JOUR 1 : Un café pour reprendre du poil de la bête ?
RP Commun Voltali
‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗
Cela faisait déjà deux semaines que le mois de Juillet avait été entamé. Après le drame des premiers jours, les choses avaient lentement repris leurs cours sur l’île de Cobaba ; les Professeurs avaient regagné leurs fonctions - dans la joie, la peur, et surtout la mauvaise humeur -, les cours commençaient doucement à se lancer, et les élèves kidnappés récupéraient de leur traumatisme. Pour ceux qui étaient parti à leur rescousse, les évènements n’étaient pas plus faciles à oublier, et il n’était pas rare de croiser des élèves déambulant dans les ruelles de l’île avec des regards vides, sursautant au moindre bruit fort, rendus paranoïaque par l’horreur des premiers jours de classe d’été. On n’avait pas vu autant d’élèves dans le cabinet du Docteur Ghost depuis le kidnapping des Pokémon, quelques mois plus tôt. Le psychologue se faisait d’ailleurs un réel plaisir d’accueillir ses « sujets d’étude », et il était difficile de déterminer s’ils en sortaient en meilleur ou en pire état. L’humeur générale était en tout cas à la déprime, et, passés les premiers soirs d’euphorie ayant suivis les retrouvailles avec les disparus, la bonne ambiance était retombée comme un soufflé. Il y avait eu des conclusions positives, certes, mais les élèves étaient trop marqués par ce qu’il leur était arrivé pour effacer le tout d’un coup d’éponge.
Dans l’optique de motiver ses troupes de Voltalis, le préfet Orren convoqua donc ses recrues, nouvelles ou anciennes, pour une conférence qui se voulait positive et motivante. Soutenu par Andreas Heartnett - à moins que ce dernier ne se soit juste incrusté pour travailler ses spectaculaires apparitions à base de roses et de pétales d’autres fleurs diverses -, il avait entamé un discours qui se voulait réconfortant. Pourtant, malgré la popularité du Voltali, il ne put recueillir que quelques applaudissements tièdes de circonstance, et des sourires un peu forcés. Il fallait se rendre à l’évidence : les Voltalis, tout comme les autres élèves de l’école, n’avaient pas encore digéré l’horreur du début d’été.
Toujours de bonne humeur et de - plus ou moins - bon conseil néanmoins, Andreas décida de voler la vedette à son poulain. Surgissant derrière un écran de fumée, il balança roses et paillettes sur la tête de ses élèves, et proposa d’organiser un petit évènement entre membres du dortoir pour remonter le moral de tous. Un élève qui avait récupéré une affiche du Festival de Cobaba se déroulant le 24 Juillet se fit bientôt prendre d’assaut par ses camarades, et il fut décidé que les Voltalis allaient tout faire pour pouvoir tirer eux-mêmes des feux d’artifices le jour du fameux festival. Pour cela, ils décidèrent de revêtir le tablier, en souvenir du Café Voltali de l’année précédente, afin d’aider le commerçant du bar de bord de mer, la « Rose des Quatre Vents », à gérer la forte affluence de touristes sur sa terrasse. Ainsi, les élèves espèrent récolter assez de fond pour pouvoir investir dans quelques feux d’artifices, à lancer tous ensemble au bord de la mer, le soir du 24… Occupés par les préparatifs, par leur job provisoire de serveur, et par Andreas qui semble tout faire pour leur mettre des bâtons dans les roues - involontairement évidemment -, les élèves commencent progressivement à retrouver leur joie de vivre, et à oublier leurs problèmes respectifs… Objectif ? Faire du 24 Juillet, une soirée inoubliable !
‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗‗
NOTES : Ce RP est un RP Commun ouvert aux élèves Voltalis. Si vous voulez participer, envoyez d'abord un MP à Orren pour lui en demander l'autorisation et voir les détails.
Si vous souhaitez participer au festival ou voir le feu d’artifice qui aura lieu le 24 Juillet, n’hésitez pas à créer d’autres topics RPs et à vous servir de la base de l’évènement des Voltalis comme d’une inspiration.
Ce premier topic « Jour 1 : Un café pour reprendre du poil de la bête ? » se composera de la journée de travail dans le café, et de la soirée à la belle étoile sur la plage avec tous les Voltalis.
Le second topic sera ouvert à la clôture de ce premier RP, pour pouvoir tirer les feux d’artifices.
