![]() Séjour Low cost PV Yukino & Orion 19 Le bruit que faisaient Jack & Muscari ressemblait à peu de choses près à celui d’un Caninos coincé dans une trayeuse de ferme Meuhmeuh. Les pattes en l’air, le derrière farouchement enfoncé dans un des tiroirs de lingerie d’Hazel, le pauvre Doduo semblait avoir les plus grandes difficultés à sortir de son piège. Ses deux becs acérés couinaient lamentablement, tandis que les yeux de Muscari roulaient dans leurs orbites encore plus rapidement que d’ordinaire. Avec un sourire taquin, Lupin s’amusait à balancer des culottes sur les deux têtes du Type Vol pour l’embêter encore plus. Ce qui n’améliorait évidemment pas l’humeur générale de cette pauvre Hazel. Bras croisés, yeux fermés, la jeune fille semblait réfléchir. Une veine palpitait sur ses tempes et elle pratiquait honteusement la fameuse technique de l’autruche pour ne pas péter un plomb et se mettre à tirer des coups de carabine dans tout ce qui bougeait dans cette foutue chambre. Caaaaaaalme Hazel. Pense à un joli champ de Papillusion. Avec de la guimauve partout. C’est bon la guimauve rose, n’est-ce pas ? Ajoute y quelques exemplaires de tes bellâtres préférés, et voilà que tu te sens tout de suite plus zen, non ? Non. déc. La demoiselle ouvrit brusquement les yeux et se dirigea d’un pas déterminé vers Jack & Muscari. Les pépiements de son Doduo commençaient clairement à jouer avec ses nerfs, et elle avait hâte d’abréger ses souffrances de quelque manière que ce soit. Dans l’idéal ? En arrivant à le sortir de ce fichu tiroir dans lequel il était parti se coincer comme le demeuré mental qu’il était. Dans le pire des cas ? En le faisant piquer ou en l’étranglant ; tout serait bon pour apaiser l’espèce de petit lutin qui semblait taper sur son système nerveux avec un peu trop d’entrain à son goût. Ses mains aux ongles impeccablement vernis s’accrochèrent autour de la base du cou de son Doduo. Fermement mais efficacement, elle tira de toutes ses forces tandis que Jack, pratiquement à l’agonie, était en train de glouglouter, de l’écume se formant dans son bec à demi ouvert. Relâchant la pression quand Jack atteignit ses limites, Hazel fut agacée de constater que le Doduo n’avait pas bougé d’un centimètre. Et qu’il continuait de s’égosiller comme un abruti. « Alors tout d’abord, vous deux, calmez-vous… Le bus. part. dans. deux. minuscules. minutes. eeeeet j’aimerais bien pouvoir trouver une solution à votre bêtise dans le silence et la sérénité. » dit-elle en détachant chaque syllabe sur un ton calme qui annonçait néanmoins une tempête bien proche. Un sourire forcé fixé sur ses lèvres, elle tourna comme un léopard en cage dans sa chambre. Jack & Muscari refusaient d’entrer dans une Pokéball, ce qui allait compliquer ses affaires. Le dernier bus n’allait pas tarder à quitter l’enceinte de l’école, et elle n’était même pas sûre de pouvoir le rattraper si elle parvenait - par miracle - à décoincer son Doduo là, tout de suite, maintenant. Comment allait-elle faire pour se dépêtrer de ces deux problèmes ? Rah, décidément. Alors qu’enfin on leur accordait des vacances - qui plus est dans un lieu vraiment trop cool, avaient dit ses camarades -, voilà que ses stupides Pokémon faisaient tout pour les lui gâcher. Qu’allait-elle faire si elle ratait le bus ? Y aller par ses propres moyens ? Elle avait certes reçu une carte avec la localisation des chalets, mais tirer sa grosse valise dans la neige et le froid ne la séduisait pas du tout. Quelle merde ! Lupin trouva cependant la solution la plus expéditive, même si ce n’était pas forcément la meilleure. Faisant exploser le tiroir d’un coup d’ondes psychiques, il libéra le gros postérieur de Jack & Muscari, qui s’écroulèrent au sol avec des piaillements affolés. Hazel était partagée entre l’envie de féliciter son Eoko chromatique, et celle de l’étrangler. Maintenant, il y avait des bouts de bois partout dans sa chambre, et elle allait devoir demander un nouveau tiroir ! Mais pas le temps d’y penser maintenant ; elle avait un bus à prendre ! Etouffant un juron en consultant l’heure sur son iPok, elle attrapa sa valise, Lupin, Jack & Muscari, puis dévala l’escalier en spirale qui menait à la salle commune des Givrali. Sortant en claquant la porte brusquement - et passant au passage devant quelques élèves plus âgées qu’elle qui avaient décidé d’aller au chalet par leurs propres moyens -, Hazel pressa le pas et s’enfonça jusqu’aux chevilles dans la neige. Le bus était posté devant le portail, et si elle se pressait, elle parviendrait peut-être à le rattraper. Sauf qu’à peine arrivée à une dizaine de