fois de plus, dans un lieu qui nous était inconnu. Une partie de la forêt que nous n'avions pas encore parcourue au gré de nos précédentes pérégrinations. Loin de paniquer, nous étions tous des plus détendus, du moins... Tout autant que nous puissions l'être après cette activité physique. D'un commun accord, nous avions décidés de flâner un peu avant de rentrer. Nous avions parcouru une certaine distance lorsque nous fûmes pris en embuscade. Une boule de neige venait de s'écraser lourdement sur mon visage, me faisant tituber. A peine avais-je pu retrouver mes esprits que je constatais que je n'étais pas la seule victime à déplorer. De toute part, des projectiles sphériques blancs et de tailles variées fusaient. Dans nos rangs, c'était la panique. Mes Pokemon courraient en tous sens, essayant tant bien que mal d'esquiver la pluie hostile qui s'abattait de manière intempestive sur eux.
" Repli général !!! Tous aux abris ! "Tels des soldats, nous nous exécutions. Il ne nous fallut pas bien longtemps pour nous retrouver à l'abri, retranchés derrière des troncs d'arbres. Risquant un œil, je pus déceler la source de ce problème plutôt cocasse. Des Capumains blancs, cachés dans des arbres que je n'avais encore jamais vus, se tapaient dans les mains et se livraient à toutes sortes de félicitations mutuelles, fiers d'eux. J'allais partager ma découverte avec le groupe et lui faire part de quelques directives lorsque qu'une petite silhouette que je ne connaissait que trop bien, s'imposa à mon regard. Là-haut, quasi au somment d'un des arbres, Asobu semblait s'en mettre plein la panse. Damnation ! Ce petit filou avait flairé quelque chose d'alléchant et s'était faufilé avec facilité jusqu'à son précieux butin, sans éveiller l'attention de qui que ce soit. Quand il s'agissait de nourriture, je me demandais sincèrement si quelqu'un pouvait faire le poids face à ce ventre court sur pattes. Mon iPok sonna et détourna mon attention une fraction de seconde. Ce bruit, c'était celui d'un message, que je n'eus pas le loisir de lire.
" Heriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! "Un bruit sourd, des craquements de branches et bientôt, un monticule de neige se dressait à quelques mètres de moi, Asobu à son sommet, le pattes arrières en l'air, la tête dans cette montagne de neige. Tous les Pokémon de mon équipe s'étaient réunis en arc de cercle autour de cette masse, mais à distance sécuritaire. Je n'eus pas de mal à comprendre qui était coiffée de mon Hericendre et emmitouflée dans cet épais manteau frigorifique. Enfer . Suifu semblait se préparer à prendre part à l'inéluctable bataille qui semblait se dessiner peu à peu que le monticule neigeux devenait fumant. Ca et là, nous pouvions observer de lugubres rougeoiements qui ne laissaient rien présager de bon. Alors que le tout semblait fondre à vue d'oeil, ce fut bientôt Hikari que l'on pu distinguer, plus énervée que jamais, les yeux rivés sur les Capumains des neiges hilares. Ces derniers ne semblaient pas se rendre compte du fléau qu'ils venaient de lâcher sur cette île, ni même du chaos qui allait s'abattre sur eux alors que de notre côté, nous nous prîmes soudain de compassion à leur égard. Se saisissant du hérisson de feu qui la coiffait comme on l'aurait fait d'une peau de banane après être tombé dans un tas d'immondices, la guenon me l'envoya avec une douceur surprenante aux vues de sa rage non dissimulée. En temps normal, elle l'aurait envoyé paître à plusieurs mètres de là .