Bon jeu les copains !La chaleur était caniculaire sur l’île de Cobaba. Le soleil dispersait ses rayons sans la couverture des nuages, et le vent était presque inexistant. Quand il daignait souffler, cependant, les gens avaient plutôt l’impression que c’était de l’air chaud qui leur soufflait dessus, cruelle traîtresse cachée derrière son apparat de salvatrice. Les touristes avaient malgré tout afflué en masse lors de ces dernières semaines de Juillet, et, même l’incident avec les élèves de l’académie n’avait pas réussi à les dissuader de venir couler quelques jours heureux en bord de mer, sous ce climat qui alternait entre ciel paradisiaque et moussons impitoyables. Les endroits à l’ombre des palmiers étaient donc noirs de monde, et chacun y allait de sa stratégie pour essayer de glaner un morceau de fraîcheur dans cette atmosphère étouffante. Les plus téméraires allaient faire trempette dans l’eau d’un bleu turquoise, mais les filles qui voulaient bronzer en s’allongeant sur leurs serviettes préféraient faire office de steak qu’on retourne sur un barbecue.
Alban, lui, profitait de l’heure matinale pour se promener dans les ruelles, à l’ombre des parasols colorés et des stores arc-en-ciel des commerçants. Malgré l’horaire, il faisait déjà une température outrageuse, et le garçon déboutonna légèrement sa chemise pour se rafraîchir. Zéphyr, son fidèle Goélise chromatique, trônait sur un coin de son épaule, chantonnant des mélodies aléatoires et souvent fausses, piétinant joyeusement sur le tissu des habits de son dresseur. La grande pendule de la place principale indiquait 8 heures, et le châtain sortit de sa poche le mot qu’il avait griffonné à la hâte la veille, quand un camarade de son dortoir lui avait fait part de la réunion organisée par le préfet Voltali. Visiblement, il avait reçu l’information sur son iPok, mais comme il peinait toujours à consulter ses messages, il ne s’en était pas vraiment aperçu. Que pouvait bien leur vouloir Orren à cette date-là ? Alban avait eu ouïe dire qu’il s’était fait violemment remonter les bretelles par Elisabeth Snow lorsqu’ils étaient retournés sur l’île, mais ça remontait à plusieurs semaines déjà… Et puis, selon Alban, la remontrance n’avait pas été justifiée ; même si d’un côté, il comprenait que la Directrice ait pu se mettre en rogne pour désobéissance à ses ordres.
Il haussa les épaules, l’air détaché. Ce n’était pas ses affaires, et si Orren avait convié tout le monde, c’était certainement pour leur annoncer quelque chose d’important. Il continua donc sa balade, en surveillant régulièrement l’heure pour ne pas être en retard. Sur le chemin, son regard capta une affiche qui trônait sur un mur, presque décollée par les moussons de la veille, rendue floue et délavée par l’eau qui l’avait griffée de part en part. Intrigué, il décolla le morceau de papier et le lissa pour essayer de déchiffrer ce qu’il y avait d’écrit. Apparemment, un festival allait se tenir sur l’île dans quelques jours, avec de nombreuses activités organisées par des forains étrangers. Des stands de tir, des jeux pour les enfants, un grand bassin où pêcher des Poissirène, et même des spectacles de Pokémon. Un stand pyrotechnique allait également se monter, pour vendre aux évènementiels de toutes les régions, les plus belles fusées à prix compétitifs. Alban, qui aimait bien les feux d’artifices, nota qu’il irait faire un tour dans ce fameux stand. Avec les petites démonstrations de fusées miniatures qui éclatent près du sol sans provoquer de chaleur, il était certain d’impressionner Zéphyr.
Il glissa donc le papier dans sa poche, et se dirigea d’un pas léger vers la Salle Polyvalente de Cobaba. Il se déplaçait toujours d’une démarche claudicante, mais ces derniers jours, il y avait du mieux, lui semblait-il. Impatient de retrouver Khal et Orren, il s’engouffra dans la fameuse salle composée d’une scène et de plusieurs chaises, comme au théâtre, puis s’installa dans un rang du milieu pour ne pas attirer l’attention. Orren était déjà là, accompagné d’un de ses Pokémon impressionnants, et Andreas Heartnett tournait autour de lui d’un air guilleret, lançant des poignées de pétales de roses dans sa chevelure brune. Visiblement, le Professeur s’était rapidement remis de son enlèvement, et il se pavanait comme une diva, accompagné de son hideux Pokémon qui contrastait avec son apparence de bellâtre superficiel. Alban s’accouda sur la chaise devant lui, se demandant comme le Préfet au calme olympien pouvait garder son attitude posée dans pareille situation. Avec un léger sourire en coin, il se fit la réflexion qu’Orren était certainement un peu comme lui, de ce côté-là. Voilà qui lui faisait un point commun.
