Au fur et à mesure que Lucas marchait et portait un regard intéressé sur la carte qu'il tenait entre ses mains, ses espoirs s'envolaient. Il avait déjà fouillé plusieurs endroits qu'il avait déniché grâce aux indices que lui laissaient le bout de papier qu'il tenait entre ses mains, mais il n'avait rien trouvé. Chaque coin était aussi vide qu'un trou noir, il n'y avait, semble-t-il, jamais eu de trésor, et cette carte n'était qu'un subterfuge destiné à se moquer des personnes un peu trop curieuses comme Lucas, ce n'avait fait que l'énerver. Heureusement qu'il se trouvait seul dans cet endroit, sinon il n'aurait pas fallu longtemps pour qu'il ne dévoile, on va dire vraiment, son caractère. Mais seul, il n'avait aucune raison de se lâcher. Il n'en avait pas non plus pour qu'il s'arrête mais également pour qu'il continue. Il ne savait que faire, et ne pouvait que continuer ce qu'il avait déjà fait, et qu'il n'avait toujours pas terminé, c'est-à-dire trouver le trésor. Mais il ne savait plus où avancer, le charabia de mots qu'il avait trouvé était très étrange, et il ne pouvait que se demander d'où avait tiré celui qui les avaient écrits ces phrases qui s'enchaînent en plusieurs paragraphes. Il y avait bien l'hypothèse d'une poésie, mais aucune des strophes n'était identique, et il n'y avait ni rimes, ni de types de vers. Poétiquement parlant, tout ce qui s'inscrivait sur cette carte n'était qu'un fouillis de mots sans quelconque suite logique. Lucas n'avait donc pas pu se pencher sur ces phrases, à part peut-être pour dénicher les quelques cachettes vides, mais sans plus. Il n'y restait plus que la dernière phrase disponible, et qui constituait une sorte de post-scriptum à la carte.
Les mots étaient plus que griffonnés, ils avaient carrément été bâclé. Cependant, en vue du style d'écriture de la propriétaire de cette carte qui doit sûrement avoir également écrit ce post-scriptum, il n'est pas possible de se dire qu'elle était pressé. C'était évident qu'elle l'avait fait exprès pour cacher au maximum les preuves. Son erreur a été de ne pas faire de même avec le reste des textes, et de ne laisser que le dessin des alentours qui était le seul élément faisant de ce bout de papier une carte. Une erreur qui lui comptera sans doute ce qu'elle a vraiment cacher au bout de cette carte, c'est à Lucas d'y parvenir. Il lui faut donc comprendre ce qui est inscrit dans ce post-scriptum, et vite. Pour ça, le blondinet avait une technique très facile à faire pour dévoiler les petits secrets. Le but était de faire apparaître le texte au dos du papier en passant la partie où se trouvait le texte d'un bon coup de crayons qui n'aurait pas effet sur la zone où se trouvent les lettres puisqu'elles ont légèrement modifié la forme de la feuille sur leur position. En connaissant cela, Lucas put facilement faire apparaître sur le papier, à l'aide de son crayon à papier qu'il avait dans sa trousse, le texte qu'il voulait avoir. Une douzaine de mots, tout au plus. L'indice était précieux, pas implicite, mais facilement devinable à partir du texte :
« De par l'éventail pliant, je découvre la vérité sur mon précieux trésor. »
Ainsi était-il possible de savoir quelque chose sur le trésor avant même de le trouver, ou bien d'en connaître l'emplacement. Encore fallait-il trouver ce fameux éventail pliant qui doit aider à trouver les fameuses informations. Encore fallait-il deviner qu'il n'y avait pas d'éventail dans la pièce, et au vue de son insalubrité, deviner qu'il ne devrait plus exister s'il l'avait été. Encore fallait-il comprendre la subtilité de ce texte. Encore fallait-il s'apercevoir dans la semi-pénombre enrobant la lumière des flammes de Ponyta que la carte pouvait se plier comme un éventail. Encore fallait-il voir … Lucas avait compris cela. Il ne savait pourquoi, mais c'est comme s'il n'y avait pas plus logique que ça pour lui. Il s'était donc empressé de plier la feuille en morceaux plus petits jusqu'à ne voir apparaître que quelques phrases qui expliquait tout. C'est dire si son propriétaire avait un instant songé au fait que son indice était en fait le moyen le plus simple de mener quelqu'un vers son trésor.
