Oiseau en cage…
▬ Hein ?... Euh ouais... Ouais, ça va. Fin, je vais aussi bien qu'un élève s'étant fait enlever par une organisation criminelle et séparé de ses Pokémons, et n'ayant aucune certitude sur son avenir, mais ça va. Je relativise. J'essaye. Et toi ?
Finalement, il avait fini par réagir à ton appel. Tu avais plus que senti sa légère détresse caché au possible par son ironie. Tu savais que c'était tout à fait normal qu'il soit dans cet état, et tu préféras laisser cette information de côté, sachant que le plus important n'était pas là. Pendant ce temps, cela s'activait autour dans la pièce. Tandis que d'un côté, la fameuse préfète des Mentalis, Kaeko D. Riviera s'abandonnait aux bras de Morphée, d'un autre, deux personnes, tu reconnaissais parmi eux un certain Phyllali du nom de Leonidas Blackheart à qui tu avais remis un Voltali, s'occupaient de rassurer les élèves les plus terrifiés pour éviter que le tout finisse par péter un câble et provoque une hécatombe dans la cage, une dernière montrait à quelle point elle avait lâché prise et proposait à qui voulait l'entendre une partie de chifoumi. Ne voyant rien de très intéressant, tu reportes ton regard sur Ginji, et tu te décides à lui répondre.
▬ On peut dire que ça va. J'arrive à tenir le coup pour l'instant, mais si tout le monde continue comme ça, je vais finir par lâcher prise. On devrait simplement rester en place tranquillement en attendant que quelqu'un vienne ...
Mais ta phrase était resté dans le vent. Le Voltali s'était tourné vers le reste des élèves pour demander si quelqu'un avait mal quelque part et proposa de s'occuper des blessés les plus graves, ce qui était plutôt inutile. S'il y avait de gros blessés, il devait avoir été pris en charge par les autres depuis un long moment. Tu te dis qu'il fallait l'indiquer à ton camarade mais une main étrangère te stoppa dans ton élan. Tournant rapidement le regard, tu reconnus instantanément ton meilleur ami Ryan. Tu souris. Enfin quelqu'un que tu connaissais vraiment. Tu te dépêchais de lui poser la grande question du moment.
▬ Comment ça va ?
▬ Ça pourrait aller mieux.
Tu refis un sourire. Il allait bien, c'était ce qui comptait le concernant. Tu souris, mais étrangement, tu manquais de sincérité. Tu n'étais pas sûr de te dire que c'était une bonne chose, la situation ne te permettait pas d'évaluer correctement cela. Tu préféras ne pas y réfléchir plus longtemps et tu finis par arrêter de sourire pour retrouver ton air le plus tranquille possible. Tu commences à te lever pour réfléchir à nouveau à une idée lorsque les paroles de l'élève enlevée amène tous les élèves à se plaquer ensemble dans un coin de la pièce pour ne pas se faire emmener. Tu te fais emporter de force par la foule et te retrouve au milieu du tas sans pouvoir bouger. Tu peux tout juste observer les deux Abra revenir avec leur seconde victime puis repartir bredouille grâce à la tactique des élèves. De nombreux soupirs de soulagement se firent entendre … Jusqu'à ce qu'une alarme se fasse entendre. Un raffut débuta alors, signe qu'un énorme groupe de personnes s'étaient mis à courir dans tous les sens. Des élèves se mirent de nouveau à flipper, les élèves se dispersèrent de nouveau et continuèrent à chercher des idées pour s'en sortir, tel qu'une Pyroli du nom de Ruby L. Jones qui proposa de capter des sons, ou ce cher Ginji qui proposa de faire du morse avec les seuls chiottes disponibles dans la pièce ou encore de frapper à la porte pour se faire entendre d'éventuels personnes à l'extérieur. C'est alors que tu compris qu'on arrivait au bout du bout et qu'aucune idée ne semblait pouvoir permettre de vous sortir de là. Il ne restait donc que ton idée … Que tu te décidais à dévoiler.
▬ Bon ! Tu avais parlé le plus fort possible pour te faire entendre. Vous voyez bien qu'on a rien qui nous permette de nous sortir par nous-mêmes, et nous faire entendre ne servira probablement à rien. Cette cage est probablement insonorisé. Nous devrions simplement arrêter de paniquer dans tous les sens et attendre qu'un événement quelconque ait lieu. En cherchant inutilement des idées, on ne fait que gaspiller notre énergie pour une éventuelle bataille à venir. Évitons de nous retrouver dans une mauvaise situation parce que nous n'avons plus de forces pour nous battre. Nous pourrons aviser lorsque quelque chose arrivera.
Tu avais parlé avec presque trop d'autorité. Tu tenais à faire appliquer ton idée à tous, quoiqu'ils en pensaient. Tu restais silencieux, attendant une réponse de ton assemblée. Finalement, ce fut Ryan qui brisa le silence, affichant un visage plus que colérique.
▬ Eh ! T'es pas le chef ! Ce n'est pas parce que nous sommes dans une situation difficile que tu dois te permettre de nous parler avec ce ton. Moi je te dis un foutu non.
▬ Si.
Et puis une répétition interminable de ces deux répliques. Toi et Ryan étiez presque pathétiques. Mais sur les regards, ce n'était pas de la pitié que tu pouvais lire sur les autres. Non, c'était plutôt une légère peur. Car à chaque réplique, ton camarade devenait de plus en plus énervé, commençant à péter un plomb. Si tout explosait, qu'allait-il pouvoir faire ? Tu finis par le découvrir cinq secondes après y avoir pensé. Le Noctali finit par se mettre à gueuler de rage et s'élança vers toi, t'infligeant un puissant coup au visage qui t'envoya au sol, légèrement sonné. Lorsque tu retrouvais tes esprits, une colère nouvelle t'animait. Elle te poussa à te relever aussi vite que possible, et à te venger de Ryan. Tu te jetas à ton tour sur lui et armai ton poing droit pour le viser au visage. Dans sa colère, ton camarade ne te voyait pas arriver et ne chercha même pas à esquiver l'assaut. Tu le frappas le plus violemment possible sur la joue gauche avec les pointes de tes poings, l'envoyant durement au sol. Ton coup montra plus d'impact que le sien, et il tomba dans l'inconscience. Tu restas debout juste au-dessus de lui, soufflant pour évacuer cette rage temporaire. Tu relevas ton regard un instant porté sur Ryan et fixait maintenant les autres élèves.
▬ Quelqu'un d'autre pour contester ? Ton ton était étonnement très calme. Qu'il se présente et s'explique.
Sur l'instant, tu te sentis supérieur aux autres. Tu avais l'impression de les dominer, et très étrangement, tu appréciais cette sensation. Pire encore, tu adorais. Cette idée d'être le meilleur, d'être fort, d'avoir le pouvoir de contrôle sur les autres. Tu te disais que tu ne pouvais qu'apprécier cette idée. Comment n'avais-tu t'en rendre compte que maintenant ? La force, la supériorité, la joie d'être le meilleur … Cette sensation, tu allais bientôt chercher à la ressentir continuellement, quitte à devenir quelqu'un d'autre, à changer du tout au tout. Mais tu ne t'en rendais pas encore compte. Car sur l'instant, tu le vivais, tu le ressentais, tu l'appréciais. Et tu t'y complaisais de plus en plus. Car cela avait toujours été ton rêve … Devenir le meilleur.
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