mètres, elle vit le véhicule démarrer et… partir sans elle. Ah ah ah… Pas drôle. Vraiment pas. Jetant sa valise au sol de dépit, elle hurla sa rage en donnant des coups de pieds dans tous les sens. Son slim en daim était complètement trempé à force de se prendre des projections de poudreuse qui fondaient au moindre contact avec le tissu, mais qu’importe. Hazel était trop énervée pour faire attention à ses vêtements - ce qui était assez rare en soit pour que ça mérite d’être souligné -. Se retenant de pleurnicher comme une gamine, elle fusilla Jack & Muscari du regard en lui balançant une grosse boule de neige dans la tronche. Tiens stupide piaf ! Tout ça était de ta faute ! TA FAUTE ! Elle passa à peu près une demi-heure à gesticuler dans la neige en se roulant dedans pour refroidir ses ardeurs. Quand enfin elle fut calmée, elle se posa contre le tronc d’un arbre et se mit à réfléchir. Comment allait-elle parvenir jusqu’au chalet sans efforts, à présent ? Son regard se posa immédiatement sur Jack & Muscari, qui étaient en train de piailler, malheureux d’avoir les pattes dans la neige froide. Rien à faire ! « Stupide piaf ! On va y aller à en mode monture. Penche-toi et laisse-moi grimper. Lupin, tu t’occupes de faire léviter la valise derrière nous, et gare à ton antenne frontale si tu la laisses tomber ! C’est bon ? Tout le monde est opérationnel ? OK C’EST PARTI ! » Et à la fine équipe de partir conquérir les routes de neige jusqu’au chalet. Le début de l’expédition se passa sans trop de difficultés, Jack & Muscari avançant à bon rythme. Au milieu néanmoins, le temps commença à se gâter et Hazel dû se couvrir de son parapluie pour éviter d’être complètement recouverte de flocons. Son sens de l’orientation excellent lui permis cependant de parvenir jusqu’au Village de Noël sans se perdre une seule fois - au bout d’un temps plus que certain -, bien avant les bus les plus tardifs, probablement coincés par la neige quelque part entre le campus et la pointe de l’île. Bah ! Au moins pourrait-elle chercher son chalet sans avoir à négocier avec une foule d’élèves surexcités. Descendant de Jack & Muscari, Hazel s’avança parmi les diverses rangées de maisonnées qui s’étalaient de tous les côtés. Ah ! C’était tellement joli ! Il lui tardait de découvrir le sien et de pouvoir aménager sa chambre comme elle l’entendait. On lui avait dit qu’ils seraient trois par chalets et qu’elle aurait sa propre chambre ; de quoi passer un agréable séjour au coin d’un feu de cheminée ! Un sourire fixé sur ses lippes cerise, la jeune fille continua sa route en tentant d’apercevoir le numéro de son chalet. Néanmoins, au fur et à mesure de sa progression, elle remarqua que les bicoques étaient de plus en plus délabrées. Elle commençait à avoir un mauvais pressentiment, mais le chassa dans un coin de son esprit. Là, la priorité était d’aller se réfugier bien au chaud. Elle commençait à être complètement frigorifiée, à force d’avoir fendu les pistes enneigées à 100 km/heures sur le dos de son Doduo… Et puis, le drame. Arrivant devant son chalet, elle regarda l’allure générale du bousin et consulta le numéro sur sa clé. Ok, c’était bien là qu’elle allait se loger, mais c’était quoi ce taudis ? Retenant une grimace, elle haussa les épaules. Peut-être que l’intérieur serait cosy… Ouvrant donc la porte, elle ferma un œil quand cette dernière grinça puis tomba sur une scène à laquelle elle ne s’attendait clairement pas. Au sol, un garçon était allongé sur le dos. Au-dessus de lui ? Une jeune fille à l’épaisse chevelure châtain. Woh woh woh, calme la jeunesse ! Ils pouvaient pas aller faire ça dans une chambre ? Dans un flash de lucidité, Hazel reconnut le visage d’Orion et se mit à rougir violemment. Son partenaire de sport, en train de fricoter avec une fille ? Si elle s’était attendue à ça. Reculant maladroitement, elle bafouilla quelque chose qui ressemblait à « Ah heu je… désolée je ne voulais pas vous déranger mais… enfin… bon, je sors. » avant de sortir du chalet et de claquer la porte. Un vent hivernal vint ensuite lui glacer les joues et elle se résigna à entrer de nouveau. Ouvrant la porte brusquement, elle la referma derrière elle et traversa la chambre en se couvrant les yeux et en parlant délibérément fort afin de ne pas entendre les bruits que pourraient faire le couple. « AHAHA DESOLEE IL FAIT FROID EN FAIT. NE FAITES PAS ATTENTION A MOI JE NE FAIS QUE PASSER LA LA LA ». Et à Lupin de se marrer en lançant des petites culottes sur Orion et Yukino. Démarrage de vacances sur des chapeaux de roues ? Check ! |
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