Combien de jours cela faisait ? Combien de jours depuis le début des vacances ? Ou plutôt de cette libération, puisque les deux topdresseurs avaient désormais bien plus de temps pour se voir, et cela sans contraintes. Après tout, qui pourrait les en empêcher, dès à présent ? Aux yeux de la direction, cela ne restait que de la simple colocation. Ah ! S'ils savaient... Pourtant, mieux valait les laisser dans leur ignorance puisque le petit monde ne s'en portait que mieux. Une altercation entre Ace et Andreas ? C'était habituel et sans intérêt. Les légendes de "Dialgogo" et "Nénutina" ? Elles étaient intéressantes, sans pour autant l'être davantage que l'instant présent. Le monde aurait pu s'écrouler sous ses yeux, Ruby ne l'aura même pas remarqué. Elle était comme absorbée par sa moitié, mais surtout bien trop occupée à profiter de la proximité actuelle pour se lover davantage contre le dracologue. Et c'est justement cette même proximité qui lui permit d'apprendre à retracer les traits d'Orren, même les plus intimes. D'un index joueur, elle s'amusait parfois à redessiner la grande cicatrice de son aimé, sans même devoir la regarder. L'expérience lui avait appris ça. Qu'elle soit en train de somnoler ou même de le contempler, retracer cette marque lui était devenu très aisé. À force de la voir de plus en plus régulièrement, l'image s'encrait forcément. Et pourtant, il n'y avait pas que ça : la rousse aurait pu, si elle le voulait, reproduire sur toile une copie conforme d'Orren, jusque dans les moindres détails. Artiste ou connaisseuse ? Peut-être bien les deux.
Ces périodes de fêtes avaient tout pour être parfaites. Les journées ne furent pas si vides que Ruby avait pu l'imaginer il y a peu. D'autant plus, elles débutaient et se terminaient toutes par un contact plus ou moins rapproché avec l'être qui la faisait chavirer depuis si longtemps, de quoi les rendre mille fois plus excitantes. Les entraînements matinaux n'avaient jamais été attaqués avant autant de vigueur, même pour une habituée telle que Ruby. Et ce n'était que d'autant plus motivant si elle arrivait à s'entraîner avec le préfet Voltali. Qui aurait cru que Jackie puisse être si gentille ? Oh que non ! Elle ne le faisait que pour enrôler une personne de plus, mais il n'empêche que cela représentait une source de motivation personnelle pour la spécialiste des spectres qui, taquine et joueuse, ne souhaitait pas faillir en face d'Orren. Était-ce là un petit jeu de "qui cédera en premier" ? Un jeu sans aucun vainqueur puisqu'il n'y eût aucun des deux participants pour lâcher l'affaire. Au contraire, leur complicité ne faisait qu'en ressortir plus grande à chaque fois. La douleur est davantage supportable lorsque partagée. Douleur changée par la suite en euphorie, grâce aux merveilles de la science et du corps humain. Ce dépassement de soi perpétuel et quotidien ne leur avait permis que de renforcer leur lien et de mieux supporter l'éloignement pendant le reste de la journée. S'en suivait alors des soirées. Ah ! Les soirées ! N'en parlons même plus. Rien de tel qu'une nouvelle proximité, à quelques mètres d'un feu, sous la vigilance non pas abusive mais paternelle de quelques Pokémons. Et cela ne fut pas répétitif, au contraire. Si le schéma pouvait sembler routinier au premier abord, il n'en était en réalité rien puisqu'il existait bien des moyens pour faire varier les plaisirs.
Lorsque venait le petit matin, le premier réveillé pouvait se contenter d'attendre que sa moitié se réveille, puisque seule la vue lui suffisait en général pour combler l'attente, bien qu'utiliser les autres sens étaient tout aussi appréciable. S'échangeaient alors des mots doux, ou parfois des taquineries en fonction de l'humeur de chacun. Et cette fois-ci, ce fut un mélange des deux. Un doux mélange entre échanges aux airs innocents et propos légèrement plus explicites, quoiqu'une certaine partie s'en sortait plutôt bien à ce niveau là.