«
Mon trésor,
Celui-là même qui a rempli mes rêves,
Vous pourrez le
Si bien entendu vous le souhaitez,
Dénicher dans l'antre
Aussi étrange et dangereuse soit-elle,
Du Drakkarmin Levant
Bonne chance !
»
La position du trésor était maintenant connu de Lucas. Ne restait plus qu'à trouver cette fameuse antre du Drakkarmin levant. Il se souvient que sur le dessin, des noms de lieux étaient donnés. Sans doute y trouverait-il quelque chose. Il ne trouva pas le nom tel que c'était dit dans la solution, cependant, il découvrit que deux lieux proches portaient des noms qui s'apparentaient à celui qu'il cherchait : « L'antre du Drakkarmin » et « la grotte d'où il est possible de voir le soleil levant ». Il n'y avait aucune coïncidence, l'endroit ne pouvait se trouver qu'entre les deux. Et coup du sort, il y avait, semble-t-il , un cul-de-sac d'après la carte. Lucas s'empressa donc de s'y rendre, suivi de près par ses compagnons déjà sortis de leurs pokéballs. Bientôt, il quitta de l'endroit où le squelette dormait tranquillement, et s'engagea dans un couloir rocheux digne d'une sortie de métro par escalator, ce dernier remplacé par un amoncellement de cailloux et de terres qui formaient un escalier naturel jusqu'en haut. La glace recouvrait aux trois-quarts l'endroit, mais contrairement à ce que Lucas avait pu observer jusqu'ici, l'endroit n'était pas aussi froid qu'il ne le pensait. Il faisait d'ailleurs tellement chaud une fois arrivé en haut de la montée que le dresseur put faire revenir Ponyta dans sa pokéball et ouvrir son manteau sans l'enlever.
Devant lui se présentait trois chemins, dont deux qu'il a déjà fouillé par d'autres chemins. Il ne lui restait que celui du centre, qui redescendait un peu en pente, mais pas de beaucoup. Trente secondes suffirent pour arriver devant un immense bloc de pierre qui l'empêchait de passer. Il n'était absolument pas naturel, et il était plus que possible de comprendre qu'il avait été installé ici par les prédécesseurs de Lucas, qui ne voulait pas que des petits curieux découvrent ce qu'il y a derrière. Cependant, une petit lumière venait de derrière le bloc de pierre, et laissait transparaître les seuls trous qui l'entouraient. Le noctalien en dénombrait trois. Deux d'entre eux étaient à demi comblés des poutres qui soutenaient le bloc de pierre dans sa position. Le dernier était une énorme fente sous le bloc, sûrement une fente dans lequel s'introduirait le bloc si jamais il venait à tomber pour éviter de provoquer de mauvaises répercussions à la surface. Une construction très bien réfléchi, mais qui était cependant inefficace pour Lucas. A vue d'œil, les poutres étaient en bois, et elles devaient être soutenu par des fils pour ne pas s'effondrer sur elles-mêmes. Avec de tels caractéristiques, Lucas ne pouvait que sauter sur l'occasion. Sa Ponyta n'en ferait qu'une flamme. Cependant, les trous était trop mince pour que les flammes du cheval flamboyant puisse vraiment toucher les poutres.
