La fille était donc bel et bien une Givrali. Bien ce qu’elle se disait. Trop proprette pour une Pyroli, et elle ne l’avait jamais vue dans le dortoir Mentali. Elle aurait pu être nouvelle aussi, c’est vrai. Mais bon. Givrali. Et elle s’appelait Merrizu. C’était plutôt joli. Et elle avait l’air plutôt gentille, cette demoiselle. Son foulard autour de la bouche était vraiment bizarre, mais soit. Elle n’allait pas se poser de questions stupides, vu que la Givrali semblait ne pas avoir envie d’en parler. Elle avait cependant l’air très gentille, quoique très timide, un peu comme cette Mentali qu’elle avait rencontré au dernier cours de Coordination. Celest, la petite amie du préfet en chef. Au moins, elle parlait un peu plus que l’autre demoiselle, et lui posait quelques questions. Pourquoi était-elle seule, à l’écart des autres, comme ça ? Était-elle trop timide pour se mêler aux autres ? Eryn se sentit triste pour elle. Être seul, ce n’est vraiment pas marrant… Et elle savait de quoi elle parlait, d’ailleurs.
« Oh, c’est juste que je viens à peine d’arriver, et je cherchais quelqu’un que je pourrais éventuellement connaître dans la foule. Mais ça n’a pas l’air d’être le cas. Tant pis ! » Elle eut à nouveau un sourire chaleureux. « Ca m’a permis de rencontrer une nouvelle personne ! Ils vont sans doute nous demander de former des duos, alors ça te dit qu’on reste ensemble ? »
Juste quand elle disait ça, Roseverte commençait à former négligemment les groupes. Il passa à côté d’elles sans les regarder. Elles étaient à deux, le groupe était formé, pour lui. En quelques minutes, tout était paré, et les professeurs s’engageaient les premiers dans le Mausolée, les quelques élèves les suivant à la trace. Eryn ne reprit pas la conversation. Qu’il faisait noir dans ces ruines ! Ses doigts effleuraient la roche tandis qu’elle scrutait le sol des yeux pour ne pas se prendre les pieds dans les marches et tomber en bas. De toute sa team, il n’y avait plus que son Posipi, perché sur sa tête, qui diffusait une douce lumière pour éclairer un peu le chemin de sa dresseuse. Et heureusement. Plus d’une fois, Film l’empêcha de se prendre les pieds dans les marches. Ca aurait été dommage qu’elle dévale tout comme ça, quand même ! Finalement, ils atteignirent le bas des marches, et les deux profs s’éloignèrent un peu pour regarder les murs, complètement fascinés.
« C’est différent de notre visite précédente ! »
« A mon avis, ce n’est pas un effet d’optique. Mais de là à dire que les écritures bougent sur les murs ? Non, ce serait vraiment… A moins que… »
A moins que ? Ils ne le sauraient pas. Ils n’étaient peut-être pas assez intelligents pour comprendre ses saintes paroles, cela dit. Ignorant les professeurs, Eryn s’approcha d’un mur, et Flim accentua sa lumière pour lui permettre de voir. Alors ça, c’était étrange. Ces étranges hiéroglyphes représentaient des Zarbi, Pokémon qui avaient disparu depuis longtemps. Que de mystère ! Ayant trop longtemps délaissé sa pauvre binôme, Eryn se tourna vers elle et lui sourit pour l’inviter à la rejoindre. Merrizu était-elle vraiment si timide que ça ? Quelle étrangeté ! Elle-même finissait toujours par se décoincer et se sentir un peu à l’aise… Peut-être qu’elle n’était pas assez chaleureuse ? Décidant de changer ça pour intégrer un peu mieux sa timide camarade, Eryn lui montra les murs couverts d’écritures antiques.
« Ces drôles de dessins représentent des Zarbi. Tu en as déjà vu, toi ? Il paraît qu’il y en a à Johto, dans les Ruines Alpha, près de Mauville. » Elle garda le silence quelques secondes. « Tu crois que ces dessins sont juste là pour montrer à quoi ressemblaient les Zarbi, ou il y a un message codé derrière ? Du genre si vous lisez ceci, il est déjà trop tard ? »
Flim, perché sur son épaule, pouffa doucement de rire, faisant sourire la Mentali. Hm, à première vue, elle penchait plutôt pour le message codé. Le même symbole apparaissait quatre fois dans la phrase, un autre était répété trois fois… Fascinée par ses découvertes, la Mentali laissa le groupe s’éloigner. Ironiquement, Merrizu était aussi peu attentive qu’elle. Lâchez deux chercheuses devant un croquis de Pokémon, et voilà ce qu’il se passe !
« A ton avis, les Zarbi se sont calqués sur l’écriture des hommes, ou les hommes ont calqué leur écriture sur les Zarbi ? »