C'était marrant, cette sensation de vide. Les courants d'air qui s'infiltraient sans cesse, qui faisaient gonfler le ciré. C'est peut-être ça qu'on ressentait en altitude, en l'air ? On passa devant la supérette où on ne trouvait rien d'autre d'intéressant que du popcorn, quelques chalets qui devaient sûrement appartenir à des vieux, quelques uns qui devaient être à des bourgeois. C'était assez étonnent d'ailleurs, car on distinguait la différence surtout grâce aux boîtes au lettres. Concernant le chalet en lui-même, ils se ressemblaient plus ou moins tous.
Le trottoir était bien déblayé, presque un peu trop. Le contraste avec les arbustes qui longeaient les habitations, qui eux étaient recouverts de neige, était presque trop frappant. Enfin, ça devait être l'habitude. Il avait neigé il n'y a pas si longtemps, d'ailleurs.
Je discutai un peu avec Aileen. Des gens qui se pétaient la gueule sur les pistes, de la grand mère en ski de fond qui s'était retrouvé tremblotant sur une piste rouge, du comment j'avais trouvé le glacier aussi. Au fait, c'était plus par chance qu'autre chose, à y réfléchir. Après quelques minutes de marche dans le froid, qui commençait d'ailleurs à se faire sentir, nous pénétrâmes dans la petite boutique. Une cloche sonna. Le vendeur était, étonnamment, un jeune homme. Bon, on va pas dire qu'il est particulièrement beau, parce qu'avec ses lunettes ronde et son grain de beauté sous la lèvre, ce n'était pas vraiment ça, mais au moins savait bien faire les boule de glace. En nous voyant, il se détacha de son téléphone puis passa commande. Je payai donc pour les deux. Une boule avec supplément de chantilly et caramel pour mademoiselle la préfète, et quand à moi, je me pris une simple boule à la fraise avec chantilly. Tout se passa relativement rapidement comparé à ce que j'avais déjà pu vivre quelques fois. Ouais parce que les glaciers qui prennent des étudiants pour le service, juste le temps d'un seul été, leur vitesse, on en reparlera. Et bientôt, nous nous enfonçâmes à nouveau dans le froid qui régnait à l'extérieur.
Rapidement, on repéra un banc sur lequel on s'installa avant de se mettre à la dégustation. C'était, certes, glacé, mais les glaces étaient une pure merveille. Mmmh, dommage qu'ils ne soient mieux placés. Genre, sur une île plus ensoleillée, car ils pourraient faire fortune. Enfin bon, du coup, on avait pu les goûter aujourd'hui, donc ce n'était pas une si mauvaise chose.
Je ne répondis que par un simple « Hmm. » quand Aileen me parla de la baignade. J'avais d'ailleurs remarqué en route que j'avais pris Miyabi avec. Elle pourra se défouler un peu, ou m'éviter une mort certaine. Pas que je pense terminer ma vie, noyée, mais voilà. Ne sait-on jamais. L'oeil perpicace de la pokéathlète amena rapidement la discussion au pourquoi je lui ai fait venir ici. Bah, parce que c'est fun ? Ok, ok, je me tais. Même si c'est une part de vérité aussi. Alors qu'elle me posait ses question, je laissai mon regard se balader sur la neige. Une fois qu'elle eut terminé, je lui fis alors un sourire angélique tout en lui répondant, sans passer par quatre chemins.
« Non, non, t'as raison. En faite, ça m'intéresserait d'avoir un Ningale. Et vu que j'ai trouvé une éleveuse pour faire le job, bah je me demandais si ça te dérangerait de lui confier Aurum pour un oeuf. Voilà. »
La suite ? Simple. Si elle refuse, je lui propose de la payer pour cet emprunt. Tout le monde sait qu'elle ne peut résister à un joli jeton, AHAHAH. Kof kof. Non, mais je me démerderais bien au pire, mais on est jamais contre quelques économies, surtout quand on sait que le collectionneur de l'académie est un radin fini. Si ça se trouve, d'ailleurs, il est peut-être le frère ou le cousin de l'autre Rivardi. Une famille absolument parfaite, quoi, en somme.