La première logique de Lucas fut de rejoindre l'embranchement un peu plus haut et d'emprunter les deux chemins qui montaient. Les deux montées atterrissaient en hauteur de la zone qu'il avait déjà balayé du regard pour toucher la chose, malheureusement sans rien trouver, puis redescendait de quelques centimètres pour arriver devant un amoncellement de racines qui bloquait le passage. Une fois rappelé, le type feu n'eut qu'a user de flammèche et rapidement, le passage apparut. La poutre recherché était là, et effectivement, des dizaines de cordes la soutenait tandis qu'elle-même empêchait le bloc rocheux de tomber. Lucas chamboula cette chaîne en enflammant les cordes qui se défirent chacune à leur tour jusqu'à lâcher la poutre qui ne parvenait plus à soutenir la pierre et se coupa brutalement en deux, laissant le « cul-de-sac » s'effondrer à demi sur la droite, cependant toujours tenu par la gauche. Ce côté-là dut être abordé d'une autre façon. En effet, si le chemin de la montée était identique des deux côtés, celui de gauche avait un ravin pour remplacer la descente de l'autre. La poutre était visible de la position de Lucas, mais il savait pas quoi faire. Les flammes de Ponyta n'allaient pas assez loin. Impossible donc, d'en finir avec le bloc de pierre par le feu. Une idée cependant, vint à Lucas. Il demanda à son Cabriolaine, qui se trouvait toujours hors de sa pokéball, d'user de tranch'herbe plusieurs fois sur les cordes pour qu'elles se tranchent en deux morceaux pour retirer le soutien du la poutre. La demande fut exécuté, mais elle prit plus de dix minutes à être achevé. Cependant, Lucas était content de ses pokémons. Ces derniers étaient très forts, et ils ne pouvaient qu'être fier d'eux.
Pendant ce temps, le bloc de roche s'effondrait, et entrait à toute vitesse dans la fente prévu à cet effet. Bizarrement, il ne fallut que cinq bonnes secondes pour entendre un grand fracas suivi de jet de pierre dans tout les sens près du cul-de-sac. Une fois revenu là-bas, Lucas put constater les dégâts. Le bloc s'était explosé en morceaux, et maintenant, il recouvrait d'un tas poussiéreux et rêche le chemin. Lucas était dans l'échec, il 'avait fait que se mettre encore plus dans l'embrouille. Il commença un instant à désespérer avant que son Embrylex lui touche sa jambe gauche avec un sourire puis il se jeta sur le tas de roche, et se mit à les engloutir sans retenu. Petit à petit, le pokémon réduit le tas, et quand il s'arrêta, tout l'équipe de Lucas et ce dernier pouvait passer sans problème. Le dresseur attrapa son type roche et sol et lui fit un grand câlin de joie avant de prendre un air aussi sérieux que possible et de traverser ce qu'il restait du tas rocheux pour continuer son chemin. Un long couloir se trouvait devant lui, et malgré les quelques morceaux du bloc de pierre qui s'y était engouffré, la petite troupe n'eut aucun à avancer sur le chemin. Au fur et à mesure qu'il marchait, Lucas était submergé par la lumière. La glace avait complètement disparu, et une atmosphère humide remplissait l'endroit. Lucas n'avait désormais plus que son T-shirt sur son torse, et trouvait cela étonnement que ça soit si chaud et lumineux.
La réponse se présenta comme une explosion de surprise devant ses yeux. Il avait l'impression de rêver. L'antre était gigantesque, rempli de pokémons, mais surtout d'une flore très varié et développé. La lumière des lieux tombait d'un minuscule trou dans la terre qui descendait par des miroirs de glace qui propageaient les rayons du soleil sur l'endroit sans vergogne. Un petit ruisseau coulait sur les côtés, et permettait la venue de Remoraids et de Magicarpes comme tout autre pokémon de petite taille aquatique, mais était aussi la source intarissable pour boire des pensionnaires des lieux. Au milieu, où la lumière y était bizarrement la plus grande, une sorte de griffe de Drakkarmin en pierre trônait face au soleil, et ne bougeait pas d'un pouce. Lucas comprit alors l'origine du surnom qui était sûrement le point d'origine des deux autres voisins : quand le premier venu était arrivé ici, il avait aperçu cette griffe de Drakkarmin rocheuse s'opposant à la lumière du soleil levant, comme s'il allait se lever. Un magnifique nom, donc. Quelque chose intrigua en revanche le garçon avec cette griffe. Elle tenait quelque chose, mais il ne voyait pas bien de là où il était, la lumière submergeait beaucoup trop l'objet. Le flair peut-être