En quelques minutes à peine, tous les autres Voltalis débarquèrent en s’installant bruyamment. Alban en connaissait très peu, mais il répondit aux signes de la main que lui adressaient ceux à qui il avait déjà parlé. Bientôt, il fut encadré de deux garçons qu’il connaissait peu et qui commencèrent à bavarder d’un air morose, à voix basse pour ne pas déranger Orren. D’un raclement de gorge, le Préfet leur expliqua alors la raison de leur convocation. Il revint sur les évènements du début de mois, ce qui était normal, selon Alban. Comme lui, il avait remarqué que les élèves n’étaient pas vraiment dans leur assiette, et qu’il était important de se reprendre. Il maniait les mots avec élégance, souriant parfois pour tenter de réconforter ses camarades, mais Alban sentait que derrière ces faux-semblants, Orren était tout aussi affecté qu’eux. Il applaudit cependant doucement quand les autres en firent de même, mais vu la moue du Préfet, les réactions n’étaient pas celles attendues. Andreas Heartnett n’était cependant pas d’accord avec si peu d’attention, et il fit tomber deux billes rondes en verre sur le sol, enveloppant le pauvre Orren derrière une fumée épaisse, violette et rouge.
Les spots s’allumèrent par magie sur un Andreas la tête baissée, les bras écartés comme une ballerine, une rose coincée entre ses dents d’un blanc parfait. Son regard canaille semblait lancer des clins d’œil aux élèves - ce qui était légèrement perturbant, compte tenu du fait qu’il n’y avait que de la testostérone dans cette pièce -, et, après une pirouette spectaculaire à donner le tournis, il glissa une fleur derrière l’oreille du Préfet. Il gloussa ensuite et fit une nouvelle pirouette, levant haut, très haut la jambe, puis fit surgir un micro des tréfonds de sa veste et claqua des doigts. Une pluie de pétales tomba comme une neige d’hiver sur la scène et sur les spectateurs, et Alban haussa un sourcil dubitatif. Si ce type-là faisait ce genre d’apparitions à chaque fois qu’il voulait dire quelque chose, il devait dépenser une fortune en frais de nettoyage derrière.
- Meeeees cheeeeeeers élèèèèèèveeee ! dit le référent, d’une voix de fausset.
Allons allons, il ne faut pas être si mauvais public ! Je veux des « Oh ! », je veux des « Ah ! », je veux des applaudissements téméraires et endiablés ! Allons ! Smeagol leva une pancarte « Applaudissez <3 » et les élèves se mirent à taper dans leurs mains à l’unisson, encore plus gênés qu’avant.
Bien ! Ce très cher préfet ne s’y prend paaaas du tout comme il faut. Moi j’ai la solution pour vous remettre d’aplomb. Et pour cela, il faut des paillettes, des projecteurs, de la musique, des robes et des dames ! UNE SEULE solution, donc ! Il faut festoyer, mes chers ! Un vent de murmures désapprobateur s’éleva, comme il semblait être de coutume dans ce dortoir, dès les apparitions loufoques d’Andreas, mais Alban pris l’enseignant au mot. Il se rappela de la feuille récupérée le matin même, la sortit de sa poche, et la regarda de nouveau. Aussitôt, ses camarades voisins se penchèrent vers lui et leurs sourires commencèrent à se dessiner.
- Eh, c’est pas mal, ça, murmura le premier, tandis que le second acquiesçait à vive voix.
Tandis qu’ils commençaient à se faire de plus en plus bruyant, Andreas, qui avait perçu une perturbation dans la force, sortit une sorte de corde en forme de tige de rose, et attrapa avec dextérité l’affiche qu’il fit venir vers lui. Alban sentit le papier lui échapper des mains, et il le regarda impuissant tomber dans celles du Coordinateur.
- Mais… Mais… C’est…Le Coordinateur mit la main devant son visage, comme s’il allait s’évanouir, et se laissa tomber vers l’avant, avant de se reprendre et de faire un pas de danse complexe et dramatique, suivi d’un Fa particulièrement long.
- Paaaaarfait ! Nous allons participer à ce festival ! déclara-t-il en tendant l’affiche devant-lui - pratiquement illisible à cette distance -.
Nous devons faire partie de cette fête, il le faut !Alban le regarda et cru avoir devant lui un enfant qui faisait un caprice. Rapidement cependant, les autres élèves prirent connaissance du contenu du papier, et commencèrent à proposer des idées en vrac.
- Il faut qu’on tire des feux d’artifice ensemble, c’est tellement cool comme idée !- Mais pour cela, on doit récolter des fonds, comment allons-nous faire ?Ils se tournèrent vers Orren, attendant un verdict de la part du seul décisionnaire censé, posté sur cette scène. Andreas, de son côté, était reparti dans des numéros de cantatrice, faisant dos au public, dansant en bougeant lentement les fesses, comme s’il valsait avec une dame invisible. Bon et maintenant… Qu’allaient-t-ils faire, du coup ?