– Je ne veux pas seulement jouer mais aussi parier, mon grand dragon.Et quel jeu ? Serait-ce cet amusement tiré de la taquinerie et des actes ? En tout cas, Ruby se lova davantage contre son partenaire, jusqu'à ce que cette proximité puisse devenir embarrassante pour n'importe qui d'autre. Pourtant, elle savait qu'Orren ne céderait pas ; il n'est plus le même garçon timide qu'auparavant, tout comme Ruby qui avait su changer, pour le meilleur et pour le pire. Actuellement, tout le côté meilleur s'affirmait. Elle ne pouvait pas être mieux qu'actuellement, ou du moins elle n'arrivait pas à imaginer meilleur confort que ce corps si cher à son cœur, corps victime de baisers, morsures et autres provocations. Et à côté de tous ces contacts, les mots parvenaient pourtant à être aussi forts qu'auparavant. D'un côté ça la touchait, de l'autre ça la faisait sourire. Orren avait gardé ce même effet sur elle, encore et toujours.
– Je t'aime encore plus, gros malin. ~[...]
C'est au beau milieu d'une de ces journées – ou plutôt en fin d'après-midi – que les festivités prirent naissance. Alors cela n'avait pas été que de simples échos ; l'administration a bel et bien organisé quelque chose pour cette fin d'année. Et, même de loin, Ruby parvînt à décerner les goûts d'Andreas dans les choix musicaux. À force d'aller et de venir au dortoir Voltali, pour sûr qu'elle aurait bien fini par s'y habituer à un moment ou un autre. Et pour cette occasion, quoi de mieux qu'un style simple quoiqu'un peu provocateur pour ce cher préfet ? Tout résidait dans le haut : une chemise noire désormais un peu trop petite pour Orren. Au lieu de se débarrasser de tout ça, pourquoi ne pas s'en servir à nouveau ? Et puis les chemises semblaient convenir à la silhouette athlétique de la jeune, encore une fois grâce à Jackie. Pour le bas, elle opta pour un slim presque aussi sombre, quoiqu'un peu délavé. Le tout lui donnait un style légèrement grunge bien qu'ordonné sur certains aspects ; harmonie visuelle. Ne manquait plus qu'un élément et elle pourra enfin se considérer parfaite : ce bracelet, sceau d'amour éternel. Et même si l'objet venait à se dégrader un jour, pour sûr qu'elle en garderait les restes. Ruby ne put se permettre de partir sans et ne quitta les lieux qu'une fois prête.
Cette fête se devait d'être mémorable, alors aucun danger public n'y sera accepté. De toute façon, la rousse ne souhaitait qu'y prendre du bon temps. C'est pour cela qu'elle n'accepta que la présence de Chrona, Hao et Speelse, bien que ce dernier pouvait se montrer parfois trop espiègle. Mais sous surveillance de la Magirêve blanche, il ne tentera rien et s'éclipsa d'ailleurs pas une seule fois puisqu'il trouva chaussure à son pied ; à comprendre qu'il dénicha une cible sujette à moqueries. Quelle était-elle ? Franklin Roseverte dans un grand costume de Tiplouf, une image mémorable. Le Fantominus s'égosilla comme jamais, répandant accidentellement son gaz derrière lui. Pauvres élèves non loin. Mais il fallait dire que c'était hilarant, si bien que Ruby ne put pas se retenir si longtemps que ça. Elle rit de bon cœur, toujours en compagnie de son aimé qui fut bien heureux de partager son humeur du moment. Les menaces de Snow ne firent qu'agrémenter les éclats de rire. Pauvre Roseverte ! Heureusement qu'il somma les élèves de rentrer, auquel cas il aurait pu subir ça encore longtemps. En ce qui concerne Percy, par contre... Son air faisait bien plus pitié qu'autre chose, et puis tout le monde savait qu'il avait été impliqué dans les événements récents par Roseverte. Sanction injuste mais pourtant irrévocable, tout comme l'immuabilité de l'attitude d'Andreas, toujours aussi guilleret. Son cadeau en resta tout aussi habituel : une rose accordée aux yeux de la rousse. C'est l'attention qui compte, dit-on. Et ce n'était pourtant pas si méprisable que ça, au contraire. Ruby conserva la fleur et se contenta de suivre Orren une fois que le référent leur faussa compagnie pour continuer sa distribution générale.