encore neuf de Cabriolaine sentit bien qu'il s'agissait d'une trouvaille importante. Sans perdre plus de temps, Lucas s'avança vers la griffe. Une fois en haut, Une pierre foudre apparut sous ses yeux ébahis. Ainsi une pierre foudre était le trésor d'un squelette. Dit comme ça, ce n'est pas très convaincant, cependant, avec les détails, tout change. La pierre brillait d'un éclat encore jamais vu jusqu'à ce jour, et ébloui un instant le regard de Lucas, qui était plus subjugué par la beauté de la chose que par le mal qu'elle venait de lui faire. Elle était magnifique, cette pierre. Il était indiscutable qu'elle pouvait être classé comme les pierres précieuses les plus belles au monde. Il y avait en revanche deux choses qui entra en compte dans la prochaine décision de Lucas : déjà, la pierre n'était aussi belle que grâce au soleil, ensuite, la pierre n'avait son utilité que sur cette griffe, comme si elle n'avait été créée que pour être un jour placé sur cette griffe naturelle. Voilà le trésor de ce squelette. Avoir le plaisir d'observer un jour cette beauté. Malgré la trouvaille infructueuse d'objets à ramener dans sa chambre, Lucas était content. Il avait pu observer quelque chose de magique, quelque chose fou, quelque chose de …
«
Mais, que fais-tu Cabriolaine ? »
Le type plante reniflait le sol, jusqu'à se stopper près de la griffe. Lucas observa ce qu'il pointait du museau, et vit qu'une corde se tenait à la griffe. Avec la lumière, il avait été impossible de la voir de l'entrée, cependant, elle était maintenant très visible. Un gentil « Coupez ! » écrit sur un post-it y était posé, et c'est avec joie, sans se dire qu'il se peut qu'il s'agisse d'un piège, que le blondinet demande à Cabriolaine de couper la corde avec tranch'herbe, et un mécanisme étrange s'enclencha. En quelques secondes, un petit trou s'ouvrit devant Lucas, et contenait une épaisse enveloppe. Sans prendre de précaution, le dresseur l'ouvrit, et y trouva deux objets ainsi qu'une lettre. Les deux objets étaient une pierre foudre basique, sans signe distinct, et le second était une CT casse-brique encore dans son emballage. La surprise de Lucas était de nouveau complète. D'où pouvait bien venir tout ceci ? La réponse était clair comme de l'eau de roche : quelqu'un les avaient posés là exprès pour qu'on les trouve si l'on arrivait ici. Cependant, la lettre serait l'élément principale de cette découverte. Il fallait donc la lire rapidement, ce que fit instantanément le blondinet.
«
Cher aventurier,
Si tu lis cette lettre, c'est que le trésor de mon arrière grand-oncle a été trouvé, et que tu as déniché mon enveloppe. Tu dois donc avoir réussi à franchir le bloc de pierre que j'avais posé lors de mon dernier passage dans l'antre. Tu dois sûrement avoir été surpris en découvrant que ce fameux trésor n'était rien d'autre qu'une pierre foudre, mais sache qu'elle possède une très grande valeur artistique, libre à toi de la prendre ou pas. Tu dois aussi savoir qu'elle redeviendra une pierre normal si jamais tu venais à la prendre. Quoi que tu décides de faire, je ne puis que te dire qu'il s'agit sans doute du bon choix. Dans le cas où tu choisirez de ne prendre la pierre foudre, cette enveloppe en est accompagné d'une, pour compenser. La CT est un supplément de ma part pour te féliciter d'avoir trouvé ce magnifique trésor, même si le fait de prendre la pierre offerte ne t'empêche pas de prendre l'autre également. Je souhaite en tout cas que tu sois quelqu'un de raisonnable et que tu saches quels sont les bons choix, j'ai confiance en toi ! »
Lucas était subjugué par un tel discours. Un discours pas forcément pertinemment, mais qui contenait toutes les informations nécessaires à l'explication de la situation. Un instant de silence, Lucas ne savait pas quoi dire de tout ça. Finalement, il décida de ranger la pierre foudre basique et la CT dans son sac, et emmena la lettre dans sa poche avant de reboucher le trou formé par le mécanisme de cet inconnu, et de repartir tranquillement, laissant l'endroit qu'il venait de découvrir dans l'état dans lequel il l'avait trouvé. Il était étrangement calme, pourtant il n'aurait pas dû l'être. Sa fainéantise l'a empêché de voir le plus important. L'identité de l'inconnu aurait pu être connu de Lucas, puisqu'elle n'était pas inscrite avec le texte mais au dos de la lettre. En grosses lettres, bien posés sur la feuille, il y avait le nom de Damien Emerillon ...