« Le livre d'une vie est d'autant plus noir
que les pages en sont blanches. »
Samedi 28 mars 2015,
Dans la matinée.
Parc d'attractions de Lansat.
Soleil au beau fixe, ciel dégagé, du moins, en partie, puisque ça et là volaient à vitesse de croisière, quelques nuages épars. La tête dans les nuages, je flânais, déambulant dans les allées, me laissant porter par ce doux filet venteux qui soufflait derrière moi. Je le laissais me guider, décidant de la direction dans laquelle je devais me diriger. Je venais de porter mes mains à mes cheveux, les libérant de leur prison qui les maintenait levés à l'arrière de mon crâne, en une longue queue de cheval haute et lâche. Comme pour saluer mon initiative, une petite bourrasque faussement violente vint les porter quelques temps devant mon visage qu'ils chatouillaient allègrement. Je fermais alors les yeux, bercé par cette douce et enivrante sensation.
" Siiiimiabraaz ? "J'ouvris alors les yeux, les posant sur Hikari, tout en prenant soin de dégager ma bue obstruée par une miriade de cheveux soyeux. Je la dévisageais un instant, action qu'elle faisait également à mon encontre. S'en suivit alors un long échange tacite, qui fut interrompu par un "Sal" lâché par ma petite Tarsal chromatique dont les yeux vairons furent bientôt tout ce que je pouvais voir. Comme à son habitude, elle venait d'apparaître sur ma tête, laissant tomber sa tête à l'envers devant la mienne. De ma main droite libre, je l'attrapais par la peau du cou, pour la prendre dans mes bras. Je plongeais mon regard dans le sien, puis soupirant, je la déposais sur mon épaule. Je me baissais alors pour recueillir la petite future Goupelin qui semblait commencer à traîner la patte. Elle était encore jeune et son endurance n'était pas des plus grande. Elle avait couru depuis l'académie, il n'y avait pas de mal à ce qu'elle soit fatiguée. Un fin sourire aux lèvres, je la pris dans mes bras, essayant de l'envelopper au mieux afin qu'elle n'ait pas trop froid, ce dont je ne doutais pas trop en fin de compte. Me redressant, je reprenais ma marche, regardant droit devant, moi, puis le ciel.
" Ca va Hikari, merci et toi ? "" Siiiimiabraazzzz ! "" Je sais que ce n'est pas le même endroit, mais malgré tout, ça y ressemble. Beaucoup de temps s'est écoulé depuis lors, mais je n'arrête pas de penser à cette rencontre avec Chiho un an auparavant. Je m'en souviens comme si c'était hier. Les attractions et les stands du Cirque des Boulons, ce coup de foudre que j'ai eu pour elle et tout ce que nous avons vécu ce jour là... "Je poussais un soupir, alors que ma brave Simiabraz posait la main sur mon épaule. Pas besoin de davantage de mots. Je lui souris alors et elle retira sa main. Je centrais alors mon attention sur les boutiques et autres échoppes qui se dressaient de part et d'autre. Des boutiques de souvenirs, des confiseries et autres restaurants. J'eus alors une pensée pour Asobu. S'il m'avait accompagné, il aurait fait des pieds et des mains, à n'en pas douter, pour m'attirer dans l'un d'eux et me faire dépenser mon pécule afin de s'y remplir la panse. Je me dis alors qu'il vaudrait mieux ne pas lui dire que nous nous étions laissés aller à nous promener au parc en rentrant. A voir l'expression de mon starter ainsi que celle de ma Tarsal, cet avis était partagé et tous trois éclatâmes de rire.
" Mahou !!! "Ma Feunnec venait de me sauter des bras. Kawaii se téléporta, au même moment que ma petite Hikari et moi nous élancions à sa poursuite. La Tarsal était apparue devant Mahou et cette dernière sauta sur sa tête, y prenant appuis pour s'élancer toujours plus loin en avant. J'attrapais Kawaii au passage, poursuivant sur ma lancée. Nous slalomions les gens, essayant de les bousculer le moins possible tout en tâchant de ne pas perdre notre cible de vue. Elle n'était pas des plus rapide qui soit, mais avec toute cette foule, il était bien difficile de tenir la distance car sa taille était ici un avantage de taille pour se frayer un chemin au travers de la multitude de paires de jambes. Au bout de quelques minutes, la folle cavalcade s'acheva enfin. Là, devant l'entrée de la file d'attente de la grande roue, la petite Feunnec nous attendait, les yeux plein d'étoiles, sautillant comme une petite folle, en indiquant l'attraction par vifs coups de tête.
" Bon, bon, j'ai compris, mais ne fais plus jamais cela veux-tu ? C'est risqué ! Imagine si quelqu'un t'avait écrasé ou si nous t'avions perdus de vue ! Tu... "Je la pris alors par la peau du cou, la soulevant du sol pour la placer devant mon visage. Le petite renarde qui avait alors clos les yeux, les ouvrit, inquiète, les dardant sur moi.
" Ne me refais plus jamais peur comme ça baka ! "Je l'enlaçais de nouveau, puis je m'engageais dans la file avec mes acolytes. Alors que je regardais l'écran de mon IPok, lisant le message que je venais de recevoir de ma mère, j'avais percuté une personne de plein fouet, manquant de la renverser tandis que mon appareil tombait au sol.
" Ex... Excusez-moi ! J'étais distrait, je ne voulais pas vous rentrer dedans. J'étais distrait... "Je m'accroupis alors pour récupérer mon objet, puis me redressais.
" Mille excuses ! " avais-je alors lâché en m'inclinant avec déférence.