La suite, je ne la connaissais que trop bien. Décompte de cinq. Suifu s'avança fièrement verts la primate enflammée et quelques mots furent échangés, ou plutôt devrais-je dire, lancés à son intention par la petite boule bleutée à pattes. Décompte de dix. Une réaction de ma chère compagne de route. Son regard se posa sur le Marill, un sourcil se leva, puis d'un coup, d'un seul, elle l'avait saisi et projeté avec force et vigueur dans les airs, en direction d'un arbre voisin. Ni une, ni deux, Suifu fusait, fendant l'air à vitesse hallucinante pour finir sa course dans les branches avec un vacarme assez perturbant. Des branches craquèrent, des mottes de neige furent décrochées de leurs socles et des Capumains tombèrent au sol sonnés. Décompte de deux. Une multitude d'attaques de type eau se fit voir, jaillissant d'à travers les branches pour aller percuter des singes des neiges environnants qui, pris au dépourvu, tombaient les uns après les autres. Trois. Deux. Un. Release of the Hikari ! Démarrant plus vite qu'un Ninjask sous amphét', mon starter s'était lancée à l'assaut de l'arbre sur lequel Asobu se tenait quelques minutes auparavant, celui qu'elle n'avait pas lâché du regard. La suite ? Ce ne fut que désordre, cacophonie et chaos. Des boules de neige fusaient, des Capumains s'écrasaient au sol et très vite, nous avions rejoins la bataille improbable qui se jouait à ce moment là. Essayant de coordonner tout mon petit monde à l'exception des deux qui étaient incontrôlables, je n'étais pas en reste, rivalisant d'adresse en leur décochant quelques boules de neiges bien inspirées, lorsque je n'étais pas occupé à esquiver celles qu'ils me lançaient ou dégager celles qui s'écrasaient sur mon visage qui n'avait pas mis long à rougir, de douleur, de colère et de froid.
Après un certain temps, le calme s'installa. La place ressemblait à un champ de bataille et nous, à des survivants. Alors que les deux camps se faisaient face, s'observant intensément, un fou rire général éclata. Profitant de l'hilarité générale, je sortis mon iPok pour en lire ce fameux message qui l'avait fait sonné quelques temps auparavant. Le cœur battant, j'avais ouvert ma boîte de réception, mais la déception se fit grande et virulente. Ce n'était pas ce que j'espérais. Toutefois, le message avait son lot de réconfort. Une petite chasse de noël hein ? Voilà qui ne me surprenait pas. C'était bien le genre du Vice-directeur. Avec lui, nul cadeau n'était gratuit, tout devait se mériter dans l'effort le plus intense qu'il soit. Seuls les profits et bénéfices lui parlaient. Je soupirais une fois de plus. Une baie Pumkin... Où allais-je bien pouvoir trouver ça, d'autant que je n'avais pas la moindre idée de ce à quoi cela devait ressembler. Professeur Chi, Allen ou Noctis l'auraient certainement su eux. Nouveau pincement au cœur. Je devais me débrouiller seul. Me dirigeant vers Kawaii, ma Tarsal qui était en pleine conversation avec des Capumains, tout comme les autres au final, je lui fis part de la notification en lui demandant si elle pouvait se renseigner pour moi, ce qu'elle fit dans la seconde, trop contente de pouvoir m'être utile. Bientôt, un petit groupe de Capumains lui désigna le sommet des arbres, et notamment celui sur lequel, une fois de plus, Asobu faisait ripailles. La seconde d'après, la petite type Psy se trouvait à ses côtés, se saisissant de la baie qu'il avait en mains et qu'il s'apprêtait à engloutir, puis de l'autre main, de lui. Celle d'après encore, elle se tenait devant moi, Asbu boudant à ses côtés et elle, les bras tendus vers moi me faisant offrande.
" Sal !"" Merci ma précieuse Kawaii. Tu m'es réellement indispensable ! Toutefois, je te demanderais de garder ceci avec toi jusqu'à destination si tu le veux bien. "" Tarsaaaaal... "Si elle pouvait rougir, elle serait toute cramoisie à l'heure actuelle, à n'en pas douter. Après quelques politesses, nous primes congé des Capumains non sans leur avoir promis de repasser les voir chaque matin à venir pour une bataille de boules de neiges en fin d'entrainement et ce, jusqu'à la fin de notre séjour sur l'île. Arrivés au lieu défini, ce fut donc Kawaii qui procéda fièrement à l'échange, quelque peu fascinée par ce fier Pokemon chromatique au charisme certain. Se téléportant vers nous avec le cadeau en mains, elle me le remis. Je le glissais alors dans ma sacoche en lui promettant qu'elle pourrait l'ouvrir à notre chalet. Ensuite, je leur annonçais que vu que nous étions déjà là, la suite de notre programme se ferait dans les boutiques pour y faire quelques courses de noël. La journée commençait plutôt bien, mais s'annonçait dors-et-déjà bien longue et remplie...