Levé tôt ce matin, je m’étais pressé de rejoindre le stadium pour l’entrainement matinal des Noctalis. Devenu assez classique, j’enchainais les exercices imposés jusqu’à l’habituelle bataille contre Light. Le but était simple : survivre le plus longtemps face à lui. Pas la peine d’espérer le battre, même tous réunis, avec notre niveau actuel. Faut pas rêver, on a beau s’entrainer comme des bêtes, alors que Light nous surveille, il finit toujours par nous battre. Aujourd’hui, je suis moins concentré que d’habitude et me fait rapidement écarté. J’ai autre chose en tête, et bien plus important que ce combat perdu d’avance. Néanmoins, pour ne pas passer pour un tir au flanc, j’essaie de faire illusion tout en expédiant le combat. Une erreur de précipitation faite par un TopDresseur débutant… Qui irait penser que c’est fait exprès ?! Je ramasse les restes de mon Kaiminus dont je soigne les plaies à l’aide de la crème que m’avait offert Callie. Bon, je sais, elle était censée être pour mes plaies cette crème… Mais Kaiminus a aussi le droit d’en profiter, non ? Revenant au dortoir en courant, je monte les marches comme s’il n’y en avait pas et enfonce la porte de ma chambre. Personne. Normal, ils sont tous encore au Stadium. Aussi vite que si j’avais vu le diable, je me déshabille, me passe un coup de fraicheur et enfile de nouveaux habits propres. A croire que Sirius déteint sur moi, voilà que je me mets à faire attention à mon look. En faites, je n’en ai rien à faire de ce que pensent les autres. Mais elle… C’est différent… J’attrape mon sac à dos, y introduit délicatement l’œuf qui somnolait dans mes draps et repart. Aussi vite arrivé, aussi vite reparti. Cette fois, j’évite tout de même de courir, avoir des auréoles sous les bras c’est pas très glamour, ni très propre.
Nous nous sommes donné rendez-vous à dix heures. Mon iPok affiche 9h45, je ne serais pas en retard. Je n’ai pas petit déjeuner, mais j’ai emporté deux barres de céréales au cas où. Dans mon sac, le petit caïman fuchsia a rejoint mon œuf pour faire la sieste. Il le mérite après tout, il se donne à fond et répond toujours à mes ordres. Je dépasse le dortoir Mentali en ayant une autre pensée pour elle. Enfin, pensée… C’est vite dit, j’ai l’impression qu’elle occupe mon esprit plus souvent que je me plais à le croire. En toute logique, ce serait dans le coin que nous devrions nous voir. Mais avec son propre entrainement avec les Pyrolis qui sont de l’autre côté du campus, nous avons opté pour un autre lieu. Je quitte le périphérique pour m’enfoncer tout doucement dans le parc. Ce n’est pas vraiment le genre d’endroit que j’aurais choisis pour une rencontre. Beaucoup trop de plantes à mon goût, mais je vais prendre sur moi cette fois-ci. Surtout que Kaiminus aime bien cet endroit lui aussi. S’il n’était pas aussi fatigué, il serait déjà en train de sauter d’arbre en arbre, de courir dans tous les sens et de faire peur aux rares passants en se cachant dans les buissons. Son terrain de jeu favori en somme. Je crois d’ailleurs savoir que Dahlia apprécie elle aussi être dans ce type d’environnement. Soit, je prendrais sur moi. Il parait que si l’on est exposé à la même chose à plusieurs reprises, la répétition de l’action nous fait l’aimer. Etrange, n’est-ce pas ? Si cela pouvait marcher, ce serait assez drôle. Bien que je me sentirais bien mieux proche d’un volcan ou dans un stade.
Il est 9h56, j’ai un peu d’avance sur l’horaire et elle n’est toujours pas là. Tant mieux, je vais pouvoir tout mettre en place avant son arrivée. J’installe une nappe sur l’herbe pour un minimum de confort. Contre son grès, je bouge Kaiminus du sac pour en sortir l’œuf. Les deux ont l’air inséparables, mon starter entoure de sa queue la coquille, en mâchouillant le haut de l’œuf dans son sommeil. Deux-trois pulls pour servir de nid à l’œuf vert aux tâches noires, et voilà, tout était en place. Bon, ce n’est pas grand-chose, mais il me reste un autre genre de préparation à faire… Elle va bientôt arriver. Pourvu que je ne bafouille pas, ou que sais-je encore. Autre objectif : ne pas se transformer en tomate. J’aurais l’air malin… Quoique, ça pourrait la faire rire. Mouais, j’en sais trop rien. Le mieux, c’est de rester soi-même. Oui, c’est bien ça ! Souffler un bon coup et… Ah ! Elle arrive ! Faisant comme si j’étais en train de ranger des affaires dans mon sac, je le referme et me lève pour aller la voir. Hum… Qu’est-ce qu’on fait dans ce genre de situation ? Je lui fais la bise ? J’avoue ne pas trop y avoir réfléchis, enfin… Je me disais que ça serait naturel, mais il semblerait que non. Et merde, mes joues s’empourprent et je me mets à sourire. Plus le choix, il faut que je lui dise quelque chose ou je vais passer pour un demeuré.
-Bonjour Dahlia ! Tu n’as rien d’autre à dire ? Juste « bonjour » ? C’est un peu léger quand même. Ton entrainement s’est bien passé ? Je nous ai préparé un coin tranquille pour poser nos œufs.
Bon, j’ai déjà vu mieux comme introduction… Mais on va dire que ça passe ou je vais finir par me décomposer avant même que mon œuf éclose.