Encore et toujours la même routine. Levé au petit matin, en tenue aussi rapidement que possible, parti préparer les pokémons choisis à l'avance pour participer à cette journée devenue une habitude, mangeant le plus calmement possible au vu de l'heure qu'il était, je profitais de cette matinée avant le départ. Comme à chaque nouvelle sortie capture, je me rendais sur la petite colline qui donnait un point de vue magnifique sur la ville autant que sur l'académie, et relativement bien caché de la vue des autres, c'était l'endroit parfait pour profiter de l'atmosphère à la fois chaleureuse et sereine qui entourait les lieux. Je ne pensais alors plus à rien, et j'observais avec un petit sourire satisfait la ville et le chemin qui l'emmenait d'ici jusqu'à là-bas. Et c'est ainsi que je laissais passer l'heure jusqu'à l'instant où le bus rempli d'élèves finisse par quitter l'académie pour se rendre au port, où les élèves allait pouvoir rejoindre l'île menant à la prochaine sortie capture.

Alors j'avais fait appel à Zero qui était habituellement chargé de m'emmener par les airs jusqu'à l'endroit convenu. Je suivais de loin le bateau qui devait nous y amener, afin d'éviter de nous perdre pour quelconque raison, bien que mon Ipok devait sûrement avoir la possibilité de nous aider dans ce genre de cas. J'allais donc assez lentement dans l'avancée, laissant Dracaufeu se faire porter par le vent sur le chemin pris par le vieux bateau qui servait de moyen de transport aux élèves qui ne pouvaient pas venir par eux-mêmes. Il nous fallut une bonne heure et demi pour arriver à destination, atterrissant sur une petite archipel où les préfets nous lâchèrent quelques minutes plus tard pour aller s'occuper de leur propre capture. Comme à mon habitude, je laissais les élèves partirent et disparaître complètement de mon champ de vision avant de commencer enfin à m'y mettre, et ce ne fut qu'à ce moment-là que je descendis de Zero pour le rappeler et sortir Kaïn à la place, déjà prêt à s'y mettre.

« Allons-y. lui dis-je. »

HRP :

Je ne savais pas vraiment où j'allais. J'avançais simplement à une vitesse constante, tournant périodiquement la tête de droite à gauche pour observer le paysage. Je ne savais pas vraiment ce que je cherchais, à part qu'il s'agissait d'un pokémon. Mes pas me faisaient instinctivement avancer sans même que je n'en demande l'ordre, comme si une force inconnue me poussait vers mon objectif. Je fixais néanmoins les chemins que je traversais, regardant si le hasard ne me faisait pas passer sur le chemin d'un quelconque pokémons. Mais rien ne semblait vouloir venir. Ni la moindre présence d'une de ces fabuleuses bêtes, ni même celle d'un autre élève qui aurait trouver une piste pour en dénicher un. Il y avait Kaïn, évidemment, pour m'épauler dans cette recherche, mais comme je le pensais, les chemins étaient des endroits bien trop fréquentés pour ne recéler qu'une seule odeur perceptible, et bien évidemment, cela ne facilitait pas du tout la tâche que s'était donné le Caninos de repérer un pokémon sauvage dont le passage était encore marqué.

Et même lorsque nous traversâmes l'un des nombreux ponts reliant les îles entre elles, le nombre d'odeurs étaient presque aussi importante, d'autant que le vent était loin de nous venir en aide et propageant indirectement ces odeurs. Et c'est ainsi que malgré tous les efforts du type feu, deux bonnes heures étaient passés sans que nous tombâmes sur un quelconque pokémon, ce qui en devenait plus qu'étrange. Mais l'île sur laquelle nous venions de parvenir semblait prête à régler nos problèmes. En grande majorité rocheuse, elle ne cachait que légèrement plusieurs entrées de pokémons, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose pour moi : la chance. Et c'est presque le sourire aux lèvres que nous pénétrâmes avec Kaïn dans l'une des antres qui s'offrait à nous, qui bien vite, sous nos regards surpris, se dévoila être une immense grotte, qui ne semblait attendre qu'une chose : qu'on l'explore.