Le couple s'arrêta finalement à un bar, là où ils pourront boire et discuter en paix pendant un moment, et cela malgré la musique et surtout le karaoké de Jackie on ne peut plus perturbant.
Libérée, délivrée, je ne mentirai plus jamais ! Le tout sonnait pourtant autrement dans la tête de Ruby. Heureusement qu'Orren fut là pour la ramener sur terre alors qu'elle commença à divaguer. Rien de mieux qu'un bon jus de baie pour se requinquer ! Quoique le breuvage était plutôt en supplément de ces mots si charmants destinés à la Pyroli. Et, sachant bien que tout cela n'était pas du baratin, leur pouvoir n'en était que décuplé. Ruby sourit puis s'abreuva d'une gorgée de jus alors qu'elle leva les yeux pour croiser ceux du préfet. Un nouveau sourire lui fut offert. C'est relativement bête mais, en sa présence, la rousse ne pouvait s'empêcher de sourire, encore et encore. Trahison de son bonheur qu'elle tenta pourtant de ne pas afficher, certes.
– Pour avoir toutes mes chances, peut-être que je devrais considérer tout ce qui m'arrive comme un combat. Comme ça, je te garderai juste pour moi en t'attirant avec cet éclat que tu aimes tant.Sans même forcer, elle ne parvînt toujours pas à se détacher de ce fameux sourire. Mais le regard... ne parlons même pas du regard ! Comment est-ce qu'elle aurait pu quitter les yeux du dracologue ne serait-ce qu'un seul instant ? Oh que non ! Elle n'aurait pas pu, tout comme elle ne pouvait pas se retenir d'échanger un baiser avec son aimé, bien que bref. Et, cette fois-ci, il y eût cette saveur fruitée procurée par le jus de baie. Oui, cette saveur exotique et sucrée qui pouvait donner naissance à d'autres activités d'ordre plus privé. Ah non ! Pas déjà ! Elle se contenta de finir son verre d'une traite. C'était rafraîchissant et agréable, et puis ça changeait un peu les idées.
– Tu ne crois pas qu'on devrait plutôt trouver un espace un peu plus calme ? Ce serait dommage que je ne puisse pas t'entendre jouer au moins une fois ce soir.Elle le laissa finir son breuvage puis l'entraîna ensuite par le bras, traversant la piste de danse encore inoccupée en raison du débarquement récent. Et pourtant, cela n'empêchait en rien les élèves de se déchaîner comme jamais, que ce soit sur la nourriture ou même dans des délires inimaginables. Entre tout ça, imaginez bien que le calme n'était pas au rendez-vous. Mais le sera-t-il au moins une fois durant cette soirée ? Ruby l'espérait. Et puis, dans le pire des cas, Speelse ne sera pas contre le fait de causer une petite panne. Juste une petite.
– La fête vient tout juste de commencer, on devrait être dans les premiers à investir l'étage. Ça te tente ? Ou bien tu préfères qu'on se retrouve pour le moment seuls sur la piste ? Tant que je peux être avec toi, les deux me vont. ~HRP :
Lisez bande de moules ! Pour le début au moins, jusqu'au [...] //SBAFF//
• Après un petit temps de préparation, le couple passe devant Roseverte-Tiplouf en riant puis entrent dans la maison de quartier
• Ils arrivent près d'un bar auquel ils boivent durant quelques instants, petits échanges toussa toussa !
• Proposition à Orren d'investir le premier étage
Grosso modo ! Si vous voulez plus de détails, faut lire. Oui, tout ça