Ma première réaction quant à l'apparition de cette grotte fut de me mettre à l'explorer, oubliant tous les risques que je prenais en m'engageant sans précaution dans les couloirs naturels rocheux qui s'offraient à moi. Je ne savais absolument pas où j'allais, mon instinct me faisait avancer sans que je lui en donne l'ordre. Tout n'était qu'une question de chance. Qu'allait-bien pouvoir m'arriver en ces lieux. Je pouvais tout aussi bien tomber sur une horde de pokémons très remonté contre moi pour avoir pénétré sur leur territoire comme sur un homme solitaire perdu sur cette île qui serait prêt à m'attaquer en pensant que je suis un danger pour lui ou simplement pour lui servir de casse-croûte. Toutes les solutions étaient possibles, mais bien évidemment, j'en oubliais toujours une qui se révélait être celle-ci. Et c'est ainsi qu'au terme d'une bonne demi-heure de marche dans une semi-obscurité légèrement angoissante qu'en sortant d'un des tunnels de la grotte, j'atterrissais tout droit au paradis.

L'endroit était magnifique, et parfaitement préservé autant des intempéries que de tout le reste. Le tout était posté au creux d'une colline que des arbres semblaient cacher et qui rendait tout repérage de loin impossible. Là subsistaient nombre de pokémons sauvages qui s'occupaient normalement ici et là, allant du plus jeune au plus âgé, et ils semblaient en parfaite harmonie. Malheureusement, ma présence les avait visiblement déranger, et dès qu'ils m'aperçurent tous, ils prirent la fuite dans tous les sens en se cachant au possible. Et comme je pensais que cela allait se produire, l'un d'entre eux, un jeune Azurill, trébucha près de l'espèce de grand lac plutôt profonf qui se tenait au centre de ce petit paradis et y tomba, y coulant comme un caillou. Tous les pokémons sauvages furent tétanisés à la vue de cette scène. Voyant que personne ne bougeait, je sortis la pokéball de Mo et la lança vers le lac.

« Ramènes-moi l'Azurill ! lui demandai-je furtivement dès son apparition. »

Quelques minutes plus tard, Mo reparut à la surface, le pauvre Azurill inconscient à ses côtés. Rejoignant le sol avec le bébé pokémon, il l'aida à reprendre rapidement connaissance, aspirant l'eau qu'avait ingurgité le type fée. En quelques secondes, la petite tête bleue fut sauvé. Reprenant son souffle tandis que celui qu'il avait sauvé reprenait lentement ses esprits, le Mustébouée me rejoignit rapidement en laissant les pokémons sauvages peuplant les lieux entourer le miraculé. Plusieurs minutes se passèrent sans que j'esquisse le moindre mouvement, observant simplement la scène se dérouler. Après ce qui semblait être une discussion, tous les pokémons sauvages tournèrent le regard vers moi et ouvrèrent un espace pour faire paraître devant moi l'Azurill, qui prit un air en fête, semblant visiblement me remercier de l'avoir sauvé. Pendant ce temps, les autres pokémons s'étaient lentement avancé vers moi, voulant probablement me toucher alors que la peur qu'il avait de moi était encore présente. Finalement, ils parvinrent à tous me toucher. Leur souriant, je leur fis savoir par divers mouvements que j'allais les laisser tranquille et reprendre ma route.

C'est alors qu'il sortit de la troupe pour se dévoiler à moi. Il ressemblait à n'importe quel membre lambda de son espèce, mais pourtant, dès le premier coup d'œil, je m'aperçus qu'il n'était pas comme les autres. Ce n'était pas un banal Ouisticram. Il dégageait une sensation qui le rendait étrangement plus intelligent que les autres, et c'est ce qui fit que je ne fus étrangement pas étonné quand il prit une feuille qui volait, tombé depuis le sommet des arbres du dessus, et avec quelques griffures, avait écrit la phrase : « CAPTURES-MOI ». Bien évidemment, après être resté un instant sans voix malgré qu'un air impassible s'était dessiné sur mon visage, je commençais à manifester très légèrement ma surprise. Et lorsque je pris conscience que ceci était bien réel, je fus pris d'une réflexion. Que devais-je faire ? Je sentis bien vite que cette réflexion n'était d'aucune utilité, étant actuellement en recherche d'un dernier compagnon dans le but de compléter mon équipe pour ma future arène. Je revins alors vers le Ouisticram.

« D'accord. »

Comprenant immédiatement ce que je venais de lui dire, le petit singe de feu se mit en position pour se laisser capturer. N'ayant plus qu'à me mettre à l'oeuvre, j'attrapais une de mes pokéballs restantes, et la lançait sur le pokémon sauvage sans perdre plus de temps. Après plusieurs secondes, la boule bicolore s'immobilisa, achevant la capture. Content de repartir avec un nouveau compagnon sous les bras, je souris et salua de nouveau les autres pokémons avant de quitter les lieux pour retourner à la réalité. J'avais encore à faire ce jour-là.